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lecture

La solution (il m'a fallu dix ans pour parvenir à l'évidence) est dans la poésie. Dire les vers en marchant. Rythmer la récitation. Accorder la stance à la cadence nomade : Péguy dans la steppe, Apollinaire en haute altitude, Shakespeare sous l'orage. Avoir sur soi une anthologie poétique, trois cents grammes de papier : c'est idéal, inépuisable. En outre, le soir, seul au bivouac, dans la nuit, on peut arracher la page qui a nourri l'âme tout le jour durant, et construire avec elle un gentil petit feu auquel on récite le poème appris.

Auteur: Tesson Sylvain

Info: L'axe du loup : De la Sibérie à l'Inde, sur les pas des évadés du Goulag

[ nature ]

 

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pensée-d'homme

Au moins, une fois, je me suis évadé ; au moins, une fois, une seule fois, j’ai vécu indifférent à la mort et à la vie, à la richesse et à la pauvreté, au mal et au bien, à la gloire et aux ténèbres — suspendu à un souffle ; et c’était un visage qui, paraissant et disparaissant, faisait le jour et la nuit sur ma vie. Une fois, cela seul, pour moi, a mesuré la durée : le battement régulier du sang, lorsque je me reposais sur une épaule et que mon oreille se trouvait tout contre le cou.

Auteur: Mauriac François

Info: Destins

[ amoureux ] [ passion ]

 

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anti-communisme

J’étais (Willem Sassen) untersturmführer dans la waffen-SS. J’ai été blessé sur le front russe et fait prisonnier par les Alliés.

Je me suis évadé deux fois et je suis arrivé ici. J’y ai fait mon trou. Je connais pour ainsi dire tout le monde à Buenos-Aires. Je peux vous présenter qui vous voulez. Perón, par exemple…

Le Président ?

Lui-même. Cet homme voue un culte à l’Allemagne. Il croit comme fer que les anciens fascistes et nazis européens peuvent l’aider à éradiquer le communisme athée et à faire de l’Argentine une superpuissance. Il nous accueille à bras ouverts et veille personnellement au bon déroulement des exfiltrations.

Auteur: Guerard Olivier

Info: La disparition de Josef Mengele (BD)

[ motivation ] [ après-guerre ] [ ww2 ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

facilité

On a pu parler de ce que la vie conjugale a de banal, de monotone, de terre à terre. Je ne sais que trop combien l’homme est capable de banaliser et de prostituer les choses les plus profondes. Mais si la vie conjugale est souvent plate, quel nom donner à la vie sexuelle extraconjugale ? Je crois que c’est une des plus subtiles malices du diable d’essayer de persuader aux hommes que l’ordre c’est la mort, et le désordre la vie. En réalité, rien n’est plus plat que le vice. Le diable n’est pas profond, - il n’est que révolté. C’est un déserteur qui essaie de se faire prendre pour un évadé.

Auteur: Thibon Gustave

Info: "Ce que Dieu a uni", libraire Arthème Fayard, 1962, page 121

[ médiocrité ] [ dévalorisation ] [ décadence ] [ inversion des valeurs ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

mégapole

Dans Tombouctou 2, la ville souterraine à plus de huit cents mètres de profondeur, Pat flânait. Il suivait le boulevard O à P dont la voûte d’émail blanc offusquait moins son regard que les voûtes en béton. Flanqué d’immeubles de douze étages, avec leurs rez-de-chaussée transformés en vitrines brillamment éclairées à la lumière froide, le boulevard O à P, de cent mètres de large et de soixante-quinze mètres de haut, était une des plus importantes artères. Le long des monorails suspendus au sommet de la voûte parabolique glissaient sans bruit les trains électriques urbains, et de trois cents mètres en trois cents mètres s’élevaient les colonnes de marbre des stations nichées dans le creux des grands arcs de soutien. Le courant de ventilation qui balançait légèrement les robes des passantes, était chargé d’une légère odeur de verveine. À ce signe Pat reconnut qu’il était cinq heures, l’heure élégante. À six heures, soufflerait la brise marine, plus énergique et plus salubre pour ventiler la foule sortant des ateliers.

Auteur: Spitz Jacques

Info: Les évadés de l'an 4000, 1936, Gallimard

[ futur-ancien ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

têtes brûlées

Je le comparerais peut-être à un gentleman du passé, dont notre société conserve certains souvenirs légendaires. On disait, par exemple, du décembriste Lunin, qu'il avait recherché le danger toute sa vie, qu'il s'en était délecté, qu'il en avait fait un élément nécessaire de sa nature. Dans sa jeunesse, il se battait en duel sans raison. En Sibérie, il s'attaquait à un ours avec un simple couteau, et dans les forêts sibériennes, il aimait rencontrer des prisonniers évadés, qui, je le note en passant, étaient plus terrifiants que n'importe quel ours. Il ne fait aucun doute que ces gentlemen légendaires étaient capables d'éprouver, et peut-être même à un haut degré, un sentiment de peur ; sinon, ils auraient été beaucoup plus calmes, et le sens du danger ne serait pas devenu un élément nécessaire de leur nature. Mais vaincre la lâcheté en soi, c'est bien sûr ce qui s'est avéré si séduisant. La satisfaction constante de la victoire et la conscience que personne ne peut vous vaincre, voilà ce qui les attirait.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Les démons

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

mégapole

La première chose que j'ai remarqué à Bombay, le premier jour, était l'odeur d'un air différent. J'ai pu la sentir avant même de voir ou d'entendre quoi que soit de l'Inde, dès que j'ai parcouru le tunnel qui reliait l'avion à l'aéroport. J'étais excité et ravi par l'odeur de cette première minute à Bombay, évadé de ma prison et prenant un nouveau départ dans le vaste monde, mais je ne l'ai pas reconnue et j'en étais incapable. Je sais maintenant que c'est l'odeur douce et suintante de l'espoir, qui est le contraire de la haine ; et c'est l'odeur aigre et confinée de la cupidité, qui est le contraire de l'amour. C'est l'odeur des dieux, des démons, des empires et des civilisations en pleine décomposition et résurrection. C'est l'odeur de chair bleue de la mer, où que vous soyez dans Island City, et c'est l'odeur de sang et de métal des machines. C'est l'odeur de l'agitation, du sommeil et des déchets de soixante millions d'animaux, dont plus de la moitié sont des humains et des rats. C'est l'odeur des chagrins, de la lutte pour la survie, des échecs et des amours qui font naître notre courage. C'est l'odeur de dix mille restaurants, cinq mille temples, autels, églises et mosquées, et de cent bazars consacrés exclusivement aux parfums, aux épices, à l'encens et aux fleurs fraichement coupées. Karla a dit un jour que c'était la pire bonne odeur du monde, et elle avait raison, bien sûr, avec cette façon d'avoir raison pour tout. Mais lorsque je retourne à Bombay aujourd'hui, c'est ma première impression de la ville - cette odeur, avant tout - qui m'accueille et m'annonce que je suis arrivé.

Auteur: Roberts Gregory David

Info: Shantaram

[ Asie ] [ goût ]

 
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pensée d'homme

C'est à treize ans, et sans doute avec un certain retard sur mes congénères, que je découvris tout seul et grâce à Victor Hugo, le principe et le mécanisme de l'éjaculation. C'était un dimanche, et j'avais été consigné dans ma chambre pour lire plusieurs chapitres des Misérables afin d'en faire un résumé. Comme tous les garçons de mon âge, j'étais en permanence travaillé par un profond courant, une tension violente qui rôdait sans cesse dans mon bas-ventre. Pour calmer, ou tenter de maîtriser cette excitation chronique, j'avais pour habitude d'empoigner mon appendice qu'à la manière d'un voyageur impatient je triturais sans but. C'était à la fois agréable et terriblement frustrant. Et Hugo vint. Avec cette lecture sans fin. Ce dimanche divin. Cette fois-là, au bout de l'érection - mécanique simpliste dont je percevais parfaitement les lois -, se produisit ce phénomène brutal, archangélique et mystérieux : l'éjaculation. Avec sa fulgurante émission de liqueur et cette terrifiante et radieuse sensation de douce électrocution. Tel un pèlerin transfiguré, j'eus alors la révélation que je ne vivrais plus désormais que pour connaître encore et encore ce frisson, que c'est après lui que le monde courait, qu'il faisait tourner la Terre, qu'il engendrait des famines, suscitait des guerres, qu'il était le vrai moteur de la survie de l'espèce, que les séismes délicieux de ces glandes pendulaires pouvaient à eux seuls justifier notre existence et nous encourager à reculer sans cesse l'heure de notre mort. Donc à partir de Hugo, tel un vrai misérable au regard des lois catholiques, je me branlais comme un forcené, un évadé de cette petite France mortuaire. Je me branlais en regardant des speakerines de télévision, des catalogues de vente par correspondance, des magazines d'actualité, des publicités avec des filles assises sur des pneus, bref n'importe quelle image pourvu qu'elle me révélât une part de chair féminine.

Auteur: Dubois Jean-Paul

Info: Une vie française

[ masturbation ] [ puberté ]

 

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orientation professionnelle

Question : Je m'intéresse à tant de choses, et j'ai une peur terrible parce que ma mère ne cesse de me dire que je vais juste passer le reste de ma vie à explorer sans jamais rien faire. Mais je trouve vraiment difficile de fixer mes orientations et de dire : "Bon, est-ce que je veux faire ceci, ou est-ce que je dois essayer d'exploiter cela, ou est-ce que je dois m'échapper et faire complètement une chose ?".

Réponse : Un mot que je bannirais du dictionnaire est "évasion". Il suffit de l'enlever et tout ira bien. Parce que ce mot est inadéquat concernant quelqu'un qui désire s'éloigner d'un certain endroit pour grandir. Un évadé. Vous savez, en oubliant ce mot, ce sera plus facile. De plus, dans la fleur de l'âge, en début de notre vie ; il faut tout expérimenter, tout essayer..... On nous enseigne toutes sortes de dichotomies, et je n'ai appris que bien plus tard qu'elles pouvaient fonctionner en harmonie. Nous avons créé de fausses oppositions ; de fausses ambivalences, parfois très douloureuses - avec cette impression de devoir choisir. Mais je pense qu'à un moment donné, nous réalisons, parfois inconsciemment, que nous sommes vraiment adaptés à ce que nous entreprenons et si c'est ce que nous voulons faire.

On a le droit d'expérimenter sa vie. On fera des erreurs. Et elles ont raison aussi. Non, je pense que le modèle est trop rigide. Etre censé connaitre sa vocation au sortir d'une formation.... Votre orientation est fixée, et voilà que peut-être que dix ans plus tard vous découvrez que vous n'êtes plus professeur ou peintre. Cela peut arriver. C'est déjà arrivé.  Gauguin a décidé à un moment donné qu'il n'était plus banquier, qu'il était peintre. Il s'est donc éloigné de la banque. Je pense que nous avons le droit de changer de cap. Mais c'est la société qui continue à exiger que nous nous intégrions et que nous ne dérangions le mons possible les choses. Elle voudrait que l'on s'intègre tout de suite pour que les choses fonctionnent.

Auteur: Nin Anaïs

Info:

[ ouverture ]

 

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Ajouté à la BD par miguel