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symbiose

J’allais aux bois parce que je voulais vivre délibérément, n’affronter que les actes essentiels de la vie, voir si je pourrais apprendre ce qu’elle avait à enseigner, et non pas, quand je viendrais à mourir, découvrir que je n’avais pas vécu. Je ne voulais pas vivre ce qui n’était pas la vie, la vie est si chère ; et pas non plus pratiquer la résignation, à moins qu’elle ne soit vraiment nécessaire. Je voulais vivre profondément, sucer toute la moelle de la vie, vivre de façon assez solide et spartiate pour mettre en déroute tout ce qui n’était pas la vie, couper large, tondre ras, acculer la vie, la réduire au plus simple, et, si elle se découvrait mesquine, alors en tirer l’entière, l’authentique mesquinerie et la divulguer au monde ; ou si elle était sublime, le connaître par l’expérience, et pouvoir en rendre un compte fidèle dans ma prochaine sortie.

Auteur: Thoreau Henry David

Info: Walden

[ fusion ] [ témoignage ] [ recherche ] [ et in arcadia ego ] [ forêt ] [ expérimentation ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

persistance

Le mélancolique qui peut aller jusqu’à la forclusion (psychose mélancolique) se caractérise, dans le développement bénin de la maladie, par une dominance du déni sur la dénégation. Les substrats sémiotiques (représentants affectifs et pulsionnels de la perte et de la castration) sous-jacents aux signes linguistiques sont déniés, et la valeur intrapsychique de ces derniers de faire sens pour le sujet est en conséquence annihilée. Il en résulte que les souvenirs traumatiques (la perte d’un parent cher dans l’enfance, telle blessure plus récente) ne sont pas refoulées, mais constamment évoqués, le déni de la dénégation empêchant le travail du refoulement, ou du moins sa partie représentative. De telle sorte que cette évocation, cette représentation du refoulé n’aboutit pas à une élaboration symbolique de la perte car les signes sont inaptes à capter les inscriptions primaires intrapsychiques de la perte et de la liquider par cette élaboration même : au contraire, ils ressassent, impuissants.

Auteur: Kristeva Julia

Info: Dans "Soleil noir", éditions Gallimard, 1987, page 58

[ insistant ] [ obsessionnel ] [ recherche de signification ] [ non-refoulement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

savoir

Contrairement à ce qu'on croit souvent, la démarche scientifique ne consiste pas simplement à observer, à accumuler des données expérimentales pour en déduire une théorie. On peut parfaitement examiner un objet pendant des années sans jamais en tirer la moindre observation d'intérêt scientifique. Pour apporter une observation de quelque valeur, il faut déjà, au départ, avoir une certaine idée de ce qu'il y a à observer. Il faut déjà avoir décidé ce qui est possible. Si la science évolue, c'est souvent parce qu'un aspect encore inconnu des choses se dévoile soudain ; pas toujours comme conséquence de l'apparition d'un appareillage nouveau, mais grâce à une manière nouvelle d'examiner les objets, de les considérer sous un angle neuf. Ce regard est nécessairement guidé par une certaine idée de ce que peut bien être la "réalité". Il implique toujours une certaine conception de l'inconnu, de cette zone située juste au-delà de ce que la logique et l'expérience autorisent à croire.

Auteur: Pagels Heinz

Info: <p.29-30>

[ recherche ] [ voir ] [ remettre en question ]

 

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écriture

"Affronter son propre cas". Je n'ai jamais inventé d'histoires. Je n'ai pas d'imagination. Tout ce qu'il y a dans mes livres est arrivé. On pourrait donc dire que tout ce que j'écris est autobiographique. Que mes livres racontent ma vie. Or il n'en est rien, parce que telle n'a jamais été mon intention. Vouloir raconter sa vie, c'est dire : "Moi, voilà comme je suis." "Moi je". C'est ce que Deleuze appelait la manie du "sale petit secret". La prétention à ériger ses fantasmes en performances de portée universelle. Ecrire en partant de mon propre cas, ça n'a jamais consisté à "me" raconter, mais à "le" décrire, le re-présenter pour essayer d'y voir plus clair. Il n'est pas question de dire ce qui s'est passé pour moi, mais d'essayer de comprendre "comment" telle ou telle chose a pu se produire comme elle s'est produite. Ce ne sont pas des confidences, mais plutôt des descriptions de situations. Des leçons d'anatomie, des rapports de détective privé.

Auteur: Hocquard Emmanuel

Info: In "Le Cours de Pise", éd. P.O.L, p. 193

[ dénégation ] [ recherche ] [ référence philosophique ] [ littérature ] [ codage du réel ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

informer-désinformer

Qu’est-ce qu’un journaliste ? C’est un homme qui d’abord est censé avoir des idées. C’est ensuite un historien au jour le jour, et son premier souci doit être de vérité. Peut-on dire aujourd’hui que notre presse ne se soucie que de vérité ?

Comme il est difficile de toujours être le premier, on se précipite sur le détail que l’on croit pittoresque ; on fait appel à l’esprit de facilité et à la sensiblerie du public. On crie avec le lecteur, on cherche à lui plaire quand il faudrait seulement l’éclairer. A vrai dire on donne toutes les preuves qu’on le méprise.

L’argument de défense est bien connu : on nous dit, "c’est cela que veut le public !". Non, le public ne veut pas cela ; on lui a appris pendant vingt ans à le vouloir, ce qui n’est pas la même chose. [De nos jours] une occasion unique nous est offerte au contraire de créer un esprit public et de l’élever à la hauteur du pays lui-même.

Auteur: Camus Albert

Info: Editorial de Combat, 1er septembre 1944.

[ buzz ] [ critique ] [ recherche de l'audimat ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

superficialité

Ce qui est plus problématique, c’est [que notre code] reposait de façon précaire – je le pense aujourd’hui – sur une vision a priori de la nature humaine qui était épouvantablement erronée : nous rejetions toutes les variantes de la doctrine du péché originel. Nous nous trompions totalement sur la nature humaine, la nôtre y compris ; ce fut à la fois une cause et une conséquence de notre état d’esprit […]. Il ne s’agit pas seulement de dire que, intellectuellement, nous étions des pré-freudiens ; nous avions perdu quelque chose que nos prédécesseurs avaient et nous ne l’avions pas remplacé […]. Nos commentaires sur la vie et les affaires humaines étaient brillants, amusants, mais futiles – comme je l’ai dit de la conversation entre Russell, Lawrence et moi-même - parce qu’ils ne s’appuyaient sur aucun diagnostic sérieux concernant la nature humaine […]. Dès lors un soupçon général, largement répandu quoiqu’en partie dissimulé, se porta sur nous, sur nos motivations, sur notre comportement. […] Je pense maintenant que ce soupçon est justifié.

Auteur: Keynes John Maynard

Info: Dans "Deux souvenirs. De Bloomsbury à Paris", pages 122-124

[ autocritique ] [ rapports humains ] [ cénacle ] [ recherche ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

existence

Si je veux vivre libre, il faut pour l'instant que je le fasse à l'intérieur de ces formes. Le monde est donc plus fort que moi. A son pouvoir je n'ai rien à opposer que moi même - mais, d'un autre côté, c'est considérable. Car, tant que je ne me laisse pas écraser par le nombre, je suis moi aussi une puissance. Et mon pouvoir est redoutable tant que je puis opposer la force de mes mots à celle du monde, car celui qui construit des prisons s'exprime moins bien que celui qui bâtit la liberté. Mais ma puissance ne connaîtra plus de bornes le jour où je n'aurai plus que mon silence pour défendre mon inviolabilité, car aucune hache ne peut avoir de prise sur le silence vivant. Telle est ma seule consolation. Je sais que les rechutes dans le désespoir seront nombreuses et profondes, mais le souvenir du miracle de la libération me porte comme une aile vers un but qui me donne le vertige : une consolation qui soit plus qu'une consolation et plus grande qu'une philosophie, c'est-à-dire une raison de vivre.

Auteur: Dagerman Stig

Info: Notre besoin de consolation est impossible à rassasier (1993, 21 p., Actes sud)

[ souffrance ] [ recherche ] [ individu ]

 
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facultés intellectuelles

Dans les sciences naturelles, Buffon définissait le génie, la patience dans l'observation. Au lieu de la patience, c'est la réflexion qu'aurait dû dire notre grand naturaliste.

Si donc vous n'avez cette activité, cette force de raison qui fait réfléchir profondément et qui, d'une seule idée fait tirer, en la creusant, mille autres idées cachées dans la première ; si vous êtes dépourvu de ce génie d'observation dont le caractère est d'examiner sans cesse, d'étudier tous les objets qui passent devant lui, comparant tout ce qu'il voit, remontant d'une chose à l'autre par un raisonnement vif et naturel, saisissant rapidement ces rapports intimes et cachés qui enchaînent les diverses parties du monde physique ; si la nature vous a refusé cette précieuse qualité, ne vous flattez point de devenir jamais ses interprètes.

En vain posséderiez-vous le secret de captiver vos pensées dans une forme plus régulière ; en vain seriez-vous remplis de cette philosophie morte, pour ainsi dire, qui n'est point née de votre raison, mais qui vient d'un livre ou d'un maître : avec tous ces procédés artificiels, vous ne ferez que secouer et tourmenter, pour ainsi dire, les vérités que les grands génies ont été chercher au fond des abîmes !

Auteur: Serres Etienne

Info: "Principes d'embryogénie, de zoogénie et de tératologie", publié dans les "Mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut impérial de France", 1860

[ recherche ] [ référence philosophique ] [ avertissement ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

ironie

Mes lettres de demande d'emploi, pour sincères qu'elles étaient, masquaient l'entière vérité. Les visages auraient blêmi devant l'intégralité des faits dans leur brutalité. "Monsieur" songeai-je, "Auriez-vous un emploi disponible pour un cambrioleur saisonnier, arnaqueur, faussaire, et voleur de voitures? justifiant également d'une certaine expérience en tant que voleur à main armée, maquereau, tricheur professionnel, et autres petites choses. J'ai fumé la marie-jeanne à douze ans (dans les années quarante) et je me piquais à l'héroïne à seize. Je n'ai aucune expérience du LSD et de la méthédrine. Ils sont venus au goût du jour depuis mon emprisonnement. J'ai enculé de jeunes et jolis garçons ainsi que des homosexuels féminins (mais uniquement lorsque j'étais enfermé, privé de femmes). Dans le jargon des geôles, des prisons et des bas-fonds (certains bas-fonds très sélects), je suis un enfoiré capable de baiser sa mère. Pas vraiment en fait, puisque je ne me souviens pas de ma mère. Dans le monde qui est le mien, ce terme, dans l'emploi que j'en faisais, était la revendication orgueilleuse et vantarde d'être un démon en marche, aux réactions imprévisibles, scandaleuses et outrancières, un véritable virtuose du crime. Naturellement, le fait d'être un enfoiré dans ce monde-là fait de moi une raclure de poubelle dans le vôtre. Disposez-vous d'un emploi pour moi?"

Auteur: Bunker Edward

Info: Aucune bête aussi féroce

[ tromperie ] [ apparence ] [ recherche d'emploi ]

 

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avidité industrielle

A la fin des années 1970, son labo [à Richard Smalley, chimiste] de la Rice University (Texas) collabore avec Exxon à la mise au point d’un appareil laser capable de vaporiser n’importe quoi. En 1985, en vaporisant des échantillons de carbone, Smalley et ses partenaires, Harold Kroto et Robert Curl, découvrent une molécule inconnue, composée de 60 atomes, et ayant la forme d’un ballon de foot : 20 hexagones et 12 pentagones soudés en sphère. En hommage à Buckminster Fuller, l’architecte des dômes géodésiques, ils baptisent leur trouvaille "Buckminsterfullerène", vite abrégé en "Buckyballs" ou fullerènes voire C60, en référence au nombre de ses atomes. Les laboratoires se jettent sur les fullerènes, et des Japonais découvrent qu’on peut les assembler en nanotubes aux propriétés étonnantes. Cent fois plus résistants et six fois plus légers que l’acier, ils peuvent entrer dans la composition de nouveaux matériaux. […] L’industrie les utilise vite dans une foule de secteurs qui vont du spatial à l’informatique et à la supraconductivité, des pneus et des crèmes solaires au traitement de l’eau et à la production d’électricité. Si vite que les études de toxicité ne révèlent qu’après-coup la nocivité des nanoparticules. Inhalées par des rats, celles-ci attaquent leurs poumons comme l’amiante. Pis, leur petite taille leur permet de circuler dans le corps et de franchir même la barrière hémato-encéphalique protégeant le cerveau […]. Les nanomatériaux nous réservent peut-être une pandémie de cancers.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: Dans "Aujourd'hui le nanomonde", pages 134-135

[ principe de précaution ] [ innocuité ] [ recherche et développement ] [ science-industrie ]

 
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