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indicible

Cherchant toujours la perfection et sans aucune pitié pour elle-même, Mireille Havet, encore une fois, butte contre ses ambitions d’excellence. Il ne lui semble pas possible de rendre véritablement ce qu’elle sent si fortement. Les mots résistent à sa volonté de partager, de dire, et son constat est clair, il n’est pas possible de lutter contre l’imperméabilité des uns aux autres. (...)
Cet aveu d’échec se retrouve déjà chez les poètes cités plus haut, qui font alors ce cruel constat concernant leur entreprise absolue. Le monde réel les rattrape et la volonté de "noter l’inexprimable" de Rimbaud, dans Une saison en enfer, se heurte aux possibilités de l’être humain et de son langage. Ainsi, tous trois, Lautréamont, Mallarmé et Rimbaud, confrontés à cet échec, ont cette même envie, devant l’impossibilité de la réalisation de leur rêve, de détruire leur oeuvre, car à quoi bon continuer, si l’idéal n’est pas accessible ? Pour autant, Mireille Havet, elle, ne brûlera pas son journal, mais ne manquera pas de décrire longuement cette impossibilité d’expression totale et absolue.

Auteur: Compain Marthe

Info: Le journal intime de Mireille Havet: entre écriture de soi et grand œuvre, p 240

[ écriture ] [ limitation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

évocation

Ecrire ne remplace pas. Comment modeler un torse avec des mots ? Comment dessiner ? Brossard a des idées là-dessus. Moi, je patouille la glaise mot à mot, mais ça ne donne rien de propre, rien de simultané, surtout, comme dit Brossard.

Un jour il m'a dit : Décris-moi mon chien. C'était risible. Pourtant je le connais depuis longtemps, son chien. Je l'ai vu naître, grandir, évoluer. Il y a du chiot dans ce chien. Allez donc exprimer ça. Même un coquetier c'est difficile. Il suffit d'en regarder un pour deviner que les oeufs ne sont pas ronds. Et pourtant si, par mégarde, un oeuf est rond il peut quand même s'asseoir dedans. C'est cette ambiguïté qui rend la description difficile. Certes, dans les pays sans poules, il suffit de dire : c'est un objet dans lequel on mange ce qui a été pondu. Mais ces pays-là sont rares.

Pour un peintre, au contraire, un coquetier est un régal. D'un trait, il nous rappelle nos mouillettes, le sel, le beurre et, derrière nous, notre mère, nos soeurs.

Auteur: Dumayet Pierre

Info: "Brossard et moi", éd. Verdier, p.12

[ langage ] [ mots-choses ] [ adéquation ] [ écriture ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

impudeur

Les trois grands poètes pessimistes du siècle dernier - Leopardi, Vigny et Antero - me sont devenus insupportables. La base sexuelle de tout ce pessimisme m'a laissé, dès que je l'ai entrevue dans leur oeuvre, et l'ai vue confirmée à la lecture de leur vie, une sorte de nausée de l'intelligence. Je reconnais quelle tragédie ce peut être pour n'importe quel homme [...] le fait d'être privé, qu'elle qu'en soit la raison, de relations sexuelles, comme ce fut le cas pour Leopardi et Antero, ou de relations aussi nombreuses ou aussi insatisfaisantes qu'il l'aurait voulu, dans le cas de Vigny. Ces choses-là, cependant, sont du ressort de la vie privée, et ne peuvent donc, ni ne doivent, être exposées à la publicité dans les vers qu'on publie ; elles appartiennent à la vie personnelle de chacun et ne doivent pas, en conséquence, se voir transposées à la généralité de l'oeuvre littéraire, car ni la privation de relations sexuelles, ni l'insatisfaction qu'on retire de celles qu'on a, ne représentent quelque chose de typique ou de largement répandu dans l'expérience de l'humanité.

Auteur: Pessoa Fernando

Info: L'Education du stoïcien

[ dégoût ] [ écriture ] [ motivation ]

 

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pré-papier

Ce n’est pas à toi, le professeur d'hîstoire, que j'apprendrai que le mot livre vient du latin liber, qui désigne la pellicule située entre le bois de l'arbre et son écorce. Au temps des papyrus, les habitants des forêts européennes, qui n’étaient pas plus bêtes que les Égyptiens, avaient trouvé de quoi écrire avec cette pellicule prélevée sur le tronc du bouleau. Un arbre sacré ! Mais je n ai pas besoin de t'en raconter plus. Tu sais tout cela mieux que moi.

Xavier se trompait. Je connaissais un peu l'histoire du livre*, je savais que le passage des anciens rouleaux au volumen, le livre tel que nous le connaissons aujourd'hui, s'était produite aux alentours du IVe siècle, dans les derniers temps de l'Antiquité et de la Gaule romaine, mais j'ignorais cette affaire d'écorce de bouleau. Nous n'avions plus pour mission d'enseigner des choses aussi simples et aussi concrètes à nos élèves. Les manuels scolaires étaient emplis d'une matière atrocement cérébrale. Surtout ceux de géographie. C'était de la propagande pour l'unification du monde autour d'une morale planétaire, citoyenne et écoresponsable.

Auteur: Lapaque Sébastien

Info: Ce monde est tellement beau. * Le volumen est le rouleau qui a cédé la place au codex, le livre tel que nous le connaissons, au quatrième siècle.

[ étymologie ] [ support d'écriture ]

 
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grammaire

mondieu, ilrekomans ! Aujourd'hui, suis obligée d'être plus calme que ne l'est lui calme, actuellement calme, pour que devienne lui plus agréable car, au fur et à mesure que le deviendra et si, et seulement si, quand le deviendra que pourrai moi devenir moins moins glaciale.

Si "lui" est le sujet de "calme", il y a une faute d'accord.

non, cépalui.

Employez plutôt une construction active, essayez d'exprimer une seule idée par phrase, évitez les doublons.

soitt. Je dois l'aimer plus qu'il ne m'aime aujourd'hui. Ceci pour qu'il devienne plus amoureux de moi plus tard. Car, au fur et à mesure que le deviendra et si, et seulement si, quand le deviendra que pourrai enfin l'aimer moins.

Le subjonctif s'emploie après des verbes de volonté. Exemple : Je veux que tu viennes.

non, jveupa ! Aujourd'hui, ne suis pas du tout obligée d'être amoureuse de lui. N'en suis nullement obligée. Ne suis pas du tout y contrainte.

Facilité éclair : 54

puij lôgmanté ankor ? Aujourd'hui ne suis pas du tout obligée d'être amoureuse de lui.

43

jikonpran rien ! Ne suis pas du tout y contrainte.

Auteur: Molnár Katalin

Info: In "Quant à je (kantaje)", éd. P.O.L, p. 88-89

[ reformulations ] [ logique affective ] [ écriture phonétique ] [ comique ]

 

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effort

Me voici donc à mi-chemin, ayant eu vingt années -
En gros vingt années gaspillées, les années "de l'entre-deux guerres" -
Pour essayer d'apprendre à me servir des mots, et chaque essai
Est un départ entièrement neuf, une différente espèce d'échec
Parce que l'on n'apprend à maîtriser les mots
Que pour les choses que l'on n'a plus à dire, ou la manière
Dont on n'a plus envie de les dire. Et c'est pourquoi chaque tentative
Est un nouveau commencement, un raid dans l'inarticulé
Avec un équipement miteux qui sans cesse se détériore
Parmi le fouillis général de l'imprécision du sentir,
Les escouades indisciplinées de l'émotion. Et ce qui est à conquérir
Par la force et la soumission a déjà été découvert
Une ou deux fois, ou davantage, par des hommes qu'on n'a nul espoir
D'égaler - mais il ne s'agit pas de concurrence -
Il n'y a ici que la lutte pour recouvrer ce qui fut perdu,
Retrouvé, reperdu : et cela de nos jours, dans des conditions
Qui semblent impropices. Mais peut-être ni gain ni perte,
Nous devons seulement essayer. Le reste n'est pas notre affaire.

Auteur: Eliot Thomas Stearns

Info: Quatre quatuors, East Cocker, V, p. 183 - éd. du Seuil, traduit par Pierre Leyris - je propose l'étiquette "sans espoir", que je distinguerai de "désespéré" - plus haut, dans East Cocker, III, les vers 125-128 ("wait without hope") permettent (?) de comprendre cela

[ malgré tout ] [ sans espoir ] [ écriture ] [ poème ]

 
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imagination

La pensée qui conçut lumière, lourd, gris, jaune, immobile, rapide, imagina aussi une magie qui rendrait les choses lourdes, légères, et capables de voler, qui changerait le plomb gris en or jaune et le rocher immobile en eaux courantes. Si elle pouvait faire l'un, elle pouvait aussi faire l'autre ; elle fit inévitablement les deux. Dès lors que l'on peut emprunter le vert à l'herbe, le bleu au ciel et le rouge au sang, on a déjà un pouvoir d'enchanteur - sur un certain plan ; et le désir d'exercer ce pouvoir dans le monde extérieur à notre pensée s'éveille. Il ne s'ensuit pas que l'on usera bien de ce pouvoir sur tous les plans. On peut mettre un vert cadavérique sur le visage d'un homme et produire une horreur ; on peut faire briller la rare et terrible lune bleue ; ou l'on peut amener les forêts à pousser un feuillage d'argent et les béliers à porter des toisons d'or, et mettre un feu flambant dans le ventre du dragon froid. Mais dans pareille "fantaisie", comme on dit, une nouvelle forme est créée ; la Faërie commence...

Auteur: Tolkien John Ronald Reuel

Info: Faërie

[ création ] [ couleurs ] [ mélanges ] [ écriture ]

 

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verbe consensus

Ma méthode trichotomique fait référence à une conception de la grammaire comme une structure symbolique composée de trois éléments :

- La forme phonologique (le signifiant)

- Le sens sémantique (le signifié)

- La correspondance conventionnelle entre les deux

Je considère que la grammaire est symbolique, c'est-à-dire qu'elle consiste en des paires de forme et de sens. Chaque unité grammaticale, du morphème au syntagme, est une structure symbolique qui associe une forme et un sens de manière conventionnelle.

Cette approche trichotomique s'inscrit dans le cadre plus large de la linguistique cognitive dont les principaux aspects de sa grammaire sont :

- La grammaire fait partie intégrante de la cognition et n'est pas un module autonome

- Elle émerge de l'expérience linguistique par des processus cognitifs généraux

- La sémantique informe la syntaxe, il n'y a pas de distinction nette entre lexique et grammaire.

Ainsi, cette méthode trichotomique considère la grammaire comme des paires symboliques de forme et de sens. Elle est au cœur de mon approche cognitive du langage et s'oppose à la conception générative d'une syntaxe autonome et formelle au profit d'une grammaire encyclopédique et symbolique.

Auteur: Langacker Ronald W.

Info:

[ triade ] [ grammaire cognitive ] [ sémantique dynamique ] [ écrits codages humains ]

 

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père-fils

Du fait de l'état inquiétant de la nature, j'ai ouvert "La Route" de Cormac McCarthy, bien que je ne sois pas fanatique des romans catastrophe. (...) j'aurais vite abandonné "La Route" si une réflexion de l'auteur n'avait résonné en moi : si vous êtes un bon père, votre enfant est tout ce qu'il y a entre vous et la mort. (...) j'ai repris le livre au début et en ai parcouru chaque page en soulignant des phrases du type : "Il ne savait qu'une chose, que l'enfant était son garant" ou " ... Chacun était tout l'univers de l'autre", et quand je suis arrivé au passage où le père assis près de son fils endormi caresse ses pâles cheveux blonds emmêlés et compare la tête de l'enfant à un "calice d'or, bon pour abriter un dieu", je n'ai plus eu aucun doute : c'était bien un roman sur l'amour tardif d'un père pour son enfant. Cormac McCarthy l'a d'ailleurs confirmé dans une interview menée par Oprah Winfrey au cours de laquelle il racontait son expérience de la paternité à un âge avancé. La paternité a été la principale inspiration de son roman.

Auteur: Wilk Mariusz

Info: Dans le sillage des oies sauvages, p 181-182, citations de La Route édition de L'Olivier pages 31, 10, 69

[ littérature ] [ motivation ] [ écriture ]

 

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imagination

Le Necronomicon est un ouvrage fictif inventé par Lovecraft qui apparaît dans le Mythe de Cthulhu et qui a été repris par une multitude d’écrivains à travers le monde : August Derleth, Robert E. Howard, Robert Bloch, Koaru Kurimoto, Manta Misora. Parmi tous les livres occultes de l’univers de Lovecraft, le Necronomicon est le plus rare, il est même surnommé " le roi des grimoires ". Un grimoire maléfique…

Douce consonance à mes oreilles. Un manuscrit ancien qui contiendrait tous les secrets du monde et qui en octroieraient à son lecteur une sagesse sacrilèges tout en le condamnant à une existence maudite. Si j’éprouve une étrange fascination pour ce type d’ouvrages, c’est certainement à cause des romans de Lovecraft que j’ai lus à l’adolescence. […]

J’ai donc adapté le Necronomicon à ma façon pour en faire Le Grimoire des Clés. Très vite, il est devenu un élément central de mon intrigue. La perpétuelle opposition entre les armes et la littérature. En somme, je ne suis pas persuadé que la plume soit plus forte que l’épée, mais je ne pense pas non plus que les armes ont forcément un avantage écrasant sur la littérature.

Auteur: Kyoichi Nanatsuki

Info:

[ écriture ] [ inspiration ]

 

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