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hommes végétaux

La vie des gens fait penser aux jeunes arbres de la forêt étouffés par la vigne sauvage. Ces lianes grimpantes sont les anciennes pensées et croyances semées par des hommes morts. 

Auteur: Anderson Sherwood

Info: "The Egg and Other Stories", p.10, Courier Corporation 2013

[ lambrusques ] [ analogie ] [ lierre ] [ conservatisme frein ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rapports humains

Nous sommes peut-être en désaccord, nous nous haïssons et désirons la destruction de l'autre, mais dans notre désespoir, nous sommes égarés dans la même obscurité, respirant le même air, étouffés par notre douleur.

Auteur: Laini Taylor

Info: Muse of Nightmares

[ promiscuité carcérale ]

 

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mise à mort

Puis le couteau s'enfonce. Le valet lui donne deux petites poussées pour lui faire traverser la couenne, après quoi, c'est comme si la longue lame fondait en s'enfonçant jusqu'au manche à travers la graisse du cou. D'abord le verrat ne se rend compte de rien, il reste allongé quelques secondes à réfléchir un peu. Si! Il comprend alors qu'on le tue et hurle en cris étouffés jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus.

Auteur: Hamsun Knut

Info:

[ abattage ]

 

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guerre

Jeanne veut imprimer ces visages dans sa mémoire avant qu'ils ne se volatilisent.

De temps en temps, l'un d'eux se lève. La peur, c'est le bruit des sanglots étouffés. Celui des intestins qui se vident de l'autre côté du mur, voilà les héros de cette guerre, des pue-la-merde magnifiques. Ils ne crient pas "Vive la France !" en s'élançant, mais sont terrifiés. Ils ont peur, l'ennemi a peur, la peur les lie davantage à ceux d'en face qu'à ceux de l'arrière.

Auteur: Hayat Philippe

Info: La loi du désordre

[ au front ] [ en première ligne ] [ populo ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

euthanasie

Le bistrot est fréquenté par les vieillards qui habitent l'asile au bout du village. Ils sont là, un verre à la main, se regardant sans se parler. Un d'eux se met à raconter je ne sais quoi qui se voudrait drôle. Personne ne l'écoute, en tout cas personne ne rit. Tous ont trimé pendant de longues années pour en arriver là. Autrefois, dans les campagnes, on les aurait étouffés sous un oreiller. Formule sage, perfectionnée par chaque famille, et incomparablement plus humaine que celle de les rassembler, de les parquer, pour les guérir de l'ennui par la stupeur.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: De l'inconvénient d'être né

[ vieillesse ] [ littérature ]

 

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animal

Mais la tortue ? Serpent qui se cache d'être serpent. Diable sous masque de mendicité. Faux Job. Sisyphe pire, qui transporte son rocher et qui est son rocher. L'incarcéré qui est le prisonnier et la geôle. Et qu'est-ce que ces profondes commissures de sa gueule sinon le rictus de la cruauté calme ? Les plissures des paupières ! des yeux qui semblent avoir regardé déjà, avoir déjà vu avant le Temps. Ces chocs sonores des carapaces dans l'accouplement - mariage de deux pierres livrant une semence de pierre, le démoniaque suintement des traînassements futurs. Ces grognements alors, ces cris étouffés, presque d'humains, comme si nous nous interpellions dans le couple du fond de l'abime promis. Et, après, les prunelles à peine mobiles qui s'alentissent encore, de sourds craquements dans les cuirasses comme ces bruits d'un poêle qui refroidit après la flambée, le rudiment de queue qui traîne, ébauche lamentable de la naissance d'une vipère...

Auteur: Masson Loys

Info: "Les tortues", éditions de l'Arbre vengeur, 2021, pages 30-31

[ monstre ] [ description ] [ infernal ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

capitale vivante

C'était à Paris, une ville qui était alors si belle que bien des gens ont préféré y être pauvres, plutôt que riches n'importe où ailleurs. Qui pourrait, à présent qu'il n'en reste rien, comprendre cela : hormis ceux qui se souviennent de cette gloire ? (...) On n'en avait pas encore chassé et dispersé les habitants. Il y restait un peuple, qui avait dix fois barricadé ses rues et mis en fuite des rois. C'était un peuple qui ne se payait pas d'images. Les maisons n'étaient pas désertes dans le centre. La marchandise moderne n'était pas encore venue nous montrer tout ce que l'on peut faire d'une rue. Personne, à cause des urbanistes, n'était obligé d'aller dormir au loin. Les arbres n'étaient pas morts étouffés; et les étoiles n'étaient pas éteintes par le progrès de l'aliénation. Les menteurs étaient, comme toujours, au pouvoir; mais le développement économique ne leur avait pas encore donné les moyens de mentir sur tous les sujets, ni de confirmer leurs mensonges en falsifiant le contenu effectif de toute la production.

Auteur: Debord Guy

Info: In girum imus nocte et consumimur igni éditions Gérard Lebovici, Paris, 1990

[ historique ] [ âge d'or ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

résistances psychologiques

Le refoulement, nous l’avons dit, émane du moi ; nous pourrions préciser : de l’estime que le moi a pour soi-même. Les mêmes impressions, vécus, impulsions, motions de désir que tel homme laisse agir en lui, ou du moins traite consciemment, sont refusés par tel autre avec une profonde indignation, ou étouffés avant même qu’il n’en ait pris conscience. Mais la différence entre les deux, qui recèle la condition du refoulement, peut facilement s’appréhender dans des expressions qui permettent une maîtrise par la théorie de la libido. Nous pouvons dire que l’un a créé en soi un idéal auquel se mesure son moi actuel tandis que l’autre ne dispose pas d’une telle formation. La formation d’idéal serait, de la part du moi, la condition du refoulement.

C’est à ce moi idéal que va désormais l’amour de soi dont le moi réel jouit dans l’enfance. Le narcissisme apparaît déplacé vers ce nouveau moi idéal qui se trouve, comme l’infantile, en possession de toutes les précieuses perfections. L’homme, ici, comme chaque fois dans le domaine de la libido, s’est avéré incapable de renoncer à la satisfaction dont il a déjà joui une fois. Il ne veut pas renoncer à la perfection narcissique de son enfance, et s’il n’a pas pu retenir celle-ci, étant perturbé par les avertissements reçus pendant sa période de développement et éveillé dans son jugement, il cherche à la regagner sous la forme nouvelle de l’idéal du moi. Ce qu’il projette devant soi comme son idéal est le succédané du narcissisme perdu de son enfance, au cours de laquelle il était son propre idéal.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Pour introduire le narcissisme (1914), trad. Olivier Mannoni

[ attachement infantile ] [ degrés de conscientisation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

génocide

(...) Victoire Abraham, femme Pichot (25 ans), demeurant à la Sécherie, près Nantes, est entendue. Je déclare, dit ce témoin, avoir vu, du 18 au 20 brumaire [8 au 10 novembre], des charpentiers faire des trous à une sapine, ou gabarre, et le lendemain j'appris qu'on avait noyé des prêtres. [...]
Lorsqu'on effectuait une noyade, on faisait descendre de la galiote dans un chaland (espèce de bateau) ceux qu'on voulait expédier. Ces chalands avaient des trous pratiqués exprès, par lesquels l'eau s'introduisait et faisait couler le vaisseau. J'en ai vu plusieurs submergés de cette manière : il fallait un chaland pour chaque noyade. On a noyé à Nantes pendant deux mois.
Je vis un jour amener des prisonniers sur des charrettes. Ils venaient de l'Entrepôt : on les disposa dans une galiote où on les oublia pendant 48 heures. On avait eu la précaution de fermer le pont. Lorsqu'il fut ouvert, on trouva soixante malheureux étouffés. On les fit enlever par d'autres prisonniers qu'on venait d'amener. Robin, le sabre à la main, fit jeter ces cadavres dans la Loire. Cette opération finie, il fait mettre à nu tous les prisonniers, hommes, femmes et enfants, on leur lie les mains derrière le dos, on les fait entrer dans un chaland, où ils sont noyés.
Le président dit au témoin. Cette noyade s'est-elle faite de jour ou de nuit ?
Le témoin. Elle s'est faite en plein jour. J'observe que les noyeurs se rendaient très familiers avec les femmes, qu'ils les faisaient même servir à leurs plaisirs, lorsqu'elles leur plaisaient, et ces femmes, pour récompense de leurs complaisances, obtenaient l'avantage précieux d'être exceptées de la noyade."

Auteur: Gérard Alain

Info: Vendée, Les Archives de l'extermination, Bull. du Trib. révol., séance du 25 octobre 1794

[ historique ] [ Gaule ]

 

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obscurité

La nuit sous un toit est un temps de mortelle monotonie mais en plein air, sous les étoiles, les heures passent légères avec leur rosée et leur parfum, et chacune d'elles amène un changement dans le visage de la nature. Ce qui est une sorte de mort temporaire pour de gens étouffés entre les murailles et les rideaux, n'est qu'un sommeil aérien et vivant pour l'homme qui repose à même la terre. Toute la nuit, il peut entendre la respiration profonde et libre de la nature ; même lorsqu'elle sommeille, elle a des mouvements et des sourires. Et quel tressaillement, inconnu des emmurés, lorsque le signal du réveil se propage sur la moitié de la terre qui dort dans l'ombre et que les êtres vivants qui peuplent l'obscurité commencent à se dresser sur leurs pieds. Alors, le coq chante pour la première fois, pas encore pour annoncer l'aurore, mais comme une sentinelle joyeuse qui hâte la fuite des heures nocturnes. Le bétail s'éveille dans les prairies, les brebis commencent à brouter les collines couvertes de rosée et cherchent un nouveau pâturage parmi les fougères ; et les hommes qui dorment à la belle étoile, après s'être couchés comme les poules, ouvrent leurs yeux ensommeillés pour contempler la beauté de la nuit.

Par quel appel inaudible, par quelle caresse de la Nature tous ces dormeurs sont-ils ainsi à la même heure réveillés à la vie? Tombe-t-il des étoiles une telle influence, ou partageons-nous quelque frisson de notre mère la terre, sous nos corps au repos? Même les bergers et les vieux paysans, qui connaissent le mieux ces secrets, ignorent tout des moyens ou du but de cette résurrection nocturne. C’est vers 2 heures du matin que la chose a lieu, selon eux; ils n’en savent pas davantage, et ne cherchent pas plus loin.

Auteur: Stevenson Robert-Louis

Info: Voyage avec un âne dans les Cévennes. Pléiade p.165-166

[ aube ]

 
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