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critique

Je crois […] que la philosophie de Schopenhauer fait une erreur dans son interprétation du Védânta, car elle cherche à établir que la volonté est tout, et installe la volonté à la place de l’Absolu. Mais l’Absolu ne peut pas être présenté sous la forme de volonté, car la volonté est parfois changeante et phénoménale ; or au-delà des limites du temps, de l’espace et de la causalité, il n’y a pas de changement, pas de mouvement. C’est seulement en deçà que commencent le mouvement extérieur et le mouvement intérieur qu’on appelle pensée. Au-delà de ces limites, il ne peut pas y avoir de volonté ; par conséquent la volonté ne peut pas être la cause de l’univers.

Auteur: Vivekânanda Swâmi

Info: Dans "Jnâna-Yoga", page 100

[ confusion ] [ mésinterprétation ] [ vedanta ] [ désaccord ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

hindouisme

Le non-dualisme de Shankara est traditionnellement appelé "non-dualité exclusive" (kevala-advaita) ou par abstraction, par exclusion de tout ce qui semble changer; de sorte que le monde n'existe pas, selon Shankara.

En effet, contrairement à ce que l'on entend souvent, il n'y a pas unité du monde et de la conscience dans cette vision. Quand Shankara affirme que "le monde est l'absolu", cela signifie pour lui que le monde n'existe pas, et que donc seul l'absolu est.

On parvient donc à la réalisation de l'unité par exclusion du monde, de la dualité, de la vie, de la nature, du corps. Pour Shankara, dire que "tout est l'absolu" est comme dire que "le serpent est la corde" : il n'y a pas de conscience de l'unité du serpent et de la corde ; le serpent "est" la corde simplement au sens où le serpent n'existe pas. Il n'y a que la corde.

De plus, la conscience de la corde exclut la conscience, ou l'apparence, du serpent. Ces deux expériences se contredisent. On ne peut percevoir les deux à la fois. Voir la corde, c'est détruire le serpent. Impossible, selon Shankara, de faire l'expérience du serpent comme la glorieuse manifestation de la corde. Dans sa tradition, on ne trouvera donc point de célébration du monde, de la nature, de la vie, du corps, de la femme...

La réalisation de l'absolu est la mort de tout le reste. Pas de place pour un Autre, pour une relation quelconque. Donc pas d'amour non plus, pas de désir. L'absolu seulement (c'est le sens du qualificatif sanskrit kevala). En un sens, ce non-dualisme reste profondément dualiste : l'unité absolue exclut la dualité.

[...] Au fond, pour Shankara, il n'y a pas vraiment de "délivrance en cette vie même" (jivan-mukti). Comme le Yoga de Patanjali et le Sâmkhya, il prône une destruction du corps et de l'âme, une table rase totale, au profit d'un absolu impersonnel qui ne se distingue guère, en pratique, du néant de la mort tel qu'imaginé par le citoyen lambda.

Auteur: Dubois David

Info: Dans "FIDHY Infos" n°83, pages 19-20

[ philosophie ] [ advaita vedanta ] [ critique ]

 
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