Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 803
Temps de recherche: 0.0413s

puberté

L'enfant de douze ans a atteint un point d'équilibre et d'épanouissement insurpassable qui fait de lui le chef-d'œuvre de la création. Il est heureux, sûr de lui, confiant dans l'univers qui l'entoure et qui lui paraît parfaitement ordonné. Il est si beau de visage et de corps que toute beauté humaine n'est que le reflet plus ou moins lointain de cet âge. Et puis, c'est la catastrophe. Toutes les hideurs de la virilité – cette crasse velue, cette teinte cadavérique des chairs adultes, ces joues râpeuses, ce sexe d'âne démesuré, informe et puant – fondent ensemble sur le petit prince jeté à bas de son trône. Le voilà devenu un chien maigre, voûté et boutonneux, l'œil fuyant, buvant avec avidité les ordures du cinéma et du music-hall, bref un adolescent.
Le sens de l'évolution est clair. Le temps de la fleur est passé. Il faut devenir fruit, il faut devenir graine. Le piège matrimonial referme bientôt ses mâchoires sur le niais. Et le voilà attelé avec les autres au lourd charroi de la propagation de l'espèce, contraint d'apporter sa contribution à la grande diarrhée démographique dont l'humanité est en train de crever. Tristesse, indignation. Mais à quoi bon ? N'est-ce pas sur ce fumier que naîtront bientôt d'autres fleurs ?

Auteur: Tournier Michel

Info: Le Roi des Aulnes

[ métamorphose ] [ hommes-par-homme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

rapports humains

Kerrotret a des traditions, les "atolls" sont des Anatoles, les Laquédives et les Maldives, les Lascives et les Maladives, Madagascar, madame Gaspar ; jamais quand il double Zafarana en descendant vers le sud il ne manque de dire : Je prends le cafard et au retour, Je lâche le cafard. Il possède aussi un vaste répertoire de maximes nautiques et de  dictons maritimes qui témoignent en faveur de sa longue pratique de la mer et de son parfait équilibre. Lorsque tout va bien il déclare : Rien de nouveau au bossoir, les feux sont clairs, quand tout va mal : On est engagé. A Dunkerque il affole M. Chevrier qui n'entend pas un mot de ce vocabulaire spécial. Kerrotret a, un jour, expliqué à l'Agent :

- Elle venait au vent, à l’estime, je cule, elle engage son boute de dehors, elle abat son erre, je scotte Your name...

Conclusion d'une histoire très compliquée : M. Kerrotret, un soir de grande pluie à Dunkerque, était entré brutalement en collision avec le parapluie d'une jolie femme, laquelle venait vers lui, au vent; masquée par son parapluie elle marchait sans voir. Kerrotret avait reculé, mais trop tard, le parapluie était déjà engagé dans le chapeau du Capitaine. Elle s'appelait Alice...

Auteur: Gilbert Oscar-Paul

Info: Mollenard

[ langage ] [ incompréhension ] [ approximations sonores ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

introspection

Chaque personne doit, à un certain niveau, se prendre comme point de référence pour la normalité, et assumer que l'espace de son propre esprit n'est pas, ne peut pas, lui être entièrement opaque. C'est peut-être ce que nous entendons par santé mentale: que, quelles que soient nos excentricités auto-admises, nous ne sommes pas les méchants de nos propres histoires. En fait, c'est bien le contraire: nous jouons, et jouons seulement, le héros, et dans le tourbillon des histoires des autres, dans la mesure où ces histoires ne nous concernent pas du tout, nous ne sommes jamais moins qu'héroïques. Qui, à l'époque de la télévision, ne s'est pas tenu devant un miroir et a imaginé sa vie comme un spectacle peut-être déjà observé par les multitudes? Qui n'a pas, avec cette idée à l'esprit, apporté quelque chose de performant dans sa vie quotidienne? Nous avons la capacité de faire le bien et le mal, et le plus souvent nous choisissons le bien. Quand nous ne le faisons pas, ni nous ni notre auditoire imaginaire ne sont troublés, parce que nous sommes capables de nous articuler à nous-mêmes, et parce que nous avons par nos autres décisions, mérité leur sympathie. Ils sont prêts à croire le meilleur de nous, et pas sans raison.

Auteur: Teju Cole

Info: Open city

[ équilibre ] [ refuge ] [ moi ] [ ego ]

 

Commentaires: 0

énergies

Pour Marsile Ficin, les images agissent sur l’homme dans un espace médian. C’est le Monde de l’Ame, situé entre le Ciel des Idées et la Terre des Corps. Et le Monde de l’Ame contient les raisons séminales correspondantes aux idées et inductibles dans les corps. De ces raisons séminales, les artistes peuvent tirer leurs images ; et si l’adéquation entre les idées et les corps est partout tractable, elle peut être captée d’autant plus aisément qu’un réceptacle sensible aura été prévu à cet effet. Ce réceptacle sensible, c’est le symbole, et sa magie naturelle est particulièrement destinée aux intellectuels qui risquent, par leurs incessantes recherches, dont la nature les assujettit à l’influence de la planète Saturne, de sombrer dans la dépression. Pour éviter celle-ci, les jeunes intellectuels doivent se nourrir et s’entourer de figures correspondant aux planètes de Vénus et de Jupiter. Et, toujours selon Ficin, c’est au croisement de ces trois puissances planétaires que l’art peut déployer sa dimension à la fois thérapeutique et initiatique. Sentiment de la toute-puissance de la fatalité, la mélancolie risque toujours de conduire à la soumission à l’ordre des choses existant. C’est pourquoi l’innocence érotique comme le sentiment de la justice doivent s’y associer pour produire une vision à la fois tragique et dynamique de l’humanité.

Auteur: Thiellement Pacôme

Info: Dans "Trois essais sur Twin Peaks", pages 50-51

[ équilibre ] [ complémentarité ] [ tiercités ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

autiste savant

Charles Dirac venait de Saint-Maurice en Suisse. Avec ses enfants ils étaient officiellement ressortissants helvètes jusqu'à leur naturalisation en 1919. Le père de Dirac était strict et autoritaire, tout en désapprouvant les châtiments corporels. Paul Dirac avait une relation tendue avec son père, à tel point qu'après sa mort il écrira : "Je me sens beaucoup plus libre maintenant, me voilà mon propre maitre". Charles obligeait ses enfants à lui parler uniquement en français pour apprendre la langue. Lorsque Dirac se rendit compte qu'il ne pouvait  exprimer ce qu'il voulait dire en français, il décida  de se taire.

Une connaissance, physicien de profession, m'a conté une parmi les nombreuses anecdotes à son sujet.

Un jour, désespéré de n'avoir pu résoudre une question mathématique, un des étudiants de Dirac se suicida. Ce dernier vint aux obsèques et prononça une courte allocution.  Au cours de laquelle il commentera : "Cette équation n'était pourtant pas très difficile".  

Considéré comme un des grands mathématiciens du vingtième siècle, Dirac, diagnostiqué a posteriori par certains comme atteint du syndrome Asperger, se coupait systématiquement de ses amis. Albert Einstein écrivit à son propos : "J'ai des problèmes avec Dirac. Cet équilibre sur le chemin vertigineux entre le génie et la folie est horrible."

Auteur: Internet

Info: Traduit/compilé par MG

[ personnage ] [ éléments biographiques ] [ insensibilité ] [ indifférence ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

irresponsabilité

Leur idée – on peut dire la seule idée qui leur reste – c’est que le monde suit son chemin comme une locomotive lancée sur les rails, et dès qu’on leur demande de changer quoi que ce soit à ce qui est, ils parlent de retour en arrière. Supposez que demain – puisque nous sommes dans les suppositions, restons-y – les radiations émises sur tous les points du globe par les usines de désintégration modifient assez profondément leur équilibre vital et les sécrétions de leurs glandes pour en faire des monstres, ils se résigneront à naître bossus, tordus ou couverts d’un poil épais en se disant une fois de plus qu’on ne s’oppose pas au progrès. Le mot de progrès sera le dernier qui s’échappera de leurs lèvres à la minute où la planète volera en éclats dans l’espace. Leur soumission au progrès n’a d’égale que leur soumission à l’État, et elle a absolument le même caractère. Le progrès les dispense de jamais s’écarter d’un pas de la route suivie par tout le monde. L’État les décharge un peu plus chaque jour du soin de disposer de leur propre vie, en attendant le jour prochain – déjà venu pour des millions d’hommes en ce moment même – où il les exemptera de penser.

Auteur: Bernanos Georges

Info: Dans "La liberté, pour quoi faire ?", éditions Gallimard, 1995, page 92

[ fatalisme ] [ résignation ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

suivi psychologique

Une psychothérapie est […] beaucoup moins longue, moins astreignante qu’une psychanalyse. Et surtout, le but est directement thérapeutique. On n’évoque que ce qui ne va pas actuellement pour le comprendre et sortir de la difficulté : on n’évoque pas tout ce qui vient à l’esprit. La psychothérapie vise plutôt les troubles conscients, la relation avec les proches, la réalité actuelle, et comment y faire face. Elle opère plus en surface et plus vite. Elle est souvent suffisante pour retrouver un équilibre viable, reprendre confiance, repartir du bon pied, sortir d’une période difficile dont on ne se serait pas sorti seul.

Dans une psychanalyse, le patient est sur le divan, il ne voit pas le psychanalyste qui reste silencieux. Il s’agit, pour le patient, de dire tout ce qu’il pense et ressent. L’expérience montre qu’à travers la relation imaginaire du psychanalysant avec le psychanalyste et les rêves dont il lui parle, il revit inconsciemment ses expériences passées en remontant son histoire. C’est comme une aventure au bout de laquelle on est moins fragile psychiquement, si je puis dire. Dans une psychanalyse, on évoque les souvenirs les plus anciens, ceux qu’on avait totalement oubliés. C’est une sorte de reviviscence de toute la vie – amour, haine, méfiance, confiance, etc. – autour de la relation imaginaire au psychanalyste.

Auteur: Dolto Françoise

Info: Dans "Lorsque l'enfant paraît", tome 2, éditions du Seuil, 1978, pages 191-192

[ différences ] [ choisir ] [ objectif ] [ comparaison ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

société

L'humaine fourmilière facilite l'inhumanité. A l'image des mégapoles sur bétonnées qui favorisent la cassure du lien social tribal et permettent l'éclosion de milliers de bulles de solitude, une société de masse où subsiste encore un peu de liberté est un milieu où le terroriste pourra aisément évoluer tel le virus dissimulé au sein d'une multitude de cellules. Une foule par exemple. Pour frapper là où ça fait mal.

Nous sommes un cran plus haut que le cas du meurtre de village ou dans un bourg de province, qu'on nommera vengeance, crime prémédité motivé par une frustration, folie passagère, pulsion ou autre... Pour les attentats de Paris d'avant-hier il s'agissait de terrorisme de masse. L'étage au-dessous de l'ethnocide, organisation rationnelle au niveau de l'Etat dans le but d'éliminer une population entière X ou Y. L'augmentation démographique au sein de ces grands ensembles diminue de fait l'espace de chacun d'autant plus que le pouvoir est obligé de réguler les rapports sociétaux via des réglementations toujours plus contraignantes. Autre forme, certes plus soft et délayée, d'inhumanité.

Notre espèce, en se développant avec populations trop nombreuses au niveau géographique et des densifications locales trop fortes, bascule gentiment vers l'inhumain. Nous sommes déjà dans la société de contrôle annoncée en son temps par Deleuze, si j'ai bonne mémoire.

Auteur: Mg

Info: 15 nov. 2015

[ quête ] [ équilibre ]

 

Commentaires: 0

soigner

Les Chinois découvrirent que cette mystérieuse énergie électromagnétique était contrôlée exclusivement par la polarité qui l'engendrait : le yin et le yan, qui signifient obscurité et lumière et dont la connaissance est enregistrée en Chine un demi-siècle avant la naissance du Christ, dans Le Livre des changements, ou I Ching. Le désir de manipuler l'énergie vitale au profit de la santé provient de cette connaissance. Les sages s'appliquèrent à l'étude minutieuse de ses différentes correspondances dans le corps, le considérant précisément comme ce qu'ils avaient constaté : un microcosme aux éléments totalement liés et non une machine composée de différents mécanismes pouvant être considérés indépendamment du reste du système. Le résultat fut un concept médical très éloigné du concept occidental, qui comprend seulement la visite chez le médecin lorsque l'on est malade, alors qu'en Chine, il s'effectue constamment, afin que l'acupuncteur maintienne l'équilibre des "circuits " par des procédés de stimulations. Cela équivaut à une assurance qui, au cas où le patient tombe malade, lui sert de garantie pour que le professionnel s'en occupe gratuitement jusqu'à la guérison ; en effet, on considère par principe que cette perte de santé obéit à un manque de prévoyance ou à une erreur du praticien, car il n'a pas observé correctement la façon dont le corps était préparé à recevoir la maladie.

Auteur: Nitos Laure

Info: Savoir lire l'aura

[ équilibre ] [ chair-esprit ]

 

Commentaires: 0

instrumentalisation

En fait, les besoins de notre corps – et corrélativement nos devoirs à son égard – se réduisent à peu de choses : de l’air, une nourriture saine, un exercice modéré, un temps de repos et de sommeil.

Au lieu de cela, que font les matérialistes ? Ils traitent ce malheureux corps comme un vulgaire instrument de rendement, de plaisir et de vanité.

De rendement. Ils le surmènent par un travail excessif (gagner de l’argent étant le nerf de la civilisation utilitaire) et par un usage des loisirs aussi trépidant que le travail. [...]

De plaisir. Disons plutôt de distractions frelatées qui n’ont presque aucun rapport avec le sain plaisir des sens. On force le corps à manger quand il n’a pas faim, à boire quand il n’a pas soif, à veiller quand il tombe de sommeil ;on l’enfume quand il a besoin d’air pur, etc. [...]

De vanité. Ici, la liste des exemples est inépuisable. Ce corps ; on l’exhibe sans pudeur comme une marchandise à l’étalage. Ou bien on le martyrise pour obéir à des modes saugrenues. [...]

Et voilà où nous conduit le matérialisme ! L’oubli de l’âme entraîne le mépris du corps. On néglige, dans la mesure où l’on en fait une idole, les attentions élémentaires qu’on doit à un serviteur.

Auteur: Thibon Gustave

Info: Dans "L'équilibre et l'harmonie", Librairie Arthème, Fayard, 1976, pages 197-199

[ dissociation ] [ étranger ] [ souffrances inutiles ] [ chair-esprit ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson