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poésie

Je sortais toujours avec un livre dans la poche. Les grandes avenues parisiennes me permettaient de lire sans bousculer quiconque. Et accessoirement de ne regarder personne, ce qui m'évitait de percevoir des gens faussement pressés, caractéristique essentielle de la grande ville. Il faut être pressé pour être important. Etre pressé, c'est être attendu. Prendre son temps, c'est n'être pas attendu. N'intéresser personne. Alors, on fait mine de courir, de bousculer, de téléphoner frénétiquement. Dickinson ne faisait rien. Elle n'habitait pas Paris.

Auteur: Uras Michaël

Info: Aux petits mots les grands remèdes, p. 178

[ tranquillité ] [ stress urbain ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

gamins

La maîtresse aux cheveux gris a fait un large geste de la main. "Si vous saviez ! C’est le mal du siècle. Tous ces pauvres enfants sont livrés à eux-mêmes, pendant que les deux parents sont dévorés par la même ambition. C’est simple, ils courent tout le temps. Vous savez quelle est la phrase que les parents disent le plus souvent à leurs enfants ? “Dépêche-toi !” Et bien sûr, c’est nous qui subissons tout. Les petits nous font payer leurs angoisses et leur sentiment d’abandon."

Auteur: Slimani Leïla

Info: Chanson douce

[ délaissés ] [ négligés ] [ stress ]

 

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action

La conscience de ces gens, devenue sourde à leur propre souffrance, n'est pourtant pas muette. Les mêmes médecins ont ainsi découvert - toujours chez leurs malades - "une forme de pensée utilitaire, une tendance à diriger exclusivement leur réflexion vers le monde extérieur" et même "à utiliser sans cesse leur activité pour ne laisser aucune place à leur propre envahissement émotionnel, ressenti, à juste titre, comme menaçant". Toute leur conduite est élaborée "de façon à éviter d'être blessé, ou seulement effleuré". Ces malheureux, socialement très actifs, sont, en réalité, des plaies à vif.

Auteur: Bounan Michel

Info: La Vie innommable

[ thérapie ] [ stress ] [ fuite ] [ refuge ]

 

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antispiritualisme

Ce n’est pas le souci du progrès matériel qui détourne l’homme des hautes pensées et de la méditation des choses divines, c’est l’épuisement du labeur inhumain qui ne laisse pas, à la plupart des hommes, la force de penser ni celle même de sentir la vie, c’est-à-dire Dieu. […] Entre la provocation de la faim et la surexcitation de la haine, l’humanité ne peut pas penser à l’infini. L’humanité est comme un grand arbre, tout bruissant de mouches irritées sous un ciel d’orage, et dans ce bourdonnement de haine, la voix profonde et divine de l’univers n’est plus entendue.

Auteur: Jaurès Jean

Info: In Le matin des magiciens : Introduction au réalisme fantastique de Jacques Bergier

[ flux tendus ] [ stress ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

prolétaires

L’autre jour à la pause j’entends une ouvrière dire à un de ses collègues
"Tu te rends compte aujourd’hui c’est tellement speed que j’ai même pas le temps de chanter".
Je crois que c’est une des phrases les plus belles les plus vraies et les plus dures qui aient jamais été dites sur la condition ouvrière.
Ces moments où c’est tellement indicible que l’on n’a même pas le temps de chanter
Juste voir la chaîne qui avance sans fin l’angoisse qui monte l’inéluctable de la machine et devoir continuer coûte que coûte la production alors que
Même pas le temps de chanter.
Et diable qu’il y a de jours sans.

Auteur: Ponthus Joseph

Info: À la ligne : Feuillets d'usine

[ sous pression ] [ stressés ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

précipitation

7h50. J'entrepris de dévaler les quatorze étages plus véloce qu'un livreur de restaurant chinois.. Arrivé au quatrième, je remarquai que la porte palière de la cage d'ascenseur était ouverte et la cabine immobilisée entre le quatrième et le cinquième étage. Deux jambes pendaient dans le vide, un des pieds avait perdu sa chaussure. Tandis que je me demandais si l'homme était mort, plusieurs résidents des étages supérieurs descendirent l'escalier à toute allure, me bousculant au passage. (...)

Comment pouvaient-ils se soucier aussi peu de ce pauvre homme qui en cet instant, luttait peut-être contre la mort ? Remarquez, je ne pouvais moi-même faire grand chose pour lui. Je regardais ma montre. Huit heures pile ! Merde, j'étais à présent carrément en retard !

Auteur: Kim Young-Ha

Info: Qu'est devenu l'homme coincé dans l'ascenseur ? et autres nouvelles

[ vitesse ] [ stress ] [ flux tendu ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

matérialisme

Alors qu’au siècle dernier nous avons tous appris à soigner nos dents, nos cheveux et notre peau, soit la face visible de nos corps, nous n’avons nullement avancé par rapport à l’acquisition de rituels de soin psychique. Au contraire, nous avons probablement même reculé, avec une sécularisation qui, dans sa volonté de libérer l’individu, a trop souvent supprimé les gestes de l’intériorité et de l’introspection. Moins de temps “officiellement” consacré à la contemplation, moins de méditation, moins de silence aussi. Aujourd’hui, nous nous trouvons face à une situation où nous avons intégré le soin du corps, parfois à l’extrême, mais pas celui de la conscience – bien que la science démontre de plus en plus l’importance des rituels de l’hygiène psychique. Nous soignons notre peau, mais négligeons notre paix.

Auteur: Van Reybrouck David Grégoire

Info: La paix ça s'apprend !

[ stress augmenté ] [ affolement sous-jacent ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

routine

Tu mets le biberon au micro-ondes
Tu lances la machine à café
Tu jettes 5 œufs sur la poêle
Et avec l’autre main tu te brosses les dents /
Il prend encore sa douche
Tu frappes brutalement dans la cabine
Et tu craches /
Tu réveilles la petite, elle se met à pleurer
Le grand ne veut pas bouger de son lit
Alors tu lui appliques la fessée /
Il sort de la douche et s’étale de la crème à raser
Tu prends sa place après avoir introduit le biberon dans la bouche du bébé
Et la journée commence /
Ta journée commence toujours sous la douche
C’est ton seul espace privé
Tu fermes les yeux et tu rêves d’une île
Seule sur une île sirotant un cocktail Lady blue
Sans ordinateur sans connexion sans mômes /

Auteur: Badea Alexandra

Info: Dans "Pulvérisés", page 19

[ matin ] [ vie quotidienne ] [ stress ]

 
Mis dans la chaine

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Ajouté à la BD par Coli Masson

infobésité

Minés par la lâche hantise du "politically correct", éberlués par un flot de pseudo-informations qui leur donnent l'illusion d'une modification permanente des catégories de l'existence (on ne peut plus penser ce qui était pensé il y a dix, cent ou mille ans), les Occidentaux contemporains ne parviennent plus à être des lecteurs ; ils ne parviennent plus à satisfaire cette humble demande d'un livre posé devant eux : être simplement des êtres humains, pensant et ressentant par eux-mêmes.
A plus forte raison, ils ne peuvent jouer ce rôle face à un autre être. Il le faudrait, pourtant : car cette dissolution de l'être est une dissolution tragique ; et chacun continue, mû par une nostalgie douloureuse, à demander à l'autre ce qu'il ne peut plus être ; à chercher, comme un fantôme aveuglé, ce poids d'être qu'il ne trouve plus en lui-même. Cette résistance, cette permanence ; cette profondeur. Bien entendu chacun échoue, et la solitude est atroce.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Interventions, tome 2 : Traces

[ stress consumériste ] [ lecture ]

 

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Ajouté à la BD par miguel