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droits de l'homme

La démocratie signifie beaucoup moins liberté qu’égalité, la démocratie est infiniment plus égalitaire que libertaire. Chaque victoire de l’égalité paraissait à l’homme de 1900 une victoire de la liberté. Il ne se rendait pas compte qu’elle était d’abord et avant tout une victoire pour l’État. De chaque victoire de l’égalité, chaque citoyen pouvait tirer quelques avantages et une satisfaction d’amour-propre, mais le profit réel n’allait qu’à l’État. Ramener tout à un dénominateur commun facilite énormément le problème des dictatures. Les régimes totalitaires sont les plus égalitaires de tous. La totale égalité dans la servitude totale.

Auteur: Bernanos Georges

Info: Dans "La liberté, pour quoi faire ?", éditions Gallimard, 1995, page 88

[ nivellement ] [ prodromes ] [ société de contrôle ] [ massification ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

révolution française

... ce que l'on sait de manière irréfutable par les carnets de route des officiers prussiens, c'est que les jeunes recrues des anciens régiments du roi ou les volontaires étaient prêts à se battre jusqu'à la mort pour la défense de la Patrie nouvelle. Ils n'étaient pas aussi disciplinés, aussi manoeuvriers que "nos mercenaires" dira un Allemand, mais ils savaient pourquoi ils se battaient : la défense d'une communauté libre et égalitaire. Goethe ne s'y trompa pas qui prédit au soir de la journée : "De ce temps et de ce jour date une nouvelle époque de l'histoire du monde."

Auteur: Bertaud Jean-Paul

Info: Valmy

[ historique ]

 

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mégapole

Le métro de Paris était le chef-d'oeuvre terminal de la révolution industrielle, la mise en scène la plus achevée d'un cycle révolu du monde - celui de l'Univers comme totalité déterministe et de la ville comme machine. Cette conception, qui allait donner naissance, en Amérique, pays de la liberté, aux personnages de super-héros, personnifications extrêmes des forces physiques isolées au siècle précédent, et organes mobiles de rétrocontrôle de la ville moderne, avait abouti en France, pays égalitaire, à l'apparition d'une seule héroïne, impersonnelle et collective, la Régie autonome des transports parisiens (...) risquant bientôt de s'étendre à la terre entière et d'acquérir une autonomie véritable.

Auteur: Bellanger Aurélien

Info: Le Grand Paris

[ Superman ] [ agglomération ] [ mégalopole ]

 

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codages sémantiques

C'est en partie (mais uniquement en partie) ces prédilections qui le rendent amoureux de la fameuse phrase "nous n'avons aucune communication à l'estre" que Montaigne propose en transposant un long passage que Jacques Amyot avait traduit de Plutarque comme "nous n'avons aucune participation à l'être". C'est-à-dire, entre beaucoup d'autres choses, que l'expression linguistique ne doit et ne peut pas avoir fidélité aucune envers ce qui peut être désigné la réalité ; que la langue et ses représentations sont d'un ordre purement libre, égalitaire, et ouvertement accessible et lisible en soi, jamais fixe même dans l'écriture, emporté par n'importe quoi et par tout, forcément "zaoum" (*). Ou, comme Emmanuel Hocquard pourrait le dire, Chester est L=A=N=G=U=A=G=E.

Auteur: Doris Stacy

Info: "Vie de mon mari Chester", in "Revue de littérature générale", éd. P.O.L. - * zaoum : expression russe signifiant "au-delà de l'esprit" ou "trans-mental", mouvement d'avant-garde russe qui vise principalement l’organisation des sons pour eux-mêmes : chaque poème est tourné vers le côté phonique du discours, créé pour exprimer les émotions et les sensations primordiales. Avec l'idée que les sons précèdent les significations et représentent un élément naturel, donc universel, de la communication humaine.

[ références littéraires ] [ exaltation de l'expérimentation ] [ tiercités distinctes ] [ réel intouché ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

éducation

...l'orthographe, bien sûr, les lauriers du pauvre, l'orthographe irréprochable, pas une erreur. La police de l'écrit. Etre agréable à celui qui vous lit. Ne pas laisser trahir, sauf justement peut-être dans cette obsession-là, de la perfection, dans cet excessif respect de l'autorité d'en face, sinon ne pas laisser trahir l'origine populaire, et la pauvreté, la misère, non, ne pas mettre mal à l'aise celui qui vous lira. Désagréable, une lettre bourrée de fautes. Les fautes, des péchés contre les beaux mythes égalitaires. Très embarrassant, une lettre maladroite, on prend pitié, on a envie de dire non, ça y est, c'est fini, on ne voit plus que cela, les fautes, et l'on oublie tout le reste, le fond, l'idée.

Auteur: Filippetti Aurélie

Info: Les Derniers Jours de la classe ouvrière, Editions Stock 2003, p.74

[ présentation ]

 

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éthique

Toute recherche de pouvoir qui ne ferait pas allégeance à la morale est donc assimilable au mal absolu. Mieux : la morale en soi est une activité de substitution. Combien de personnes ne doivent leur statut qu'à leur morale égalitaire ? Combien d'associatifs, de militants, de journalistes ? La compétition morale est la seule quête de pouvoir autorisée. Avoir du pouvoir, c'est avoir une bonne morale, BHL a davantage de pouvoir qu'un ministre de l'Intérieur. Si vous ne faites pas allégeance à la morale dominante, vous êtes exclu du groupe et mis à l'écart de toute compétition statutaire. Cette sélection sociale a remplacé la sélection naturelle. Il vaut mieux posséder une bonne morale que n'importe quoi d'autre. Depuis la guerre, toute autre forme de compétition est rejetée. Nous devons être humanistes, pacifistes.

Auteur: Obertone Laurent

Info: La France orange mécanique

[ manipulation ]

 

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femmes-hommes

''Il ne me parle plus d'amour'' : mot de femmes, désespoir de femmes. La survalorisation féminine de l'amour a pour corrélat la ''longue plainte des femmes en mal d'amour'', les défilés de récriminations à l'endroit des hommes accusés d'être égoïstes, de manquer de romantisme, de ne pas extérioriser leurs sentiments, de négliger la vie affective au profit du travail professionnel. (…) Parce que les hommes ne sont pas socialisés au romanesque, ils s'accommodent plus facilement des relations plus ''routinières'', d'une moindre théâtralisation des sentiments. Les femmes vivent plus difficilement le manque de mots d'amour, le déficit de sentimentalité ; elles rêvent plus que les hommes de connaître le grand amour et reprochent aux hommes, fréquemment, de se protéger, de fuir, de ne pas se donner pleinement. La culture égalitaire n'a pas réussi à rendre similaires les exigences amoureuses des deux sexes.

Auteur: Lipovetsky Gilles

Info: La troisième femme : Permanence et révolution du féminin

[ décalés ]

 

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architecture muséale

Il est normal que le Grand Louvre ait été l’objet, dès son inauguration, d’un consensus aussi ébouriffant. Les masses contemporaines ont senti tout de suite qu’on avait fait ça pour leur bien. Les bonnes intentions rayonnent de partout. La morale communautaire, fraternitaire, égalitaire, y court les murs. On y célèbre, de salle en salle, le triomphe de la culture sur l’art et la transformation des œuvres en moyens au service de la démagogie muséale. Le Grand Louvre, c’est beau, c’est minéral, c’est généreux, c’est monumental, c’est sobre, c’est correct. C’est bon pour nous. […]

Dès l’entrée dans le paysage lunaire de la grande salle, quelque chose vous étreint. Tout est trop net, clinquant, nickel, sorti d’usine. Où êtes-vous ? Au milieu de quelle voie piétonne épurée ? Quel passage couvert redesigné ? Quel sas stérile ? Quel satellite d’embarquement, en route pour la planète du Nouvel Ordre Mondial ? Dans quel espace orwelliennement contrôlé avez-vous échoué ?

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, page 310

[ aseptisé ] [ description ] [ critique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

égalité

La base du caractère humain est la force morale. Le degré de la volonté ou de l'énergie met entre les hommes la même distance que celle de la force physique entre les animaux. Sous ce rapport un homme peut être à un autre homme ce qu'un rat ou une belette est à un lion. Cette vérité est inébranlable ; elle est d'ailleurs assez sinistre, c'est pour cela qu'on ne la crie pas par-dessus les toits. Et maintenant bouleversez une société de fond en comble, nivelez tout ce qui a été construit à sa surface, faites-y passer la charrue et semez du sel, décrétez la loi agraire et l'égalité absolue, ramenez l'homme à l'état de larve, la société à l'état de peuplade primitive. Si ce niveau égalitaire était possible une minute, la minute d'après la force morale inégalement répartie entre les hommes, aurait refait de pied en cap la hiérarchie politique et les catégories sociales.

Auteur: Joly Maurice

Info: Recherches sur l'art de parvenir, Paris Amyot 1868 [BnF Cote LB56-1958] p.28

[ utopique ]

 

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nivellement

La fortune de cette notion [fierté], transférée directement de l’anglais pride, manifeste aussi la défaite radicale de tout ce qui avait été, dans les temps anciens, vanté sous le nom d’ "humilité" ou de "modestie". Le paradoxe est que cette "humilité" ou cette "modestie", d’origine essentiellement chrétienne, avaient servi à combattre, comme autant d’absurdités ou de prétentions dérisoires, les anciennes prétentions païennes à la reconnaissance inégalitaire, réduites finalement à l’état de vanités, et considérées en fin de compte comme des signes de la misère de l’homme. La vieille passion de la "gloire" avait volé en éclats sous l’effet de cette critique, et cette défaite avait ouvert la voie au triomphe de la reconnaissance égalitaire que les révolutions des deux derniers siècles ne firent que mettre en application de manière efficace. En d’autres termes, c’est l’humilité elle-même qui, en détruisant l’ancienne vanité inégalitaire, a frayé la route à une nouvelle vanité infiniment moins fragile qui, sous le nom démocratique de fierté, étend partout son despotisme.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, page 1629

[ christianisme ] [ conséquence imprévue ] [ égalitarisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson