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litanie

— Ô Mensonge, dieu sans attraits, si difficile à servir, protecteur infiniment bon, ne détournez pas votre visage de la pauvre foule des hommes ! Venez à leur secours quand, humblement et pleins d’interrogations, ils pressentent votre charité. Veillez particulièrement sur ceux qui, pervertis par la doctrine rassurante et brutale de la bonne foi, et toujours tentés de vous fuir, ne trouveront cependant qu’en vous la solution profitable ! — Formule de l’intelligence, inspirez les esprits sans promptitude ! Principe de l’activité qui invente et préserve, animez les cœurs lents et négligents ! Veillez, ô Mensonge, sur ceux qui mésestiment vos sagaces instructions. Repoussez les plaintifs arguments de nos consciences grossières, Maître infaillible de la délicatesse !

Auteur: Noailles Anna de

Info: Les innocentes, ou La sagesse des femmes

[ divinité ] [ lyrisme ] [ condition humaine ] [ indispensable tromperie ] [ nécessaire ]

 

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Ajouté à la BD par SFuchs

curiosité

En ce qui concerne les études : je suis constamment en train d’étudier. Le but de l’université n’est que de préparer à une vie entière d’études. Je n’ai pas eu cette chance, mais je me retrouve au même point, en quelque sorte. Il n’y a jamais eu de soirée (que je sois sorti ou non) dont je n’ai passé les dernières heures dans mon lit, en compagnie de mes livres. Tout m’intéresse, tout — le monde est si riche. Mes principaux domaines d’étude sont scientifiques, sociologiques et moraux, ce qui comprend bien entendu la biologie, la science économique, la psychologie, la physiologie, l’histoire, etc. etc., sans limite. Et je m’efforce aussi de ne pas négliger la littérature.

Auteur: London Jack

Info: Extrait d’une lettre adressée à la maison d’édition Houghton Miffin & Co, 31 janvier 1900

[ écriture ]

 

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belle mort

A mesure que le printemps ramenait la vie, la chasse devint de plus en plus fructueuse et agréable. Le matin, dès le point du jour, la forêt se remplissait de voix, étranges et incompréhensibles pour l’habitant des villes. Le coq de bruyère, perché sur les hautes branches d’un cèdre, gloussait et faisait entendre son chant d’amour en contemplant avec admiration la poule grise qui grattait les feuilles mortes au-dessous de lui. Il était facile d’approcher le ténor emplumé et, d’un coup de fusil, de le faire dégringoler des hauteurs où l’élevait son lyrisme, pour le ramener à des fonctions plus utilitaires. Sa mort était une euthanasie : il tombait fauché en pleine extase d’amour, sourd à tout le reste.

Auteur: Ossendowski Ferdynand

Info: Dans "Bêtes, hommes et dieux", traduit de l’anglais par Robert Renard, éditions Phébus, Paris, 1995, page 34

[ animal ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

misère

[...] Sur le trottoir visqueux et humide de crachats, ils ramassaient des morceaux de pelures d'oranges et de pommes, des queues de grappes de raisins, et les mangeaient. Ils faisaient craquer entre leurs dents les noyaux de reines-claudes pour en faire sortir l'amande. Ils ramassaient des miettes de pain de la grosseur d'un pois, et de trognons de pommes si noirs et si sales qu'ils n'en avaient même plus l'apparence. Et ces deux hommes portaient à leur bouche toutes ces choses repoussantes, les mâchaient et les avalaient. Et cela, entre six et sept heures, dans cette soirée du 20 août de l'an de grâce 1902, dans le coeur de l'empire le plus vaste et le plus puissant que le monde ait jamais connu.

Auteur: London Jack

Info: Le Peuple de l'abîme, Page 78

[ ville ] [ british ]

 

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couple

A son avis, l'essence de ces maris consistait en ceci qu'ils devaient être, pour ainsi dire, des "éternels maris" ou, pour mieux dire, qu'ils devaient être dans la vie uniquement des maris, et rien d'autre. Un homme de ce genre-là naît et grandit seulement pour se marier, et, une fois marié, pour se transformer en un complément de sa femme, même dans le cas où il pourrait avoir son propre caractère à lui, indiscutable. Le principal signe distinctif de ce genre de mari, c'est l'ornement qu'on sait. Il ne peut pas être cocu, exactement comme le soleil ne peut pas ne pas briller ; et non seulement il n'est jamais en état de le savoir, mais, même, il n'est jamais en état de l'apprendre, d'après les lois de sa propre nature.

Auteur: London Jack

Info: La Route : Les Vagabonds du rail

[ déséquilibre ] [ hommes-par-femme ] [ supérieure ]

 

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écrivain-sur-écrivains

Une telle philosophie de travail permet à l'écrivain de mettre dans son oeuvre non seulement ce qui est en lui, mais aussi ce qui est en dehors de lui, envisagé et pesé par lui. Et cela a été vrai surtout pour ce triumvirat de géants intellectuels - Shakespeare, Goethe, Balzac - Chacun d'eux était lui-même, et à un tel point qu'il n'y a aucun point de comparaison. Chacun a tiré de lui-même sa propre philosophie du travail. Et c'est d'après ces données individuelles qu'ils ont réalisé leur oeuvre. À la naissance, ils devaient être tout à fait semblables aux autres enfants ; mais de toute façon, en prenant pour base le monde et ses traditions, ils ont acquis une qualité inconnue de leurs collègues. Et c'était ni plus ni moins, "quelque chose à dire".

Auteur: London Jack

Info: Profession : écrivain

[ éloge ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

inhospitalière

Une sombre forêt d'épicéas obscurcissait les deux rives du cours d'eau pris par les glaces. Un coup de vent récent avait dépouillé les arbres de leur blanche couverture de givre et, dans la lumière déclinante, ils semblaient se courber les uns vers les autres, noirs et menaçants. Un grand silence régnait sur la terre et cette terre était désolée, sans vie, sans mouvement, si vide et si froide qu'elle n'exprimait même pas la tristesse. Quelque chose en elle suggérait le rire, mais un rire plus terrible que toute tristesse, un rire morne comme le sourire d'un sphinx, un rire froid comme le gel et d'une infaillibilité sinistre. C'était la sagesse puissante et incommunicable de l'éternité qui riait de la futilité de la vie et de l'effort de vivre. C'était la forêt sauvage, la forêt gelée du Grand Nord.

Auteur: London Jack

Info: Croc-Blanc

[ nature hostile ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

création

Tous ces personnages d'ailleurs nagent dans son sommeil, ne sont que les diverses figures de son moi, les fils et les filles de sa pensée. Tout se résorbe dans son rêve, comme des visages reflétés dans le miroir d'un fleuve. Ce roman est une sorte de rêverie ontologique, une méditation sur la nature de l'existence, délivrée par la nuit de toutes ses contraintes, entièrement flottante, dilatée, à l'état gazeux de nébuleuse, comme une Voie lactée où se dessinent des météores et des constellations.

Bien entendu, il n'est plus question du Temps ni de l'Espace dans cette durée indivisible qui est le lieu de l'absolu ; les deux compères qui font leur cuisine depuis si longtemps dans cette vieille ferraille des catégories kantiennes, M. Joyce, d'un coup de pied, renverse leur marmite : voilà leur soupe répandue.

Auteur: Gillet Louis

Info: "Stèle pour James Joyce", éd. Pocket, p.80-81 (à propos de "Finnegans Wake")

[ littérature ] [ modernisme ] [ onirisme ] [ écrivain-sur-écrivain ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

pandémie

- Le monde tout entier fourmillait d'hommes. Le grand recensement de l'an 2010 avait donné huit milliards pour la population de l'univers. Huit milliards ou huit coquilles de crabes... Ce temps ne ressemblait guère à celui où nous vivons. L'humanité était étonnamment experte à se procurer de la nourriture. Et plus elle avait à manger, plus elle croissait en nombre. Si bien que huit milliards d'hommes vivaient sur la terre quand la Mort Ecarlate commença ses ravages. J'étais, à ce moment, un jeune homme. J'avais vingt-sept ans. J'habitais Berkeley, qui est sur la baie de San Francisco, du côté qui fait face à la ville. Tu te souviens, Edwin, de ces grandes maisons de pierre que nous avons rencontrées un jour, dans cette direction... Par là.... Voilà où j'habitais, dans une de ces maisons de pierre. J'étais professeur de littérature anglaise.

Auteur: London Jack

Info: La peste écarlate, pp 27-28, Librio, 2018. The Scarlet Plague 1912

[ science-fiction ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

force

J’ai passé des jours affreux à combattre le froid et la faim, mas j’ai passé des jours plus terribles encore à lutter de toute ma volonté contre les pensées déprimantes et délétères. Leur simple souvenir me glace le cœur et, tandis que je les revis avec acuité en écrivant le récit de mes épreuves, ils me plongent de nouveau dans un état de terreur. Je ne peux m’empêcher de penser que les pays parvenus à un très haut degré de civilisation négligent par trop cet aspect de l’éducation qui rend l’homme apte, quand il est réduit aux conditions primitives de l’existence, à lutter contre la nature et à assurer sa propre survie. C’est pourtant la seule façon de développer une génération nouvelle d’hommes sains et forts dont la volonté et les muscles de fer s’allieraient en même temps à une âme sensible.

Auteur: Ossendowski Ferdynand

Info: Dans "Bêtes, hommes et dieux", traduit de l’anglais par Robert Renard, éditions Phébus, Paris, 1995, page 37

[ épreuves ] [ confrontation ] [ surhomme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson