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enfance

Je crois parfois que toute mon écriture naît de là, entre les rizières, les forêts, la solitude. De cette enfant émaciée et égarée que j'étais, petite Blanche de passage, plus vietnamienne que française, toujours pieds nus, sans horaire, sans savoir-vivre, habituée à regarder le long crépuscule sur le fleuve, le visage tout brûlé par le soleil.

Auteur: Duras Marguerite

Info: La passion suspendue. Entretiens avec Léopoldina pallotta della torre

[ source ]

 

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écrivain

Mais en écoutant Dostoïevski, comme du reste en lisant ses romans géniaux et cauchemardesques, les gens se départaient de leur personnalité et succombaient au pouvoir hypnotique de ce petit vieux émacié, qui ne payait pas de mine, mais dont le regard perçant se perdait dans le lointain et dont les yeux brillaient d’un feu mystique, probablement semblable à celui dont brûlait jadis le regard du protopope Avaakoum.

Auteur: Vengerov Semen Afanasievitch

Info: Journal Le discours, 25 avril 1915

[ charisme ] [ éloge ] [ impressions ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

rapports humains

Herr Huhnemann avait une façon bien à lui de le scruter du regard avant de se détourner comme si on l’avait surpris à enfreindre le règlement. Ses cheveux gris fer se dressaient tout droit sur sa tête comme autant de petits clous. Il avait un visage émacié tout en longueur et des yeux d’un bleu profond. Thomas trouvait son regard déstabilisant, mais il découvrit que le fait de le fixer à son tour et de l’obliger à baisser les yeux lui donnait une étrange sensation de pouvoir. À mesure que le temps passait, il comprit que ces menues rencontres, ces simples échanges de regards, constituaient un élément important de la journée de Herr Huhnemann.


Auteur: Toibin Colm

Info: Le magicien. (Sur la vie de Thomas Mann)

[ jeune-vieux ] [ initiation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femme-par-femme

Le jeune Ersha, dans son nid d’hiver, vit une existence secrète à l’instar des moutons. Les routes qui y mènent sont bloquées par une épaisse couche de neige, et on se retrouve coupé du monde extérieur tout au long de l’hiver. On dispose d’une nourriture frugale : on rêverait de légumes et de fruits. Le vent du nord souffle à longueur de jour. Aussi la nouvelle épouse d’Ersha perd-elle rapidement son air de jeune fille pour devenir une femme émaciée et robuste. Jeune campagnarde née dans une famille de paysans sédentarisés, un jour, elle a choisi la vie nomade, et cette vie lui a paru familière, comme si dans sa rude existence elle ravivait un souvenir lointain charrié par ses veines.

Auteur: Li Juan

Info: Sous le ciel de l'Altaï

[ atavisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

décharné

Impossible, quoi qu'il en soit, de comprendre l'objet de ces stigmatisations du "gros" sans mesurer la vision tout aussi redoutée du "maigre". L'obligation affirmée d'un "équilibre". [...] Le danger de cette maigreur serait de faire disparaître ce qu'une graisse "normale" est censée promouvoir : volume et modulation de formes. D'où la description fortement alarmée de la maigreur elle-même : "exténuation extrême" du corps, reconnaissable à "la lâcheté de la peau lorsque, étant attirée haut avec le bout des doigts, se sépare facilement d'avec la chair". D'où encore la sanction sociale possible de cette maigreur : le renvoi brutal de Hosse Clichtove comme "confesseur royal" en 1517 pour "excès de maigreur", ou l'ironie de Brantôme sur ces femmes "si décharnées que le plaisir et la tentation en sont bientôt passés" ; voire celle de l'Arétin, sur la "garce du couvent", femme jugée "revêche et sans grâce" que la maigreur transformerait en "figure de possédée". La maigreur alarme, rappelle la famine, la peste, les décharnements. Elle est dessèchement, aspérité, faiblesse, ce qui, dans l'imaginaire ancien, s'oppose aux ressorts de la vie. Elle profile l'inéluctable, le chemin de la vieillesse, celui de la mort : "Il n'y a rien qui dessèche comme l'âge bien que ce soit lentement."

Auteur: Vigarello Georges

Info: Les métamorphoses du gras : Histoire de l'obésité du Moyen Age au XXe siècle

[ inquiétante ] [ mince ] [ émacié ]

 

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art pictural

Il n'y a que deux tableaux véritablement inestimables dans tout le musée, et l'un d'eux est le Christ mort, une oeuvre merveilleuse qui m'a totalement horrifiée, et qui a si profondément impressionné Fedor qu'il a déclaré que Holbein le Jeune était un peintre et un créateur de premier ordre. En règle générale, on voit toujours Jésus-Christ peint après sa mort avec tout le visage torturé et souffrant ; mais son corps, quant à lui, ne porte nulle trace de douleur et de souffrance... quoique, bien entendu, il ait dû les avoir. Mais ici, le corps tout entier apparaît émacié, les côtes et les os sont visibles, les mains et les pieds couverts de plaies, entièrement bleus et gonflés, comme un cadavre bavant la décomposition. Le visage lui-même est affreusement déchirant ; les yeux sont encore à moitié ouverts, mais sans aucune expression et ils ne donnent pas l'impression de voir. Le nez, la bouche et le menton sont tout bleus ; le tableau ressemble si étonnamment à une véritable dépouille que je n'aimerais pas rester seule avec lui dans une pièce... Fedor, cependant, a été complètement subjugué par lui, et il était si désireux de le voir de près qu'il est monté sur une chaise (...).

Auteur: Frank J.

Info: Dostoïevski, les années miraculeuses, Actes Sud, p. 319 sur, Le Christ mort, de Holbein

[ Dostoïevski ]

 

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beaux-arts

Même si tous les historiens de l'art ne sont pas d'accord, on peut voir dans le regard de Lautrec une grande empathie pour les prostituées. Il ne s'intéresse pas seulement aux corps nus et suggestifs, mais montre surtout les moments de vie entre filles, quand le client n'est pas là. On les voit manger ensemble au réfectoire, discuter tranquillement entre elles, faire une partie de cartes. D'un côté, les corps au travail, jouant leur rôle de séduction, de l'autre des corps au repos, relâchés ou en train de se préparer pour l'arrivée du client. L'atmosphère est souvent tranquille et douce, parfois morose et lugubre. L'artiste était un habitué de quelques maisons closes dans le quartier de l'Opéra, celle de la rue des Moulins en particulier, et on sait qu'il était autorisé à faire partie du quotidien des filles.
D'autres peintres, comme Munch ou Picasso dans certaines toiles, ont ce même regard empathique. Dans Mélancolie ou La femme au fichu, Picasso représente une prostituée de la prison Saint-Lazare (que l'on reconnaît au bonnet qu'elle porte) et nous fait sentir toute la solitude de la jeune femme aux traits émaciés, au corps recroquevillé sur lui-même. Munch quant à lui, dans Noël au bordel, propose la vision étonnante d'une maison de tolérance à l'atmosphère presque familiale et douillette, avec le sapin en arrière-plan et cette femme qui lit, une cigarette à la main. Dans L'Allée, il donne à voir une très jeune fille, dont le corps nu est livré en pâture à ces bourgeois habillés et portant haut-de-forme qui l'entourent - comme si l'aisance matérielle leur donnait le droit d'en détourner la vertu.

Auteur: Pludermacher Isolde

Info: Entretien, in l'Objet d'Art hors-série 91, Splendeurs et misères, images de la prostitution, 1850-1910, de L'Objet d'Art

[ art pictural ] [ chair-esprit ]

 

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femmes-par-hommes

Depuis longtemps déjà, on a écrit que les mouvements des cuisses à bicyclette provoquaient des frottements, des frictions des lèvres et du clitoris et amenaient la femme à des pratiques vicieuses. Le grand argument de ceux qui appuyaient cette théorie était d'après eux la ressemblance entre les mouvements que fait l'ouvrière actionnant une machine à coudre et une touriste actionnant un cycle. Voici, découpées, dans un journal nullement médical, et qui, pour cette raison, tranche gravement les questions de médecine, quelques lignes parues au milieu de l'année 1894 :

"Pour les femmes, l'effet résultant de l'usage de la bicyclette est aussi très grave. Qu'on se souvienne des désordres, constatés médicalement, que causent les machines à coudre chez les ouvrières qui en font un usage constant et se livrent à cette fatigante occupation du matin au soir. Toutes sortes de maladies de genre spécial se sont révélées chez ces laborieuses, mais un fait particulier a été remarqué également, c'est le développement précoce dans ce milieu de travail de la nymphomanie et de l'hystérie caractérisée. La cyclomanie, en dehors de ses périls ordinaires, comporte pour les femmes les mêmes inconvénients que la machine à coudre. Elle amène les mêmes effervescences, les mêmes surexcitations lubriques, les mêmes accès de folie sensuelle."

Belle tirade peut-être, mais combien fausse ; il va nous être facile de le démontrer, tant par les articles des maîtres qui ont écrit sur ce sujet que par les résultats de notre enquête et de notre expérience déjà ancienne.

Il est très difficile, au premier abord, pour les médecins, dit le docteur Martin, d'analyser les sensations ressenties par les femmes qui recherchent dans cet instrument une excitation génésique d'ordre particulier, et la délicatesse du sujet empêchera souvent de pousser jusque-là l'interrogatoire, sans compter les révélations sur la voie desquelles on mettrait, par cela même, des jeunes filles inconscientes du fait.

Les effets produits par la machine à coudre et la bicyclette ont été comparés. On sait combien l'emploi de la première peut avoir de dangers, car le mouvement de va-et-vient de la pédale n'est ni large, ni complet, il ébranle la partie inférieure du corps ; c'est une sorte de crispation des mollets qui n'est pas compensée par le balancement du corps et des bras, les grandes lèvres frottent sur les petites et la chaleur qui en résulte provoque fréquemment l'onanisme.

Une femme à la machine à coudre reste dans une atmosphère confinée et doit avoir les yeux sur son travail. La position occasionne une pression sur les organes pelviens. Avec son mouvement court, rapide, limité aux muscles de la cuisse et du jarret sans déplacement du sujet, la machine à coudre ne peut être comparée à la bicyclette, qui met en action tout le membre inférieur et qui est utilisée en plein air. (...)

Tandis qu'à bicyclette, s'il y a masturbation, c'est qu'il y a manoeuvre de la femme, soit en se penchant en avant sur le pommeau de la selle, de façon à ce que la vulve vienne à frictionner sur ce pommeau, soit en serrant les cuisses pour actionner l'une contre l'autre les grandes lèvres et transmettre ainsi le mouvement aux petites lèvres et au clitoris." ( ... )

M. Verchère connaît une jeune dame bicycliste qui lui a avoué s'offrir à volonté, sur sa bicyclette, deux ou trois séances, à intervalles voulus, de masturbation complète. Elle avoua aussi, il est vrai, qu'elle avait d'autres procédés pour remplacer sa bicyclette.

D'autre part, M. Dickinson, dans The American Journal of Obstetrics (1895), écrit qu'une jeune femme, possédant une expérience très grande des plaisirs sexuels, ne pouvait pas obtenir de jouissances plus intenses que celles produites par l'usage de la bicyclette.

M. Wance a vu une jeune fille de 15 ans, cycliste assidue, devenue pâle, surmenée, quelque peu émaciée. Le bec de la selle faisait un angle de 35 degrés, s'abaissait et se relevait d'une manière sensible pendant la course. Il était facile de comprendre la cause de l'état de fatigue générale de la malade.

M. Martin a interrogé un grand nombre de femmes au sujet des sensations voluptueuses ressenties à bicyclette, et elles lui ont répondu affirmativement. Il est des cas où cette sorte de masturbation sportive les excite à tel point qu'elles augmentent progressivement leur vitesse, filent souvent avec une grande rapidité dans les descentes, sans apercevoir les obstacles placés sur leur chemin. C'est ainsi que l'une d'elles monta sur un trottoir et ne s'arrêta que par une chute heureusement peu grave dans un fossé. Une autre, dans les premières séances d'apprentissage, était tellement excitée qu'elle se précipita pâmée dans les bras du jeune homme qui la guidait dans ses exercices. Un ami de Monsieur le docteur Martin lui raconta qu'il était arrivé à être jaloux de la bicyclette. Sa maîtresse le délaissait chaque jour pour courir à son sport favori et arrivait au logis lassata, sed etiam satiata.

Il nous serait possible de multiplier ce genre d'observations. Ces faits ne sont pas rares, mais, hâtons-nous de le dire, ils appartiennent presque tous à cette classe de femmes désoeuvrées, qui dépensent le temps de la manière la plus joyeuse et la plus futile et dont la recherche d'émotions et de plaisirs est la principale occupation ; cependant nous les avons aussi rencontrés chez les femmes honnêtes. Les femmes qui recherchent l'excitation sexuelle et pour qui, suivant l'expression de Donnay, l'oxygène est presque un amant, trouveraient donc dans la bicyclette le moyen de satisfaire leur passion.

"La chose ne doit pas nous surprendre, mais pour nous il n'est pas besoin d'être perverti sexuel pour arriver à cette masturbation d'un nouveau genre. La femme grisée par le grand air, la vitesse, s'abandonne peu à peu à l'excitation ressentie, à la sensation de jouissance spéciale qui est peut-être la cause du plaisir éprouvé par elle sur une balançoire, sur les montagnes russes, plaisir qui souvent la conduit jusqu'à la volupté. Aussi faudra-t-il prescrire avec prudence l'usage du cyclisme chez les jeunes filles de 12 à 13 ans, au moment où la puberté s'établit. Il pourrait y avoir des inconvénients au point de vue de l'éveil de l'instinct génésique."

Certes, il y a des femmes qui éprouvent plus ou moins facilement des sensations voluptueuses, et il y a surtout des femmes qui les éprouvent dans des circonstances à elles propres et souvent bizarres. Ne connaissons-nous pas le cas d'une de nos clientes qui éprouve un réel plaisir à faire une promenade dans une voiture dont les roues sont munies de bandages pneumatiques ? M. Verchère ne dit-il pas lui aussi : "Je connais une fort honnête dame, qui ne peut traverser la place du Carrousel, si mal pavée, dans l'omnibus Batignolles-Clichy-Odéon, sans éprouver l'orgasme vénérien." S'ensuit-il que l'on doive interdire à toutes les femmes l'omnibus et la voiture munie de pneumatiques ?

Et si, par hasard, une promenade à bicyclette révèle à une cycliste novice une satisfaction génitale, il ne faut pas conclure que la bicyclette crée des dépravées.

Du reste, dans l'enquête ouverte par nous en vue de ce travail, toutes les réponses ont été négatives à cette question : Éprouvez-vous quelque plaisir d'ordre intime lorsque vous pédalez ? Il ne faut donc pas accuser la bicyclette, mais la bicycliste.

Auteur: O'Followell Ludovic Dr

Info: Bicyclette et organes génitaux, Baillière et fils, p 63

[ onanisme ] [ vélo ]

 

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