école
Philippe a découvert cette année l’effervescence très particulière qui règne dans un établissement secondaire, ce mélange de solidarité et de rivalité qui fait tout le sel des relations entre enseignants et membres de l’administration, et surtout – surtout – ce lien étrange qui relie les élèves et leurs professeurs, tissu complexe de confiance, de provocation, de décontraction, de colère et de douceur. Bien sûr, il y a retrouvé des traits d’enfance. Cette façon agaçante dont, dans chaque milieu clos, les uns ont tendance à espionner les autres. Cette propension au ragot. Ce sentiment d’enfermement qui le pousse, chaque fois qu’il entre dans une classe, à ouvrir en grand les fenêtres, été comme hiver. Néanmoins, le premier adjectif qui lui vient à l’esprit quand il doit qualifier son métier, c’est chaleureux. L’impression, chaque fois qu’il franchit les grilles, d’être accompagné par des milliers de regards curieux, ironiques mais bienveillants, et de former, avec tous ceux qui passent là leur temps diurne, une chorale de cœurs dissonants et pourtant irrémédiablement unis.
Auteur:
Blondel Jean-Philippe
Années: 1964 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Un si petit monde
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bouillonnement
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école
La multiplication des manuels et des cours oraux dans notre enseignement est l'un des plus sûrs indices de notre décadence littéraire. On dit railleusement que ceux qui sont impuissants à aider leurs élèves dans la lecture des ouvrages transcendants écrivent des manuels, ou, du moins, utilisent les manuels écrits par leurs collègues afin de suppléer à leur incompétence. On pourrait définir un manuel : une invention pédagogique pour faire entrer quelque chose dans la tête de ceux qui ne savent pas suffisamment lire pour apprendre plus activement. Les causeries qui se donnent habituellement en classe ne valent pas mieux. Quand les maîtres ne savent plus comment s'y prendre pour lire en commun avec leurs élèves, ils leur adressent une causerie. Les manuels et les vulgarisations de toutes sortes sont écrits pour ceux qui ne savent pas lire ou qui cherchent dans la lecture que des renseignements. En tant que maîtres inanimés, ces livres s'assimilent aux répétiteurs de second ordre qui les ont écrits. Animé ou non, le répétiteur s'efforce d'inculquer des connaissances à ses élèves sans exiger d'eux une activité trop grande ou trop industrieuse. L'art d'enseigner de ces répétiteurs est celui qui exige le moins, chez l'étudiant, de l'art d'apprendre. Ils saturent l'esprit au lieu de l'éclairer. Leur succès se mesure aux capacités d'absorption [sic] de l'éponge.
Auteur:
Adler Mortimer J.
Années: 1902 - 2001
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: éditeur, fondateur du centre pour l'étude de grandes idées
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
Comment lire les grands auteurs, trad. Louis-Alexandre Bélisle, p.72, Le Club des Grands Auteurs, 1964
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pléthore
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ennui
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