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savoirs
Nous en savons bien trop pour pouvoir nous projeter très loin.
Auteur:
Jaynes Julian
Années: 1920 - 1997
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychologue, connu pour sa théorie de la bicaméralité, càd la Naissance de la conscience dans l'effondrement de l'esprit bicaméral.
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
The Origin of Consciousness in the Breakdown of the Bicameral Mind
[
limitations
]
[
subjectivités œillères
]
fric
Pauvres humains ! Ils tendent toutes leurs énergies vers la seule acquisition de la richesse. Ils trottent, trottent toujours, entre leurs œillères, sans jamais rien voir ni jouir de ce qui se passe autour d’eux, hypnotisés par leur but unique, à la poursuite duquel ils perdent leurs âmes.
Auteur:
Geddes Patrick
Années: 1854 - 1932
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: biologiste, sociologue
Continent – Pays: Europe - Ecosse
Info:
Cité dans "Le professeur Geddes et son Outlook Tower", Revue politique et parlementaire, n° 190, avril 1910
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idée fixe
]
[
matérialisme
]
[
unique ambition
]
[
appauvrissement de l'expérience
]
œillères
Ce qui caractérise un sujet normal, c’est […] de ne jamais prendre tout à fait au sérieux un certain nombre de réalités dont il reconnaît qu’elles existent. Vous êtes entourés de toutes sortes de réalités dont vous ne doutez pas, dont certaines sont particulièrement menaçantes, mais vous ne les prenez pas pleinement au sérieux, car vous pensez, avec le sous-titre de Paul Claudel, que le pire n’est pas toujours sûr, et vous vous maintenez dans un état moyen, fondamental au sens où il s’agit du fond, qui est d’heureuse incertitude, et vous rend possible une existence suffisamment détendue.
Auteur:
Lacan Jacques
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans le "Séminaire, Livre III", "Les psychoses", éditions du Seuil, 1981, pages 121-122
[
filtre
]
[
émoussement
]
[
quotidienneté
]
indifférence
Heureusement, tout se tasse, et notre vie est tôt ou tard gouvernée par l’habitude qui donne aux pires monstruosités le visage bénin du quotidien dont le demi-sommeil prépare au grand somme final. Si un jour il nous est donné de quitter ce refuge que construisent l’intellect et les sens, nous oublions bien vite. La brûlure de l’expérience se cicatrise ; la sensation s’appauvrit en concept, et le concept enfin s’efface. Et si l’expérience se répète, elle perd sa force, l’accoutumance étant la meilleure voie de l’oubli. On s’habitue à tout ; ce qui était inconcevable devient trop ordinaire – mais dans les deux cas pas question d’y penser.
Auteur:
Charbonneau Bernard
Années: 1910 - 1996
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: philosophe
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans "Je fus", R&N Éditions, 2021, page 155
[
habituation
]
[
vie opératoire
]
[
zombification
]
[
œillères
]
rationalisme théologique
Toute l'histoire de la science moderne fut celle d'une lutte entre les idées issues de l'observation et de la pratique et les idées préconçues issues de la formation religieuse. Ce n'est pas... que la science a dû combattre un ennemi extérieur, l'Église ; c'est que l'Église elle-même - ses dogmes, toute sa façon de concevoir l'univers - était dans les scientifiques eux-mêmes..... Après Newton, Dieu gouverna le monde visible au moyen des Lois Immuables de la Nature, mises en action par un unique élan créateur, mais Il continuait de gouverna le monde moral au moyen d' injonctions et de sanctions morales absolues, implantées dans chaque âme individuelle, renforcées et illuminées par l'Apocalypse et l'Église......
Auteur:
Bernal John Desmond
Années: 1901 - 1971
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: physicien
Continent – Pays: Europe - Angleterre
Info:
In W.H. Waddington. Science and Ethics. A Marxist Critique (pp. 115–116) George Allen & Unwin Ltd. London, England. 1942
[
religions œillères
]
décalage social
J’étais donc demeuré immobile sur bien des routes, arrêté dès les premiers pas, l’esprit occupé de mondes, ou de cailloux, ce qui revient au même. Mais il ne me semblait nullement que ceux qui m’avaient dépassé et qui avaient parcouru tout le chemin, en sussent au fond plus long que moi. Certes, ils m’avaient distancé, en piaffant comme de jeunes chevaux mais, au bout de la route, ils avaient rencontré une charrette - leur charrette. Ils s’y étaient laissé docilement atteler, et à présent, ils la traînaient derrière eux. Moi, je ne traînais aucune charrette ; aussi n’avais-je ni brides, ni œillères ; j’y voyais certainement plus qu’eux ; mais je ne savais où aller…
Auteur:
Pirandello Luigi
Années: 1867 - 1936
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: dramaturge
Continent – Pays: Europe - Italie
Info:
Un, personne et cent mille
[
rêveur marginal
]
[
perdu
]
chronos
Le temps
ne bouge pas
il est comme un mulet
assis
au milieu
d’un carrefour
je lui donne des coups de pied
je le tire
par son licou
je le pousse
il ne bouge pas
et pour autant
autour
de cet animal
noir et obtus
tout file
s’écoule
circule
s’agite
je me mets au lit
désespéré
après une journée
immobile
comme
un garde-fou
je m’endors
imaginant
que pendant que je dors
le mulet
se lève
et s’en va
l’aube arrive
je regarde
le mulet
il est toujours là
au milieu
de la chaussée
il n’a pas bougé
toujours là
avec sa tête
penchée
prisonnière
de ses œillères
énormes
avec ses narines
ourlées
de mouches
avec son ventre
gonflé
de foin
sur lequel
aux endroits plus clairs
serpentent
de dégoûtantes
veines
proéminentes
avec ses pattes
pelées
et écorchées
par ses sabots
encombrants.
Auteur:
Moravia Alberto
Années: 1907 - 1990
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - Italie
Info:
L’homme nu et autres poèmes, préfacé par René de Ceccaty
[
poème
]
xénophobie
L'étranger est-il, ainsi que le prétendent certains, un rêveur tiraillé entre le regret de son pays d'origine et l'avidité de découvrir de nouvelles contrées, entre la nécessité de ne faire partie d'aucune communauté et le désir de vivre en symbiose avec la tribu à laquelle il s'est incorporé ? Ou est-il, comme l'écrit Baudelaire, cet homme énigmatique qui n'a ni père, ni mère, ni sœur, ni frère, ni amis, qui ignore sous quelle latitude est situé sa patrie, qui hait l'or et n'aime que les nuages, "les nuages qui passent… là-bas… là-bas… les merveilleux nuages" ? Représente-t-il un danger, car il vient de ces rivages que nous ne connaissons pas et apporte avec lui son lot de misères ? Nous nous disons que nous en avons assez des nôtres et nous voyons d'un mauvais œil l'irruption de celui-là que nous ne comprenons pas et ne ferons jamais l'effort de comprendre. Il ne peut être notre alter ego, il peut au contraire être notre cauchemar, tant nous le tenons pour un envahisseur. Nous sommes fiers de nos œillères, parce que sans elles nous ne serions plus ni qui nous sommes, parce que nous nous définissions en nous opposant à ce quidam qui ne nous ressemble pas : nous ne voulons pas nous projeter sur lui, nous ne voulons pas de cette "autrement" qu'il nous propose.
Auteur:
Lê Linda
Années: 1963 - 20??
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: France - Vietnam
Info:
Par Ailleurs, (Exils), p 24
[
question
]
[
interrogation
]
introspection
Je crois que l’interview est une nouvelle forme d'art. L'auto-interview est l'essence de la créativité. Se poser des questions et essayer de trouver des réponses. L'écrivain ne fait que répondre à des question qui n'ont pas été posées.
C'est un peu comme être appelé à la barre des témoins. C'est cette région étrange dans laquelle vous essayez de fixer quelque chose qui est arrivé dans le passé. Vous cherchez à vous souvenir, honnêtement, de ce que tentiez de faire à ce moment-là. C'est un exercice mental périlleux. Une interview vous donnera souvent l'occasion d'interroger votre esprit, ce qui est à mon avis, la définition de l'art. La chance vous est offerte d'éliminer tout remplissage... Vous devez être explicite, précis, aller directement l'essentiel... Pas de conneries. On trouve les antécédents de l'interview au confessionnal, dans un débat ou un contre-interrogatoire. Une fois la chose dite, vous ne pouvez pas la retirer. Trop tard. Il s'agit d'un moment existentiel.
Je suis, en quelque sorte, "accro" au jeu de l'art et de la littérature ; mes héros sont des artistes et des écrivains.
J'ai toujours désiré écrire, mais je me figurais que rien ne bon ne sortirait. A moins que, pour une raison quelconque, ma main se mette au travail sans que j'y sois vraiment pour quelque chose. Comme l'écriture automatique, mais cela n'est jamais arrivé.
Bien-sûr, j'ai fait des poèmes. Notamment "The pony express" quand j'étais en classe de sixième ou cinquième. C'est le premier dont je me rappelle. C'était un poème dans le style ballade mais je ne l'ai jamais vraiment achevé.
"Horse Latitudes" remontent à mes années de lycée. Au cours de mon adolescence j'ai rempli des tas de carnets. Puis, quand j'ai quitté l'école, je les ai tous jetés... pour des raisons stupides, peut-être par sagesse ? Je remplissais ces pages nuit après nuit. Si je ne les avais pas jetés ; sans doute n'aurais-je jamais écrit quoi que ce soit d'original. Ils étaient, essentiellement, des accumulations de choses que j'avais lues et entendues, des citations tirées de livres. Si je ne m'en étais pas débarrassé, je crois que je n'aurais jamais pu être libre.
La vraie poésie ne veut rien dire, elle ne fait que révéler les possibles. Elle ouvre toutes les portes, à vous de franchir celle qui vous convient.
[...] C'est la raison pour laquelle je suis tellement attiré par la poésie, elle est si éternelle. Tant qu'il y aura des hommes, ils pourront se souvenir des mots et de leurs combinaisons. Seules la poésie et les chansons peuvent survivre à un holocauste. Personne ne peut mémoriser un roman entier, un film, une sculpture ou une peinture. Mais tant qu'il y aura des êtres humains, les chansons et la poésie pourront perpétuer.
Si ma poésie a un but, c'est de libérer les gens de leur œillères, de démultiplier leurs sens.
Auteur:
Morrison Jim
Années: 1943 - 1971
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: chanteur
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
Los Angeles, 1970
[
confrontation
]
[
sens de l'éternité
]