pesante incarnation
Je sais que je veux et n'ai pas ce que je veux. Un poids pend à un crochet ; étant suspendu, il souffre parce qu'il ne peut tomber : il ne peut se dégager du crochet car tant qu'il est poids il reste suspendu, et tant qu'il est suspendu il est dépendant.
[...]
La vie est envie de vie. Si elle n'est plus désirée, et donc terminée, parfaite, si elle possédait son propre soi, son existence prendrai fin. À ce stade, en tant que son propre obstacle à la possession de vie, le poids ne dépendrait plus de ce qui est extérieur mais de son propre moi, au sens où il n'aurait plus les moyens de tenter d'être satisfait, de se libérer. Le poids ne peut jamais être contourné.
De même, aucune existence n'est jamais satisfaite de vivre dans un présent quelconque, car dans la mesure où elle est vie, elle continue, et se projette dans l'avenir puisque la vie lui manque d'une certaine manière. Si elle se possédait complètement ici et maintenant et ne manquait de rien - si elle n'attendait rien de l'avenir - elle ne pourrait continuer : elle cesserait d'être la vie.
Tant de choses nous attirent dans l'avenir, mais nous voulons les posséder dans le présent. En vain.
Auteur:
Michelstaedter Carlo
Années: 1887 - 1910
Epoque – Courant religieux: Industriel
Sexe: H
Profession et précisions: philosophe et dessinateur austro-hongrois
Continent – Pays: Europe - Italie - Autriche
Info:
Persuasion and Rhetoric. Trad Mg
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frustration
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