philosophe
Platon est un témoin très particulier. On peut dire qu’il ment, et d’autre part qu’il est véridique même s’il ment, car à interroger Socrate, c’est sa question, à lui Platon, qui se fraye son chemin.
Platon est tout autre chose. Ce n’est pas un va-nu-pieds. Ce n’est pas un errant. Nul dieu ne lui parle, ni ne l’a appelé. Et à la vérité, je crois qu’à lui les dieux ne sont pas grand-chose. Platon est un maître, un vrai, un maître du temps où la cité se décompose, emportée par la rafale démocratique qui prélude aux grandes confluences impériales – une sorte de Sade en plus drôle.
[…] Ce que Platon voit à l’horizon, c’est une cité communautaire, tout à fait révoltante à ses yeux comme aux nôtres. Le haras pour tous, voilà ce qu’il nous promet dans un pamphlet qui a toujours été le mauvais rêve de tous ceux qui ne peuvent se remettre du discord toujours plus accentué de la société avec leur sentiment du bien. Cela s’appelle La République, et tout le monde l’a pris au sérieux, en croyant que c’était vraiment ce que voulait Platon.
Il y a quelques autres malentendus et élucubrations mythiques. Le mythe de l’Atlantide, par exemple, me semble bien plutôt être l’écho de l’échec des rêves politiques de Platon, et il n’est pas sans rapports avec l’aventure de l’Académie.
Auteur:
Lacan Jacques
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans le "Séminaire, livre VIII - Le transfert" page 104
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description
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interprétation
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sens de l'œuvre
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