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destin

La graine de sapin contient en germe tout l’arbre à venir sous une forme latente. Mais chaque graine tombe à un moment donné dans un lieu donné, où un certain nombre de facteurs particuliers, tels que la qualité du sol, la pente, l’exposition vont intervenir. Et la forme latente du sapin va réagir à toutes ces circonstances, en évitant les pierres, en s’inclinant vers le soleil, ce qui modèle finalement sa croissance. C’est ainsi qu’un sapin individuel vient lentement à exister, réalisant sa totalité, son entrée dans le domaine de la réalité. Sans cet arbre vivant, l’image du sapin n’est qu’une possibilité ou une abstraction. Et c’est la réalisation de cette unicité dans l’individu qui est le but du processus d’individuation. […] Mais, à proprement parler, ce processus d’individuation n’est réel que si l’individu en a conscience et vit en union avec lui. Nous ne savons pas si le sapin a conscience de sa croissance, s’il prend plaisir ou souffre des vicissitudes qui vont la marquer. Mais l’homme, lui, est indéniablement capable de participer consciemment à son propre développement. [...]
Notre attitude doit être celle du sapin dont nous avons parlé ; il ne s’irrite pas parce que sa croissance se heurte à une pierre, il ne spécule pas sur les moyens de surmonter l’obstacle, mais tâtonne pour voir s’il vaut mieux pousser vers la gauche ou vers la droite, dans le sens de la pente ou le sens contraire.

Auteur: Franz Marie-Louise von

Info: Dans "L'homme et ses symboles", pages 161-163

[ empirisme ] [ hasard ] [ environnement ] [ essence ]

 

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manque

Freud insiste sur ceci, que toute façon pour l’homme de trouver l’objet est, et n’est jamais que, la suite d’une tendance où il s’agit d’un objet perdu, d’un objet à retrouver.

Il ne s’agit nullement de l’objet considéré dans la théorie moderne comme étant l’objet pleinement satisfaisant, l’objet typique, l’objet par excellence, l’objet harmonieux, l’objet qui fonde l’homme dans une réalité adéquate, dans la réalité qui prouve la maturité – le fameux objet génital. [...] Freud nous indique que l’objet est saisi par la voie d’une recherche de l’objet perdu. [...]

Il est clair qu’une discordance est instaurée par le seul fait de cette répétition. Une nostalgie lie le sujet à l’objet perdu, à travers laquelle s’exerce tout l’effort de la recherche. Elle marque la retrouvaille du signe d’une répétition impossible, puisque précisément, ce n’est pas le même objet, ça ne saurait l’être. La primauté de cette dialectique met au centre de la relation sujet-objet une tension foncière, qui fait que ce qui est recherché n’est pas recherché au même titre que ce qui sera trouvé. C’est à travers la recherche d’une satisfaction passée et dépassée que le nouvel objet est cherché, et qu’il est trouvé et saisi ailleurs qu’au point où il est cherché. Il y a là une distance foncière qui est introduite par l’élément essentiellement conflictuel que comporte toute recherche de l’objet. C’est la première forme sous laquelle dans Freud apparaît la relation d’objet.

Auteur: Lacan Jacques

Info: dans le "Séminaire, Livre IV", "La relation d'objet", éditions du Seuil, 1994, pages 16-17

[ inadéquation ] [ quête éperdue ]

 

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réflexivité

Ce sont les chrétiens qui ont élaboré la notion de religion en général et, par conséquent, celle de la pluralité de ses formes. Mais ni en Asie, ni en Israël, ni dans l’Antiquité gréco-latine, on ne trouve de terme qui signifie ce que signifie pour nous le mot religion. Ce terme est bien sûr d’origine latine ; mais n’a pas en latin le sens qu’il a pour nous, savoir : la forme générale et déterminée qui englobe toutes les manifestations doctrinales, rituelles et spirituelles, d’origine plus ou moins transcendante, par lesquelles se hommes se reconnaissent rattachés à la Réalité divine et donc reliés entre eux. [...] Y a-t-il d’ailleurs en chinois un terme pour désigner la tradition – ou les traditions – chinoise ? Y a-t-il en hébreu un terme pour désigner le judaïsme, un terme en grec ou en latin pour désigner la – ou les religions – grecque et latine ? Non. Alors que le terme de chrétien est attesté à Antioche dès l’époque apostolique (Acte des Apôtres, XI, 26) et que christianismos se rencontre pour la première fois sous la plume de S. Ignace d’Antioche – Epître aux Magnésiens (X, 1) qui en use comme d’un terme connu. Il remonte donc aux années soixante.

Il apparaît ainsi que c’est le christianisme lui-même qui a conduit la révélation abrahamo-mosaïque à se définir formellement comme judaïsme – joudaïsmos est un terme grec datant de la fin du IIe siècle avant J.-C.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, pages 44-45

[ nomination ] [ historique ] [ différenciation ]

 

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colonialisme

Moi, Burnum Burnum, noble de l'antique Australie, je prends ici possession de l'Angleterre au nom du peuple aborigène. En colonisant ce territoire, nous ne souhaitons pas vous faire de mal, peuple natif de l'Angleterre. Nous sommes venus pour vous apporter de bonnes manières, le raffinement et la possibilité d'un Koompartoo, d'un nouveau départ. Dorénavant, un visage aborigène apparaîtra sur vos pièces de monnaie et sur vos timbres pour signifier notre souveraineté sur ce domaine. Pour les plus intelligents d'entre vous, nous apportons la langue complexe des Pitjantjajara ; nous vous apprendrons comment trouver une relation spirituelle avec la terre, et comment trouver de la nourriture dans le bush.
Nous n'avons pas pour intention de prendre comme souvenir et de préserver les têtes de 2000 d'entre vous, ni d'exhiber en public le squelette de votre Altesse royale, comme vous l'aviez fait à notre reine [sic] Truganini pendant 80 ans. Nous n'avons pas non plus pour intention d'empoisonner vos points d'eau, de mettre de la strychnine dans votre farine, ni de vous faire connaître des drogues hautement toxiques.
Sur la base de notre culture vieille de 50 000 ans, nous reconnaissons la nécessité de préserver la race blanche, qui a un intérêt historique, mais nous aurons peut-être envie de nous livrer à des expériences en mesurant la taille de vos crânes pour évaluer votre intelligence. Nous promettons de ne pas stériliser vos femmes, et de ne pas enlever vos enfants à leurs familles. [...]

Auteur: Burnum Burnum

Info:

[ revanche ]

 

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femmes-hommes

Le soir même, elle était dans la voiture du chef du secteur textile.
Il lui a présenté son sexe comme s'il s'agissait de l'offre de la semaine et qu'il attendait son avis sur son potentiel. Elle l'a imaginé en tête de gondole, avec cette affiche : "Promotion en cours, il n'y en aura pas pour tout le monde !" bien accrochée au-dessus.
Elle a souri en pensant à ses collègues de travail.
[...]
Ils ont fait l'amour sur la banquette repliée électriquement de la grosse voiture du chef de secteur. Comme elle n'avait jamais éprouvé le besoin de s'intéresser aux hommes avec qui elle avait déjà fait l'amour, elle a pensé à des gestes, à des poses, qui lui semblaient correspondre à ce qu'un homme qui occupe une fonction importante dans un hypermarché peut attendre d'une femme occupant, elle aussi, une fonction importante dans un hypermarché. Elle a simulé l'arrogance, une certaine assurance, et la gestion de son plaisir, comme aurait pu le faire une femme plus âgée et habituée à faire l'amour avec un chef de secteur.
En fait, elle voulait proposer au chef du secteur textile une relation à la hauteur de son statut, en se fichant de son propre plaisir. Elle a pensé à celui de l'homme, elle a imaginé l'attitude qui l'exciterait et elle a pensé avoir eu raison, puisque l'homme lui a dit, dès qu'il eut fini de boucler sa ceinture : "Toi, tu as tout compris..."

Auteur: Viguier Frédéric

Info: Ressources inhumaines, p. 39-41

[ sexe ] [ adaptation ] [ hiérarchie ]

 

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connaissance

Le savant, même sous l'aspect où il use de sa raison, [...] demeure totalement tributaire des sens. [...] Il suit de là, nous l'avons déjà fait remarquer et l'on ne saurait trop y appuyer, que le savant, comme tel, ne sort pas, ne peut pas sortir du monde de la nature, du monde corporel et sensible. Il est confiné, par définition, dans le monde de l'expérience sensible extérieure. Et, aussi bien est-ce pour cela que toutes les branches de la science ainsi entendue, sont appelées du même nom. Elles s'appellent toutes des sciences expérimentales. Ce qui veut dire que non seulement elles partent de l'expérience des sens ; mais encore qu'elles s'y terminent.

Le philosophe, lui, a bien son point de départ dans l'expérience des sens. Sa raison, étant elle aussi une raison humaine, n'échappe point à la condition propre de la raison humaine, que saint Thomas définissait par ce beau mot, comme nous l'avons vu : ratio nostra ortum haleta sensu. Mais si elle part du sens, elle ne s'y termine pas. Sa conclusion propre, comme raison de philosophe, sera quelque chose qu'elle découvre dans ce que les sens perçoivent, mais que les sens eux-mêmes ne peuvent plus percevoir, que, seule, la raison percevra. La conclusion, la découverte à laquelle aboutit la raison philosophique, ne pourra pas être contrôlée, vérifiée, par les sens ou par l'expérience : elle ne sera pas d'ordre expérimental. Elle sera, proprement, d'ordre rationnel.

Auteur: Pègues Thomas

Info: Dans "Aperçus de philosophie thomiste et de propédeutique", page 39

[ scientifique ] [ différence ] [ intellect ]

 

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réforme de l'église

[...] il n’y a que deux philosophies, si on tient absolument à ce mot ignoble : la spéculative chrétienne, c’est-à-dire la théologie du Pape, et la torcheculative. L’une pour le midi, l’autre pour le nord. Voulez-vous que je vous fasse en deux mots cette histoire de dégoûtation ? Avant votre Luther, on n’était pas déjà trop brillant dans le monde germanique. Quand je dis votre, j’entends le Luther de cette nation crapuleuse. C’était une ingouvernable pétaudière de cinq ou six cents États dont chacun représentait un grouillis de caboches obscures, imperméables à la lumière, dont les descendants ne peuvent être orientés ou disciplinés qu’à coups de trique. L’autorité spirituelle était là-dessus comme l’abeille sur le fumier. Luther eut cet avantage suprême d’être le Salaud attendu par les patriarches de la gueuserie septentrionale. Il incarnait à ravir la bestialité, l’inintelligence des choses profondes et le croupissant orgueil de tous les buveurs de pissat de vache. Il fut adoré, naturellement, et tout le nord de l’Europe s’empressa d’oublier la Mère Église pour aller dans les fientes de ce marcassin. Le mouvement continue depuis bientôt quatre siècles et la philosophie allemande, exactement qualifiée par moi tout à l’heure, est la plus copieuse ordure tombée du protestantisme. Ça se nomme l’esprit d’examen, ça s’attrape avant de naître, aussi bien que la syphilis, et il se trouve de petits français assez engendrés au-dessous des dépotoirs pour écrire que c’est tout à fait supérieur à l’intuition de notre génie national.

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "La femme Pauvre", Mercure de France, 1972, pages 166-167

[ vacheries ] [ diatribe ] [ religion ]

 

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gouvernement politique

Beaucoup de ces idées [propres au fascisme] relèvent davantage du domaine des affects et des sentiments viscéraux que de celui des propositions raisonnées. J'ai parlé [...] de "passions mobilisatrices" :


  • un sentiment de crise d'une telle ampleur qu'aucune solution traditionnelle ne pourrait en venir à bout ; 

  • la primauté du groupe, envers lequel les devoirs de chacun sont supérieurs à tous les droits, individuels ou universels, et la subordination à lui de l'individu ;

  • la croyance que le groupe d'appartenance est une victime, sentiment qui justifie n'importe quelle action, sans limitations légales ou morales, menée contre les ennemis, internes ou externes ;

  • la peur du déclin du groupe sous les effets corrosifs du libéralisme individualiste, des conflits de classe et des influences étrangères ;

  • le besoin d'une intégration plus étroite, d'une communauté plus pure, par consentement si possible, ou par la violence exclusiviste, si nécessaire ;

  • le besoin d'une autorité exercée par des chefs naturels (toujours de sexe masculin), culminant dans un super-chef national, seul capable d'incarner la destinée historique du groupe ;

  • la supériorité des instincts du chef sur la raison abstraite et universelle ;

  • la beauté de la violence et l'efficacité de la volonté, quand elles sont consacrées à la réussite du groupe ;

  • le droit du peuple élu de dominer les autres sans contraintes de la part d'une loi divine ou humaine, la loi étant décidée sur le seul critère des réussites du groupe dans un combat darwinien.

Auteur: Paxton Robert O.

Info: "Le fascisme en action", Paris, Seuil, 2004, p. 373-375

[ défini ] [ caractéristiques ] [ verticalité hiérarchique ]

 
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manger

De cette époque, je garde une recette que je n'ai jamais oubliée. Pour ma soeur et moi, il reste LE gâteau, la gâteau de mémé, le gâteau de notre enfance. [...] Je continue de le fabriquer pour les Noëls et anniversaires, une manière de célébrer un vestige, de perpétuer l'unique tradition familiale.
Une fois la fête passée, nous avons tout le loisir, ma soeur et moi, de déguster ce gâteau fabuleux au petit déjeuner, puis à tous les repas, puis au goûter, et ceci pendant plusieurs jours en mémoire de notre grand-mère, car sa teneur en calories défiant tous les records le rend indigeste pour d'autres estomacs que les nôtres... Voici de quoi se compose la chose:
Une purée de châtaignes mélangée de chocolat noir fondu, liés par une crème au beurre et de sucre à poids égal, puis de la poudre d'amande parfumée au kirsch. Le tout, décoré de cerneaux de noix, est mis au réfrigérateur une nuit (c'est le beurre qui fait prendre corps au bloc) et finalement nappé d'une crème anglaise (douze jaunes d'oeufs pour un litre de lait environ). Tout y est. C'est magnifique. Aucun être humain normal ne peut en ingurgiter plus de trois cuillères, nous, on vide un compotier sans problème. La nostalgie de l'enfance aurait-elle une influence sur les sucs gastriques ?
Ce gâteau, c'est tout le portrait de ma grand-mère, délicieux et lourd, rassurant à souhait et relativement dangereux pour les constitutions fragiles - gare au KO hépatique.

Auteur: Duperey Anny

Info: Le voile noir

[ recette ]

 

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théorie des discours

Dans les discours, la place de la vérité qui anime le discours, en étant son origine, est exclue du circuit d’échange intersubjectif, elle ne peut être que mi-dite. La production ne fait jamais retour sur la vérité subjective ou, pour le dire en d’autres termes, la jouissance ne peut jamais être complète. L’insatisfaction subjective est de structure. Dans ce dispositif, deux solutions s’ouvrent au sujet pour tenter de résoudre cette impasse de satisfaction. Il peut se plaindre à l’Autre de ce "monde si mal fait" qui empêche la jouissance, c’est ce que l’on retrouve dans toutes les sociétés régies par une incarnation totale de l’Autre, les sociétés déistes ou royales qui ont constitué l’âge ancien et l’âge classique. Il peut aussi tenter de remédier à l’impasse par la construction d’un savoir qui serait censé apporter la solution, c’est ce que propose la croyance en la science et en son progrès, c’est le moteur de l’âge moderne.

Les discours construisent l’inadéquation du sujet à son objet de jouissance, l’objet (a), l’unique trouvaille de Lacan ainsi qu’il l’affirmait. Ce qui meut alors le sujet, c’est la dimension du fantasme [...]. La castration ne veut pas dire autre chose. Il n’y a pas de souverain-bien qui comblerait le sujet. [...]

Il en va tout autrement dans les parlottes. Dans ce cadre l’objet conjoint au sujet et il y a croyance en une complétude possible par l’objet. La coupure inscrite au cœur du fantasme disparaît.

Auteur: Lesourd Serge

Info: Dans "Comment taire le sujet ?", éditions Érès, 2010, pages 166-167

[ différences ] [ psychanalyse ] [ post-modernité ]

 
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