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guerre technologique

Dans les eaux moites de la mer de Chine méridionale, un opérateur des forces spéciales scrute l'horizon à travers ses jumelles, traquant un navire suspect. Mais soudain, la cible disparaît des écrans. Ce n'est pas seulement une occasion manquée ; c'est une leçon amère, un rappel brutal : les États-Unis, malgré leur puissance militaire, sont en train de perdre du terrain dans la révolution de l'intelligence artificielle.

Là où leurs adversaires déploient des systèmes autonomes capables d'analyser et d'agir en quelques secondes, les forces américaines restent prisonnières d'une technologie fragmentée et lente, dépendant de serveurs éloignés pour traiter leurs données. Dans un monde où chaque seconde peut décider du succès ou de l'échec d'une mission, ce retard n'est pas seulement technique : il est stratégique, et il coûte des vies.

Un fossé inquiétant

Le tableau est sombre. Lors d'une opération maritime récente, les opérateurs américains ont dû corréler manuellement les données provenant de cinq domaines distincts – aérien, maritime, sous-marin, cyber et électromagnétique. Quatre heures d'analyse laborieuse ont permis à leur cible de s'évanouir dans l'immensité océanique. Une IA intégrée aurait accompli cette tâche en quelques secondes.

Pendant ce temps, la Chine avance à grands pas : 78 nouveaux systèmes militaires utilisés sur l'IA déployés en 2022 contre seulement 12 pour les États-Unis. Les plateformes autonomes chinoises traitent localement leurs données en 1,3 seconde ; les systèmes américains, eux, exigeaient des délais bien plus longs – parfois plusieurs heures dans des environnements contestés.

Un cycle décisionnel paralysé

Dans les opérations spéciales, le cycle OODA (Observer, Orienter, Décider, Agir) est le cœur battant de la stratégie. Mais lorsque les outils technologiques imposent des retards insupportables, ce cœur ralentit dangereusement. Sur le terrain, ces délais ne sont pas seulement frustrants ; ils deviennent des vulnérabilités mortelles.

L'immobilisme bureaucratique

Face à cette urgence technologique, le Pentagone semble englué dans ses propres rouages ​​: comités interminables, groupes de travail et cycles de développement qui s'étendent sur des années. Pendant que les décideurs débattent dans le confort feutré des salles de conférence, le champ de bataille évolue sans attendre.

Certes, des initiatives comme le Chief Digital and Artificial Intelligence Office (CDAO) ont vu le jour pour accélérer l'intégration de l'IA. Mais elles peinent à surmonter des obstacles majeurs : intégrer ces technologies aux systèmes existants, attirer les talents nécessaires face à la concurrence du secteur privé et répondre aux préoccupations éthiques liées à l'utilisation militaire de l'IA.

Des solutions audacieuses

Pour combler ce retard alarmant, il faut une révolution dans l’approche américaine de l’intelligence militaire artificielle. Il propose des mesures concrètes :

- Déployer des unités locales capables de traiter les données directement sur le terrain.

- Testez rapidement les outils d'IA en conditions réelles pour les améliorer en continu.

- Impliquer directement les opérateurs dans le développement des technologies afin qu'elles répondent aux besoins du terrain.

- Simplifier l'acquisition d'outils commerciaux adaptés aux exigences militaires.

- Intégrer ces technologies dans les entraînements pour rencontrer les soldats avec leurs capacités et leurs limites.

Ces idées ne sont pas que théoriques : lors d'une opération test utilisant des outils commerciaux modifiés, les résultats ont été spectaculaires. La vitesse décisionnelle à triple ; la reconnaissance des schémas a gagné en précision ; et le taux de réussite des missions est passé de 62 % à 89 %. Une preuve éclatante que l'innovation rapide peut transformer la réalité du champ de bataille.

Les dilemmes éthiques

Certains s'inquiètent des risques éthiques liés à une intégration accélérée de l'IA militaire. Mais le véritable dilemme moral réside ailleurs : envoyer des soldats au combat sans leur offrir les meilleurs outils disponibles est une faute bien plus grave. Il plaide pour une IA conforme aux valeurs américaines et aux règles d'engagement.

Un appel urgent

L'intégration efficace de l'intelligence artificielle n'est pas une simple quête d'efficacité ; elle est au cœur même du maintien de la puissance américaine face à une concurrence technologique féroce. J'exhorte mes paires sur le terrain à faire entendre leur voix et appeler les décideurs politiques à écouter ceux qui affrontent ces défis au quotidien.

Car au-delà des chiffres et des débats abstraits, il y a une réalité humaine : celle des hommes et des femmes qui risquent leur vie pour protéger leur pays. Leur donner les outils nécessaires pour accomplir leurs missions – et revenir chez eux sains et saufs – est non seulement stratégique mais profondément impératif.



 



 

Auteur: Byno Richard

Info: https://www.realcleardefense.com, 13 mars 2025, traduit reformulé par deepseek et Mg

[ chine - usa ] [ machines vs machines ] [ pragmatisme ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

orient-occident

DeepSeek: comment la raclée de la Chine au go explique ce qui se passe aujourd’hui

Effet papillon

Les États-Unis vivent-ils un moment Spoutnik avec le modèle de langage chinois DeepSeek, qui s’est montré redoutable dans l’IA ? Peut-être. En tout cas, la Chine a vécu un évènement semblable il y a dix ans. Un " moment AlphaGo ". Et cela pourrait expliquer en partie l’existence de DeepSeek.

Un moment Spoutnik peut-il en cacher un autre ? Depuis l’arrivée du modèle de langage chinois DeepSeek, un parallèle est souvent fait avec la mise en orbite, en 1957, de la sonde soviétique Spoutnik, en raison des excellentes performances de l’IA par rapport aux systèmes occidentaux, et cela pour un coût de développement annoncé comme moindre.

Or, le moment Spoutnik est un évènement qui a été traumatique pour les États-Unis. On l’a même décrit comme un " Pearl Harbor technologique ", pour refléter l’instant de stupéfaction et le sentiment de vulnérabilité du pays. En 1957, cela avait déclenché la course à l’espace, pendant deux décennies, et qui s’était achevée finalement par la victoire de l’Amérique.

DeepSeek serait donc aux États-Unis de 2025 ce qu’a été Spoutnik pour le pays durant la guerre froide, et cela appellerait donc prendre des mesures immédiates. En face, plus d’Union soviétique cette fois. Le nouveau rival stratégique s’appelle Pékin. Mais là encore, pour l’Amérique, il s’agit de se frotter à un système idéologique très différent.

DeepSeek déclenchera-t-il le même effet outre-Atlantique, avec une course à l’IA ? Sans doute est-il trop tôt pour le dire. En revanche, la Chine a peut-être, elle aussi, vécu son propre moment Spoutnik au milieu des années 2010. En cause ? Le logiciel d’intelligence artificielle AlphaGo, qui serait l’une des clés d’explication de la situation actuelle avec DeepSeek.

L’effet papillon : d’une partie de jeu de go au milieu des années 2010 à DeepSeek-R1 en 2025 ?

Cette piste est nourrie par une réflexion développée dans l’ouvrage The Coming Wave: Technology, Power, and the Twenty-first Century’s Greatest Dilemma (La vague à venir : la technologie, le pouvoir et le plus grand dilemme du XXIe siècle), un essai écrit en 2023 par Mustafa Suleyman, que Bill Gates a lu et a trouvé passionnant.

Contrairement à celui du fondateur de Microsoft, le nom de Mustafa Suleyman vous est sûrement étranger. Il s’agit pourtant du cofondateur de DeepMind, avec Demis Hassabis et Shane Legg, une startup anglaise dédiée à la recherche en IA, devenue ensuite une branche de Google à la suite de son rachat en 2014.

Or, dans un extrait partagé sur les réseaux sociaux, Mustafa Suleyman suit l’idée que l’apparition d’AlphaGo a provoqué " un phénomène similaire " au moment Spoutnik en Chine, lorsque le système d’IA spécialisé dans le jeu de go ne s’est pas montré seulement redoutable. Il est apparu très vite qu’il serait imbattable.

AlphaGo a rapidement été qualifié de Spoutnik chinois pour l’IA ", lit-on dans le livre. Et, toujours selon l’auteur, qui a travaillé pour Google par la suite avant de monter en 2022 sa propre société, Inflection AI, cela a été très mal vécu dans l’Empire du Milieu. L’affaire du logiciel d’IA développé par Google et DeepMind a eu un énorme retentissement.

En Chine, le go n’est pas seulement un jeu. Il représentait un ensemble plus vaste d’histoire, d’émotions et de calculs stratégiques ", développe-t-il. Décrit comme un véritable " passe-temps national ", c’est une activité qui se mêle intimement à l’identité et la culture chinoises. Le jeu, d’ailleurs, est né là-bas et de nombreux grands champions sont chinois.

AlphaGo a terrassé les meilleurs joueurs de go

Souvenez-vous. En 2016, une rencontre était organisée entre le Sud-Coréen Lee Sedol contre AlphaGo, dans une compétition en cinq manches. Classé 9e dan, l’un des plus hauts grades de la discipline, l’intéressé s’était montré confiant face à la machine. Il s’est toutefois fait surprendre dès la première partie, conclue par une défaite, puis une suivante.

Dans un sursaut d’orgueil et profitant aussi d’une erreur d’AlphaGo, Lee Sedol a finalement réussi à arracher une victoire lors du quatrième match. Insuffisant, hélas, pour changer la donne. Score final : 4-1 pour AlphaGo. Une prouesse récompensée en 2017, quand le système est devenu le " joueur " le mieux classé au monde au go.

Par la suite, le système avait aussi balayé plusieurs grands champions sous une fausse identité, lors de rencontres en ligne, y compris le numéro un de l’époque, le Chinois Ke Jie. D’autres rencontres en présentiel ont fini par être organisées, puisque les performances d’AlphaGo sonnaient comme un défi à relever.

Ke Jie, notamment, a accepté de relever le défi, avec un AlphaGo qui n’était cette fois plus dissimulé en ligne sous une fausse identité. Plusieurs modes de jeu ont été imaginés pour le spectacle, mais sans que cela ne change la donne. Ke Jie a été battu une première fois, avec un écart d’un seul point, puis une deuxième fois. Il a aussi remporté tous les autres matchs.

(Photo : Ke Jie, à gauche, contre AlphaGo)

L’aventure d’AlphaGo, étalée de 2016 à 2017 (l’IA a ensuite pris sa " retraite " sportive), a provoqué une onde de choc, similaire aux duels entre Deep Blue et Garry Kasparov aux échecs. Souvenez-vous : le champion humain avait perdu deux parties sur les six rencontres face à la machine conçue par IBM. Même si, à la fin, l’humain avait gagné.

Après cette séquence, le Sud-Coréen Lee Sedol en est venu à la conclusion que l’IA ne peut pas être vaincue, en se retirant du circuit. AlphaGo a aussi reçu à titre honorifique le grade de neuvième dan professionnel (le niveau maximal atteignable). Et la Chine a fini par censurer les duels de Go entre son champion et l’IA de Google.

La Chine a un objectif : devenir leader de l’IA en 2030

Ce " moment AlphaGo " a eu lieu il y a un peu moins de dix ans. Aux yeux de Mustafa Suleyman, il explique pour beaucoup la montée en puissance de la Chine dans l’IA ces dernières années. Ce n’est pas l’unique raison, sans doute, mais la gifle qu’a été AlphaGo à l’orgueil chinois, venant en outre d’une entreprise occidentale, a joué.

La Chine s’était déjà engagée à investir massivement dans la science et la technologie, mais AlphaGo a contribué à focaliser encore davantage l’attention du gouvernement sur l’IA ", écrit-il d’ailleurs. Il fallait réagir, d’ailleurs, car " les Américains et l’Occident […] menaçaient de s’approprier une technologie qui allait faire date. "

Or, poursuit l’auteur, la Chine " [a pris] douloureusement conscience du retard qu’elle a pris, perdant la course technologique face aux Européens et aux Américains sur différents fronts ", alors que le pays " avec ses milliers d’années d’histoire, avait été autrefois le creuset de l’innovation technologique mondiale. "

Signe de l’électrochoc qui a traversé le pays ? " Le plan de développement de l’IA de nouvelle génération, annoncé deux mois seulement après que Ke Jie a été battu par AlphaGo, avait pour but d’associer le gouvernement, l’armée, les organismes de recherche et l’industrie dans une mission collective ", relève encore l’auteur.

L’affaire était devenue très politique, puisque le Parti communiste chinois a, à diverses occasions, souligné l’importance de la science et des technologies " pour répondre aux besoins stratégiques " du pays. Et pour cela, il faut faire faire émerger des talents et être un moteur de l’innovation. Cela, pour ne plus subir un nouveau siècle d’humiliation.

En conséquence, un plan a été mis en place " pour devenir le leader mondial de l’IA d’ici à 2030 ". À cette date, " les théories, les technologies et les applications chinoises en matière d’IA atteindront des niveaux de premier plan au niveau mondial ", et la Chine deviendra alors " le principal centre d’innovation en matière d’IA dans le monde. "

L’histoire ne dit pas encore si la Chine parviendra à son objectif dans cinq ans, puisque la réponse des États-Unis, notamment, reste à découvrir — de façon un peu ironique, un moment Spoutnik va peut-être un déclencher un autre. Et l’Europe dans tout ça ? Il reste à voir quel rôle elle pourra jouer autre que celui de compter les points.



 

Auteur: Internet

Info: https://www.numerama.com/, 31 janvier 2025

[ chine - usa ]

 

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