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classifications relatives

Classé dans Fiction, Les voyages de Gulliver, de Jonathan Swift, est un roman d'aventures humoristique ; dans Sociologie, une étude satirique de l'Angleterre du XVIIIe siècle ; dans Littérature pour enfants, une fable amusante où il est question de nains, de géants et de chevaux qui parlent ; dans Imaginaires, un précurseur de la science-fiction ; dans Voyages, un voyage fabuleux ; dans Classiques, une partie du patrimoine littéraire occidental. Les catégories sont exclusives ; la lecture ne l'est pas - ou ne devrait pas l'être. Quelles que soient les classifications choisies, chaque bibliothèque impose à la lecture sa tyrannie et oblige le lecteur - le lecteur curieux, le lecteur en alerte - à délivrer le livre de la catégorie à laquelle on l'a condamné.

Auteur: Manguel Alberto

Info: Une histoire de la lecture, p.237, Babel n°416

[ lecture ] [ facettes ] [ points de vue ] [ littérature ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ chef d'oeuvre ] [ polyvalence ] [ perspectivisme ]

 

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lecture

Le génie subtil du roman est un antidote à la simplicité d'esprit binaire du discours politique, et à ce titre un moyen d'émancipation, de libération de la pensée dont nous avons plus que jamais besoin. C'est une idée proche, me semble-t-il, qu'exprime Flaubert dans une lettre : "La rage de vouloir conclure est une des maladies les plus funestes et les plus stériles qui appartiennent à l'humanité. Chaque religion et chaque philosophie ont prétendu avoir Dieu à elles, toiser l'infini et connaître la recette du bonheur. Quel orgueil et quel néant ! Je vois au contraire que les grands génies et les plus grandes oeuvres n'ont jamais conclu." Le roman n'est pas "arrogant", ne juge pas, le roman ne "conclut pas", le roman ne fait pas la leçon.

Auteur: Rolin olivier

Info: Bric et broc

[ ouverture ] [ sagesse ] [ chef d'oeuvre ] [ écriture ] [ humilité ]

 

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servitude

Sans grand risque de me tromper, je puis affirmer que la directrice des ressources humaines — DRH — est, avant même le prêtre et le policier, l’être le plus méprisable. La raison pour laquelle elle suscite pareille répugnance tient au fait qu’elle incarne LA bonne femme par excellence, soit une femme rongée par la frustration, ayant borné sa vie amoureuse à la procréation, sa vie sentimentale à la famille et qui se revanche de son déficit érotique dans le travail. Rien n’est plus terrifiant que la bonne femme au travail. Car la bonne femme ne travaille pas: elle s’investit dans son travail persuadée que le devenir de l’humanité en dépend. Comme elle représente une forme parfaite de soumission désirée, l’objectif du capitalisme moderne est de faire en sorte que tous les salariés soient mentalement des bonnes femmes.

Auteur: Schiffter Frédéric

Info: http://lephilosophesansqualits.blogspot.com/

[ vacherie ] [ ambition ] [ petit chef ] [ femmes-par-hommes ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

famille

A mon arrivée à Ouagadougou en juillet 1924, je me trouvai sans toit, car j'avais fait cadeau de mon ancien logement à un parent avant de partir pour Dori. Mon ami Demba Sadio Diallo m'offrit de me loger dans sa concession, assez vaste pour m'y accueillir avec ma petite famille. J'acceptai avec joie, car en plus de ma femme et de mon enfant j'avais ramené de Dori une petite orpheline, Aissata Baïdi, et un jeune écolier originaire du Niger, Ousmane Sita. Un jeune griot très bon guitariste qui s'était attaché à moi, Bambaguel, me suivit lui aussi à Ouagadougou. J'étais donc à la tête d'une famille de six personnes, ce qui commençait à compter pour ma modeste solde d'écrivain expéditionnaire de troisième classe. Mais j'en étais heureux et fier. Du haut de mes vingt-quatre ans, je me sentais un homme...

Auteur: Bâ Amadou Hampâté

Info: Oui, mon commandant!

[ chef ] [ adulte ] [ responsabilité ]

 

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création

Il y a quelque chose de transcendant dans sa vision de l'humanité. Que fait-il d'autre dans tous ses films, Woody, sinon se demander ce que la réflexion peut apporter au monde. A quoi ça sert de penser ? (...) A propos du Caravage, que j'aime tant, un critique d'art avait employé cette formule qui me paraît extraordinaire: "la somme et la négation". Le Caravage faisait la somme de tout ce que pensait son époque, mais niait ses conclusions pour imposer quelque chose de neuf. Le Caravage faisait donc partie du groupe, mais s'y opposait totalement. C'est exactement la position de Woody. Toutes ces conversations hilarantes sur l'art, la littérature, le cinéma, la psychanalyse sont tenues par des gens qui, parce qu'ils ne dominent pas le sujet qu'ils croient dominer, le transforment en connerie épaisse. Ils ressentent vrai mais parlent faux. Et donc, cette façon qu'a Woody de nier le monde intellectuel pour montrer l'importance de la réflexion intellectuelle est, pour moi, extraordinaire.

Auteur: Escande Jean-Paul

Info: Télérama, 14 août 1996. à propso de Woody Allen

[ chef d'oeuvre ] [ beaux-arts ]

 

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anecdote

Le jour de la proclamation faite, par le premier consul, de la loi des cultes, il se leva de bonne heure, et fit entrer le service pour faire sa toilette. Pendant qu'on l'habillait, je vis entrer dans sa chambre M. Joseph Bonaparte avec le consul Cambacérès.



- Eh bien ! dit à celui-ci le premier consul, nous allons à la messe ; que pense-t-on de cela dans Paris ?



- Beaucoup de gens, répondit M. Cambacérès, se proposent d'aller à la première représentation et de siffler la pièce, s'ils ne la trouvent pas amusante. 



- Si quelqu'un s'avise de siffler, je le fais mettre à la porte par les grenadiers de la garde consulaire.



- Mais si les grenadiers se mettent à siffler comme les autres ?



- Pour cela, je ne le crains pas. Mes vieilles moustaches iront ici à Notre-Dame, tout comme au Caire ils allaient à la mosquée. Ils me regarderont faire, et en voyant leur général se tenir grave et décent, ils feront comme lui, en se disant : C'est la consigne.

Auteur: Wairy Louis-Constant

Info: In "Mémoires intimes de Napoléon Ier par Constant son valet de chambre", éd. Mercure de France, t.1, p. 149

[ histoire ] [ religion ] [ oecuménisme ] [ mimétisme ] [ obéissance ] [ chef ] [ modèle ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

intransigeance

Il devrait y avoir une Phase IV de l'identité noire - noirceur non atténuée. Je ne suis pas sûr de ce qu'est la noirceur totale, mais peu importe, elle ne se vend pas. À la surface, la vraie noirceur est une réticence apparente pour réussir. C'est Donald Goines, Chester Himes, Abbey Lincoln, Marcus Garvey, Alfre Woodard et l'acteur noir sérieux. C'est Tiparillos, des andouilles et une nuit en prison. C'est le dribble croisé et porter des chaussures d'intérieur à l'extérieur. C'est "considérant que" et autres "choses de cette nature". Ce sont nos belles mains et nos pieds foutus. La noirceur véritable n'en n'a justement rien à foutre. Clarence Cooper, Charlie Parker, Richard Pryor, Maya Deren, Sun Ra, Mizoguchi, Frida Kahlo, Godard en noir et blanc, Céline, Gong Li, David Hammons, Björk et le Clan Wu-Tang dans toutes leurs permutations encapuchonnées. Le vrai noir c'est des essais qui passent pour de la fiction. C'est la réalisation qu'il n'y a pas d'absolu, sauf quand il y en a un. C'est l'acceptation de la contradiction comme n'étant pas un péché et un crime, mais une fragilité humaine comme la fourberie et le libertarianisme. La noiritude c'est d'arriver à la réalisation qu'aussi merdique et insignifiant que tout paraisse, c'est parfois le nihilisme qui rend la vie digne d'être vécue.

Auteur: Beatty Paul

Info: The Sellout

[ création ] [ honnêteté ] [ sincérité ] [ chef d'oeuvres ] [ beaux-arts ]

 

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éloge

Immortelle présence et nécessité de J.-S. Bach: On ne peut parler de sa jeunesse ni de la force: il est de tous les âges, et toutes les puissances de la musique sont en lui. Jean-Sébastien Bach est notre Père Éternel. Il est le Fiat Musice du monde sonore. En tout art, de hauts génies dominent sur les autres, et semblent l'emporter sur toute beauté rivale: ainsi Shakespeare et Racine, Aristophane et Virgile, Goethe et Stendhal, Rembrandt ou Goya. Mais Bach me donne l'idée qu'il est plus grand, plus puissant, plus beau, plus étendu en musique, plus musical enfin qu'aucun autre artiste souverain dans son art propre. Et même la vertu de Bach est telle qu'il domine sur tous les artistes, en quelque art que ce soit, et non pas seulement dans le sien. Ni en poésie, ni en peinture, ni dans le statuaire, aucun homme n'égale Bach par la puissance et la beauté, la grâce de l'âme et la profondeur de l'esprit. L'équilibre de l'oeuvre et du sentiment est sans exemple. Bach révèle l'intelligence au coeur et pénètre d'amour toute l'intelligence. Il est plus parfait dans son propos que tous les autres artistes dans le leur. Bach est la vie rachetée du néant par l'harmonie et la sérénité pensante. Tout ordre et toute émotion en lui: dans cet art incomparable, le coeur et l'esprit s'accomplissent l'un par l'autre.

Auteur: Suarès André

Info: Pages, Paris, éditions du Pavois, 1948, p. 257

[ culture ] [ chef-d'oeuvre ] [ classique ]

 

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humour

Le petit Johnny est, comme on dit, mentalement retardé. Mais l'histoire qui suit va vous montrer qu'il est loin de l'être.
Johnny, dans la classe de modelage de l'école pour enfants retardés qu'il fréquente, reçoit sa provision de pâte à modeler et commence à la triturer. Il en détache un petit morceau et va dans un coin de la pièce pour y travailler. L'éducateur vient à lui et dit: "Hello, Johnny." Et Johnny répond: "Hello".
- Qu'as-tu dans la main? demande l'éducateur.
- De la bouse de vache, répond l'enfant.
- Que vas-tu en faire?"
Et Johnny répond: "Un éducateur." L'éducateur se dit alors que le petit Johnny a régressé. Alors il fait signe au directeur qui passe justement devant la porte et lui déclare: "Le petit Johnny a régressé."
Le directeur vient près de Johnny et lui dit: "Hello, fiston." Et Johnny répond: "Hello".
- Qu'as-tu dans la main? demande le directeur.
- De la bouse de vache, dit l'enfant.
- Et que fais-tu avec cette bouse de vache?
- Un directeur", répond l'enfant.
Le directeur se dit qu'il s'agit là d'un problème pour le psychologue et fait appeler celui-ci.
Le psychologue est un gars astucieux. Il va à Johnny et dit: "Hello". Et Johnny répond: "Hello".
- Je sais ce que tu as dans la main, dit le psychologue.
- Quoi? dit Johnny.
- De la bouse de vache.
- Oui, dit Johnny.
- Et je sais ce que tu vas en faire.
- Quoi?
- Tu vas en faire un psychologue.
- Non, dit Johnny, je n'ai pas assez de bouse! " Et on traite cet enfant de retardé !

Auteur: Anthony de Mello

Info: Quand la conscience s'éveille

[ répartie ] [ insulte ] [ chef ]

 

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eulogie

En 1720, au retour d’un voyage à Karlsbad, Bach apprend que sa femme Maria Barbara est décédée et déjà mise en terre depuis dix jours ; elle laisse 4 enfants, dont l’aînée a 11 ans et le dernier 5 ans. Bach est très profondément affecté par ce décès. Avant la fin de la même année il reprend la composition de ses sonates et partitas, et modifie notamment la Chaconne. Il y introduit, dans les voix de basse et de médium, deux mélodies de chorals : "Que ta volonté soit faite, Seigneur" et le choral de Luther "Christ gisait dans les liens de la mort".

"Sei Solo", titre associé aux Sonates et Partitas au sein de laquelle se trouve cette chaconne, écrit et signé par Bach lui-même dans son manuscrit, présente une ambiguïté. On lui a faussement donné le sens de "Six Solos", mais l’italien correct serait dans ce cas "Sei Soli". "Sei Solo" veut donc dire : "Tu es seul". Quand on connait l’esprit de Bach, où tout est connecté, où les lettres sont cachées et les chiffres participent à l’architecture, le titre est limpide de sens. Cette chaconne en ré mineur, quitte donc le monde de la danse pour devenir un hommage funèbre, méditation à la fois douloureuse et pleine d’espérance sur la mort qui a déjà frappé ses proches à plusieurs reprises et qui vient de lui arracher sa femme. Mais pour le maître de la musique baroque, la mort n’est pas que séparation, chagrin, solitude ; elle libère le croyant du péché, et dans sa désespérance il affirme sa confiance en s’inclinant devant la volonté de Dieu. Par un contrepoint complexe, c’est-à-dire la superposition de plusieurs mélodies différentes, et par des variations infiniment savantes, il exprime sa lamentation, son découragement, sa peur et sa douleur qui sont le pain des larmes du croyant. Sa piété l’a porté tout au long de sa vie, dans les turbulences comme dans les moments les plus heureux. Bach ressentait au fond de son coeur la nostalgie "Sehnsucht" de la mort ; il l’a traduite dans de nombreuses oeuvres, comme ici où il chante la lassitude de la vie, l’attente de la mort qui libère et apaise, la certitude de la victoire sur la mort par le Christ ressuscité – Alleluia –, et l’assurance de la résurrection.

Christian Tetzlaff dans "A Musicology of Performance : Theory and Method Based on Bach's Solos for Violin" avance que dans cette pièce le maître use les parties jouées sur deux cordes à la fois pour ramener sa femme à la vie, pour ainsi dire, en tant que second violoniste virtuel. On est semble t'il en pleine interprétation romantique. Romantisme allumé par Bach lui-même par la qualité exceptionnelle d'un métier de fer qui lui permet d'exprimer et développer sur la mort avec beauté et profondeur. Douleur du manque doublée du sentiment ressassé de cette condition de "passager" de l'animal humain, effet émotionnel qui sera fortement renforcé par les compositeurs renommés qui suivirent et portèrent JSB au nues, Schumann, Brahms, Chopin... Un violonniste m'a dit un jour que la chaconne est comme un "arbre gorgé de fruits sous la neige". Jehudi Menuhin la joua durant l'entracte d'un concert avec le Philharmonique de Berlin et la dédia à sa soeur Hephzibah qui venait de mourir. Auditeurs bien entendu au bord des larmes. Mais laissons cela : Bach parle de son art comme d'une "Rekreation des Gemüts", "recréation du coeur et de l'esprit". Il a réussi ; point besoin d'être spécialiste, l'écouter suffit pour vivre mieux.

(Pour les spécialistes) Des recherches ont été effectuées par la musicologue Helga Thoene sur les paroles des Chorals cités tout au long de la Chaconne de la Partita II. Mises bout à bout elles révèlent une signification, une sorte de tombeau dédié à sa femme. Il utilise Ré mineur, la tonalité de la mort. La danse a des airs sacrés, un peu mystiques dans ses variations. Le passage central en majeur est comme une visite au paradis, suivie par le terrible retour sur terre... Et après cette Chaconne, on repasse en majeur dans l’Adagio de la Sonate III, avec une marche en quatorze stations comme le chemin de croix. Le religion est omniprésente dans la vie et l’oeuvre de Bach. Dieu est partout dans sa musique.

Auteur: Mg

Info: 2019, compil de diverses sources

[ chef d'oeuvre ] [ émoi ] [ pré-romantisme ] [ libération ] [ théologie musicale ]

 
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Ajouté à la BD par miguel