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aube

Quelques silhouettes s'arrachent aux ténèbres. On voit leur profil de sabre, leurs yeux écarquillés. Ils jaillissent de leurs maisons basses, niches de parpaings et de torchis que les pluies chaudes durcissent, ils s'alignent, quelque chose de royal émane de leurs poses, de leurs gestes sacrés, faciès épatés, cous graciles, ils se logent dans l'anfractuosité de leurs portes : sacrificateurs de la nuit qui s'éclipse, veilleurs incertains du jour qui s'annonce, eux les migrants, les terrassiers, minables employés, dockers en surnombre qui se précipitent chaque matin au port pour vider les soutes du premier navire de passage.

Auteur: Le Guillou Philippe

Info: Le dieu noir, p 17

[ matin ] [ Afrique ] [ aurore ]

 

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rêve

Enfin, ce soir-là, deux jours avant Rome, alors qu'ils s'endormaient même avant d'entendre son cri, elle avait hurlé : "Uti !" Tout le monde s'était réveillé en sursaut, les yeux écarquillés au milieu de la nuit. Avec la lueur de la lune, on aurait dit des étoiles basses. Burbuja dormait paisiblement, et eux cherchaient à se rendormir, en vain. Ils s'étaient relevés si brutalement que le sommeil avait été comme catapulté trop loin pour qu'ils puissent le retrouver. Et puis, elle avait crié : "Uti."
Au matin, Burbuja avait eu un sourire de chaton attendrissant, et les autres des yeux de hibou fumasse.

Auteur: Levraud Murielle

Info: Cavalcades romaines

[ tapage nocturne ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

nature

La rivière était haute et nerveuse. Les berges sifflaient et de petits tourbillons glougloutaient éperdument à la surface avant d'être balayés et ramenés dans les rangs. Je sentais la terre trembler sous mes pieds, je sentais l'euphorie du courant et j'en étais tout réjoui et comme paralysé d'émotion. J'aimais cette rivière. Je sentais mon coeur battre chaque fois que je l'approchais. Je comptais parmi les plus belles choses de ma vie le simple fait de m'asseoir à ses côtés, la regarder, l'écouter, sous le soleil, sous la pluie, qu'elle fût calme ou exaspérée, limpide ou noire comme de l'encre, je connaissais ses humeurs, ses chants, ses sortilèges, elle me parlait, me réconfortait ou me plongeait dans de sombres états d'âme, elle dansait comme un ange ou se dandinait comme une infâme putain, j'avais passé des heures et des heures avec elle, les yeux fixés dans ses reflets, alanguis ou rougis de larmes ou fiévreusement écarquillés lorsque le jour tombait et qu'un dernier rayon déclenchait la plus étonnante et hiératique symphonie que je pouvais imaginer, certainement oui j'éprouvais à son égard un amour véritable.

Auteur: Djian Philippe

Info: Crocodiles

[ contemplation ] [ eau ]

 

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rétrospection

Un tableau de Klee qui s’intitule Angelus Novus, écrivait Walter Benjamin, représente un ange qui semble sur le point de s’éloigner de quelque chose qu’il fixe du regard. Ses yeux sont écarquillés, sa bouche ouverte, ses ailes déployées. C’est à cela que doit ressembler l’Ange de l’Histoire. Son visage est tourné vers le passé. Là où nous apparaît une chaîne d’événements, il ne voit, lui, qu’une seule et unique catastrophe, qui sans cesse amoncelle ruines sur ruines et les précipite à ses pieds. Il voudrait bien s’attarder, réveiller les morts et rassembler ce qui a été démembré. Mais du Paradis souffle une tempête qui s’est prise dans ses ailes, si violemment que l’ange ne peut plus les refermer. Cette tempête le pousse irrésistiblement vers l’avenir auquel il tourne le dos, tandis que le monceau de ruines devant lui s’élève jusqu’au ciel. Cette tempête est ce que nous appelons le progrès.

J’ajouterai : cet ange-là aussi, cet ange-là surtout, est un chien, de ceux qui devancent fébrilement leur maître en veillant sans cesse par-dessus leur épaule que la catastrophe ambulante que nous sommes les suit bien. Ce chien, ton roi.

Auteur: Alizart Mark

Info: Chiens

[ inéluctable ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

gamins

- Un autre truc fascinant, reprit-il en s'inclinant vers Elizabeth, c'est que les enfants ont des aptitudes d'apprentissage qui dépassent largement celles des adultes. Vous savez d'où ça vient ? Se préparant à un laïus scientifique, la jeune femme fit signe que non. - parce qu'ils sont ouverts d'esprit. Parce qu'ils ont un appétit insatiable de savoir. Les grandes personnes, elles, se croient revenues de tout. Les gens prennent de l'âge, vident leur mémoire et, au lieu d'élargir leur champ de vision, choisissent ce qui vaut ou non la peine d'être cru, selon eux, alors que ces choses ne se choisissent pas: elles s'imposent à nous. Voilà pourquoi ils se retrouvent à la traîne par rapport aux enfants. Leur cynisme, leur scepticisme et leur esprit étriqué, tout cela les ralentit. Ils ne pensent qu'à s'en sortir au jour le jour, sans voir plus loin que le bout de leur nez. Les à-côtés, ils s'en fichent. Mais, Elizabeth, souffla Ivan, les yeux écarquillés, irradiant d'un enthousiasme qui fit frissonner son auditoire, ce sont justement les à-côtés qui font la vie. (...) Vous savez, seuls les enfants comprennent exactement la marche du monde. Ils voient au-delà de ce que voient les adultes, sont ouverts à l'inconnu, ne connaissent pas l'hypocrisie et, en toutes circonstances, vous remettent à votre place d'une phrase, d'un simple regard.

Auteur: Ahern Cecelia

Info: Si tu me voyais maintenant

[ enfance ] [ ouverture ]

 

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