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méthodologie

La théorie nous permet de séparer les caractéristiques fondamentales des idiosyncrasies fascinantes et des caractéristiques accessoires. La théorie fournit des points de repère et des balises, et nous pouvons commencer à savoir ce qu'il faut observer et où agir.

Auteur: Holland John Henry

Info: "Hidden order : how adaptation builds complexity", Addison-Wesley Longman (1995).

[ généralisations ] [ biologie systémique ]

 

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être humain

Comme nous ne comprenons pas très bien le cerveau, nous voilà constamment tentés d'utiliser les dernières technologies comme modèle pour essayer de le représenter. Dans mon enfance, on nous expliquait que le cerveau fonctionne comme un standard téléphonique... Sherrington, le grand neuroscientifique britannique, pensait qu'il opère comme un système télégraphique. Freud le compara souvent à certains dispositifs hydrauliques et électromagnétiques. Leibniz usait de l'analogie du moulin... Il est bien évident qu'actuellement la métaphore est l'ordinateur numérique.

Auteur: Searle John Rogers

Info:

[ auto-évalué ] [ limitation ] [ trans-époques ] [ systémique ] [ prospectiviste ] [ heuristique ] [ cybernétique ]

 

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microrobotique

La vie artificielle (AL ou Alife) est le nom donné à une nouvelle discipline qui étudie la vie "naturelle" en essayant de recréer des phénomènes biologiques à partir de zéro dans des ordinateurs et autres supports "artificiels". Alife complète l'approche analytique traditionnelle de la biologie classique par une approche synthétique dans laquelle, plutôt qu'étudier les phénomènes biologiques en démontant les organismes vivants pour voir comment ils fonctionnent, on tente d'assembler des systèmes qui se comportent comme des organismes vivants.

Auteur: Langton Christopher

Info: cité in Karl Gerbel, Peter Weibel, Katharina Gsöllpointner (1993) Genetische Kunst-künstliches Leben. p.25

[ essaims intelligents ] [ biologie systémique ]

 

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limitation ontologique

La biologie est l'étude scientifique de la vie - quoi qu'il en soit. En pratique, la biologie est l'étude scientifique de la vie sur Terre basée sur la chimie des chaînes de carbone. Rien dans ses fondations ne limite la biologie à une vie développée sur bases du carbone ; c'est simplement que c'est le seul type de vie qu'il est possible d'étudier. Ainsi, la biologie théorique s'est longtemps heurtée à l'obstacle fondamental qu'est cette impossibilité de dégager des principes généraux à partir d'exemples uniques. Sans autres exemples, il est difficile de distinguer les propriétés essentielles de la vie - celles partagées par tout système vivant - de propriétés qui pourraient être accessoires à la vie en général, mais qui se trouvent être universelles à la vie sur Terre en raison de la seule combinaison d'un accident historique local et d'une descendance génétique commune.

Auteur: Langton Christopher

Info: Artificial Life, p 2

[ terre monade ] [ gaïa ] [ biologie systémique ]

 

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dualité originelle

Si les biologistes ont négligé l'auto-organisation, ce n'est pas parce que celle-ci n'est pas omniprésente et profonde. C'est parce que nous, biologistes, n'avons pas encore compris comment penser à des systèmes régis simultanément par deux sources de commande. Pourtant, quand on observe un flocon de neige, on peut voir de simples molécules lipidiques à la dérive dans l'eau se transformer en vésicules lipidiques creuses semblables à des cellules. Qui observe le potentiel de cristallisation de la vie dans des essaims de molécules en réaction, qui voit l'ordre stupéfiant et spontané dans des réseaux reliant des dizaines et des dizaines de milliers de variables, ne peut pas ne pas entretenir une pensée centrale : si nous devons un jour parvenir à une théorie complète en biologie, nous devrons sans aucun doute  comprendre ce mélange d'auto-organisation et de sélection. Nous devrons constater que nous sommes les expressions naturelles d'un ordre plus profond. En fin de compte nous découvrirons peut-être que nous sommes attendus, après tout, dans le grand mythe de la création.

Auteur: Kauffman Stuart Alan

Info:

[ autopoïèse ] [ émergence ] [ science ] [ biologie systémique ] [ prédétermination ]

 

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interdépendance

Dans son célèbre ouvrage intitulé What is Life ? Erwin Schrödinger pose la question suivante : "Quelle est la source de l'ordre en biologie ?" Il en arrive à l'idée qu'il dépend de la mécanique quantique et d'un microcode transporté dans une sorte de cristal apériodique - qui s'est avéré être l'ADN et l'ARN - il avait donc brillamment raison. Mais si vous demandez s'il est parvenu à l'essence de ce qui rend quelque chose vivant, il ne l'a bien sûr pas fait. Bien qu'aujourd'hui nous connaissions des bribes de la machinerie des cellules, nous ne savons pas ce qui en fait des êtres vivants. Cependant, je suis peut-être tombé sur une définition de ce que signifie être vivant.

Pendant près d'un an et demi, j'ai tenu un carnet de notes sur ce que j'appelle les agents autonomes. Un agent autonome est quelque chose qui peut agir en son propre nom dans un environnement. En fait, tous les organismes vivant librement sont des agents autonomes. Normalement, lorsque nous pensons à une bactérie qui progresse dans un gradient de glucose, nous disons que la bactérie va chercher de la nourriture. En d'autres termes, nous parlons de la bactérie de manière téléologique, comme si elle agissait pour son propre compte dans son milieu. Il est stupéfiant que l'univers ait donné naissance à des choses qui puissent agir de cette manière. Comment diable cela a-t-il pu se produire ?

Auteur: Kauffman Stuart Alan

Info: " The Adjacent Possible : A Talk with Stuart Kauffman " sur edge.org, 11 mars 2003.

[ biologie systémique ] [ étonnement ] [ gaïa ] [ tâtonnement syntropique ] [ néguentropie ]

 

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technostructure

La pathologie de la famille est avant tout le reflet du rythme fou imposé par les cadences du néo-capitalisme. Le lieu de refuge organique, rythmé par la communauté villageoise, est devenu terre d’exil.

Cette désagrégation de la cellule familiale sera récupérée par l’idéologie, comme idéologie de l’émancipation. Le coup de force, de terreur – à la campagne – sera camouflé par tout un discours de la libération – à la ville.

En même temps, la société industrielle invente le temps de loisir. Temporalité qui sera le lieu de l’émancipation. Ce temps de loisir va se développer sous la double pression du progrès social (Front populaire, Résistance) et de l’industrie du loisir. Et de telle manière que les conquêtes sociales seront utilisées, exploitées par l’industrie du loisir et du plaisir. Pour en venir au ministère du Temps libre.

Ce qui fait que le nouveau rythme social ne dispose plus de l’unité organique famille/village, d’une temporalité apaisante, de longue durée, lente, équilibrée. A la place, deux systèmes spatio-temporels : le temps de travail et le temps de loisir. Et entre les deux, ce monstrueux cancer spatiotemporel : le temps de transport.

Trois systèmes du vécu sans lien synthétique. Trois mouvances sociales hétérogènes, irréductibles. Et opposées. Contradictoires même. Et chaque système devient de plus en plus complexe. Sa pratique interne de plus en plus différenciée. Aussi, les raccordements des trois existences sont de plus en plus heurtés, conflictuels. On ne peut pas vivre trois vies en une : un temps de travail soumis aux cadences infernales, un temps de loisir plein à craquer, un temps marginal qui n’est ni temps de loisir ni temps de travail, vide à pleurer.

Le système est incapable de proposer un remède à cette situation pathologique. Et pour cause. Ses idéologues refusent toute perspective synthétique. Incurablement empiristes, ils proposent soit des idéologies du travail soit des idéologies du loisir. Encore et toujours la complémentarité du technocrate et du gauchiste. Le technocrate pour technocratiser le temps de travail. Le gauchiste pour gauchiser le temps de loisir.

Le système veut les deux, pour juxtaposer deux univers, les rendre irréductibles, pour que cette opposition spécifique du capitalisme devienne le destin de l’homme : le travail ou la consommation libidinale, ludique, marginale. Et pour interdire ainsi l’étude de la totalité : les rapports de la production et de la consommation.

Les idéologues du travail ne considéreront que l’effet : l’aménagement spatio-temporel. En se gardant bien de changer la cause : le mode de production capitaliste.

Les gauchistes ne retiendront, eux, que l’expression intersubjective de cette névrose objective. Pour proposer des solutions volontaristes et subjectivistes à base de positivisme naturaliste : l’écologie.

Auteur: Clouscard Michel

Info: Le capitalisme de la séduction, éditions Delga, 2015, pages 146-148

[ dissociation ] [ machinal ] [ reproduction systémique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson