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excitation

J'ai remarqué que dans les moments de joie ou de douleur, dont les effets sont, somme toute, assez proches : on pleure, on sue, on parle tout haut, on tourne en rond dans sa chambre, on lève les bras au ciel, on se pince les cuisses, et bien qu'une joie soit plus difficile à communiquer qu'une douleur, on ne sait pas dans l'immédiat si on doit garder cette sensation si multiple pour soi seule, jalousement, ou si l'on doit la partager, au risque d'atténuer son effet car il faudra parler, la communiquer à l'extérieur, et en quelque sorte sauter dans le vide à pieds joints et les yeux fermés. 

Auteur: Browaeys Louise

Info: La dislocation

[ choc émotionnel ] [ agitation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sensiblerie

Notre temps est à la haine du Logos. Une effrayante restriction de l'entendement est au travail pour laquelle le langage ( avec ses variations, ses incertitudes, ses distances, entre ce que nous croyons penser et ce que nous pouvons dire, entre la chose dite et elle-même, une fois entendue, dans ses interprétations possibles...) est insupportable... Si insupportable, si scandaleux, qu'il doit être détruit au profit de la seule formulation publicitaire ou prescriptive. Nous en sommes là: le logo contre le Logos, le littéralisme contre l'herméneutique, le ressentiment contre la grammaire et les rimes de l'esprit et du corps. En tout, et partout, la platitude planifiée et la soumission hargneuse.

Auteur: Algange Luc-Olivier d'

Info:

[ parole utilitaire ] [ réduction du sens ] [ fin de la littérature ] [ dictature de l'émotion ]

 
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série télévisée

La traversée, chaque soir, de ces cinq minutes de shadoks me décape de la hargne et de l’éreintement accumulés dans la journée. Je m’assieds fourbu, grognant contre le monde entier, ils arrivent, la voix de Piéplu me passe la cervelle au papier de verre, j’écoute, je regarde, je les vois, je me vois, je nous vois, acharnés toute notre vie à pomper le vide et à marcher les pieds en l’air. Je ris, j’en pleure, de nous voir si bêtes, et de savoir que je continuerai demain à l’être autant et sans doute encore plus. Ils s’en vont, ça va mieux, j’ai le plexus assoupli et la matière grise décalaminée.

Auteur: Barjavel René

Info: Le Journal du Dimanche, rubrique "Moi téléspectateur", 23 février 1969

[ mise en abyme ] [ avis ] [ émotion ] [ absurde ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

trouille

Au moment même de la peur, l’appelle-t-on “peur” ? Ou cela n’arrive-t-il qu’après ? Bien évidemment, cela n’arrive qu’après ! Cela signifie qu’on se rappelle immédiatement après que la réaction se soit produite les peurs plus anciennes remisées dans le cerveau. La mémoire dit : “C’est la peur”. Au moment précis de la réaction, on ne l’appelle pas “peur”. Ce n’est qu’après l’évènement qu’on l’appelle ainsi. On lui donne le nom “peur” parce qu’on se souvient des autres incidents qui se sont produits et que l’on avait appelés “peur”. On se rappelle ces peurs passées et la nouvelle réaction survient que l’on identifie immédiatement avec le mot “peur”. C’est assez simple. Ainsi, la mémoire agit toujours sur le présent.

Auteur: Jiddu Krishnamurti

Info: Le réseau de la pensée

[ émotion ] [ conditionnement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

féminisation

Ce qu'on cherche à émouvoir en nous, ce n'est pas ce qui est noble, généreux, viril, ce sont au contraire nos nerfs, nos pleurnicheries, notre crédulité, notre niaiserie.

Nous sommes tous heureux d'être si bons, si émus, si touchés aux entrailles que nous ne percevons pas que le flux de ces bons sentiments a fini par donner à presque tous les peuples d'Occident une sensibilité et une tournure d'esprit typiquement féminines.

Devenus des réceptacles d'une pensée étrangère, nous sommes à la fois ouverts, disponibles, tendres, et en même temps dévirilisés, sans ressort, sans personnalité et nous nous laissons souiller de toutes les immondices dont il est utile, à quelque moment de nous remplir.

Auteur: Bardèche Maurice

Info: Sparte et les Sudistes

[ déséquilibre ] [ dévitalisation ] [ sentimentalisme ] [ culture de l'émotion ] [ culte de l'émoi ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

religion individuelle

À la limite de cette "évolution" [du protestantisme], comme on dirait aujourd’hui, la religion est remplacée par la "religiosité", c’est-à-dire par une vague sentimentalité sans aucune portée réelle ; c’est là ce qu’on se plaît à considérer comme un "progrès", et ce qui montre bien comment, pour la mentalité moderne, tous les rapports normaux sont renversés, c’est qu’on veut y voir une "spiritualisation" de la religion, comme si l’"esprit" n’était qu’un cadre vide ou un "idéal" aussi nébuleux qu’insignifiant ; c’est ce que certains de nos contemporains appellent encore une "religion épurée", et elle l’est en effet tellement qu’elle se trouve vidée de tout contenu positif et n’a plus le moindre rapport avec une réalité quelconque !

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Le règne de la quantité" page 81

[ contenant vide ] [ confusion ] [ égoïsme ] [ culture de l'émotion ]

 
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obsèques

Derrière l'IRA, les anciens prisonniers avaient pris place. Des centaines en rang par trois. Des hommes, des femmes, des presque enfants, des cheveux gris et blanc. J'en connaissais quelques-uns. (...) Les vêtements étaient pauvres, les mains rougies de froid. Je passais de l'un à l'autre. J'effleurais simplement. Une jeune fille m'a longuement observé. Comme les autres, elle portait une couronne de fleurs. Elle a fait un geste. Un signe des yeux pour me dire que tout irait bien. que je ne devais pas m'en faire. Que voilà, c'était comme ça. La guerre, la pauvreté, la prison, la mort. Et qu'il fallait avoir confiance. Et qu'il ne fallait pas que je pleure, parce que personne ici ne pleurait. Je pleurais.

Auteur: Chalandon Sorj

Info: Mon traître

[ deuil ] [ émotion ] [ Irlande ]

 

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camp de concentration

Joseph raconte l'histoire de David. Il avait trois ans quand l'OSE (oeuvre de Secours aux Enfants juifs) l'a fait sortir du camp de Gurs où les conditions de vie étaient atroces. En 1942, les déportations ont commencé et les parents ont remis aux enfants des objets de valeur ou des souvenirs. Le père de David lui a donné sa montre. Il a pris David sur ses genoux, il a pris le pouce de David entre ses doigts et, ensemble, doucement, ils ont remonté le mécanisme de la montre. Son papa a ensuite placé la montre dans la main de David et a refermé ses doigts dessus. Depuis, chaque soir, David la remonte comme son père lui a appris à le faire.

Auteur: Bober Robert

Info: Entretien avec Emmanuelle Huisman-Perrin, La consolation mots pour maux, Revue Autrement, Collection Morales, n°22, avril 1997, p. 45

[ enfance ] [ douleur ] [ souvenir ] [ papa ] [ rituel ] [ émotion ]

 

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musique

- Vous comprenez, me fait-il au bout d'un moment de sa voix de basse. Il ne suffit pas de savoir jouer. La technique, vous l'avez très certainement, bien que votre démonstration ne m'ait pas convaincu. Je ne m'intéresse pas aux singes savants, mais aux gens capables d'émouvoir un caillou. J'ai bien dit : un caillou. Avec un pipeau, des cymbales, un tambour de machine à laver. Une cuillère en bois. Que sais-je encore ! Dix doigts, une voix, une pensée. Une petite statuette d'art étrusque un peu bancale, inégale, grêle, m'a souvent plus ému qu'une somptueuse direction de Furtwangler. Encore une question, mademoiselle Rettner, mais elle est d'importance quand on prétend jouer du violon à un certain niveau. Avez-vous un jour souffert ?

Auteur: Declercq Carole

Info: Un autre jour pour mourir

[ émotion ]

 

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rapports humains

Il a attendu parmi les hommes et les femmes, au milieu du bruit des pas et des premiers cris de retrouvailles, qu'une image vienne à lui, qu'elle le submerge, qu'elle soit là, dans l'oeil, dans la tête et tout le corps et tout en lui a été envahi par ces yeux que soudain il a vus : ce sourire, très vite, ces bras autour de son cou comme un collier de chair et d'air. Et alors il n'a plus pensé à rien. Il a rougi, ses yeux ont brillé. Et puis ce soulagement, cette douceur intacte et les larmes dans leurs yeux à tous les deux - Pauline, Tony, avec dans le regard des autres comme si ces deux-là ne s'étaient jamais séparés.

Auteur: Mauvignier Laurent

Info: Seuls

[ reconnection ] [ émotion ]

 

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Ajouté à la BD par miguel