philosophe
[Walter] Benjamin fonde toute forme d’émancipation sur une perception critique du présent, sur la convocation d’images dialectiques qui recèlent un arrêt, une interruption, la vision d’un seuil du temps, capable de se détacher de la grande accélération et de visualiser le caractère entropique de la société industrielle.
Auteur:
Sinaï Agnès
Années: 1966
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: journaliste, essayiste, enseignante
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans "Walter Benjamin & la tempête du progrès", éditions Le passager clandestin, Paris, 2022, pages 62-63
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résumé
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éternel retour
De [Walter] Benjamin, on cite souvent le "moderne" comme temps de l’enfer, que l’on transforme en "la modernité c’est l’enfer" alors que la suite du paragraphe révèle une intention toute différente : "Le visage du monde ne se modifie jamais dans ce qu’il y a de plus nouveau, cette extrême nouveauté demeure en tous points identique à elle-même. C’est cela qui fait l’éternité de l’enfer" -ce qui est une critique non pas de la modernité mais de la notion de rupture historique. On la retrouve un peu plus loin : "Avoir conscience de façon désespérément lucide de se trouver dans une crise décisive est un phénomène chronique dans l’histoire de l’humanité. Chaque époque se sent inéluctablement vouée à être un âge nouveau. Mais le "moderne" est aussi varié que les différents aspects d’un même kaléidoscope".
Auteur:
Hazan Éric
Années: 195? - 20??
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain, éditeur et ancien médecin
Continent – Pays: Europe - France
Info:
LQR : La propagande du quotidien
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contemporanéité
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collapsologie récurrente
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déception
Lorsque [Walter] Benjamin écrit ses souvenirs, en 1942, il a déjà quarante ans et un sens aigu de la dangerosité de l'époque et de sa propre finitude. Il a assisté à la naissance de l'état fasciste et de la prise du pouvoir par Hitler et les nazis et il s'est exilé. En France, à Berlin, à Ibiza aussi. Il ne lui reste à vivre qu'une poignée d'années et s'il ne le sait pas, il en a peut-être la prémonition, en tant que juif, en tant qu'être ultrasensible et animé par une conscience politique qui le propre d'écrivains et de philosophes de sa génération. En tout cas, il est suffisamment âgé et lucide pour savoir que la vie a été une promesse non tenue, un avenir non réalisé. Pas seulement pour lui. Pour comprendre que, déjà enfant, il se révoltait contre ses parents, contre l’école telle qu'il la vivait, contre les meubles encombrants et les armoires trop bien rangées. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, Benjamin pensait que la faiblesse de l'enfant, son impuissance -voire celles de l'adulte- à leur niveau le plus extrême, étaient une chance de salut. Un pressentiment salutaire. Sa conception de l'Histoire est une seule et unique catastrophe qui ne cesse d'amonceler les ruines, les éternels vaincus, les humiliés de la faim et de la misère. Les promesses oubliées, les espérances brisées. L'enfant lui-même est victime d'une semblable catastrophe. Dans ces souvenirs, il y a déjà des conceptions mystiques et historiques qu'il exprimera dans ses Thèses sur la philosophie de l'histoire.
Auteur:
Lacoste Jean
Années: 1950
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: Germaniste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
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insoumission
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confrontation
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désir de fuite
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