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travail

Bernanos disait que la seule vue du papier lui harassait l’âme ; Balzac ne fit de la littérature que parce qu’il était trop nul en affaires ; Céline promettait, contre une rente à vie, de ne plus jamais écrire une ligne. Un grand écrivain est quelqu’un qui chaque jour envisage, assez gaiement et courtoisement, de ne plus être écrivain. 

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, pages 19-20

[ défini ] [ déplaisant ] [ désidéalisation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

apprentissage ultime

Bloy demandait la fin de la civilisation puis le jugement dernier. Céline annonce seulement la fin de la civilisation puis la fin de la civilisation puis la fin de la civilisation, sans fin.

Toute une vie de littérature pour apprendre qu’il n’y aura pas d’issue paraclétiste ? Pourquoi pas ? Le jugement a lieu, en permanence, dans l’apparence du non-jugement. Il s’appelle corruption des choses, entropie. 

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Céline", éd. Gallimard, 2001, page 250

[ conclusion ] [ immédiateté ] [ désillusion ] [ déliquescence éternelle ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

antisémitisme

Les pamphlets sont l’échec de Céline, son échec à poursuivre toujours plus loin dans la négativité. Effacer les Juifs, rêver de les éliminer, c’est vouloir que jamais ne revienne, au milieu des fêtes de célébration du lien social, le nœud manquant de ce lien, présent par son manque et menaçant tout le temps le lien de se rompre. C’est aussi bien ouvrir un horizon où la littérature n’aurait plus de raison d’être. 

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Céline", éd. Gallimard, 2001, préface à la première édition, pages 30-31

[ critique ] [ peuple du livre ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

citation s'appliquant à ce logiciel

A mesure que FLP se développe, structurant et organisant comme il peut les mots/idées et les tiercités sémantiques humaines, on s'aperçoit que certains auteurs  (secondéités véritables) pourront être appréciés comme des tiercités ; c'est à dire des sources quasi définies, voire "signifiées". Un peu à l'image de ce que Houellebecq dit de Muray.

Ainsi, à bien les connaitre, certaines personnalités-acteurs-auteurs s'auto-définissent comme "générateurs identifiables" de par leurs styles et leurs idées. Aloysius Lafferty, Céline, Ervin Laszlo, Joubert, Michaux, Joyce, Lacan, etc.. viennent ici à l'esprit.

Auteur: Mg

Info: 29 octobre 2020

[ representamen ] [ écrivains ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

influences

Au moment de la parution de son premier roman, Céline indiquait comme ses sources Balzac, Freud et Breughel. Un romancier, un peintre, et cette parole en plus qu’est Freud. Quelles que soient les basses insultes qu’il a pu proférer contre ce dernier par la suite, il n’est pas niable qu’il a au moins commencé par le prendre très au sérieux. Pourquoi ne pas admettre que son œuvre soit née d’une sorte de rencontre entre le peintre des meutes médiévales, l’écrivain de la tragédie inhumaine et l’analyste qui écoutait dans la parole les effets de la séparation des sexes ? 

Auteur: Muray Philippe

Info: A propos de Louis-Ferdinand Céline dans "Céline", éd. Gallimard, 2001, page 107

[ sources d'inspiration ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

écrivain-sur-écrivain

Autant que je le sache, Renaud Camus est un écrivain dont l’académisme est une forme de dandysme. On est loin de la monstruosité moderniste célinienne. Chez Camus, le scandale n’est pas né, comme chez Céline, du court-circuit entre avant-gardisme et antisémitisme, mais du choc entre des tas de "positivités" que véhicule sa prose (de l’homosexualité, facteur positif s’il en est pour les modernes, à l’intérêt pour l’art contemporain), et quelques énoncés qui ressemblent très fort à tout ce qui est insupportable depuis la Shoah. Du sein du Bien d’aujourd’hui, on voit donc brusquement remonter un Mal d’autrefois, un Mal dont le compte est supposé réglé, un Mal qui est assimilé à "autrefois", à l’Histoire.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, page 177

[ retour du refoulé ] [ raisons d'une détestation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

compte rendu littéraire

Guignol’s Band I et II, écrits pendant la Seconde Guerre mondiale, sont peut-être les livres où éclate le plus fortement la lucidité de Céline sur cette toute-puissance de la guerre dont il a payé de sa propre "mort" le droit de ne pas ressentir la fascination. L’action se déroule en 1915-1916 mais à Londres ; elle prend donc place loin des champs de bataille, loin du front, et c’est justement l’occasion de vérifier à quel point la matrice agite de loin, à distance, de l’autre côté du pont, de l’autre côté de l’eau, la bande de guignols, souteneurs, prostituées, escrocs, flics, la "ribambelle" des Français envoyées là-bas en convalescence et que la guerre à chaque instant peut reprendre, souverainement. 

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Céline", éd. Gallimard, 2001, page 79

[ résumé ] [ distanciation théâtrale ] [ romans ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

bâclage littéraire

Maintenant, si on se demande comment, refusant le monde et maudissant la vie, Céline aurait pu éviter de rendre certains hommes responsables de sa malédiction, on est forcé de répondre qu’il lui eût fallu, au moins, cesser de maudire l’écart transcendant ouvert par son langage. Je ne veux pas suggérer qu’il lui a manqué d’être, par exemple, chrétien. D’autres écrivains au XXe siècle ont pu atteindre une aussi insoutenable lucidité sans se précipiter, en retour, vers aucun garde-fou. On peut même définir l’écrivain comme celui qui, justement, n’est pas obligé d’avoir une religion, et sans doute est-il le seul de son espèce. Mais en se mêlant de la réforme du monde, en orchestrant la persécution, en se mettant en somme à croire aux hommes, Céline était-il encore écrivain ? 

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Céline", éd. Gallimard, 2001, page 187

[ solution facile ] [ vide ] [ antisémitisme ] [ question ]

 

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vacheries

Mais c'est évidemment plus près de nous que le ridicule a été atteint de la manière la plus infaillible·; et le comble de l'insensé mal cadencé, dans ce domaine, a été réalisé par un René Char (il y a du plaisir à pisser à la raie d'un mort si prétentieux). Sa "pluie giboyeuse", et tant d'autres crétineries citées opiniâtrement par de pâles philosophes (ce qui suffit à renvoyer la plupart d'entre eux à la niche de leur mauvais goût sacerdotal), condensent certainement la définition aberrante de ce que les dévots appellent poésie, qui n'est plus que néant arrogant, et dont, écrivant des vers, je me débarrasse si naturellement et avec allégresse (je me débarrasse aussi d'Éluard le stalinien gélatineux, de Prévert l'anticlérical à la clope, pour ne rien dire du supercon Aragon comme l'appelait Céline, ou de Saint-John Perse l'incontinent).

Auteur: Muray Philippe

Info: Minimum respect, p. 34

[ Gaule ] [ littérature ] [ écrivains ]

 
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analyse

Le style célinien correspond à l'avènement cannibale de la société de masse. C'est l'âge des "fourmis" perdues dans la limaille. Céline est une fourmi, lui aussi, mais lucide, supérieure: il recueille le désastre qui vient dans "la cicatrice musiquée de sa langue".
Muray pense que cette société de masse n'a depuis fait qu'empirer: "hyperfestive", infantile, ultramoralisante, étrangère à la vie de l'individu et à toute littérature. Elle accomplit ainsi le cauchemar stylisé par Céline. Muray le râle, le tempête, le répète: nostalgique du temps des pamphlets, il force le muscle de l'invective. On n'est pas obligé de le suivre au bout de cette course en tunnel: dans son exagération il s'enivre de mots et ratiocine parfois, notamment contre rollers et trottinettes, dont il fait clairement les emblèmes de notre "univers distractionnaire"; mais son style dégage assez de plaisir dans la destruction pour que le lire réveille un mort.

Auteur: Lançon Philippe

Info: 2.5.2001

[ littérature ] [ France ]

 
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