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prison

Le point capital, c’est qu’au bout de deux heures, tout nouvel arrivé à la maison de force est au même rang que les autres ; il est chez lui, il jouit d’autant de droit dans la communauté des forçats que tous les autres camarades ; on le comprend et il les comprend, et tous le tiennent pour un des leurs, ce qui n’a pas lieu avec le gentilhomme. Si juste, si bon, si intelligent que soit ce dernier, tous le haïront et le mépriseront pendant des années entières, ils ne le comprendront pas et surtout — ne le croiront pas. — Il ne sera ni leur ami ni leur camarade, et s’il obtient enfin qu’on ne l’offense pas, il n’en demeurera pas moins un étranger, il s’avouera douloureusement, perpétuellement, sa solitude et son éloignement de tous.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Souvenirs de la maison des morts

[ classes sociales ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

désillusion

Léon lui parut soudain dans le même éloignement que les autres.
- Je l'aime pourtant ! se disait-elle.
N'importe ! elle n'était pas heureuse, ne l'avait jamais été. D'où venait donc cette insuffisance de la vie, cette pourriture instantanée des choses où elle s'appuyait ?... Mais, s'il y avait quelque part un être fort et beau, une nature valeureuse, pleine à la fois d'exaltation et de raffinements, un coeur de poète sous une forme d'ange, lyre aux cordes d'airain, sonnant vers le ciel des épithalames élégiaques, pourquoi, par hasard, ne le trouverait-elle pas ? Oh ! quelle impossibilité ! Rien, d'ailleurs, ne valait la peine d'une recherche ; tout mentait ! Chaque sourire cachait un bâillement d'ennui, chaque joie une malédiction, tout plaisir son dégoût, et les meilleurs baisers ne vous laissaient sur la lèvre qu'une irréalisable envie d'une volupté plus haute.

Auteur: Flaubert Gustave

Info: Madame Bovary

[ amour ] [ espoir ] [ passion ]

 

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Ajouté à la BD par Neshouma

être humain

La lecture du livre de Warcollier semble indiquer que la télépathie concerne des sensations, des émotions. Pas des mots. Le symbole, à savoir le signe/consensus (qu'un dictionnaire précisera si nécessaire), semble très sujet à caution en ce domaine. On retombe sur la problématique du langage : le signifiant n'a aucun rapport avec le signifié.

En d'autres termes la manipulation des symboles écrits peut autant être appréciée comme une éclosion de l'humain grégaire, que comme son éloignement de la matrice primordiale. Un peu comme un citadin occidental ne saura plus faire un feu de bois alors qu'il se retrouve perdu en pleine forêt au milieu de l'hiver. Le langage et son stockage transgénérationnel nous ont donné une grande force communautaire et rationnelle. Qui d'un autre côté semble amoindrir certaines perceptions de l'individu par une perte de son empathie envers des choses moins logiques ou méthodiques, probablement plus universelles, ouvertes...

Auteur: Mg

Info: 28 juillet 2018

[ animal particulier ] [ anthropocentrisme ]

 

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être humains

Le solipsime individuel est une évidence qui tend à nier le réel (bytié). Je meurs, l'univers s'éteint... Alors qu'il se poursuit avec les descendants, la famille, la collectivité, etc.

De fait l'humano-centrisme qui a piloté et conduit encore une grande partie de nos comportement d'hommes "dominants" est un solipsisme racial puisque sa description du réel n'est que la représentation consensuelle des multiples points de vue de ses membres. Miroir des sens discriminants d'une espèce.

Si l'homme disparaît, ce réel là disparaît aussi.

Une humanité solipsiste est-elle un cul de sac ? Il semble que oui. Dès le moment où elle s'est mise à développer une "mémoire sur support externe" (FLP en est un bon exemple) elle s'est renforcée dans sa force grégaire. Anthropocentrisme qui signifia simultanément une forme d'éloignement des autres entités vivantes puisque l'homme, n'ayant plus d’adversaires à sa taille, en vint à se considérer comme supérieur.

Auteur: Mg

Info: 19 sept. 2017

[ environnement ] [ écologie ] [ planète ] [ question ] [ intersubjectivité anthropomorphe ]

 
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tradition chinoise

Qu Yuan (343-277 av.JC) poète et ministre de roi Huai Chu,  fut banni par son prince. Il exprima alors sa douleur dans un poème célèbre le Li Sao, Tristesse de l'éloignement. quand il apprit ensuite que sa patrie avait été anéantie par le royaume de Qin. Il se donna alors la mort en se jetant dans la rivière Miluo, une pierre attachée au cou, le cinquième jour du cinquième mois lunaire. Les riverains de la rivière montèrent sur leur barques pour essayer de repêcher son corps, et jetèrent des zongzi dans l'eau en guise d'offrandes. C'est donc sa mort que sont associés la fête du Double Cinq et son cérémonial.

La fête du Double Cinq, ou fête de Duanwu, est célébré le cinquième jour du cinquième mois de l'année. On organise à cette occasion des jeux nautiques, à bord de barques dragons, et l'on mange des gâteaux de riz glutineux enroulés dans des feuilles de bambou, les zongzi.

Auteur: Chi Li

Info: Tu es une rivière. Note 87 et 20

[ suicide ] [ origine ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

autosuffisance

Vivre une vie cultivée et sans passion, au souffle capricieux des idées, en lisant, en rêvant, en songeant à écrire, une vie suffisamment lente pour être toujours au bord de l’ennui, suffisamment réfléchie pour n’y tomber jamais.

Vivre cette vie loin des émotions et des pensées, avec seulement l’idée des émotions, et l’émotion des idées. Stagner au soleil en se teignant d’or, comme un lac obscur bordé de fleurs.

Avoir, dans l’ombre, cette noblesse de l’individualisme qui consiste à ne rien réclamer, jamais, de la vie.

Être, dans le tournoiement des mondes, comme une poussière de fleurs, qu’un vent inconnu soulève dans le jour finissant, et que la torpeur du crépuscule laisse retomber au hasard, indistincte au milieu de formes plus vastes. Être cela de connaissance sûre, sans gaieté ni tristesse, mais reconnaissant au soleil de son éclat, et aux étoiles de leur éloignement.

En dehors de cela, ne rien être, ne rien avoir, ne rien vouloir…

Auteur: Pessoa Fernando

Info: Dans "Le livre de l'intranquillité"

[ existence ] [ contemplation ] [ équilibre ] [ insignifiance assumée ] [ réconfort ] [ amour de la vie ] [ mélancolie ]

 
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libéralisme

S’il m’est permis d’illustrer ces réflexions générales par un exemple personnel, je vous dirai que j’ai eu, dès ma première jeunesse, un goût passionné pour la médecine. Mais que, la pauvreté de ma famille et mon éloignement des centres universitaires m’ayant empêché de réaliser ma vocation, j’ai tout bonnement, avant de devenir écrivain, cultivé la terre comme mon père – et cela sans me considérer le moins du monde comme une victime de la société. Beaucoup moins en tout cas que si, ayant eu toutes les facilités à ma disposition, j’étais aujourd’hui un médecin fonctionnarisé sous un régime totalitaire...

La cité idéale ne pouvant pas exister, quelle est donc, par rapport aux besoins profonds de l’être humain, la forme de société la meilleure ? – ou la moins mauvaise ? Je m’obstine à répéter que c’est la société pluraliste, décentralisée, concurrentielle, bref la société libérale, mais à condition que l’Etat y soit, au double sens du mot, le gardien des libertés, c’est-à-dire prévienne leurs abus sans paralyser leur exercice.

Auteur: Thibon Gustave

Info: Dans "L'équilibre et l'harmonie", Librairie Arthème, Fayard, 1976, page 234

[ éléments biographiques ] [ idéaux politiques ] [ fierté ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

moi

Tu changes, de chambre, de visage, de ville, d'amour, mais même quand tu te dépouilles de tout, il reste toujours quelque chose de permanent, qui réside en toi depuis que tu es doué de mémoire et depuis bien avant que tu aies atteint l'âge de raison, le noyau ou la moelle de ce que tu es, de ce qui jamais ne s'est éteint, non pas une conviction ni un désir, mais un sentiment, parfois amorti comme la braise du feu de la veille cachée sous les cendres, mais presque toujours très vif, qui palpite dans tes actions et qui colore les choses d'un éloignement durable dans le temps; tu as le sentiment d'être déraciné, étranger, de ne jamais être tout à fait nulle part, de ne pas partager les certitudes d'appartenance qui pour d'autres semblent si naturelles ou faciles, ni l'assurance avec laquelle beaucoup d'entre eux s'accommodent ou possèdent, ou bien tiennent pour acquises la solidité du sol où ils marchent, la fermeté de leurs idées, la durée future de leur vie.

Auteur: Muñoz Molina Antonio

Info: Séfarade

[ heimatlos ] [ ego ] [ auto-appréciation ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

problème des universaux

[...] un des éléments déterminants de la philosophie d'Occam, assurément le plus incisif, consiste en une humanisation radicale du langage. Les mots, comme le soulignait E. Bréhier, sont désormais conventionnels, ils sont le fruit d'une institution. Ainsi, le langage n'est plus le reflet privilégié de l'être ; les idées, les concepts, l'universel n'ont de réalité que dans l'âme. Selon Occam, "les mots sont créés par imposition", c'est-à-dire par une donation de sens qui réunit de façon arbitraire un son à un concept. Cette innovation vise une dissolution du rapport naturel entre le nom et la chose qu'il désigne. Un abîme est donc creusé entre la réalité objective et le langage, de telle sorte que celui-ci n'a plus de prise directe sur le monde. Autrement dit, les mots ne contiennent plus, ils ne révèlent plus l'essence des êtres. Les noms des choses, comme le pensait encore Cratyle, ne dérivent plus de leur nature. Ainsi, le mystère qui associait depuis les origines l'acte divin de Création à l'acte de nomination se trouve-t-il occulté dans la nouvelle conception nominaliste du verbe.

Auteur: Geay Patrick

Info: Dans "Hermès trahi", pages 94-95

[ résumé ] [ autonomisation ] [ sécularisation ] [ éloignements sémantiques ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

famille

Ma mère disait que je ressemblais à ma grand-mère, mais cela me paraissait louche, un mensonge qui prenait ses désirs pour la réalité, destiné à donner un faux espoir. Je connaissais l’histoire de ma grand-mère, je la répétais machinalement comme une prière. Harriet, la fille du cultivateur de dattes, arrachée à l’anonymat confit d’Indio et conduite à Los Angeles. Sa mâchoire fuyante et ses yeux humides. Des petites dents, droites et légèrement pointues, comme un chat étrange et beau. Gâtée par le système des studios, se nourrissant de lait battu avec des œufs, ou de foie grillé et de cinq carottes, repas que j’avais vu ma grand-mère manger chaque soir de mon enfance. Le petit clan terré dans le vaste ranch de Petaluma après qu’elle avait pris sa retraite, cultivant des roses de concours à partir de boutures Luther Burbank et élevant des chevaux.
À la mort de ma grand-mère, nous étions comme un pays indépendant dans ces collines, vivant de son argent, même si je me rendais en ville à vélo. La distance était surtout psychologique. Adulte, je n’en reviendrais pas de notre isolement.

Auteur: Cline Emma

Info: The Girls

[ femmes ] [ éloignement ]

 

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