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réalité

Une célèbre et  épineuse question philosophie est ce qu'on nomme problème de régression infinie. Par exemple, si nous disons que les propriétés d'un diamant peuvent être expliquées par les propriétés et l'agencement de ses atomes de carbone, que les propriétés d'un atome de carbone peuvent être expliquées par les propriétés et l'agencement de ses protons, neutrons et électrons, que les propriétés d'un proton peuvent être expliquées par les propriétés et l'agencement de ses quarks, et ainsi de suite, il semble que nous sommes alors condamnés à éternellement tenter d'expliquer les propriétés des parties constituantes. L'hypothèse de l'univers mathématique offre une solution radicale à ce problème : au niveau le plus bas, le réel est une structure mathématique, de sorte que ses parties n'ont aucune propriété intrinsèque !

Auteur: Tegmark Max

Info: Our Mathematical Universe: My Quest for the Ultimate Nature of Reality (2014)

[ absolue abstraction ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

langage

Pour un linguiste le phénomène est familier: routine de l'euphémisme. Les gens inventent de nouveaux mots "polis" pour désigner les choses émotionnellement chargées ou de mauvais goût. Mais l'euphémisme devient entaché par l'association et la nouvelle formulation trouvée acquiert vite ses propres connotations négatives. "Salle d'eau" devient "salle de bains", qui devient "salle de repos", pour devenir "toilettes" (à l'origine un terme pour les soins du corps, comme dans "trousse de toilette")... Ce tapis euphémiste montre que ce sont des concepts, et non les mots, qui sont transportés. Donnez à un concept un nouveau nom, et le nom sera coloré par le concept; le concept ne se rafraîchit pas par le nom. (Nous saurons que nous aurons atteint égalité et respect mutuel lorsque les noms des minorités resteront en place.)

Auteur: Pinker Steven

Info: The game of the name, 03/04/1994, archive originale

[ apparence ] [ illusion ] [ abstraction ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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hiérarchie cosmologique

Car le principe formel de notre être, notre forme substantielle, bien qu'exigeant nécessairement, pour la perfection de l'être spécifique humain, son union à la puissance essentielle qu'est la matière, est déjà d'une qualité telle, dans l'ordre des formes substantielles, qu'elle porte en elle, pouvant le garder toute seule, l’être qu'elle communique à la matière ou au corps. Si elle n'est pas, au sens parfait et proprement spécifique, une forme pure, elle est cependant une forme qui peut subsister sans la matière et qui, même dans la matière, subsiste indépendamment de cette matière, ayant, par suite, une vie propre, qui est, précisément, sa vie de pensée. A ce titre, elle n'est déjà plus du monde des corps ou des êtres mobiles, matériels ; elle est du monde des esprits, du monde des formes pures, du monde proprement métaphysique.

Auteur: Pègues Thomas

Info: Dans "Aperçus de philosophie thomiste et de propédeutique", page 223

[ homme ] [ intermédiaire ] [ condition humaine ] [ lien ] [ abstraction ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

auto-confirmation

C’est pourquoi la science peut développer une métaphysique. Il y a en effet en physique contemporaine d’abord des modèles théoriques purement spéculatifs, non-intuitifs, qui postulent par exemple le concept de masse négative, puis des appareils qui vont procurer les data nécessaires à la vérification de ces modèles. La science contemporaine est une métaphysique expérimentale, qui réussit à vérifier les idées de la raison pure, elle n’est plus une phénoménologie, elle est une nouménologie, c’est-à-dire un idéalisme ; le platonisme, le pythagorisme de la physique quantique a été souligné, notamment en France par Bernard d’Espagnat. La physique quantique est un idéalisme métaphysique, et si elle peut l’être, c’est parce qu’elle n’a plus besoin de la médiation de la finitude, elle n’a plus besoin de données sensibles, mais de data numériques : cette nouménologie est phénoménotechnique, c’est-à-dire qu’elle constitue ses phénomènes (et en vérité elle les produit) à partir de moyens techniques.

Auteur: Vioulac Jean

Info: http://www.actu-philosophia.com/Entretien-avec-Jean-Vioulac-Autour-d-Approche-de-799

[ observateur participant ] [ abstraction ] [ réalité statistique ]

 

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prochain-lointain

[...] ce prétendu amour universel est le manteau de la plus odieuse hypocrisie ? Il ne prétend aimer tous les hommes également que pour se dispenser d'en aimer un seul véritablement. Il déteste l'amour national et patriotique, parce qu'il hait les lois des nations et celle de sa patrie. Il déteste jusqu'à l'amour de la famille, et il y substitue l'amour universel, parce qu'il n'aime pas davantage et ses concitoyens et sa famille, qu'il n'aime le Chinois, le Tartare et le Hottentot, ou le barbare qu'il ne verra jamais ; et parce qu'il lui faut pour tous la même indifférence. Il étend ce lien pour annuler sa force et son action. Il se dit citoyen de l'univers, pour cesser d'être citoyen dans sa patrie, ami dans ses sociétés, père et enfant dans sa famille. Il nous dit aimer tout d'un pôle à l'autre, pour n'aimer rien autour de lui. Voilà ce que c'est que nos Cosmopolites.

Auteur: Barruel Augustin

Info: Mémoires pour servir à l'histoire du jacobinisme (1792-1798), éd. P. Fauche, 1803, t. 3, p. 128-129

[ abstraction ] [ fausse charité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sciences

Il a compris une chose essentielle ; il n'y a finalement que deux grandes possibilités de contact avec la réalité matérielle : le contact brut, direct, qui bute sur les choses, les soupèse et en infère leurs diverses propriétés ; et le contact "en miroir", qui, par un jeu de correspondance entre le visible et l'invisible, remplace la présence des choses par leur mise en concepts. C'est cette seconde sorte de contact, consistant à doubler la réalité matérielle par autre chose que son apparence première, à la sublimer en un jeu d'équations incompréhensibles pour le commun des mortels, qui donne toute sa puissance opératoire à la physique. Celle-ci vise à proposer de la matière concrète une représentation abstraite qui permettra, en retour, à l'issue d'une sorte de galipette, de la saisir en ce qu'elle est vraiment. En définitive, nos sens ne nous apprennent rien sur ce qui se trame en profondeur dans la matière, à l'abri de nos grossiers percepts.

Auteur: Klein Étienne

Info: En cherchant Majorana. Le physicien absolu

[ chair-esprit ] [ mathématiques ] [ langage ] [ abstraction dépassement ] [ codage du réel ] [ transcodage priméité - tiercité ]

 

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mathématiques

Les gens aiment inventer des formules qui, violant l'arithmétique de base, illustrent des vérités "plus profondes", telles que "1 et 1 font 1" (pour les amoureux), ou "1 plus 1 plus 1 plus 1 égale 1" (la Trinité)..... Deux gouttes de pluie qui s'écoulent le long d'une vitre fusionnent ; est-ce que un plus un en font un ? Un nuage se divise en deux nuages - d'autres indices du même genre ? ...Les nombres mis dans le réel se comportent mal. Cependant, il y a chez les gens ce très ancien sens inné que les nombres ne sauraient mal se comporter. Il y a quelque chose de propre et de pur dans la notion abstraite de nombre... et il devrait y avoir une façon de parler des nombres sans que la sottise de la réalité n'entre sans cesse en jeu et ne s'immisce. Les règles rigides qui régissent les nombres "idéaux" constituent l'arithmétique, et leurs conséquences les plus avancées constituent la théorie des nombres.

Auteur: Hofstadter Douglas

Info: Godel, Escher, Bach : An Eternal Golden Braid. Première partie, chapitre II (p. 56) Basic Books, Inc. New York, New York, États-Unis. 1979

[ abstraction ] [ hors-sol ]

 

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langage

Ce qui nous environne, nous le supportons d’autant mieux que nous lui donnons un nom – et passons outre. Mais embrasser une chose par une définition, si arbitraire soit-elle, et d’autant plus grave qu’elle est plus arbitraire, puisque l’âme y devance alors la connaissance, - c’est la rejeter, la rendre insipide et superflue, l’anéantir. L’esprit oisif et vacant – et qui ne s’intègre au monde qu’à la faveur du sommeil – à quoi pourrait-il s’exercer sinon à élargir le nom des choses, à les vider et à leur substituer des formules ? Ensuite il évolue sur leurs décombres ; plus de sensations ; rien que des souvenirs. Sous chaque formule gît un cadavre : l’être ou l’objet meurt sous le prétexte auquel ils ont donné lieu. C’est la débauche frivole et funèbre de l’esprit. Et cet esprit s’est gaspillé dans ce qu’il a nommé et circonscrit. Amoureux de vocables, il haïssait le mystère des silences lourds et les rendait légers et purs : et il est devenu léger et pur, puisque allégé et purifié de tout. Le vice de définir a fait de lui un assassin gracieux, et une victime discrète.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Précis de décomposition, in Œuvres, éditions Gallimard, 1995, page 585

[ nommer ] [ abstraction dévitalisante ] [ mots ] [ tiercités fuites ] [ emprisonnement linguistique ]

 
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entendement

Juan Huarte de San Juan distingue ensuite trois degrés d’intelligence. Le plus bas de ceux-ci est "l’intelligence docile", satisfaisant à la maxime qu’il attribue par erreur […] à Aristote, selon laquelle il n’y a rien dans l’esprit qui ne lui est simplement transmis par les sens. Le degré suivant, l’intelligence humaine normale, va bien au-delà de la limitation empirique : elle peut "engendrer elle-même, par sa propre puissance, les principes sur lesquels repose la connaissance". […] Ainsi l’intelligence humaine normale est-elle capable d’acquérir la connaissance par ses propres moyens, en utilisant peut-être les données des sens, mais en continuant à construire un système cognitif grâce à des concepts et des principes développés sur des bases indépendantes ; et elle est capable d’engendrer de nouvelles pensées et de trouver des moyens nouveaux et appropriés pour les exprimer, par des voies qui transcendent entièrement tout entraînement et toute expérience.
Huarte postule un troisième type d’intelligence, "par laquelle certains, sans art ni étude, disent des choses subtiles et surprenantes, cependant vraies, qui ne furent jamais vues ou entendues ou écrites, ni même pensées". On fait ici référence à la vraie créativité, exercice de l’imagination créatrice par des moyens qui vont plus loin que l’intelligence normale et qui peuvent, pense-t-il, impliquer un "mélange de folie".

Auteur: Chomsky Noam

Info: Le Langage et la Pensée

[ abstraction ] [ historique ] [ triade ]

 

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substitution

[...] le signifiant commence non pas à la trace, mais à ceci, qu’on efface la trace. Cependant, ce n’est pas la trace effacée qui constitue le signifiant. Ce qui inaugure le signifiant, c’est le fait qu’elle se pose comme pouvant être effacée. Autrement dit, Robinson Crusoé efface la trace du pas de Vendredi, mais que fait-il à la place ? S’il veut la garder, cette place du pied de Vendredi, il fait au minimum une croix, c’est-à-dire une barre et une autre barre sur celle-ci. Et ceci est le signifiant spécifique.

Le signifiant spécifique se présente à la fois comme pouvant être effacé, et comme pouvant, dans l’opération même de l’effacement, subsister comme tel. Je veux dire que le signifiant se présente déjà comme doté des propriétés propres au non-dit. Avec la barre, j’annule ce signifiant, mais aussi je le perpétue indéfiniment, j’inaugure la dimension du signifiant comme tel. Faire une croix, c’est faire ce qui, à proprement parler, n’existe dans aucune forme de repérage qui soit permise à l’animal.

[...] La barre est recouverte par une autre barre, indiquant que, comme telle, elle est effacée. Cette fonction du non du non, en tant qu’il est le signifiant qui s’annule lui-même, mérite assurément à soi tout seul un très long développement.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, page 103

[ abstraction ] [ défini ] [ linguistique ] [ refoulement ] [ spécificité humaine ] [ marquage ]

 
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