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misère

Je commençais à envisager la pénible obligation de m'adresser aux pauvres, qui constituent l'extrême ressource du vagabond affamé. On peut toujours compter sur eux : jamais ils ne repoussent le mendiant. Maintes fois, à travers les Etats-Unis, on m'a refusé du pain dans les maisons cossues sur la colline, mais toujours on m'en a offert, près du ruisseau ou du marécage, dans la petite cabane aux carreaux cassés remplacés par des chiffons, où l'on aperçoit la mère au visage fatigué et ridé par le labeur. Ô vous qui prêchez la charité, prenez exemple sur les pauvres, car seuls ils savent pratiquer cette vertu! Ils ne donnent pas leur superflu, car ils n'en possèdent pas. Ils se privent parfois du nécessaire. Un os jeté au chien ne représente pas un acte charitable. La charité, c'est l'os partagé avec le chien lorsqu'on est aussi affamé que lui.

Auteur: London Jack

Info: La Route : Les Vagabonds du rail

[ générosité ] [ solidarité ]

 

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personnage historique

Le grand conquérant, Gengis Khan, fils de la triste et sévère Mongolie, monta, nous dit une vieille légende mongole, jusqu’au sommet de Karasu Togol et promena son regard d’aigle de l’est à l’ouest. A l’ouest, il vit un océan de sang humain au-dessus duquel flottait une brume pourpre qui lui cachait tout l’horizon. De ce côté, il ne put découvrir son destin. Mais les dieux lui ordonnèrent de marcher vers l’est, et d’emmener avec lui tous ses guerriers des tribus mongoles. A l’est, il vit de riches cités, des temples resplendissants, des foules heureuses, des jardins et des champs fertiles, et tous ces spectacles le remplirent de joie. Il dit à ses fils : "A l’ouest, je serai le fer et le feu, le destructeur, le destin vengeur ; à l’est, je viendrai comme le grand bâtisseur miséricordieux, apportant avec moi le bonheur pour le peuple et pour le pays."

Auteur: Ossendowski Ferdynand

Info: Dans "Bêtes, hommes et dieux", traduit de l’anglais par Robert Renard, éditions Phébus, Paris, 1995, page 193

[ légende ] [ visions ] [ prophétie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

hiérarchie

[...] Nous voici treize brutes ayant sous notre coupe un demi-millier d'autres brutes. Cette prison était un vrai enfer et il nous appartenait, à nous autres, d'appliquer les règlements. Etant donné la nature des détenus, impossible de les mener par la douceur. Nous devions employer la terreur. Bien entendu, derrière nous, toujours prêts à nous soutenir, se tenaient les geôliers. Dans les cas extrêmes nous avions recours à leur intervention ; mais nous évitions de les déranger trop souvent, de crainte qu'ils nous choisissent des hommes plus capables pour nous remplacer. Nous les appelions donc rarement, et d'une manière fort paisible, lorsque nous voulions, par exemple, faire ouvrir la cellule d'un individu récalcitrant. Le rôle du garde consistait simplement à décadenasser la porte, puis il s'en allait pour ne pas être témoin de ce qui se passerait lorsqu'une demi-douzaine d'hommes de hall feraient irruption dans la cellule.

Auteur: London Jack

Info: La Route : Les Vagabonds du rail, pages 84, le pénitencier

[ prison ]

 

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mourir

La mort ne faisait pas souffrir. C'était la vie, cette atroce sensation d'étouffement : c'était le dernier coup que devait lui porter la vie. Ses mains et ses pieds, dans un dernier sursaut de volonté, se mirent à battre, à faire bouillonner l'eau, faiblement, spasmodiquement. Mais malgré ses efforts désespérés, il ne pourrait jamais plus remonter ; il était trop bas, trop loin. Il flottait languissement, bercé par un flot de visions très douces. Des couleurs, une radieuse lumière l'enveloppaient, le baignaient, le pénétraient. Qu'était-ce ? On aurait dit un phare. Mais non, c'était dans son cerveau, cette éblouissante lumière blanche. Elle brillait de plus en plus resplendissante. Il y eut un long grondement, et il lui sembla glisser sur une interminable pente. Et, tout au fond, il sombra dans la nuit. Ca, il le sut encore : il avait sombré dans la nuit. Et au moment même où il le sut, il cessa de le savoir.

Auteur: London Jack

Info: Martin Eden

[ littérature ] [ disparaître ]

 

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misogynie

Que t’importait, ange farouche,
Ardent, faible et voluptueux,
Ce que, loin de ta douce bouche,
Les vieux sages disaient entre eux.

Pendant leur morne promenade,
Sur les bords du Tigre, en été
Roulant leurs chapelets de jade,
Ils maudissaient la volupté.

Ils disaient que, puisque tout passe,
Puisque l’être est pareil au vent,
Il faut méditer dans l’espace,
Sous les platanes d’un couvent…

Mais toi, danseuse au clair délire,
Gâteau de miel, de lis et d’or,
Tu ris et dédaignes de lire
Leurs manuscrits où l’on s’endort.

Que leur corps usé se repose !
Mais toi, lorsque le rossignol
Se gorge du vin de la rose
Et tombe étourdi sur le sol,

Lorsque, sous la blanche églantine,
Dans l’épais tapis des cerfeuils,
La lune emplit d’ardeur divine
Les loups, les lynx et les chevreuils,

Tu t’élances sous le beau cèdre,
Tu caresses ses noirs rameaux,
Tu danses, grave comme un prêtre,
Chaude comme les animaux !

Auteur: Noailles Anna de

Info:

[ sauvage ] [ beauté ] [ rancoeur ] [ poème ]

 
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Ajouté à la BD par SFuchs

nuit à la belle étoile

Nous fîmes halte, cette première nuit, dans un ravin profond, bordé de gros sapins. Quelques troncs abattus nous fournirent des bûches pour le feu et nous pûmes préparer le thé et le dîner.

Puis Ivan choisit avec soin deux troncs d’arbres, dont il équarrit un côté à l’aide de sa hache. Il les disposa parallèlement, les deux faces taillées se regardant, puis les fixa ensemble à l’aide de deux gros coins enfoncés à chaque extrémité, qui les maintenaient séparés l’un de l’autre par une dizaine de centimètres. Dans la large fente ainsi obtenue, il plaça des charbons ardents ; immédiatement le feu se mit à courir sur toute la largeur des troncs.

- Maintenant, le feu va durer jusqu’à demain matin, me dit-il. Les prospecteurs appellent cela une naïda ; été comme hiver, lorsque nous errons dans les bois, nous nous couchons toujours auprès d’une naïda. C’est extrêmement efficace ! Vous allez d’ailleurs pouvoir en juger par vous-même.

Auteur: Ossendowski Ferdynand

Info: Dans "Bêtes, hommes et dieux", traduit de l’anglais par Robert Renard, éditions Phébus, Paris, 1995, page 22

[ technique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

musique

Chopin est au piano et il ne s'aperçoit pas qu'on l'écoute. Il improvise comme au hasard. Il s'arrête.

- Eh bien, eh bien ! s'écrie Delacroix, ce n'est pas fini !

- Ce n'est pas commencé. Rien ne me vient... rien que des reflets, des ombres, des reliefs qui ne veulent pas se fixer. Je cherche la couleur, je ne trouve même pas le dessin.

- Vous ne trouverez pas l'un sans l'autre, reprend Delacroix, et vous allez les trouver tous les deux.

- Mais si je ne trouve que le clair de lune !

- Vous aurez trouvé le reflet d'un reflet, répond Maurice.

L'idée plaît au divin artiste. Il reprend sans avoir l'air de recommencer, tant son dessin est vague et comme incertain. Nos yeux se remplissent peu à peu des teintes douces qui correspondent aux suaves modulations saisies par le sens auditif. Et la note bleue résonne et vous voilà dans l'azur de la nuit.

Auteur: Sand George

Info: Impressions et Souvenirs, édit. Michel Lévy, Paris, 1873, pp. 85-86.

[ tâtonnements ] [ classique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

immersion

Etre dans la nature ainsi qu'un arbre humain,

Etendre ses désirs comme un profond feuillage,

Et sentir, par la nuit paisible  et par l'orage,

La sève universelle affluer dans ses mains.

vivre,.avoir les rayons du soleil sur la face,

boire le sel ardent des embruns et des pleurs, 

Et goûter chaudement la joie et la douleur 

Qui font une bouée humaine dans l'espace.

sentir dans son coeur vif l'air, le feu et le sang

Tourbillonner ainsi que le vent sur la terre :

- S'élever au réel et pencher au mystère,

Etre le jour qui monte et l'ombre qui descend.

Comme du pourpre soir aux couleurs de cerise

Laisser du coeur vermeil couler la flamme et l'eau,

Et comme l'aube claire appuyée au coteau

Avoir l'âme qui rêve, au bord du monde assise...

Auteur: Noailles Anna de

Info:

[ appartenance ] [ poème ]

 
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Ajouté à la BD par GAIOTTINO

sélectionnisme

La "planification" est simplement le résultat de l'expérience lue à rebours et projetée dans l'avenir. Pour moi, l'action "intentionnelle" d'une ruche n'est que la somme et l'intégration de ses unités, et la sélection naturelle accordé en général des avantages croissants à l'intégration la plus "intentionnelle" ou rationnelle. Il en va de même (à mon avis) pour l'évolution de l'oreille moyenne, les étapes des Cynodontes (clairement montrées par moi en 1910 et par vous plus tard dans Oudenodon) permettent de mieux voir comment un dispositif aussi merveilleux que l'oreille moyenne a pu apparaître sans aucune prédétermination ou planification de type humain, et de fait via la bonne vieille manière darwinienne, si seulement nous admettons qu'à mesure que le "rameau se plie, l'arbre s'incline" et que chaque étape conserve les avantages de ses prédécesseurs... La simple idée que la planification n'est que l'expérience lue à rebours, combinée par la sélection en des combinaisons appropriées ou réussies, enlève le mystère de la nature et de l'esprit de l'homme.

Auteur: King Gregory William

Info: Lettre à Robert Broom [1933]. Dans Ronald Rainger, An Agenda for Antiquity (1991), 238.

[ mécanisme ] [ rétroaction ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

exactitude

A l'origine, quand le monde était jeune, il y avait beaucoup de pensées, mais pas de vérité. L'homme conçut les vérités lui-même, chacune étant l’agrégat d'un grand nombre de pensées vagues. Partout dans le monde existaient des vérités et elles étaient toutes belles. [...]
Il y avait la vérité de la virginité et la vérité de la passion, la vérité de la richesse et celle de la pauvreté, de l'économie et de la débauche, du prendre soin et du laisser-aller. Des centaines et des centaines de vérités et elles étaient toutes belles.
Et puis les gens sont arrivés. Chacun s'emparant d'une de ces vérités, et certains d'entre eux, assez forts, en prirent une douzaine.
Ce sont les vérités qui rendirent les gens ridicules. Le vieil homme avait une théorie assez élaborée en la matière. Dans son idée c'était au moment où une de ces personnes a pris une de ces vérités pour lui-même, la nomma sa vérité, et essaya de vivre sa vie par elle, il devint grotesque. Et la vérité qu'il embrassait devint un mensonge.

Auteur: Anderson Sherwood

Info: Winesburg, Ohio

[ illusion ]

 

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