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vacherie
Non, décidément, Barrès se retient trop. Il sera malade quelque jour. Sa sincérité contenue fera péter sa peau. Il mourra d'une conviction rentrée, étouffera de civilisation comme d'autres d'un manque d'air. Des sensations courtes rendues par des phrases brèves. Est-ce neuf, ce qu'il dit ? Il adore la tranche des manuels classiques. Quand on a dit : "Il n'y a rien.", une fois, une seule, n'est-ce pas suffisant ? Restent les apparences, les belles et variées apparences qui composent un Univers bien assez réel pour notre petite vie jusqu'à notre petite et proche mort. Barrès, mon ami, déboutonnez-vous : vous sentez le concentré. On étouffe chez vous ! Aérez !
Auteur:
Renard Jules
Années: 1864 - 1910
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Journal
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écrivain-sur-écrivain
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coincé
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british
Considérant que mes oreilles sont restées vierges de musique depuis plusieurs semaines, je pense que le patriotisme est une émotion basse. ... On a joué l'hymne national et un cantique et je n'ai constaté qu'une absence totale d'émotion chez moi comme chez les autres. Si les Anglais parlaient ouvertement de WC et de fornication peut-être seraient-ils remués par des émotions universelles. Les choses étant ce qu'elles sont, toute incitation à vibrer en commun est irrémédiablement gâchée par les pardessus et manteaux de fourrures qui s'interposent. Je commence à abhorrer mon espèce, surtout après avoir considérer les visages dans le métro. Vraiment, je trouve plus agréable de regarder du boeuf cru ou des harengs saurs.
Auteur:
Woolf Virginia
Années: 1882 - 1941
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: F
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - Angleterre
Info:
Journal intégral : 1915-1941
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coincés
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refoulés
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sociologie
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parents
J’ai été élevée dans une ascèse qui aurait pu être qualifiée de luthérienne si mes parents n’avaient été de fervents catholiques. Par conviction pour mon père, qui allait s’engager pour le séminaire au moment où il rencontra ma mère, et par obligation pour cette dernière, que la religion avait à vrai dire toujours emmerdée mais dont elle ne questionnait pas le bien-fondé des prescrits. Elle était catholique parce que c’était ce qu’on était à son époque, dans un milieu qui ne tolérait aucune excentricité. Là-bas, mettre une veste en cuir témoignait déjà d’un douteux processus de marginalisation : ma mère portait des cols Claudine.
À la fin des années soixante-dix, ils se marièrent, achetèrent une maison, se mirent en ménage, eurent des enfants, et se prirent ensuite à espérer que ceux-ci deviennent aussi conventionnels qu’eux, car enfin les conventions n’existaient pas pour rien. Ma mère était une grande femme sèche comme une merluche, noueuse comme un saule, née fâchée, comme en attestait la ride profonde entre ses sourcils. Mon père, de son côté, rasait les murs tel un moine capucin et ne parlait pour ainsi dire jamais, sauf pour donner l’heure à ma mère qui persistait à ne pas porter de montre pour entretenir sa dépendance à son époux. À la maison, nous vivions à moitié dans le noir car c’était ainsi que l’intimait notre culture domestique, tenant d’une certaine esthétique de la prostration et parce que l’électricité coûtait cher. Ma sœur et moi ne manquions de rien, sauf du superflu.
Auteur:
Myriam Leroy
Info:
Ariane
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couple
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famille
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artificiel
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convenu
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coincés
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tradition
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