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beaux-arts

Grace à l'art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier, et autant qu'il y a d'artistes originaux, autant nous avons de monde à notre disposition plus différents les uns des autres que ceux qui roulent dans l'infini, et qui bien des siècles après qu'est éteint le foyer dont ils émanaient qu'il s'appelât Rembrant ou Veer Meer, nous envoient leur rayon spécial.

Ce travail de l’artiste, de chercher à apercevoir sous de la matière, sous de l’expérience, sous des mots quelque chose de différent, c’est exactement le travail inverse de celui que, à chaque minute, quand nous vivons détourné de nous-même, l’amour-propre, la passion, l’intelligence et l’habitude aussi accomplissent en nous, quand elles amassent au-dessus de nos impressions vraies, pour nous les cacher maintenant, les nomenclatures, les buts pratiques que nous appelons faussement la vie. En somme, cet art si compliqué est justement le seul art vivant. Seul il exprime pour les autres et nous fait voir à nous-même notre propre vie, cette vie qui ne peut pas s’"observer", dont les apparences qu’on observe ont besoin d’être traduites, et souvent lues à rebours, et péniblement déchiffrées. Ce travail qu’avaient fait notre amour-propre, notre passion, notre esprit d’imitation, notre intelligence abstraite, nos habitudes, c’est ce travail que l’art défera, c’est la marche en sens contraire, le retour aux profondeurs, où ce qui a existé réellement gît inconnu.

Auteur: Proust Marcel

Info: A la recherche du temps perdu, t. 8 : Le Temps retrouvé

[ ouverture ] [ quête ] [ création ] [ individuation ] [ singularité solipsiste ]

 

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contre-tradition

Nous avons déjà exposé ailleurs le rôle de la psychanalyse dans l’œuvre de subversion qui, succédant à la "solidification" matérialiste du monde, constitue la seconde phase de l’action antitraditionnelle caractéristique de l’époque moderne tout entière. Il nous faut encore revenir sur ce sujet, car, depuis quelque temps, nous constatons que l’offensive psychanalyste va toujours de plus en plus loin, en ce sens que, s’attaquant directement à la tradition sous prétexte de l’expliquer, elle tend maintenant à en déformer la notion même de la façon la plus dangereuse. À cet égard, il y a lieu de faire une distinction entre des variétés inégalement "avancées" de la psychanalyse : celle-ci, telle qu’elle avait été conçue tout d’abord par Freud, se trouvait encore limitée jusqu’à un certain point par l’attitude matérialiste qu’il entendit toujours garder ; bien entendu, elle n’en avait pas moins déjà un caractère nettement "satanique", mais du moins cela lui interdisait-il de prétendre aborder certains domaines, ou, même si elle le prétendait cependant, elle n’en atteignait en fait que des contrefaçons assez grossière, d’où des confusions qu’il était encore relativement facile de dissiper. Ainsi, quand Freud parlait de "symbolisme", ce qu’il désignait abusivement ainsi n’était en réalité qu’un simple produit de l’imagination humaine, variable d’un individu à l’autre, et n’ayant véritablement rien de commun avec l’authentique symbolisme traditionnel. Ce n’était là qu’une première étape, et il était réservé à d’autres psychanalystes de modifier les théories de leur "maître" dans le sens d’une fausse spiritualité afin de pouvoir, par une confusion beaucoup plus subtile, les appliquer à une interprétation du symbolisme traditionnel lui-même. Ce fut surtout le cas de C.G. Jung, dont les premières tentatives dans ce domaine datent d’assez longtemps déjà […].

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Symboles de la science sacrée", page 45

[ critique ] [ spiritualité à rebours ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

propagande

En ce dimanche grisâtre et venteux, j’encourage chacun à zapper de BFM à Cnews et inversement. Impossible de ne pas relever la différence de ligne éditoriale. Sur Cnews, la campagne électorale est à l’honneur. On parle de l’Ukraine bien sûr. Mais raisonnablement.

Sur BFM, c’est une tout autre histoire. Il n’y en a que pour l’imminente guerre en Ukraine. Les messages de l’Élysée, avec leurs éléments de langage, sont repris en boucle :

- "une guerre au cœur de l’Europe". L’Ukraine est donc au cœur de l’Europe ? Première nouvelle, pour un pays qui n’est pas dans l’UE et aux confins du continent européen.

- en une des informations essentielles, Macron appellera Poutine à 11h ce matin. Le compte à rebours est démarré et s’arrêtera à 11h, lorsque notre président, tel un messie, appellera Vladimir Poutine pour tenter de sauver la planète de la guerre mondiale nucléaire qui semble s’annoncer. Les journalistes de la rédaction de la chaîne info attendent fébrilement cette conversation téléphonique de la dernière chance. Manu can do it. Ils y croient.

- "ce pourrait être une guerre d’invasion qui irait jusqu’à Kiev". Et ça se dit journaliste. Cette guerre ne date pas d’hier. Elle a démarré en 2014, avec des moments de plus ou moins grandes tensions. Personne, à l’exception de Biden et de ses vassaux, au premier rang desquels on trouve Macron, ne croit à l’extension de ce conflit au delà du Donbas. Ni en Ukraine, ni en Russie, ni dans le monde. Par contre, sur BFM, on y croit dur comme fer.

- "très compliqué pour Macron, étant donné la gravité de la situation, de se déclarer candidat". Je me marre. Pas d’autre commentaire.

Plus aucun doute n’est possible, BFM est bien la chaîne du Président.

Auteur: Sasson Elie

Info: Publication facebook du 20.02.2022

[ détournement d'attention ] [ mensonges médiatiques ] [ journalisme au service de l'état ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

post-matérialisme

Comme nous le disions aussi précédemment, s’il est vrai que l’emprise du matérialisme diminue, il ne convient pourtant guère de s’en féliciter, car, la "descente" cyclique n’étant pas encore achevée, les "fissures" [...] ne peuvent se produire que par le bas ; autrement dit, ce qui "interfère" par là avec le monde sensible ne peut être rien d’autre que le "psychisme cosmique" inférieur, dans ce qu’il a de plus destructif et de plus "désagrégeant", et il est d’ailleurs évident qu’il n’y a que les influences de cette sorte qui soient vraiment aptes à agir en vue de la dissolution ; dès lors, il n’est pas difficile de se rendre compte que tout ce qui tend à favoriser et à étendre ces "interférences" ne correspond, consciemment ou inconsciemment, qu’à une nouvelle phase de la déviation dont le matérialisme représentait en réalité un stade moins "avancé", quelles que puissent être les apparences extérieures, qui sont souvent fort trompeuses.
Nous devons en effet remarquer à ce propos que des "traditionalistes" mal avisés se réjouissent inconsidérément de voir la science moderne, dans ses différentes branches, sortir quelque peu des limites étroites où ses conceptions s’enfermaient jusqu’ici, et prendre une attitude moins grossièrement matérialiste que celle qu’elle avait au siècle dernier ; ils s’imaginent même volontiers que, d’une certaine façon, la science profane finira par rejoindre ainsi la science traditionnelle (qu’ils ne connaissent guère et dont ils se font une idée singulièrement inexacte, basée surtout sur certaines déformations et "contrefaçons" modernes), ce qui, pour des raisons de principe sur lesquelles nous avons souvent insisté, est chose tout à fait impossible. Ces mêmes "traditionalistes" se réjouissent aussi, et peut-être même encore davantage, de voir certaines manifestations d’influences subtiles se produire de plus en plus ouvertement, sans songer aucunement à se demander quelle peut bien être au juste la "qualité" de ces influences (et peut-être ne soupçonnent-ils même pas qu’une telle question ait lieu de se poser) ; et ils fondent de grands espoirs sur ce qu’on appelle aujourd’hui la "métapsychique" pour apporter un remède aux maux du monde moderne, qu’ils se plaisent généralement à imputer exclusivement au seul matérialisme, ce qui est encore une assez fâcheuse illusion. Ce dont ils ne s’aperçoivent pas (et en cela ils sont beaucoup plus affectés qu’ils ne le croient par l’esprit moderne, avec toutes les insuffisances qui lui sont inhérentes), c’est que, dans tout cela, il s’agit en réalité d’une nouvelle étape dans le développement, parfaitement logique, mais d’une logique vraiment "diabolique", du "plan" suivant lequel s’accomplit la déviation progressive du monde moderne ; le matérialisme, bien entendu, y a joué son rôle, et un rôle incontestablement fort important, mais maintenant la négation pure et simple qu’il représente est devenue insuffisante ; elle a servi efficacement à interdire à l’homme l’accès des possibilités d’ordre supérieur, mais elle ne saurait déchaîner les forces inférieures qui seules peuvent mener à son dernier point l’œuvre de désordre et de dissolution.
L’attitude matérialiste, par sa limitation même, ne présente encore qu’un danger également limité ; son "épaisseur", si l’on peut dire, met celui qui s’y tient à l’abri de toutes les influences subtiles sans distinction, et lui donne à cet égard une sorte d’immunité assez comparable à celle du mollusque qui demeure strictement enfermé dans sa coquille, immunité d’où provient, chez le matérialiste, cette impression de sécurité dont nous avons parlé ; mais, si l’on fait à cette coquille, qui représente ici l’ensemble des conceptions scientifiques conventionnellement admises et des habitudes mentales correspondantes, avec l’"endurcissement" qui en résulte quant à la constitution "psycho-physiologique" de l’individu , une ouverture par le bas, comme nous le disions tout à l’heure, les influences subtiles destructives y pénétreront aussitôt, et d’autant plus facilement que, par suite du travail négatif accompli dans la phase précédente, aucun élément d’ordre supérieur ne pourra intervenir pour s’opposer à leur action. On pourrait dire encore que la période du matérialisme ne constitue qu’une sorte de préparation surtout théorique, tandis que celle du psychisme inférieur comporte une "pseudo-réalisation", dirigée proprement au rebours d’une véritable réalisation spirituelle […].

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Le règne de la quantité" pages 165-167

[ new age ] [ spiritualité moderne ] [ satanisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophie

Cet avènement de l'ego s'accompagne de nos jours, de manière lancinante et généralisée dans la psyché de nos contemporains, du sentiment que pour exister il est indispensable de faire quelque chose de notable, et si possible d’y exceller. Exister: ex - sistere. Se tenir debout hors de soi, à l'extérieur, pour l'extérieur. Jean-Paul Sartre, dans "Les mots", raconte que petit garçon il considérait, fasciné, dans la bibliothèque de son grand-père, les énormes volumes au dos desquels figurait un nom - celui de l'auteur. Il avoue avoir décidé alors, plus ou moins in petto, qu'un jour un ou plusieurs volumes semblables porteraient également un nom: le sien.

Quel sens tout ceci peut-il bien avoir? Platon a-t-il écrit le Phédon, la République et les Lois pour que figure sur la tranche de leur édition son nom? Jean-Sébastien Bach écrivait-il ses cantates et passions pour que l'on parle de lui? Bouddha a-t-il dispensé son enseignement pour que sa renommée s'étende au monde entier et que l'on ait son nom constamment à l'esprit? Soyons sérieux: Bouddha, Bach et Platon, et avec eux tous les authentiques grands esprits n'ont produit ce qu'ils ont produit que parce qu'ils étaient habités profondément par un propos qui devait impérativement s'exprimer, propos qui ne tenait sa validité que d'être adressé à leurs semblables, dans l'urgence de transmettre une nourriture vitale au sein de ce qui s'établit en dernier ressort comme une co-institution intersubjective. La posture de Sartre, très symptomatique de la nécrose relationnelle moderne et contemporaine, ressortit à une économie relationnelle objectivante.

Que signifie le fait de vouloir accoler son nom au dos d'un in quarto, sans même qu'ait été mentionné le propos ou le titre de l'ouvrage? Rien d'autre que le fait de remettre à autrui le soin d'attester notre existence, si possible de manière positive, en se plaçant face à lui en situation d'objet: objet de son attention, objet de son admiration, objet de sa considération. Objet, position humiliante s'il en est, qui nous renvoie aux tout premiers moments infantiles de notre inscription dans le monde, lorsque nous étions l'objet des soins de nos parents, l'objet de leurs réprimandes (mauvais objet), l'objet de leurs encouragements (bon objet). L'objet.

Or nous n'avons pas vocation à en rester à ce stade immature et matriciel, certes condition incontournable de notre incarnation et croissance en ce monde. Nous sommes appelés à devenir ce que nous sommes fondamentalement: des sujets. Or, objet et sujet sont des catégories qui s'excluent mutuellement. Il faut donc choisir entre la tentation objectivante et l'appel subjectivant, qui, lorsque le problème n'est pas posé dans les termes adéquats nous soumettent à des forces de marées qui nous écartèlent littéralement. La vieille antienne du Diable 6 , que l'on retrouve notamment dans les trois tentations du Christ au désert (Marc 1 12-13; Matthieu 4 1-11; Luc 4 1-13) est sans surprise, avec une répétitivité qui en devient lassante et en fait un horizon anthropologique universel, celle-là: vivre dans le regard - si possible admiratif - d'autrui, comme objet, donc, et non en soi-même, comme sujet.

En nous proposant l'exaltation extériorisée de notre personne - qui repose au passage sur l'abaissement et l'instrumentalisation de celle des autres (plus grand que, plus petit que, superstructure de toute perversion...), le Diable se moque de nous, et c'est sur la toile de fond de son rire que nous consentons à abdiquer le sujet qui est en nous et qui nous constitue de la manière la plus éminente, pour nous abaisser au statut d'objet. Consentir à ce statut n'est pas seulement offenser la part la plus éminente de nous-même, c'est également se servir d'autrui et de son regard, en l'instrumentalisant à notre profit, puisqu'il n'est là que pour nous servir à nous rassurer sur notre existence (d'objet) et sa validité. Ainsi se placer soi-même en position d'objet conduit mécaniquement à instrumentaliser autrui, soit donc le transformer lui-même en objet, loin de l'impératif pratique préconisé par Kant: "Agis de telle sorte que tu traites l'humanité comme une fin, et jamais simplement comme un moyen". La phrase plus correcte, moins contaminée par les tendances essentialistes héritées de la Révolution française et de l'esprit du temps serait d'ailleurs: "Agis de telle sorte que tu traites ton prochain - ou ton semblable - comme une fin, et jamais simplement comme un moyen".

A rebours, lorsque l'on consent à établir ses quartiers sur la rive subjectale, de l'autre côté du Styx, toute parole que l'on profère, tout écrit que l'on produit, toute action que l'on pose, visent à aider ces autres nous-mêmes, autres sujets en devenir, à parvenir à la complétude de leur être. Ce qui compte dès lors n'est pas tant ce que l'on est que ce que l'on dit, écrit ou pose, en vertu du fait qu'on ne cherche plus qu'à servir cette vie merveilleuse qui nous traverse et qu'il importe tant de donner. On se fait alors cuisinier, afin, tant bien que mal, de contribuer à nourrir ceux qui ont faim, avec les moyens dont on dispose. Vivre, c'est aimer. Et, comme disait Victor Hugo, "aimer, c'est agir".

Auteur: Farago Pierre

Info: Une proposition pour l'autisme

[ ontologie individuelle ]

 

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querelle du filioque

La source la plus claire de la notion de pardon que le christianisme développera pendant des siècles remonte, dans les Évangiles, à saint Paul et à saint Luc. Comme tous les principes de base de la chrétienté, elle sera développée chez saint Augustin, mais c’est chez saint Jean Damascène (au VIIIe siècle) qu’on trouvera une hypostase de la "bienveillance du père" (eudoxia), de la "tendre miséricorde" (eusplankhna) et de la "condescendance" (le Fils s’abaisse jusqu’à nous)(synkatabasis). A rebours, ces notions peuvent être interprétées comme préparant la singularité du christianisme orthodoxe jusqu’au schisme de Per Filium/Filioque.

Un théologien semble avoir profondément déterminé la foi orthodoxe qui s’exprime puissamment chez Dostoïevski et donne à l’expérience intérieure propre à ses romans cette intensité émotionnelle, ce pathos mystique si surprenants pour l’Occident. Il s’agit de saint Syméon le Nouveau Théologien (999-1022). [...] Saint Syméon comprend la Trinité comme une fusion des différences que sont les trois personnes, et l’énonce intensément à travers la métaphore de la lumière.

Lumière et hypostases, unité et apparition : telle est la logique de la Trinité byzantine. Elle trouve immédiatement, chez Syméon, son équivalent anthropologique : "Comme il est impossible qu’il existe un homme avec parole ou esprit sans âme, ainsi il est impossible de penser le Fils avec le Père sans le Saint-Esprit [...]. Car ton propre esprit, de même que ton âme, est dans ton intelligence, et toute ton intelligence est dans tout ton verbe, et tout ton verbe est dans tout ton esprit, sans séparation et sans confusion. C’est l’image de Dieu en nous." Dans cette voie, le croyant se défie en fusionnant avec le Fils et avec l’Esprit : "Je te rends grâce que sans confusion, sans changement, tu te sois fait un seul Esprit avec moi, bien que tu sois Dieu par-dessus tout, tu sois devenu pour moi tout en tout."

Nous touchons ici l’ "originalité de l’orthodoxie". Elle aboutira, à travers maintes controverses institutionnelles et politiques, au schisme accompli au XIe siècle et achevé avec la prise de Constantinople par les Latins en 1204. Sur le plan proprement théologique, c’est Syméon plus que Photius qui formule la doctrine orientale Per Filium opposée au Filioque des Latins. Insistant sur l’Esprit, il affirme l’identité de la vie dans l’Esprit et de la vie dans le Christ, cette pneutamologie puissante trouvant dans le Père son origine. Toutefois, une telle instance paternelle n’est pas simplement un principe d’autorité ou une cause mécanique simple : dans le Père, l’Esprit perd son immanence et s’identifie au royaume de Dieu défini à travers des métamorphoses germinales, florales, nutritives et érotiques qui connotent, par-delà l’énergétisme cosmique souvent considéré spécifique à l’Orient, la fusion ouvertement sexuelle avec la Chose aux limites du nommable.

Dans cette dynamique, l’Église elle-même apparaît comme un soma pneumatikon, un "mystère", plus qu’une institution à l’image des monarchies.

Cette identification extatique des trois hypostases entre elles et du croyant avec la Trinité ne conduit pas à la conception d’une autonomie du Fils (ou du croyant), mais à une appartenance pneumatologique de chacun aux autres, que traduit l’expression Per Filium (l’Esprit descend du Père par le Fils) opposée au Filioque (l’Esprit descend du Père et du Fils).

Il a été impossible, à l’époque, de trouver la rationalisation de ce mouvement mystique interne à la Trinité et à la foi, où, sans perdre sa valeur de personne, l’Esprit fusionne avec les deux autres pôles et, du même coup, leur confère, au-delà de leur valeur d’identité ou d’autorité distinctes, une profondeur abyssale, vertigineuse, certainement aussi sexuelle, dans laquelle se logera l’expérience psychologique de la perte et de l’extase. Le nœud borroméen que Lacan a utilisé comme métaphore de l’unité et de la différence entre le Réel, l’Imaginaire et le Symbolique permet peut-être de penser cette logique, si tant est qu’il soit nécessaire de la rationaliser. Or, précisément, tel ne semblait pas être le propos des théologiens byzantins du XI au XIIIe siècles, préoccupés de décrire une nouvelle subjectivité post-antique plutôt que de la soumettre à la raison existante. En revanche, les Pères de l’Église latine, plus logiciens, et qui venaient de découvrir Aristote (alors que l’Orient en était nourri et ne cherchait plus qu’à s’en différencier), ont logifié la Trinité en voyant en Dieu une essence intellectuelle simple articulable en dyades : le Père engendre le Fils ; le Père et le Fils en tant qu’ensemble font procéder l’Esprit. Développée par la syllogistique d’Anselme de Cantorbury au concile de Bari en 1098, cette argumentation du Filioque sera reprise et développée par Thomas d’Aquin. Elle aura l’avantage d’asseoir d’une part l’autorité politique et spirituelle de la papauté, d’autre part l’autonomie et la rationalité de la personne du croyant identifié à un Fils ayant pouvoir et prestige à égalité avec le Père. Ce qui est ainsi gagné en égalité et donc en performance et en historicité, est peut-être perdu au niveau de l’expérience de l’identification, au sens d’une instabilité permanente de l’identité.

Auteur: Kristeva Julia

Info: Dans "Soleil noir", éditions Gallimard, 1987, pages 218 à 222

[ influence ] [ psychanalyse ]

 
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annales

Les régimes institutionnels de la mémoire

On pourrait distinguer la reproduction biologique (un individu se reproduit en individus de la même espèce), l’élevage (on sélectionne par la reproduction un profil génétique donné), la domestication (les êtres humains éduquent des animaux, transmettant par le dressage pratiques et comportements) et enfin l’éducation où des individus d’une espèce enseignent à leurs progénitures leurs propres acquis. La domestication n’est pas l’éducation car ce ne sont pas les animaux qui dressent leurs petits, mais leurs maîtres.

La culture commence quand, au delà du patrimoine génétique, des contenus, pratiques et savoir faire sont transmis d’une génération à une autre. Autrement dit, quand il s’agit de passer de l’élevage à l’éducation, de la répétition des capacités propres à l’espèce à la transmission des contenus acquis.

Cela implique d’une part la prise de conscience d’un déjà-là constitué et d’autre part la mise en place d’outils et procédures pour l’entretenir et donc le transmettre. Il s’agit d’avoir des institutions du sens qui régissent, au niveau d’une société ou d’un collectif, les pratiques culturelles et les modalités de leur transmission.

À travers la notion d’institution, nous visons trois caractéristiques principales : la tradition qui sanctionne l’existence d’un déjà-là ("c’est ainsi que l’on a toujours fait"), une normalisation, qui ajuste et régule ses modalités d’expression selon certains critères ("c’est ainsi qu’il convient de faire"), une transmission qui assure une pérennisation de la tradition, de cet héritage reçu et donc à léguer ("c’est ce qu’il faut continuer de faire"). Les institutions du sens sont donc toujours traditionnelles et normatives, garantes de la culture comme acquis constitué et à transmettre. On retrouve ainsi les institutions scolaires, patrimoniales, culturelles, etc. De la langue qu’on apprend à maîtriser même quand elle est sa langue maternelle pour qu’elle devienne sa langue de culture et de réflexion [Judet & Wisman 2004], aux pratiques traditionnelles (cuisines, artisanat) en passant par les pratiques savantes, la culture est un déjà-là qui s’autonomise en tradition normée pour pouvoir être transmise. C’est le rôle et la mission des institutions du sens que d’accompagner la constitution de la tradition normée et d’en assurer la transmission.

La tension propre à ces institutions sera le conflit permanent entre d’une part la normalisation des contenus et d’autre part une transmission autorisant leur appropriation et transformation. Comment transformer sans trahir, comment transmettre sans figer, est la question que doit traiter toute institution du sens. Si la norme donne les conditions de la répétition et de la conservation du déjà-là, l’invention et l’appropriation seront les conditions pour que ce déjà-là reste accessible, signifiant, exploitable voire utile dans l’environnement contemporain. Une norme formelle et dogmatique rend le déjà-là sans intérêt, une appropriation dérégulée revient à une perte de mémoire et de sens.

Si les institutions du sens reposent en leur possibilité sur la constitution d’un déjà-là et sa reconnaissance comme tel, il en ressort qu’on en passe nécessairement par une institutionnalisation de la mémoire qui a pour fonction de fixer le périmètre du déjà-là, de définir les règles de son accroissement et de son enrichissement, et de proposer des modalités de sa consultation, partage et transmission. Les institutions de la mémoire seront donc des instances nécessaires à la reconnaissance d’un déjà-là constitué et à sa pérennisation.

Il y a plusieurs manières de mettre en place de telles institutions et d’en fixer les missions et les contours. Notre civilisation, au cours de son histoire longue, en distingue selon nous quatre modalités principales [Bachimont 2017] : la mémoire de la preuve (les archives), celle de l’œuvre (les bibliothèques et les musées), celle de l’information (les centres de documentation et de ressources) et enfin l’identité culturelle (le patrimoine).

Aussi anciennes que l’écriture elle-même, les archives [Delsalle 1998] sont avant tout une mémoire de l’événement, une trace de ce qui s’est passé, la permanence de cette dernière permettant de pallier l’évanescence de l’événement. L’archive possède une relation organique à ce dont elle est archive : causée par l’événement dont elle consigne la mémoire, l’archive est le signe, par son existence même, de l’événement et du fait qu’il a bien eu lieu. À travers une telle relation organique, on veut insister sur le fait que, même si l’archive est un document produit par des collectifs culturels, elle est néanmoins provoquée, produite quasi naturellement par l’événement qu’elle relate. Autrement dit, elle n’est pas altérée par un processus interprétatif qui viendrait se mettre en l’événement et sa trace. Pour reprendre la belle image de Marie-Anne Chabin [2000], "Les archives procèdent de l’activité de leur auteur comme les alluvions découlent du fleuve", comme si elles consistaient en un processus naturel.

Ainsi, plus tekmerion que semeion, indice que symbole ou icône *, même si en pratique, il faut bien en passer par l’interprétation et les conventions qui lui sont inhérentes, l’archive peut être la preuve que recherchent l’historien, le juge ou l’enquêteur. Mais, puisque l’événement produit le document, ce dernier ne peut être une preuve pleine et entière que si le seul moyen de produire le document qui deviendra l’archive est que l’événement se soit produit. Par exemple, l’acte notarié est ainsi conçu que la seule manière d’avoir un acte est que l’événement associé (une transaction par exemple) ait eu lieu. Sinon, c’est un faux, c’est-à-dire un document établi pour faire croire que l’événement a eu lieu. L’archive officielle est donc une preuve déductive (si on dispose de l’archive, alors l’événement a eu lieu), les autres ont plutôt une valeur abductive plutôt que déductive (si on dispose de l’archive, la cause la plus probable ou la plus simple est que l’événement ait eu lieu mais on en reste à une présomption). C’est la raison pour laquelle l’authenticité, au sens où le document est bien ce qu’il prétend être, est si fondamentale pour les archives. C’est en effet cette dernière qui permet de retracer le schéma causal qui a produit le document à rebours, en remontant à l’événement.

La seconde modalité ou institution de mémoire mobilise les traces du génie humain, autrement dit ce qui reflète les productions de l’esprit et de la culture. Il ne s’agit pas tant d’avoir des preuves de l’événement que de disposer des traces de ce qui a été pensé ou de ce qui fut créé. L’enjeu n’est pas de savoir ce qui s’est passé, mais de connaître comment cela a été pensé. Du monde comme événement (le fait relaté par un témoignage), on remonte à la culture comme monument (le témoignage comme fait). L’authenticité n’est plus ici gagée par le lien organique entre l’événement et le document, mais entre ce dernier et son auteur. L’authenticité reposera sur l’attribution de son auteur et la détermination du contexte de création pour pouvoir en déduire le sens qu’on peut lui conférer. Les institutions en charge des œuvres sont les bibliothèques, les musées, les conservatoires. L’enjeu n’est pas tant de connaître le passé pour lui-même, mais de se reposer sur les œuvres du passé pour appréhender une part des possibilités du génie humain, une province du sens et de l’être. Les œuvres du passé n’appartiennent pas à un passé révolu, mais au présent, un présent permanent et continuel car les œuvres, sitôt produites, restent un témoignage vivant qu’il est toujours temps et opportun de recevoir. Cela ne veut pas dire qu’il n’est pas important de prendre en compte leur historicité ni leur contexte originel, mais qu’en tant que créations humaines, il est toujours actuel et pertinent pour les êtres humains de les recevoir, accueillir et interpréter.

La troisième institution de la mémoire est celle du savoir, de la connaissance et de l’information. Ni preuve ni œuvre, l’information est le savoir anonyme, sans auteur, apportant la connaissance d’un fait, d’un procédé ou d’un raisonnement possibles. Information de personne, mais information pour tous, l’information prend sa valeur à partir de l’institution qui la produit, ou le processus qui la constitue. De l’information savante gagée par la publication scientifique et son système de relecture par les pairs, à l’information journalistique fondée sur une régulation spécifique, en passant par l’institution scolaire et ses programmes, l’information doit être produite par une institution qui lui sert de caution pour être reçue comme telle et valoir comme connaissance. On comprend qu’une telle notion d’information est le cœur même des activités relevant de ce qu’on a appelé par la suite "l’information scientifique et technique", et qu’elle se formalisa lors de la révolution industrielle [Briet 1951]. Une dimension spécifique de l’information, et faisant rupture avec les figures plus anciennes de l’archive et de la bibliothèque (les preuves et les œuvres), est l’indépendance ou plutôt l’indifférence au support. Peu importe que le document soit un article ou un livre, un journal ou une encyclopédie, numérique ou matériel, il n’importe que par l’information qu’il détient. Derrière cette indifférence se cache un présupposé selon lequel le contenant n’influe pas sur le contenu, que le support matériel ne conditionne pas l’intelligibilité de l’inscription consignée sur le support. Présupposé qu’il est facile de réfuter, aucun changement de support ne pouvant être neutre quant à l’intelligibilité du contenu [Bachimont 2010]. Mais on peut voir derrière ce présupposé, non une erreur quant à la réalité de la dépendance du contenu au contenant, mais l’intérêt exclusif pour un invariant sémantique commun aux différentes expressions rencontrées sur différents supports, où l’on s’intéresse au fait, par exemple, que l’eau bout à 100°, indépendamment de l’expression qui nous a permis d’en prendre connaissance.

Cette conception abstraite du support de l’information entraîne un intérêt exclusif à l’inscription comme expression, à sa grammaire et à son lexique. Privilégiant la forme sur la matière, l’information a un tropisme naturel vers la formalisation et la circulation : formalisation car il s’agit de contrôler l’information uniquement à partir de sa forme, indépendamment de son support ; circulation parce que cette indifférence au support permet en principe la migration d’un support à un autre sans altération de l’information. Cela aboutit fort logiquement aux initiatives comme le Web des données (ou Web sémantique) où le formalisme de l’expression assure les conditions de son interprétation et de sa circulation.

Enfin, le dernier régime est celui de l’identité culturelle ou celui du patrimoine. Ce régime est le plus indéterminé des quatre considérés ici dans la mesure où il mobilise le rapport fondamental à la mémoire et à la culture : il concerne tout objet permettant à un collectif d’accéder à une mémoire, à la mémoire de son identité collective. Le patrimoine est donc, pour utiliser le vocabulaire de Gilbert Simondon [2005], ce qui permet l’individuation d’une identité collective et la constitution d’objets comme vecteurs de cette dernière. Le patrimoine est donc un jeu triple entre des objets, des individus, et un collectif tissant ces derniers ensemble. Aussi tout objet peut-il, en principe, devenir patrimonial, les règles de l’individuation n’étant pas fixées a priori. On ne peut que constater a posteriori que tels ou tels objets "font patrimoine".

L’identité collective est un déjà-là revendiqué et assumé par le collectif. Il s’agit d’une mémoire reconnue comme étant la sienne et associée à un objet qui l’incarne et la porte. Mais la seule caractéristique de cet objet est qu’il est distingué dans sa capacité de porter un souvenir, d’incarner une mémoire, de véhiculer un sens partagé. En ce sens, l’objet patrimonial est un mnémophore, un porteur de mémoire, en plagiant le néologisme naguère proposé par Krzystof Pomian, le sémiophore [1996].

L’objet patrimonial, le mnémophore, ne s’oppose pas aux autres régimes de mémoire que nous avons distingués, mais les intègre comme des modalités possibles de sa déclinaison. En effet, les preuves, œuvres et informations sont porteuses de mémoire et permettent par leur entremise un rapport au passé.

Auteur: Bachimont Bruno

Info: https://journals.openedition.org/signata/2980. *CS Peirce (1978) Écrits sur le signe. Paris, Seuil.

[ conservatisme ] [ pré-mémétique ] [ damnatio memoriae ] [ diachronie ] [ sciences ] [ humaines tiercités ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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topographie de l'au-delà

En 1982 je suis mort d'un cancer en phase terminale. C'était un cancer inopérable, et tout ce qu'on aurait pu me donner comme chimiothérapie n'aurait fait que me transformer en légume.

On m'avait donné six à huit mois de sursis. Dans les années 1970, j'avais été un accro aux infos, et j'étais devenu de plus en plus déprimé par la crise nucléaire, la crise écologique, etc. Et comme je n'avais pas de fondement spirituel, j'en étais venu à penser que la nature avait commis une erreur et que nous étions probablement un cancer pour notre planète. Je ne voyais pas que nous puissions nous en sortir de tous les problèmes que nous avions créés pour nous-mêmes et pour la planète. Je percevais notre humanité comme un cancer, et c'est ce que j'ai eu. C'est ce qui m'a tué.

Faites attention à votre vision du monde. Ça peut vous revenir à la figure, surtout si c'est une vision négative. J'en avait une qui l'était sérieusement. C'est ce qui m'a mené à la mort. J'ai essayé toutes sortes de méthodes de soins alternatives, mais rien n'y a fait. Alors je me résignai à ce que ce soit une histoire juste entre moi et Dieu. Je n'avais jamais affronté Dieu jusque là, ni même pensé à lui. Je n'avais à cette époque aucune sorte de spiritualité, et je me mis à l'étude des spiritualités et des soins alternatifs. J'entrepris de lire tout ce que je pourrais et de potasser le sujet, parce que je ne voulais pas être surpris une fois de l'autre côté. Donc je commençai à lire sur les diverses religions et philosophies. Elles étaient toutes très intéressantes, et donnaient l'espoir qu'il y a quelque chose de l'autre côté. D'autre part, en tant qu'artiste indépendant en vitraux, je n'avais aucune couverture médicale. Toutes mes économies fondirent du jour au lendemain en analyses. Et je me retrouvai face à la médecine sans aucune assurance. Je ne voulais pas entraîner ma famille dans un gouffre financier, aussi je décidai de gérer ça tout seul. Je ne souffrais pas constamment, mais j'avais des pertes de connaissance. Il fallut que je renonce à conduire, et finalement je fus pris en charge par l'assistance publique. J'ai eu une garde-malade personnelle à domicile. J'ai été vraiment béni d'avoir cet ange qui passa cette dernière partie de ma vie avec moi. Je survécus environ dix-hui mois. Je ne voulais pas prende plein de drogues, parce que je voulais rester aussi conscient que possible. Alors il m'arrivait de souffrir tellement qu'il n'y avait plus que la souffrance dans ma conscience, mais heureusement cela ne durait que quelques jours.

Lumière de Dieu

Je me rappelle que je me suis réveillé un matin à la maison vers 4h30, et je sus que ça y était. C'était le jour où j'allais mourir. J'appelai quelques amis et leur dis au revoir. Je réveillai ma garde-malade et le lui dis. Nous avions un accord entre nous, qu'elle laisserait tranquille mon corps mort pendant six heures, parce que j'avais lu que toutes sortes de choses intéressantes se produisent quand vous mourez. Je repartis pour dormir. La chose suivante dont je me souvienne est le début typique d'une expérience de mort imminente. Tout-à-coup j'étais pleinement réveillé et debout, mais mon corps était dans le lit. Il y avait de l'obscurité autour de moi. Être hors de mon corps c'était encore plus vivant que la vie ordinaire. C'était si vivant que je pouvais voir toutes les pièces de la maison, je pouvais voir le dessus de la maison, je pouvais voir autour de la maison, je pouvais voir sous la maison. Il y avait cette lumière qui brillait. Je me tournai vers la lumière. La lumière ressemblait vraiment à ce que beaucoup d'autres gens ont décrit de leurs expériences de mort imminente. Elle était si magnifique. Elle est tangible ; vous pouvez la sentir. Elle est attirante ; vous voulez aller vers elle comme vous voudriez aller dans les bras d'une mère ou d'un père de rêve. Quand je commençai à me déplacer vers la lumière, je sus intuitivement que si j'allais jusqu'à elle, je mourrais. Aussi, pendant que je me déplaçais vers la lumière, je dis : "S'il te plaît, une minute, arrêtons-nous juste une seconde. Je veux réfléchir à tout ceci ; j'aimerais te parler avant de continuer."

A ma surprise, tout s'est arrêté à l'instant. Vous avez en effet le contrôle de votre expérience de mort imminente. Vous n'êtes pas comme dans un grand huit ! Ma demande fut donc acceptée et j'ai eu quelques discussions avec la lumière. La lumière se changea en différentes figures, comme Jésus, Bouddha, Krishna, des mandalas, des archétypes et des symboles. Je demandai à la lumière : "Qu'est-ce qu'il se passe ici ? S'il te plaît, lumière, explique-toi pour moi. Je veux vraiment savoir quelle est la situation réelle." Je ne puis pas vraiment user des mos exacts, parce que c'était comme de la télépathie. La lumière a répondu. L'information qui m'a été donnée était que nos croyances formatent le genre d'expériences que nous faisons avant d'arriver à la lumière. Selon que vous soyez bouddhiste ou catholique ou fondamentaliste, vous avez une expérience de vos propres croyances. C'est une occasion de les analyser et de les examiner, mais la plupart des gens ne le font pas. Comme la lumière se révélait à moi, je pris conscience que ce que je voyais, en réalité, c'était cette matrice qu'est notre Soi Suprême. Tout ce que je peux vous dire c'est que ça s'est transformé en une matrice, le mandala d'une âme humaine, et ce que je voyais c'était que ce que nous appelons notre Soi Suprême en chacun de nous est une matrice. C'est aussi un lien avec la Source ; chacun de nous provient directement, comme une expression directe, de la Source. Nous avons tous un Soi Suprême, ou sur-âme de notre être. Il se révélait à moi dans sa forme énergétique la plus authentique. La seule façon dont je puisse décrire cela est que l'être du Soi Suprême est comme un lien. Il ne ressemble pas à ça, mais il est une connexion directe avec la Source que tout un chacun de nous a. Nous sommes connectés directement à la Source. Donc la lumière me montrait cette matrice qu'est le Soi Suprême. Et il devint très clair pour moi que tous les Soi Suprêmes sont liés comme un seul être, tous les humains sont liés comme un seul être, nous sommes vraiment le même être, différents aspects du même être. Ce n'était pas rattaché à une religion particulière.

Voilà, c'est ce qui m'a été montré. J'ai vu ce mandala des âmes humaines. C'était la plus belle chose que j'aie jamais vue. J'allai en elle et, ce fut juste irrésistible. C'était comme tout l'amour que vous avez jamais recherché, et c'était le genre d'amour qui soigne, guérit, régénère. Comme je demandais à la lumière de continuer d'expliquer, je compris ce qu'est la matrice, le Soi Suprême. Il y a un réseau autour de la planète dans lequel tous les Soi Suprêmes sont connectés. C'est comme une grande troupe, un niveau d'énergie plus subtil autour de nous, le niveau de l'esprit, pour ainsi dire. Puis, après quelques minutes, je demandai plus d'explications. Je voulais en fait savoir ce qu'est l'univers, et j'y étais prêt à ce moment là. Je dis : "Je suis prêt, prend-moi." Alors la lumière se changea en la plus merveilleuse chose que j'aie jamais vue : un mandala d'âmes humaines sur cette planète. Maintenant, j'étais venu là avec mon point de vue négatif sur ce qui est arrivé à notre planète.

Alors, comme je demandai à la lumière de m'expliquer encore, je vis dans ce mandala magnifique à quel point nous sommes tous beaux dans notre essence, notre cœur. Nous sommes la plus belle des créations. L'âme humaine, la matrice humaine que nous formons tous ensemble, est absolument fantastique, magnifique, unique, à tout point de vue. Je ne peux même pas dire combien mon opinion sur les êtres humains fut changée à cet instant. Je dis : "Oh, Dieu, je ne savais pas à quel point nous sommes beaux." A quelque niveau, haut ou bas, sous quelque apparence que vous soyez, vous êtes la plus belle des créations, vous l'êtes. J'étais étonné de ne rien trouver de mal dans aucune âme. Je dis : "Comment peut-il en être ainsi ?" La réponse fut qu'aucune âme n'est intrinsèquement mauvaise. Les choses terribles qui arrivent aux gens peuvent leur faire accomplir de mauvaises actions, mais leurs âmes ne sont pas mauvaises. Ce que tout le monde cherche, ce qui les fait tenir, c'est l'amour, me dit la lumière. Ce qui dénature les gens, c'est le manque d'amour. Les révélations de la lumière semblaient aller toujours plus loin, alors je demandais à la lumière : "Est-ce que cela signifie que l'humanité sera sauvée ?" Alors, comme un coup de trompette avec un déluge de tourbillons de lumière, la Grande Lumière parla, disant : "Rappelle-toi ceci et ne l'oublie jamais, vous vous sauvez, vous vous rachetez, et vous vous guérissez, vous-mêmes. Vous l'avez toujours fait. Vous le ferez toujours. Vous avez été créés avec le pouvoir de faire ainsi depuis avant le commencement du monde." À cet instant je compris encore plus. Je compris que NOUS AVONS DÉJÀ ÉTÉ SAUVÉS, et nous nous sommes sauvés nous-mêmes parce que nous avons été conçus pour nous auto-corriger, comme tout le reste de l'univers de Dieu. C'est ça la seconde venue.

Je remerciai la lumière de Dieu de tout mon cœur. Le mieux que je pus trouver furent ces simples mots de totale reconnaissance : "Oh cher Dieu, cher Univers, cher Grand Soi, j'aime ma vie." La lumière sembla m'aspirer encore plus profondément. C'était comme si la lumière m'absorbait complètement. La lumière de l'amour fut, à ce moment-là, indescriptible. Je pénétrai dans un autre domaine, plus profond que le précédent, et devint conscient de quelque chose de plus, de beaucoup plus. C'était un énorme courant de lumière, immense et plein, profondément au cœur de la vie. Je demandai qu'est-ce que c'était. La lumière répondit : "C'est la RIVIÈRE DE VIE. Bois de cette eau du ciel à satiété." Je fis ainsi. J'en pris une grande gorgée puis une autre. Boire la vie elle-même ! J'étais en extase. Puis la lumière dit : "Tu as un désir." La lumière savait tout de moi, toute chose de mon passé, de mon présent et de mon futur. "Oui !", murmurai-je. Je demandai à voir le reste de l'univers ; au-delà de notre système solaire, au-delà de toutes les limites humaines. La lumière me dit alors que je pouvais aller dans le Courant. Je le fis, et fus transporté par la lumière au bout du tunnel. Je sentis et entendis une série de détonations sonores très adoucies. Quel rush ! Soudain j'eus l'impression d'être propulsé loin de la planète, sur ce courant de vie. Je vis la terre s'envoler au loin. Le système solaire, dans toute sa splendeur, fusa et disparut. À une vitesse plus rapide que la lumière, je volai vers le centre de la galaxie, absorbant plus de connaissances que je n'en demandais. J'appris que cette galaxie, comme toute galaxie de l'univers, produit de nombreuses variétés différentes de VIE. Je vis de nombreux mondes. La bonne nouvelle, c'est que nous ne sommes pas seuls dans cet univers ! Tandis que je chevauchais ce courant de conscience vers le centre de la galaxie, le courant se développait en superbes ondes fractales d'énergie. Les super-amas de galaxies avec toutes leurs vénérables merveilles filèrent. Au début je pensais que j'allais quelque part, que je me déplaçais vraiment. Mais ensuite je compris que, comme le courant se dilatait, ma conscience aussi se dilatait pour inclure toute chose dans l'univers ! Toute la création passait en moi. C'était une merveille inimaginable ! J'étais vraiment un enfant émerveillé ; bébé au pays des merveilles !

Puis ce fut comme si toute la création dans l'univers s'éleva en moi et se volatilisa en un petit point de lumière. Presque immédiatement, une seconde lumière apparut. Elle venait de tous les côtés, et était très différente ; une lumière faite de plus que toutes les fréquences de l'univers. Je sentis et entendis de nouveau plusieurs détonations sonores assourdies. Ma conscience, ou mon être, s'étendit pour se connecter avec tout l'univers holographique et plus encore. Quand je passai dans la seconde lumière, la conscience me vint que j'avais juste transcendé la vérité. Ce sont les meilleurs mots que j'aie pour ça, mais je vais essayer d'expliquer. Quand je passai dans la seconde lumière, je m'étendis au-delà de la première lumière. Je me trouvai dans un calme profond, au-delà de tout silence. Je pus voir ou percevoir l'ÉTERNITÉ, au-delà de l'infini. J'étais dans le vide. J'étais dans l'avant-création, avant le Big Bang. J'avais franchi le commencement du temps — le premier mot — la première vibration. J'étais dans l'œil de la création. Je me sentais comme si je touchais la face de Dieu. Ce n'était pas un sentiment religieux. Simplement je ne faisais qu'un avec la vie et la conscience absolues.

Quand je dis que je pouvais voir ou percevoir l'éternité, je veux dire que je pouvais tout ressentir de la création s'engendrant d'elle-même. C'était sans début ni fin. C'est une idée qui ouvre des perspectives, non ? Les scientistes voient le Big Bang comme un événement unique qui a créé l'univers. J'ai vu que le Big Bang n'est qu'un parmi un nombre infini de Big Bangs créant des univers indéfiniment et simultanément. Les seules images qui s'approcheraient encore en termes humains seraient celles créées par les ordinateurs en utilisant des équations de géométrie fractale. Les anciens savaient cela. Ils disaient que la Divinité créait périodiquement de nouveaux univers en expirant, et dé-créait d'autres univers en inspirant. Ces périodes s'appelaient des yugas. La science moderne a appelé ça le Big Bang. J'étais dans une pure conscience absolue. Je pouvais voir ou percevoir tous les Big Bangs ou yugas se créant et se dé-créant d'eux-mêmes. J'entrai instantanément dans tous à la fois. Je vis que tout un chacun des petits morceaux de la création a le pouvoir de créer. C'est très difficile d'essayer d'expliquer ça. Je n'ai toujours pas les mots pour ça. Ça m'a pris des années après que je sois revenu pour associer des mots pour ce qui concerne l'expérience du vide. Je peux vous dire ceci maintenant : le vide est moins que rien, et pourtant plus que tout ce qui est ! Le vide est un zéro absolu, un chaos, mais contenant toutes les possibilités. Il est une conscience absolue, bien plus même que l'intelligence de l'univers. Où est le vide ? je le sais. Le vide est en-dedans et au-dehors de toute chose. Vous, même maintenant où vous vivez, vous êtes déjà simultanément dans et hors du vide. Vous n'avez pas besoin d'aller nulle part ni de mourir pour l'atteindre. Le vide est le vacuum, ou le rien, qui est entre tout ce qui est manifesté physiquement. L'ESPACE entre les atomes ou entre leurs composants. La science moderne a commencé d'étudier cet espace entre tout ce qui est. On l'appelle le "point zéro". Dès qu'on essaie de le mesurer, les instruments explosent leur échelle, ou partent à l'infini, pour ainsi dire. On n'a pas de moyen, pour l'instant, pour mesurer l'infini comme il faut. Et il y a plus d'espace zéro dans votre propre corps ou dans l'univers que de quoi que ce soit d'autre ! Ce que les mystiques appellent le vide n'est pas du tout vide. C'est plein d'énergie, un genre d'énergie différente qui a créé tout ce que nous sommes. Toute chose, depuis le Big Bang, est vibration, depuis le premier mot, qui est la première vibration. Le "Je Suis" Biblique a en réalité un point d'interrogation derrière lui. "Je Suis ? Que Suis-Je ?" Ainsi la création c'est Dieu qui explore le Soi Divin par tous les moyens imaginables, dans une exploration continue, infinie, à travers chacun de nous. À travers chaque bout de cheveu sur votre tête, à travers chaque feuille sur chaque arbre, à travers chaque atome, Dieu explore le Soi Divin, le grand "Je Suis". Je commençai à voir que tout ce qui est, est le Soi, littéralement, votre Soi, mon Soi. Tout est le grand Soi. C'est pourquoi Dieu sait même quand une feuille tombe. Ceci est possible parce que, où que vous soyez, c'est le centre de l'univers. Où que soit un atome, c'est le centre de l'univers. Il y a Dieu là, et Dieu dans le vide. Tandis que j'explorais le vide et les yugas ou créations, j'étais complètement en-dehors du temps et de l'espace tels que nous les connaissons. Dans cet état d'expansion, je découvris que la création c'est la pure conscience absolue, ou Dieu, venant à la vie telle que nous la connaissons. Le vide en lui-même est dénué d'expérience. Il est avant la vie, avant la première vibration. La Divinité est plus que la vie et la mort. Il y a donc bien plus que la vie et la mort à expérimenter dans l'univers. J'étais dans le vide et j'étais conscient de tout ce qui a jamais été créé. C'était comme si je regardais avec les yeux de Dieu. J'étais devenu Dieu. Soudain je n'étais plus moi. Tout ce que je peux dire, c'est que je regardais avec les yeux de Dieu. Et soudain je savais pourquoi chaque atome est, et je pouvais tout voir. Le point intéressant était que, ayant atteint le vide, j'en revins avec cette compréhension que Dieu n'est pas là-bas. Dieu est ici. Et c'est ce qui importe. Alors cette démarche constante de l'espèce humaine pour trouver Dieu dehors... Dieu nous a tout donné, tout est ici — c'est ici qu'il est.

Et ce que nous sommes maintenant, c'est l'exploration de Dieu par Dieu à travers nous. Les gens sont si occupés à essayer de devenir Dieu qu'ils ne se rendent pas compte que nous sommes déjà Dieu et que c'est Dieu qui devient nous. Voilà ce qu'il en est en réalité. Quand je compris cela, j'en eus fini avec le vide, et voulus revenir dans cette création, ou yuga. Cela me sembla juste la chose naturelle à faire. Alors je revins soudain de la seconde lumière, ou du Big Bang, entendant plusieurs nouvelles détonations assourdies. Je chevauchai le courant de conscience à rebours à travers toute la création, et quelle chevauchée ce fut ! Les super-amas de galaxies vinrent à moi avec encore plus de découvertes. Je passai par le centre de notre galaxie, qui est un trou noir. Les trous noir sont les grands retraiteurs ou recycleurs de l'univers. Savez-vous ce qu'il y a de l'autre côté d'un trou noir ? c'est nous, notre galaxie, qui a été retraitée depuis un autre univers. Dans sa configuration énergétique totale, la galaxie ressemblait à une fantastique ville de lumière. Toute énergie de ce côté-ci du Big Bang est lumière. Tout sous-atome, atome, étoile, planète, même la conscience elle-même, est fait de lumière, et a une fréquence et/ou est particulaire. La lumière est un matériau vivant. Tout est fait de lumière, même les pierres. Donc tout est vivant. Tout est fait de la lumière de Dieu ; tout est très intelligent. La lumière de l'Amour Tandis que je continuais toujours de chevaucher le courant, je finis par voir arriver une immense lumière. Je sus que c'était la première lumière ; la matrice lumineuse du Soi Suprême de notre système solaire. Alors le système solaire en entier apparut dans la lumière, accompagné d'une de ces détonations assourdies. Je vis que le système solaire dans lequel nous vivons est notre corps local élargi. C'est notre corps local, nous sommes bien plus grands que nous ne l'imaginons. Je voyais que le système solaire est notre corps. J'en suis une partie, et la terre est ce grand être créé que nous sommes, et nous sommes la partie de lui qui sait qu'il en est ainsi. Mais nous ne sommes que cette part de lui. Nous ne sommes pas tout, nous sommes cette partie de lui qui sait qu'il en est ainsi. Je pouvais voir toutes les énergies que génère ce système solaire, et c'est un incroyable spectacle de lumière ! Je pouvais entendre la musique des sphères. Notre système solaire, comme tous les corps célestes, génère une matrice unique de lumières, de sons et d'énergies vibratoires. Les civilisations avancées des autres systèmes stellaires peuvent repérer dans l'univers toute vie, semblable à la nôtre, par son empreinte matricielle vibratoire ou énergétique. C'est un jeu d'enfants. Le merveilleux enfant de la terre (les êtres humains) produit une abondance de sons, comme le feraient des enfants jouant dans l'arrière-cour de l'univers. Je chevauchai le courant directement jusqu'au centre de la lumière. Je me sentis étreint par la lumière lorsqu'elle me reprit dans son souffle, ce qui fut suivi par une autre détonation sonore adoucie. J'étais dans cette grande lumière d'amour avec le courant de vie fusant à travers moi. Je dois dire à nouveau que c'est une lumière des plus aimantes, sans jugement. C'est le parent idéal pour cet enfant merveilleux. "Et quoi maintenant ?" demandai-je. La lumière m'expliqua qu'il n'y a pas de mort ; nous sommes des êtres immortels. Nous avons toujours été vivants, éternellement ! Je réalisai que nous sommes une partie d'un système vivant naturel qui se recycle lui-même sans fin. Il ne m'avait jamais été dit que j'aurais à revenir. Je savais simplement que je le ferais. C'était juste naturel, d'après ce que j'avais vu. Je ne sais pas combien de temps je fus dans cette lumière, en temps humain.

Mais il vint un moment où je me rendis compte que toutes mes questions avaient eu leur réponse, et mon retour était proche. Quand je dis que toutes mes questions avaient eu leur réponse de l'autre côté, je veux juste dire ça. Toutes mes questions ont eu leur réponse. Chaque humain a une vie différente et un jeu de questions à explorer. Certaines de nos questions sont universelles, mais chacun de nous explore cette chose que nous appelons la vie de notre propre et unique façon. Il en est de même pour toute autre forme de vie, depuis les montagnes jusqu'à chaque feuille de chaque arbre. Et c'est très important pour notre accord avec cet univers. Parce que tous nous contribuons au Grand Dessin, à la plénitude de la vie. Nous sommes littéralement Dieu qui explore le Soi Divin dans une Danse de Vie infinie. Votre unicité enrichit toute la vie.

Retour sur terre

Quand je commençais mon retour vers le cycle de la vie, il ne me vint jamais à l'esprit, ni il ne me fut dit, que j'aurais à retourner dans le même corps. Ce n'était juste pas la question. J'avais une foi totale dans la lumière et dans le processus de la vie. Lorsque le courant rejoignit la grande lumière, je demandai à ne jamais oublier les révélations, ni les impressions, de ce que j'avais appris de l'autre côté. Il y a eu un "Oui". Je sentis comme un baiser à mon âme. Puis je fus ramené par la lumière de nouveau dans le domaine vibratoire. Le processus entier s'inversait, avec encore plus d'informations qui m'étaient données. Je revins à la maison, et il me fut donné des leçons sur les mécanismes de réincarnation. Il m'a été donné des réponses à toutes ces petites questions que j'avais : "Comment ceci fonctionne ? Comment cela fonctionne ?" Je sus que j'allais être réincarné. La terre est un grand processeur d'énergie, la conscience individuelle vient de là en chacun de nous. Je me pensai pour la première fois comme un humain, et j'en étais heureux. D'après ce que j'avais vu, je serais heureux d'être un atome dans cet univers. Un atome. Alors d'être la partie humaine de Dieu... c'est la plus fantastique des bénédictions. C'est une bénédiction au-delà de nos estimations les plus larges de ce que peut être une bénédiction. Pour tout un chacun de nous, être la part humaine de cette aventure est impressionnant, magnifique. Tout un chacun de nous, où que nous soyons, nase ou non, est une bénédiction pour la planète, exactement là où nous sommes. Donc je venais dans le processus de réincarnation en m'attendant à être un bébé quelque part. Mais il me fut donné une leçon sur comment l'identité et la conscience individuelle évoluent.

Et je me réincarnai de nouveau dans ce corps. Je fus si surpris lorsque j'ouvris mes yeux. Je ne sais pas pourquoi, parce que je le comprenais, mais ce fut pourtant une telle surprise d'être de retour dans ce corps, de retour dans ma chambre avec quelqu'un qui me regardait en criant les yeux exorbités. C'était ma garde-malade de l'assistance publique. Cela faisait une heure et demi qu'elle m'avait trouvé mort. Elle était sûre que j'étais mort ; tous les signes de la mort étaient là — j'étais devenu rigide. Nous ne savons pas combien de temps j'ai été mort, mais nous savons qu'il y avait une heure et demi que j'avais été trouvé. Elle respecta mon souhait que mon corps soit laissé tranquille quelques heures autant que possible. Nous avions un stéthoscope amplifié et de nombreux appareils pour vérifier les fonctions vitales du corps et savoir ce qu'il se passait. Elle a pu vérifier que j'étais vraiment mort. Ce ne fut pas une expérience de mort imminente. J'ai expérimenté la mort elle-même pendant au moins une heure et demi. Elle m'a trouvé mort et vérifié le stéthoscope, la pression sanguine et le rythme cardiaque sur un moniteur, pendant une heure et demi. Alors je me suis réveillé et j'ai vu la lumière au-dehors. J'ai essayé de me lever pour aller vers elle, mais je suis tombé du lit. Elle a entendu un grand bruit sourd, couru, et m'a trouvé sur le plancher. Lorsque j'ai été remis, j'ai été très surpris et même sidéré de ce qui m'était arrivé. Dans un premier temps je n'avais pas toute la mémoire que j'ai maintenant du voyage. Je restais comme étranger à ce monde et interrogatif. "Suis-je vivant ?" Ce monde ressemblait plus à un rêve qu'à un monde. En trois jours, je me sentis de nouveau normal, clair, bien que différent de ce que je m'étais jamais senti dans ma vie. Ma mémoire du voyage revint plus tard. Je ne pouvais plus rien voir de mal chez aucun être humain que j'aie jamais vu. Avant ça j'étais vraiment dans le jugement. Je pensais que beaucoup de gens étaient vraiment nases, en fait je pensais que tout le monde était nase sauf moi. Mais j'étais devenu clair sur tout ça. À peu près trois mois plus tard un ami me dit que je devrais consulter, et j'y allai et passai des scanners etc. Je me sentais vraiment bien, je craignais donc d'avoir une mauvaise nouvelle. Je me rappelle le docteur à la clinique, regardant les scanners d'avant et d'après, et disant : "Bon, il n'y a plus rien maintenant." Je dis : "Vraiment, ça doit être un miracle ?" Il dit : "Non, cela arrive, et on appelle ça une rémission spontanée." Il ne semblait vraiment pas impressionné. Mais c'était un miracle, et moi j'étais impressionné, si personne d'autre ne l'était.

Auteur: Mellen-Thomas Benedict

Info: Le "Voyage dans la lumière et retour". Mediapart, 18 nov. 2019

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