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anthropocentrisme
- Je considère que tout produit cosmétique relève d'une affectation de la part des humains, qui illustrent, là encore, leur triste incapacité à s'accepter en tant que membres du règne animal de cette planète.
- T'as fumé la moquette ou quoi ?
- Les hommes se croient supérieurs aux animaux, et leur manie de se pavaner devant des miroirs et de se parfumer le prouve, récita Woggle de sa voix monocorde, imbu d'une assurance digne d'un Bouddha. Mais regardez le pelage soyeux d'un chat ou les ailes pimpantes d'un rouge-gorge. Un top model a-t-il jamais possédé autant d'allure ?
Auteur:
Elton Ben
Années: 1959 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain, dramaturge, scénariste pour la télévision et le cinéma, humoriste, comédien et réalisateur
Continent – Pays: Europe - Angleterre
Info:
Devine qui vient mourir ce soir ?
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narcissisme
]
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être humain
]
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coquetterie
]
malentendu
Je ne me sens ni la compétence ni l'envie de débattre de l'excellence ou de la médiocrité éthique de l'égoïsme, mais comme médecin, je dois dire qu'il est effarant de constater combien peu les gens s'occupent d'eux-mêmes; et je ne fais pas exception des prétendus égoïstes et égocentriques ; ceux-là, précisément, s'occupent le moins d’eux-mêmes. Leur vie a coutume d'être une fuite constante devant eux-mêmes. On a peut-être raison de supposer qu'ils servent leur moi - ce qu'ils estiment être leur moi - , mais en vérité, le soin du moi résulte de la crainte qu'ils ont de leur "soi", car ils se détournent de leur "soi", de leur âme intime.
Auteur:
Groddeck Georg
Années: 1866 - 1934
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: médecin
Continent – Pays: Europe - Allemagne
Info:
La Maladie, l'art et le symbole
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nombrilisme
]
[
narcissisme
]
[
méprise
]
relations
Peut-être certaines gens n’ont-ils plus rien à gagner auprès des personnes avec lesquelles ils vivent ; après leur avoir montré le vide de leur âme, ils se sentent secrètement jugés par elles avec une sévérité méritée ; mais, éprouvant un invincible besoin de flatteries qui leur manquent, ou dévorés par l’envie de paraître posséder les qualités qu’ils n’ont pas, ils espèrent surprendre l’estime ou le cœur de ceux qui leur sont étrangers, au risque d’en déchoir un jour. Enfin il est des individus nés mercenaires qui ne font aucun bien à leurs amis ou à leurs proches, parce qu’ils le doivent ; tandis qu’en rendant service à des inconnus, ils en recueillent un gain d’amour-propre : plus le cercle de leurs affections est près d’eux, moins ils aiment : plus il s’étend, plus serviables ils sont.
Auteur:
Balzac Honoré de
Années: 1799 - 1850
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans "Le père Goriot", p 35
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intéressées
]
[
manigances
]
[
hypocrisie
]
[
narcissisme
]
bénéfices secondaires
Il y a des personnes à qui apparaît quelque maladie de leur corps ou de leur âme comme la chose la plus précieuse et la meilleure dans leur vie. Ils passent tout leur temps à la dorloter, ce n’est que par elle qu’ils existent, ils souffrent par elle, ils se nourrissent d’elle, ils s’en plaignent aux autres, et par là ils attirent l’attention du prochain. Pour cela ils jouissent de la compassion des gens, et en dehors de cela ils n’ont rien. Enlevez-leur cette maladie, guérissez-les, et ils seront malheureux, parce qu’ils seront privés de leur unique moyen d’existence, — ils seront vides. Parfois la vie d’un homme est pauvre à tel point qu’involontairement il est forcé d’estimer son vice et d’en vivre ; vraiment on peut dire que souvent les gens sont vicieux par ennui.
Auteur:
Gorki Maxime
Années: 1881 - 1936
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - Russie
Info:
Vingt-six et une, traduction du russe de S. Kikina et P. G. La Chesnais.
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identité
]
[
complaisance
]
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narcissisme
]
[
tirer avantage
]
[
auto-apitoiement
]
sériosité
Le rire est important, parce qu'on ne peut pas tricher. Pour comprendre si quelqu'un est franc du collier ou pas, la seule méthode efficace est de regarder - et d'écouter - son rire. Les personnes qui valent vraiment la peine sont celles qui savent rire.
(...)
Si on a le sens de l'humour - je ne parle pas d'ironie ou de sarcasme, c'est autre chose - , on ne se prend pas au sérieux. On ne peut donc pas être méchant, on ne peut pas être idiot, on ne peut pas être vulgaire. Si on y pense, ça concerne presque tout.
J'ai rencontré plein de gens - surtout des hommes - qui se prenaient terriblement au sérieux. Mon fiancé fait partie de ceux-là : capable de te faire rire, sympathique. Il est intelligent, il est drôle et ainsi de suite. Mais il n'est capable d'ironiser que sur les autres. Il est incroyablement sérieux quand il s'agit de lui.
Auteur:
Carofiglio Gianrico
Années: 1961 -
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain, magistrat et sénateur
Continent – Pays: Europe - Italie
Info:
Témoin involontaire
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narcissisme
]
[
gaieté
]
[
légèreté
]
[
rapports humains
]
portrait
C'était un de ces hommes qui n'ont rien de vibrant ni d'élastique, qui sont composés de molécules inertes, qui ne résonnent au choc d'aucune idée, au contact d'aucun sentiment, qui ont des colères glacées, des haines mornes, des emportements sans émotion, qui prennent feu sans s'échauffer, dont la capacité calorique est nulle, et qu'on dirait souvent faits de bois ; ils flambent par un bout et sont froids par l'autre. La ligne principale, la ligne diagonale du caractère de cet homme, c'était la ténacité. Il était fier d'être tenace, et se comparait à Napoléon. Ceci n'est qu'une illusion d'optique. Il y a nombre de gens qui en sont dupes et qui, à certaine distance, prennent la ténacité pour de la volonté, et une chandelle pour une étoile. Quand cet homme donc avait une fois ajusté ce qu'il appelait sa volonté à une chose absurde, il allait tête haute et à travers toute broussaille jusqu'au bout de la chose absurde. L'entêtement sans l'intelligence, c'est la sottise soudée au bout de la bêtise et lui servant de rallonge. Cela va loin. En général, quand une catastrophe privée ou publique s'est écroulée sur nous, si nous examinons, d'après les décombres qui en gisent à terre, de quelle façon elle s'est échafaudée, nous trouvons presque toujours qu'elle a été aveuglément construite par un homme médiocre et obstiné qui avait foi en lui et qui s'admirait. Il y a par le monde beaucoup de ces petites fatalités têtues qui se croient des providences.
Auteur:
Hugo Victor
Années: 1802 - 1885
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Extrait de "Claude Gueux" 1834. Trouvé sur internet pour illustrer Emmanuel Macron en tant que dédaigneux
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stérile égoïsme
]
[
insensibilité
]
[
aveugle narcissisme
]
[
tout à l'ego
]
[
stérile égoïsme
]
[
vacherie
]
moi idéal
La mégalomanie narcissique ou le "sauve-qui-peut" du sujet
L’autodétermination, ce que les parlottes postmodernes appellent la "liberté individuelle", est au centre du dispositif discursif. Cette liberté de l’individu qui est à la base de toutes les constitutions des régimes démocratiques provoque dans la sphère psychique l’inflation de la fonction du Moi [...]. Le moi est la somme des identifications, soit l’addition côte à côte de touts les traits signifiants que le sujet a pris aux différentes figures de l’Autre qu’il a croisées dans son parcours de vie. [...] Dans le cadre du lien social organisé par les parlottes la fonction du moi est magnifiée. La "liberté de choix" donnée au sujet de sélectionner les signifiants qui le représentent auprès des autres, fait des processus d’identifications le cœur de la subjectivation, et par là même du moi le représentant adéquat du sujet dans le lien social des parlottes postmodernes. [...]
Les premiers des effets de cette domination libérale sont ceux qui concernent l’identité de l’individu. Ce terme d’identité, s’il recouvre encore sa signification première – l’identité qui représente la personne et que décline la carte d’identité – a pris un sens aujourd’hui beaucoup plus radical. A tel point qu’il est devenu loisible de "changer d’identité" comme c’est le cas pour les transsexuels opérés. L’identité devient ainsi la définition que se donne le sujet de lui-même en fonction de son propre désir ou de son propre choix, et non une définition de l’individu lui-même. Ce qui définit l’identité dans le modèle libéral des parlottes n’est plus une nomination qui vient de l’Autre, mais un choix individuel qui se montre dans les actes même posés par l’individu. Ainsi en est-il par exemple de nos jours de la notion, nouvelle dans le cadre psychopathologique, de l’identité de genre. Ce qui définit l’identité de genre n’est pas une nomination réelle du sujet par la sexuation biologique de son corps, mais bien le comportement sexuel de l’individu.
Auteur:
Lesourd Serge
Années: 19?? - 2022
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans "Comment taire le sujet ?", éditions Érès, 2010, pages 208-209
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postmodernité
]
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narcissisme
]
[
attributs imaginaires
]
érotisme
Le secret [du strip-tease] en est la célébration auto-érotique par une femme de son propre corps qui devient désirable dans cette mesure même. Sans ce mirage narcissique qui est la substance de tous les gestes, sans ce gestuel de caresses qui viennent envelopper ce corps et l’emblématiser comme objet phallique, pas d’effet érotique. Masturbation sublime dont la lenteur [...] est fondamentale. C’est cette lenteur qui marque que les gestes dont la fille s’entoure (dénuder, caresser, et jusqu’à la mimétique de la jouissance) sont ceux de "l’autre". Ses gestes tissent autour d’elle le fantôme du partenaire sexuel. Mais du coup cet autre est exclu, puisqu’elle se substitue à lui et s’approprie ses gestes selon un travail de condensation qui n’est pas loin en effet des processus du rêve.
[...] le strip-tease est lent : il devrait aller le plus vite possible, si sa fin était la dénudation sexuelle, mais il est lent parce qu’il est discours, construction de signes, élaboration minutieuse d’un sens différé. De cette transfiguration phallique, le regard témoigne là aussi. la fixité du regard est un atout essentiel de la bonne strip-teaseuse. On l’interprète habituellement comme technique de distanciation, de coolness destinée à marquer les limites de cette situation érotique. Oui et non : le regard fixe qui ne ferait que marquer l’interdit renverrait là encore le strip à une espèce de pornodrame répressif. Le bon strip n’est pas cela, cette maîtrise du regard n’est pas celle de la froideur voulue : s’il est cool, comme celui des mannequins, c’est à condition de redéfinir le cool comme une qualité très particulière de toute la culture actuelle des media et du corps, et qui n’est plus de l’ordre du chaud et du froid. Ce regard est le regard neutralisé de la fascination auto-érotique, celui de la femme/objet qui se regarde et, les yeux grands ouverts, referme les yeux sur elle-même. Ce n’est pas là l’effet d’un désir censuré : c’est le comble de la perfection et de la perversion. C’est l’accomplissement de tout le système sexuel qui veut que la femme ne soit jamais si pleinement elle-même, et donc si séduisante, que lorsqu’elle accepte de se plaire d’abord, de se complaire, d’être sans désir ni transcendance que de sa propre image.
Auteur:
Baudrillard Jean
Années: 1929 - 2007
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: sociologue et philosophe
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, pages 177 à 179
[
effeuillage
]
[
effets signifiants
]
[
narcissisme
]
[
agalma
]
consommation singularisante
Si l’idéologie contre-culturelle s’est parfaitement diluée dans la rhétorique publicitaire, c’est parce que cette dernière tenait déjà un rôle central dans les déclamations bravaches des groupes les plus individualistes et libertaires. Citons ici Jerry Rubin, dont les écrits regorgent de formules qu’on croirait sorties d’une réclame pour chaussures de sport : "La révolution, c’était la création de nouveaux hommes et femmes. La révolution voulait dire une nouvelle vie. Sur terre. Aujourd’hui. La vie, c’est l’acte de vivre. La révolution est l’acte de révolution." Le langage qu’ont développé certains groupes de la nouvelle gauche comme les yippies et les Diggers est fait de phrases courtes et percutantes, qui s’enchaînent sans construction argumentative ni volonté démonstrative. C’est un langage constitué d’assertions provocantes et définitives, qui, selon Julie Stephens, ressemble davantage "à un pastiche du jargon publicitaire et des films de cowboys qu’à un discours de gauche". La filiation sémantique est évidente entre ce phrasé de la nouvelle gauche américaine et les slogans devenus habituels chez les grandes marques depuis plusieurs décennies. Le "Do It !" de Jerry Rubin est devenu le "Just Do It" de Nike. Depuis le tournant des années 1960, les fondamentaux de cette rhétorique sont immuables : spontanéité expressiviste et individualisme intransigeant. Les exemples sont innombrables : "Apple, think different", "Sprite, n’écoute que toi", "Reebok : I am what I am", "McDonald’s : venez comme vous êtes"… Le discours publicitaire typique célèbre désormais l’envie d’être ou de "devenir soi-même" et honore la marchandise tel un outil de libération.
L’anticonformisme est devenu l’axe fondamental de la communication corporate. Aucune entreprise n’illustre mieux cet état de fait qu’Apple, qui caracole en tête du palmarès des multinationales au plus fort capital de marque depuis des décennies. Tout le storytellingd’Apple est depuis les débuts de l’entreprise consacré à la construction et à l’entretien de son image de rebelle. Pour un spot télévisé intitulé 1984, année de sortie du Macintosh, Apple a diligenté le réalisateur Ridley Scott afin de mettre en scène un univers industriel et dystopique où, sur écran géant, un big brother inspiré du célèbre roman de George Orwell délivre un discours dominateur à une foule aliénée et léthargique. Dans cet auditorium débarque une jeune femme athlétique pourchassée par des soldats. Vêtue d’un short rouge et d’un t-shirt blanc à l’effigie de Macintosh, l’héroïne rassemble ses forces et détruit l’écran géant d’un coup de masse. Une voix off commente alors : "Le 24 janvier 1984, Apple Computer présentera son Macintosh. Et vous verrez pourquoi 1984 ne sera pas comme 1984." Dans cet imaginaire, la force totalitaire, Big Brother, renvoie à IBM PC, la grande entreprise froide, industrielle et désincarnée. Apple est le libérateur, qui arrache l’ordinateur des griffes des grandes entreprises et du gouvernement pour le rendre accessible au peuple. Dans ce storytelling, qui s’est poursuivi tout au long de l’histoire d’Apple, l’entreprise n’est pas une institution privée à la recherche de profit, mais une force révolutionnaire visant à "aider les gens du commun à s’élever au-dessus des institutions les plus puissantes". Toute la rhétorique d’Apple à travers les décennies n’est que la reformulation du crédo contreculturel in a nutshell : l’utilisateur d’Apple, contrairement au conformiste PC, est un artiste, un rebelle, un irréductible et insaisissable individu – "Think different".
Chez les marques rebelles, championnes de l’anticonformisme de marché, l’entreprise ne parle plus par la bouche d’un maître de cérémonie encravaté ou d’un bon père de famille, comme il était d’usage dans la première moitié du XXe siècle. Elle s’offre pour représentants des rockers, des rappeurs ou toute autre incarnation de la rébellion du jour. Avec le retournement des années 1960, les marques qui souffraient jusqu’alors d’être associées aux marges les plus déviantes de la société jouissent désormais d’un inestimable capital symbolique.
Auteur:
Galluzzo Anthony
Années: 198? -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: maître de conférences, historien de la consommation et du marketing
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans "La fabrique du consommateur", éd. La découverte, Paris, 2020
[
historique
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[
narcissisme
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