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rapports humains

Il y a un champ qui se développe, c'est le champ de toutes les disciplines que l'on peut regrouper sous ce nom. C'est-à-dire l'apprentissage du regard, de l'observation de l'ensemble des rapports au monde et aux autres qui constituent un vivant en tant que tel. L'éthologie a pour singularité, par rapport à des savoirs théoriques, que justement elle n'essaie pas de constituer ce à quoi elle a affaire en tant qu'objet d'une théorie, comme illustrant une théorie. Elle est dans un rapport d'exploration et d'apprentissage du regard pour déchiffrer la singularité de l'être de cet être. Je crois que l'idée d'une théorie au sens où une théorie crée un objet et permet de juger un objet est quelque chose qui a été créé pour les sciences expérimentales et qui perd sa fécondité dès qu'on aborde des êtres capables de se situer eux-mêmes dans le monde.

Auteur: Stengers Isabelle

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[ interactions ]

 

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homme-animal

Au début de l'éthologie en France nous avons rapidement découvert que l'expression "animal-machine" de Descartes et Malebranche était un énorme contresens. Dès l'instant où l'on a observé des animaux en milieu spontané, on s'est rendu compte qu'ils possédaient un monde mental. Les animaux peuvent traiter des tas d'informations et s'en servir pour résoudre des problèmes, ce qui est la définition de l'intelligence. En milieu naturel, on a ainsi observé des singes effeuiller une branche, la traîner sur plusieurs kilomètres, l'introduire délicatement dans une termitière, attendre que les termites grimpent dessus, puis la sortir doucement pour manger les insectes. A cette époque, nous avons accumulé des centaines d'exemples de ce type, prouvant que chaque animal pouvait avoir un développement personnel en fonction du contexte, de l'état de sa mère et de celui de sa société. Je me suis alors dit qu'on mourra de honte d'avoir mis ces êtres qui pensent dans des cages dans le seul but de nous amuser, comme on meurt de honte d'avoir toléré l'esclavage ou les génocides.

Auteur: Cyrulnik Boris

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[ bêtise anthropocentrée ]

 

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recherche

Il faut une LONGUE PÉRIODE d'observation totalement détendue et objective pour rassembler et retenir la masse d'informations dont notre appareil de calcul [il parle du cerveau humain] a besoin pour distinguer la forme du fond. Même un sage tibétain, rompu aux exercices de patience, ne réussirait jamais à fixer sans relâche son attention sur un aquarium, un étang peuplé de canards ou à demeurer à un poste d'observation spécialement ménagé dans la nature le temps qu'il faudrait pour recueillir la quantité d'informations dont l'appareil perceptif a besoin. Seuls peuvent fournir cet effort soutenu ceux qui sont fascinés par la beauté de l'objet qu'ils contemplent. Et cela nous conduit à évoquer l'immense valeur scientifique du prétendu "amateurisme" : les grands pionniers de l'éthologie, Charles Otis Whitman et Oskar Heinroth, étaient de grands "amateurs" de leur objet et ce n'est pas un hasard si tant de découvertes importantes de l'éthologie ont été faites sur la classe des oiseaux. L'une de nos plus grandes erreurs consiste à mettre dans l'expression "scientia amabilis" une note péjorative vis-à-vis de la science en question.

Auteur: Lorenz Konrad

Info: Les fondements de l'éthologie

[ dilettantisme ] [ plaisir ] [ liberté ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

éthologie

Si l’envahisseur s’approche à une certaine distance du lieu défini comme le territoire, la réaction d’attaque se produit chez le premier mâle. Si l’envahisseur est un peu plus loin, elle ne se produit pas. Il y a donc un point où l’épinoche sujet se trouve entre attaquer et ne pas attaquer, un point limite défini par une certaine distance, et qu’est-ce qui apparaît alors ? Cette manifestation érotique de la négativité, cette activité du comportement sexuel qui consiste à creuser des trous.

Autrement dit, quand l’épinoche mâle ne sait pas que faire sur le plan de sa relation avec son semblable de même sexe, quand il ne sait pas s’il faut attaquer ou pas, il se met à faire quelque chose qu’il fait alors qu’il s’agit de faire l’amour. Ce déplacement, qui n’a pas manqué de frapper l’éthobiologiste, n’est pas du tout spécial à l’épinoche. Il est très fréquent, chez les oiseaux, qu’un combat s’arrête brusquement, et qu’un oiseau se mette à lisser ses plumes éperdument, comme il le fait d’habitude quand il s’agit de plaire à la femelle.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre III", "Les psychoses", éditions du Seuil, 1981, page 154

[ éros ] [ agressivité ] [ lien ] [ expérience ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

état d'esprit

Qu'il y ait des relations entre la bonne humeur et les comportements "prosociaux" n'est pas très étonnant: c'est presque trivial. Ce qui est plus étonnant, c'est à quel point les facteurs qui déclenchent la bonne humeur et les comportements "prosociaux" associés peuvent être futiles ou insignifiants. .. Ainsi, on a montré que l'exposition à certaines bonnes odeurs avait des relations positives avec le fait de se comporter de façon généreuse. Le dispositif mis au point est très simple. Un complice de l'expérimentateur demandait à des personnes qui se trouvaient dans un centre commercial si elles voulaient bien faire la monnaie d'un dollar. Celles qui étaient tout près d'une boulangerie d'où émanaient des odeurs de bon pain ou de viennoiseries le faisaient volontiers; celles qui étaient dans un endroit qui ne sentait rien de particulier le faisaient beaucoup moins. ( Doris, Lack of Caracter. Personality and Moral Behavior.) Dans ce genre d'expérience aussi, on fait l'hypothèse que c'est la bonne humeur liée à la perception de l'odeur agréable qui est déterminante. Et ce qui est frappant, c'est le caractère futile, insignifiant, du facteur qui la déclenche. Il suffit d'une bonne odeur de croissant chaud! D'autres facteurs susceptibles d'induire des comportements "prosociaux" ont été examinés: des effets de groupe, l'influence de la formation philosophique, et enfin la personnalité à titre de contrôle. Ils sont moins futiles, mais aussi moins décisifs.

Auteur: Ruwen Ogien

Info: L'influence de l'odeur des croissants chauds sur la bonté humaine. Ecrit avec et Doris John H.

[ disponibilité ] [ positif ] [ éthologie ] [ manipulation ]

 

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éthologie

Irene Pepperberg a fait l'expérience de la gratification retardée avec Griffin, un de ses perroquets du Gabon, qui a réussit à patienter particulièrement longtemps. Il était sur un petit perchoir alors que l'on déposait une tasse d'un des aliments qu'il aimait le moins, des céréales, par exemple, et qu'on lui demandait de ne pas y toucher. Griffin savait que, s'il attendait assez longtemps, il aurait des noix de cajou, voire des bonbons à la place. Dans 90% des cas, il y parvenait, arrivant même à des délais de 15 minutes.

[...] les animaux comprennent-ils qu'ils résistent à la tentation? Sont-ils conscients de leur désir? Quand les enfants évitent de regarder le marshmallow ou se cachent les yeux avec les mains, nous supposons qu'ils sont en proie à la tentation ; ils parlent tout seuls, chantent, inventent des jeux de mains et de pieds, voir s'endorment pour ne pas avoir à endurer une si longue attente. […] On dit qu'ils ont recours à des stratégies de diversion conscientes. […] Griffon, le perroquet, résistait aussi activement pour exclure la nourriture peu prisée qu'il avait face à lui. Une fois, à peu près au tiers d'un de ses plus longs temps de patience, il a jeté la tasse de céréales à l'autre bout de la pièce. Sinon, il la déplaçait pour qu'elle soit hors d'atteinte, parlait tout seul, lissait ses plumes ou les secouait, bâillait ostensiblement ou tombait de sommeil. Il lui arrivait de lécher la nourriture sans rien consommer, mais en hurlant : "Veux des noix !"

Auteur: Waal Frans de

Info: La dernière étreinte

[ récompense ] [ calcul ] [ anticipation ] [ homme-animal ] [ gourmandise ] [ manoeuvres dilatoires ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

éthologie

Que ces animaux dans leur état sauvage aiment, ainsi que beaucoup d'autres, la solitude pour se livrer paisiblement et sans risque d'être troublé, à l'acte régénérateur ! cela peut être ; mais c'est un goût qu'ils se passent aisément de satisfaire, et quand, privés, ils sont sous les yeux des hommes, ce goût ne l'emporte pas, et ce serait en vain qu'on chercheroit en eux les effets de la pudeur ! Eh ! quelle notion d'indécence trouveroient-ils donc à se reproduire ? Quelle seroit cette perfection ou cette exaltation de l'intelligence, qui leur feroit distinguer l'honnête du malhonnête dans un acte auquel les pousse la nature. Ah ! que l'homme civilisé, pour le maintien de ce que l'on appelle les moeurs publiques, pour multiplier les liens des familles, et ne point détruire les rapports sociaux, se soit fait des loix de pudeur, j'y consens ; mais que l'Eléphant soit plus scrupuleux que ne l'est le cheval, cet utile compagnon de nos travaux ; que ne l'est le taureau vigoureux qui, sous les yeux de l'innocente pastourelle, saille la vache qu'elle conduit ; que l'âne qui, dans le milieu des villes, offre à tous les regards les symptômes étonnans de sa passion qu'il assouvit ; que le chien qui, dans les rues, dispute à vingt rivaux la proie de son amour, et long-temps laisse apercevoir la preuve de son union ; que le coq qui, voltigeant de belle en belle, chante à chaque fois sa victoire, sans que les crêtes de ses poulettes acquièrent un rouge plus foncé ; que la simple et timide colombe qui roucoule tout haut ses amour et bat des ailes en signe du plaisir qu'elle a de se reproduire... ; cela paroît une erreur. 

Auteur: Houël Jean-Pierre

Info: A propos de la prétendue pudeur des éléphants - in "Histoire naturelle des deux éléphants mâle et femelle du muséum de Paris", p. 106-107 - disponible sur Gallica

[ moralité ] [ zoologie ] [ sexualité ] [ homme-animal ] [ copulation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

gestalt

Quand les manchots font la tortue.
Chaque année, les manchots empereurs mâles réalisent une petite prouesse. Juste après la ponte, et alors que les femelles sont parties pêcher à des centaines de kilomètres de là, ils restent couver le précieux oeuf sur la banquise durant plus de soixante jours. Pour résister aux rigueurs de l'hiver austral - jusqu'à -30 °C et des vents pouvant souffler jusqu'à 200 kilomètres/heure -, une seule solution: se serrer les uns contre les autres au sein d'une formation compacte, appelée la "tortue". Les chercheurs ont montré qu'à l'intérieur d'une tortue, les températures peuvent avoisiner les 37 °C, soit une température proche de la température corporelle du manchot. Néanmoins, ce qui se passait au sein de cette tortue restait encore mystérieux...
Grâce à des vidéos tournées près de la base scientifique française de Dumont d'Urville, en Antarctique, et au travail de modélisation effectué par une équipe de biophysiciens allemands, on en sait désormais plus sur le fonctionnement intime des tortues. Elles bougent imperceptiblement, toutes les demi-minutes environ, selon une onde de propagation proche de ce qui se passe dans les embouteillages automobiles. "Il suffit qu'un individu, situé au centre ou en périphérie de la tortue, se déplace d'un ou deux centimètres, pour que l'ensemble du groupe se mette à bouger. Pour éviter que l'air froid ne s'engouffre, son voisin comble l'espace laissé vacant, et ainsi de suite...", décrit André Ancel, chercheur CNRS au Département d'écologie, physiologie et éthologie de l'Institut pluridisciplinaire Hubert Curien, qui cosigne l'article paru dans le New Journal of Physics.
L'intérêt de ces déplacements incessants est que les individus exposés au froid, sur les bords de la tortue, soient remplacés régulièrement. Mais ce ne serait pas le seul intérêt. Les chercheurs tentent désormais de déterminer si ces "vagues" régulières n'ont pas aussi la fonction de faire tourner l'oeuf entre les pattes du mâle, afin que sa température reste homogène (il est exposé à la fois à la chaleur de la poche incubatrice du père et au froid des pattes sur lesquelles il est posé).

Auteur: Internet

Info: New Journal of Physics

[ mâles-femelles ] [ sciences ] [ survie ] [ animaux ]

 

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éthologie

Mon but était d’analyser les rivalités entre mâles pour des questions de rang, le rôle de médiation des femelles dominantes, comme Mama, et les différentes façons de surmonter les conflits. Pour y parvenir, il a fallu que je m’intéresse à la hiérarchie sociale et à l’exercice du pouvoir, des thèmes qui, à l’époque, étaient controversés. C’était les années 1970, l’heure de gloire du flower power. Nous étions jeunes, plus ou moins anarchistes, farouchement en faveur de la démocratie et méfiants vis-à-vis des autorités qui dirigeaient l’université (on les appelait "mandarins", comme les bureaucrates de la Chine impériale). La jalousie sexuelle était jugée dépassée, et toute espèce d’ambition, suspecte. Hélas pour moi, la colonie de chimpanzés que j’étudiais trahissait toutes ces tendances "réactionnaires" à la puissance 1000: goût du pouvoir, arrivisme et jalousie. […]

Premièrement, en tant qu’être humain, j’étais sidéré par les ressemblances avec nos cousins les plus proches. Je traversais la phase que connaît tout primatologue, celle du: "Si ça, c’est un animal, je suis quoi, moi?" Deuxièmement, je faisais partie d’une joyeuse bande de hippies, et je constatais chez les grands singes des comportements courants dénoncés par les gens de ma génération. Loin de leur permettre d’influencer mon regard sur les grands singes, j’ai commencé à avoir une vision plus juste de mes camarades. Au fond, cela revenait aux fondamentaux de l’observation: la reconnaissance des formes. Peu à peu, je découvrais les manœuvres cachées pour décrocher tel ou tel poste, les coalitions qui se forment, les intrigues pour obtenir des faveurs, l’opportunisme politique, et ce dans mon propre environnement. Je ne parle pas exclusivement de la génération qui précède la mienne. Les mouvements étudiants avaient leurs mâles alpha, leurs luttes de pouvoir, leurs groupies et leurs jalousies. Pire encore, plus nous étions proches, plus la jalousie sexuelle pointait sa tête hideuse. Mes recherches sur les grands singes me donnaient la distance idéale pour identifier ces tendances; pour qui se donnait la peine de les observer, elles étaient claires comme le jour. Les leaders ridiculisaient et isolaient tous ceux qui les menaçaient et piquaient les copines des autres, alors qu’ils prêchaient les bienfaits de l’égalitarisme et de la tolérance. Il y avait un hiatus énorme entre ce que ma génération, dans ses discours politiques enflammés, prétendait être, et son comportement réel. Nous étions complètement dans le déni !

Auteur: Waal Frans de

Info: La dernière étreinte

[ psycho-sociologie ] [ primates ] [ homme-animal ] [ analogies ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

volatiles

Cela fait plus de quarante ans que j'observe les oiseaux et j'ai toujours du mal à expliquer la fascination qu'ils exercent sur moi. Parmi les raisons de cette fascination, je citerais leur immense variété, leur extrême beauté et leurs comportements étonnants. Ainsi, leur capacité à parcourir le monde entier au cours de la migration et à s'adapter à tous les milieux, y compris les déserts arides, le grand large ou même la calotte glaciaire de l'Antarctique excite l'imagination.

Il n'est heureusement pas nécessaire de séjourner dans ces contrées éloignées pour observer quelques-uns de ces oiseaux si remarquables. La première hirondelle du printemps a survécu au long voyage aller et retour d'Europe en Afrique australe. Les bécasseaux qui se rassemblent en automne sur nos estuaires ont survolé le cercle polaire et, seul sur une falaise au printemps, le traquet motteux est peut-être en train de faire escale entre ses quartiers d'hiver au sud du Sahara et son aire de nidification au Groenland.

Les oiseaux de nos jardins sont eux aussi source d'inspiration : la grive musicienne cassant la coquille d'un escargot sur le chemin du verger, le rouge-gorge défendant avec acharnement son territoire, l'hirondelle construisant son nid de boue sous la gouttière et le superbe épervier, qui a échappé aux dégâts causés par l'utilisation des pesticides agricoles, engageant jusque dans nos jardins, avec une étonnante agilité, sa chasse aux petits oiseaux.

Le monde moderne nous isole de plus en plus de la nature, mais les oiseaux restent un lien avec la vie sauvage et, un peu comme le canari emporté au fond de la mine, ils nous renseignent sur l'état de santé de notre planète.

Après la Seconde Guerre mondiale, c'est le déclin dramatique du nombre des oiseaux de proie qui alerta le public et lui lit prendre conscience des risques encourus du fait des pesticides répandus dans la nature ; plus récemment, les fluctuations des populations d oiseaux sur les terres cultivées ont permis de reconnaître les effets sur l'environnement des nouvelles méthodes agricoles.

Mais la meilleure raison que l'on peut trouver pour observer les oiseaux reste le plaisir que l'on y prend. Il v a partout des oiseaux et ce plaisir est donc tout proche, quel que soit le heu où nous vivons. C'est un violon d'Ingres sans limites : il peut intéresser les jeunes comme les "plus très jeunes" et durer toute une vie.

Auteur: Holden Peter

Info: Voir les oiseaux, pourquoi observer les oiseaux

[ éthologie ] [ contemplation ]

 

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