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unicité

On a d’abord halluciné l’Un dans l’être, avec les mathématiques (le zéro n’existait pas pour un Grec ; l’Un était le régime d’intellection le plus simple de ce qui était), dans la philosophie avec Parménide (l’Un comme "boule compacte" ou "rondeur parfaite", selon la traduction). Ce qui implique qu’un ancien ne pouvait pas entendre le non-être, le néant, de la même façon que l’entend un moderne (disons : un post-luthérien, et tout spécialement un post-kantien). En quoi Héraclite, soit dit en passant, en parlant de "l’Un discordant’ en lui-même", est sans doute bien plus vrai et lucide que le platonisme, qui lancera la promotion métaphysique occidentale de l’Un jusqu’à Plotin, Paul et Augustin au moins, avec la fortune qu’on sait.

Auteur: Belhaj Kacem Mehdi

Info: Dans "Après Badiou", page 246

[ divergence ] [ philosophie ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

zen

L'attitude éthique prédominante de la psychanalyse lacanienne est celle d'un geste brechtien de distanciation: ça commence avec une prise de distance avec la fascination imaginaire, puis c'est l'assomption du manque constitutif du désir, et enfin le sujet tire toutes les conséquences, en soi et pour soi, de l'inconsistance du grand Autre, masquée par le scénario du fantasme... cependant au cours de cette dernière phase Lacan inverse la perspective de la distanciation en proposant l'identification du sujet à son sinthome; lorsqu'il aura rejoint la place où "es war" (ça était), il n'est plus que ce reste, ce déchet, cette "chose" (sans laquelle le sujet perdrait son dernier support) et il abandonne ainsi la fausse distance qui caractérise notre vie quotidienne ordinaire...

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: Sur FB

[ recul ]

 
Commentaires: 8
Ajouté à la BD par miguel

rêve

Cléandre donc, s'approchant de sa femme, lui demanda comment elle se trouvait, et elle dit que sa fièvre avait augmenté depuis le souper faute de dormir, et qu'elle croyait que sa guérison consistait en son repos. Cléandre lui prit la main, et lui trouvant le pouls ému (comme il ne pouvait faillir de l'être, en l'appréhension où elle était) lui dit néanmoins que cela ne serait rien. Qu'il ne soit vrai, dit-il, je suis ému comme vous, mais mon émotion procède d'ailleurs : car je songeais tout maintenant que je vous avais perdue, et qu'il y avait un dragon ici qui vous enlevait; tellement que cela m'a éveillé tout tremblant : et puis me souvenant que vous vous trouviez mal hier au soir, interprétant moi-même mon propre songe, j'ai craint que votre mal ne fût le dragon que j'ai vu vous emporter, et c'est ce qui m'a fait venir à cette heure pour voir comment vous vous trouvez : mais dieu merci, vous n'êtes pas aussi mal que j'avais songé, ce dont je suis bien aise. Je m'en vais coucher une petite heure avec vous, et puis je vous laisserai reposer. Quand Lysandre ouï le songe de Cléandre, il crut infailliblement être découvert, jusqu'à ce qu'il entendit l'explication qu'il en fit.

Auteur: Audiguier de la Menor Vital

Info: Histoire tragi-comique de nôtre temps... alors que son amant Lysandre est caché dans la chambre, surpris par l'arrivée du mari, Cléandre

[ justification ]

 

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prédestination

En réalité, je le sais depuis toujours. Je n’ai jamais désiré qu’une chose et je me suis de tout temps acharné à la retrouver, la seule chose – celle entière – dont la signification et la révélation entraperçue ont depuis toujours été en moi. Et c'était que : il existe une ordonnance, une modalité de chemin ajusté, resserré, à vivre pour chaque personne - et ce plan, chacun a le sien propre – mais que le commun des hommes ne sait pas le trouver ; et comment une personne toute seule pourrait-elle, de par elle-même, arriver à le trouver et à savoir ? Ce nord pourtant existe. Il se doit d’exister. Sinon, la vie de tout un chacun ne serait jamais autre chose qu’un brouillon dans l’insanité de ce qui est. Étant donné que : chaque jour, à chaque heure, il n'existe, parmi toutes celles possibles, qu'une seule action qui réussisse à être la bonne. Elle s’y cache bien; mais en dehors de cette occurrence, quoi que je fasse, quoi que vous fassiez, quoi que fassent Pierre ou Paul, quoi que tout le monde veuille bien faire ou se garder de faire, tout résulte faux, se révèle erroné. Car telle est l’autre loi - cachée et testable quoique introuvable - du vivre véritable : que pour chacun de nous, notre déroulé a été projeté, comme au théâtre, où ce qui revient à chaque interprète – sa part, a déjà été inventé, tracé sur un papier… 



Idem, traduit par Maryvonne Lapouge-Pettorelli (depuis : Et c'était)

En réalité, je le sais depuis toujours. Je n’ai jamais désiré qu’une chose et je me suis de tout temps acharné à la retrouver, la seule chose – celle entière – dont la signification et la révélation entraperçue ont depuis toujours été en moi.  Et c'était : qu'il existe une norme, la recette d'un chemin sûr, étroit, que chaque personne doit vivre - et ce mémento, chacun a le sien - mais tel qu'on est, dans la vie courante, on ne sait pas le trouver ; et comment une personne pourrait-elle, toute seule, d'elle-même, arriver à trouver, à savoir ? Mais, ce nord existe. Il faut qu'il existe. Sinon, la vie de chacun ne pourrait que rester à jamais la confusion de cette folie qu'elle est. Vu que : chaque jour, à chaque heure, parmi toutes nos actions éventuelles, il n'y en a qu'une qui réussisse à être la bonne. Le secret en est bien dissimulé ; mais, en dehors de cette conséquence, quoi que je fasse, quoi que vous fassiez, quoi que fassent Pierre et Paul, quoi que tout le monde fasse, ou se garde de faire, tout devient faux, et c'est la méprise. Car elle est autre la loi - cachée et visible, mais introuvable - du vivre véritable : pour chaque personne, nos lendemains ont déjà été projetés, comme ce qui au théâtre, pour chaque exécutant - son rôle déjà tout inventé - est écrit sur un papier...


Auteur: Guimaraes Rosa Joao

Info: Diadorim, version originale, "Grande Sertão: Veredas" - São Paulo, Companhia das Letras, 2019, trad Jean-Jacques Villard

[ prédétermination ]

 
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Ajouté à la BD par miguel