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question

Selon une étude publiée dans le journal Aging Research Reviews, une éponge vivant en milieu profond de l'espèce Monorhaphis chuni a vécu jusqu'à 11 000 ans.
Je pensais à ceci alors que je me retrouvai à poireauter avant un rendez-vous. Dans le lobby salle d'attente il y avait une vasque noire avec des fleurs multicolores en plastique, artefacts maintenus en position verticale parce qu'enfoncés dans une masse de cailloux blancs remplissant le grand récipient foncé.
Des trois j'étais de loin le plus éphémère ; il me restait au mieux deux ou trois dizaines d'années avant que mon corps retourne nourrir le microcosme via sa décomposition. Les fleurs en plastique ? Bah, elles tiendraient bien quelques centaines d'années avant de s'effriter et de faire je ne sais quoi dans le grand cycle de la matière.
Restaient ces pierres claires...
Imaginons-en une à la surface de la lune, sans frottement de l'atmosphère ni rien. Combien de millions d'années avant que ses atomes ne se diluent jusqu'à sa disparition ?
Certains affirment que sa durée de vie est illimitée. Je n'en crois rien.
Mais qui pourra me donner une estimation ?

Auteur: Mg

Info: 11 avril 2019

[ minéraux ]

 
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existence

Les gouttes de pluie sur la vitre ont un bombement argenté et une bordure laiteuse. La pluie s'arrête. Les gouttelettes ne partent pas tout de suite. Elles forment une voix lactée cloutée. Elles semblent figée comme parfois nos vies. Puis l'une se met en route. Il est difficile de ne pas penser qu'elle va vers sa mort. La jeune élue, poussée par le vent, s'éloigne de ses sœurs idolâtres, crispées dans une fausse immortalité. La petite vivante avec sa joie muette glisse en oblique vers l'abîme, dans l'angle de la vitre encadrée d'acier froid. Voilà. C'est fini. Vivre n'est rien d'autre que donner sa lumière, traverser la voie lactée des épreuves, disparaître - et continuer, car telle était la parole qui se matin se fracassait en dizaines de gouttes d'eau sur la vitre insensible d'un train entre Paris et Genève : aucune lumière ne se perd. Nous sommes des paillettes d'or détachées d'une statue vivante. Nous sommes des instants de son souffle, des pollens de sa voix, des petites gouttes de pluie qui prennent le train sans billet jusqu'à l'éternel qui est ceci, ici, maintenant.

Auteur: Bobin Christian

Info: Un bruit de balançoire

[ éphémère ] [ instant présent ]

 
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question

Le langage évolue en parallèle au développement de certaines castes spécialisées. Ces jours, comme j'interagis avec des pros du marketing Internet, je suis mis au courant de tout un vocabulaire d'émergence récente, principalement anglophone (FB pixel, re-targeting...) qui accompagne entre autres la mise en oeuvre du déferlement des publicités ciblées sur les reseaux sociaux. Je me surprends à apprécier ces termes comme des êtres vivants : certains resteront très éphémères, d'autres seront plus durables sur le devant de la scène linguistique, plus ou moins présents en fonction des lieux, des groupes sociaux, emplois...

Le langage a cette plasticité, il avance et s'adapte de concert avec les outils de l'homme, certains vocables jouant parfois même le rôle - lors de violentes fluctuations, personnelles ou communautaires - d'incertaines et fugaces bouées sémantiques. L'esprit a parfois besoin du réconfort de tels repères, salvateurs, même secoués au loin sur la crête de l'inexorable vague du temps. 

A l'instar des incroyables constructions que la vie biologique nous présente, je me laisse aller à une pensée optimiste : la malléabilité linguistique pourrait-elle être plus riche que la flexibilité du vivant ?

Auteur: Mg

Info: 18 novembre 2020

[ alphabet adn ] [ mémétique ]

 
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fin de nuit

La lune descendait lentement, en beauté, elle s'enfonçait dans les profondeurs de l'horizon, et de longues ombres voilées glissaient dans le ciel, au  travers desquelles apparaissaient les étoiles. Bientôt, cependant, elles se mirent à pâlirent elles aussi devant une splendeur à l'est, et l'aube s'annonça dans le bleu naissant du ciel. La mer devint de plus en plus calme, aussi calme que la douce brume qui couvrait son sein et dissimulait ses troubles, tout comme dans notre vie tumultueuse les couronnes éphémères du sommeil recouvrent l'âme meurtrie et lui font oublier son chagrin. Les anges de l'Aurore s'élancèrent de l'orient à l'occident, d'une mer à l'autre, d'un sommet à l'autre, répandant la lumière sur leur poitrine et sur leurs ailes. Ils sortaient des ténèbres, parfaits, glorieux, et avançaient sur la mer calme, sur la basse côte, sur les marais au-delà, et sur les montagnes au-dessus ; sur ceux qui dormaient en paix et sur ceux qui se réveillaient dans la peine ; sur les méchants et les bons ; sur les vivants et sur les morts ; sur le vaste monde et sur tout ce qui y respire ou y a respiré.

Auteur: Haggard Henry Rider

Info: She: A History of Adventure

[ épique ] [ matin ]

 

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immanence

Écoute : c'est une histoire que tu dois connaître,

Tu récolteras les conséquences de ce que tu as semé.

Ce monde éphémère n'est pas le monde où nous

sommes destinés à demeurer éternellement :

Et pour l'amour d'un trône indigne.

Tu laisses le diable se saisir de toi.

Il me reste peu de jours, je n'ai pas le coeur à la guerre,

Je ne puis faire face et combattre plus longtemps,

Mais écoute les mots d'un vieil homme : au cœur libéré

De la passion qui ronge et de l'ambitieuse avidité

Considère les trésors des rois et la poussière comme un tout ;

L'homme qui vend son frère, comme tu l'as fait,

Pour cette même poussière sans valeur, ne sera jamais

Considéré comme un enfant de la pureté.

Le monde a vu tant d'hommes comme toi,

Et les a mis à terre : il n'y a rien que tu puisses faire.

N'est de te tourner vers Dieu ; pense alors à la voie

Au voyages, qui mène au Jour du Jugement.


Auteur: Ferdowsi Abū-l-Qāsim Manṣūr ibn Ḥasan al-Ṭūṣī

Info:

[ transcendance ] [ poème ]

 

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existence

Dans son "De brevitate vitae", Senèque rejette les plaintes concernant la brièveté de nos vies. Notre vie - dit-il - n'est pas courte, mais nous la rendons courte en la gaspillant avec des choses qui ne valent pas l'effort. ... La vie n'est pas courte, mais nous la rendons courte, en perdant du temps. Mais cet argument de Sénèque - aussi vrai qu'il soit - présuppose la brièveté de notre vie. Si nous avions autant de temps que nous le vouDans son "De brevitate vitae", Senèque rejette les plaintes concernant la brièveté de nos vies. Notre vie - dit-il - n'est pas courte, mais nous la rendons courte en la gaspillant avec des choses qui ne valent pas l'effort. ... La vie n'est pas courte, mais nous la rendons courte, en perdant du temps. Mais cet argument de Sénèque - aussi vrai qu'il soit - présuppose la brièveté de notre vie. Si nous avions autant de temps que nous le voudrions nous pourrions prendre tout le temps sans en perdre : il y en aurait toujours à disposition. Mais tout ceci n'existe pas pour l'instant. Notre temps est limité, il est un délai, il est court. La plus rare de nos rares ressources est notre vie.

Auteur: Marquard Odo

Info: Time, 1997, p. 9

[ éphémère ]

 

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néant créateur

Il y a ce terme "éther", qui était jadis celui du 5e élément (le plus subtil), et qui représente aussi le vide cosmique, l'espace interstellaire, etc. 

Il y a les recherches des physiciens, expérimentateurs/théoriciens qui ont besoin de machines toujours plus grandes aussi bien en taille qu'en énergie afin de faire émerger du rien de minuscules et éphémères phénomènes qui permettent parait-il de voir/comprendre plus loin ou plus profond dans la structure intime de la matière (particules élémentaires, quarks, gluon, mésons... récemment le boson de Higgs). Quête scientifique, exploration grégaire méthodique, qui fait émerger des mondes parallèles difficilement saisissables puisqu'à de plus hautes énergies, vitesses, fréquences... univers (simple ou multiples ?) que la puissante abstraction des mathématiciens réussit à faire apparaitre et modéliser.

Il y a aussi le monde astral, grand fouillis qui émerge des récits de mystiques et autres ésotéristes de tous poils. Ici sont sans cesse évoqués divers et infinis niveaux vibratoires, le nôtre, celui du monde incarné où nous vivons, se situant semble-t'il plutôt en bas de l'échelle.

Voilà la bonne nouvelle, tous ces déserts apparents sont d'une immense fécondité. Fonçons les explorer, et conservons ce leitmotiv : ce que nous savons nous aveugle. 

Auteur: Mg

Info: 1 novembre 2020

[ prolifique vacuité ] [ tour d'horizon ]

 
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création réconfort

Il se disait que lui-même, comme tous les hommes, s'écoulait, se transformait sans cesse pour se dissoudre enfin, tandis que son image créée par l'artiste resterait immuablement la même et pour toujours.

Peut-être, pensait-il, la source de tout art et sans doute aussi de toute pensée est-elle la crainte de la mort. Nous la craignons, nous frissonnons en présence de l'instabilité des choses, nous voyons avec tristesse les fleurs se faner, les feuilles tomber chaque année, et nous sentons manifestement dans notre propre cœur que nous sommes, nous aussi, éphémères et que nous fanerons bientôt. Lorsque, comme artistes, nous créons des formes ou bien, comme penseurs, cherchons des lois ou formulons des idées, nous le faisons pour arriver tout de même à sauver quelque chose de la grande danse macabre, pour fixer quelque chose qui ait plus de durée que nous-mêmes. La femme d'après laquelle le maître a sculpté sa madone est peut-être déjà fanée ou morte et bientôt il sera mort lui-même, d'autres habiteront sa maison, mangeront à sa table, mais son œuvre restera, dans la silencieuse église du cloître elle brillera encore au bout de cent ans et bien au-delà et demeurera toujours belle, souriant toujours du même sourire triste dans son éternelle jeunesse. 

Auteur: Hesse Hermann

Info: Narcisse et Goldmund, Chapitre X

[ sans point fixe ] [ exister ] [ postérité ]

 

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anthro-syntonisation

Il y a ce mot russe, un peu daté selon ceux qui parlent la langue : bytié. Il vient du verbe "byt" qui signifie être. Mais au-delà de la vie ou l’existence, "bytié" exprime la présence d'une réalité objective indépendante de la conscience humaine. (On est pas loin du noumène kantien au passage). Concept admirable, comme s'il englobait tous les Umwelts humains, et bien au-delà puisqu'on pourra y mettre TOUT l'inconnaissable.

Maintenant cette réalité qui existe, a existé - et existera sans l'observateur-, apparaît quand même comme mouvante et instable au regard des savoirs humains, ces rapports collectifs anthropomorphes rassemblés et confortés au cours des générations.

Il y a maintenant MOI, qui écrit ces lignes, être-chair, incarnation éphémère et fragile bientôt disparue. Mais aussi "esprit formulant" qui laisse ces phrases, phrases peut-être lues un jour par TOI, ce MOI du présent ou du futur. En ce sens on a l'impression que la trace écrite laissée par l'esprit d'une incarnation dérisoire, apporte sa pierre à l'édifice des limites de la représentation humaine face à ce mot : "bytié".

Et par la magie de la littérature, ce message de MOI à TOI est un reflet supplémentaire au sein du grand interféromètre d'un Umwelt humain en constante métamorphose.

Auteur: Mg

Info: 5 novembre 2017

[ postérité ] [ solipsisme ethnique ]

 

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dépendance

Je crois que l'éphémère est éternel. Il s'agit d'une même chose. On peut faire des choses qui ne durent pas et faire des choses de façon qu'elles durent éternellement, parce que rien ne dure éternellement, et donc c'est exactement pareil. J'avais envie depuis longtemps de faire des bronzes, et je me souviens très bien des raisons qui m'ont incité à faire le premier bronze. C'était une sorte d'acte magique. J'étais dans une phase d'alcoolisme aigu et j'avais le sentiment de ne pas pouvoir m'en sortir... Je me trouvais enraciné dans une situation où je ne voyais pas d'issue possible. J'avais fabriqué une chaise de paille tressée sur laquelle il y avait une tête de boeuf, avec une bouche, des yeux, et une chaussure fixée à un pied de la chaise. Le titre de cet objet qui existe aujourd'hui en bronze est Santo Grappa. En fait, c'était parce que j'étais moi-même assis sur cette espèce de monstre sous la domination duquel je me trouvais. Je me suis dit un jour qu'en le représentant en bronze, je pouvais le fixer, le bloquer, l'immobiliser dans l'histoire et m'arrêter ainsi de boire. Et c'est ce que j'ai fait. Cette action m'a obligé à cesser de boire. Voilà l'histoire de ma première sculpture en bronze.

Auteur: Spoerri Daniel Isaak Feinstein

Info:

[ sevrage ] [ symbole ] [ thérapie ] [ addiction ]

 

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