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spontanéité créatrice

Il n’y a pas un savoir à proprement parler car il n’existe pas en dehors des mystérieuses associations de notre mémoire et du tact acquis de notre invention quand elle approche les mots. Le savoir, dans le sens d’une chose qui est toute faite au dehors de nous et qu’on peut apprendre comme dans les Sciences – est nul en art. Au contraire c’est quand les rapports scientifiques entre les mots ont disparu de notre esprit et qu’ils ont pris une vie où les éléments chimiques sont oubliés dans une individualité nouvelle que la technique, le tact qui connaît leurs répugnances, flatte leurs désirs, connaît leur beauté, touche leurs formes, assortit leurs affinités, peut commencer.

Auteur: Proust Marcel

Info: En mars 1900, à Marie Nordlinger se plaignant de son ignorance.

[ anti-dogmatisme ] [ liberté ] [ création ] [ esthétique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

rédempteurs

Un homme qui cultive son jardin, comme le voulait Voltaire. Celui qui est reconnaissant que sur la terre il y ait de la musique. Celui qui découvre avec plaisir une étymologie. Deux employés qui dans un café du Sud jouent un silencieux jeu d'échecs. Le céramiste qui prémédite une couleur et une forme. Un typographe qui compose bien cette page, qui peut-être ne lui plaît pas. Une femme et un homme qui lisent les tercets finaux d'un certain chant. Celui qui caresse un animal endormi. Celui qui justifie ou veut justifier un mal qu'on lui a fait. Celui qui est reconnaissant que sur terre il y ait un Stevenson. Celui qui préfère que les autres aient raison. Ces personnes, qui s'ignorent, sont en train de sauver le monde.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: Le Chiffre, La Cifra, 1981

[ poème ] [ éthique ] [ esthétique ]

 

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symétrie

Ce livre est le récit d'un étonnement, d'un émerveillement, devant un prodige de la nature. Ce prodige se matérialise chaque fois qu'un flocon de neige se forme, qu'un cristal d'argent se dépose au fond d'une mine, qu'une bulle d'air s'immisce dans de l'huile, qu'un éclair se propage dans le ciel : soudain, un arbre apparaît, un arbre 'naturel' dont l'incroyable complexité frappe au premier regard. (...) Ce prodige se manifeste partout, dans toutes les disciplines : géologie, minéralogie, chimie, physique du solide, hydrodynamique, électrostatique et, bien entendu, biologie, puisque c'est bien dans cette discipline que les structures arborescentes sont les plus nombreuses et, aussi, les moins inattendues. Alors qu'y a-t-il de commun entre ces structures ? Que nous révèlent-elles sur les lois de la nature, cachent-elles un principe morphologique universel ?...

Auteur: Fleury Vincent

Info: Arbres de pierre

[ matière ] [ esthétique ]

 

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architecture

On voit que la symbolique éternelle de la "maison de verre" est toujours présente mais perd de son sublime dans la modernité. Les prestiges de la transcendance ont cédés la place à eux de l'ambiance (de même que pour le miroir) . Le verre offre des possibilités de communications accélérée entre l'intérieur et l'extérieur, mais simultanément il institue une césure invisible et matérielle, qui empêche que cette communication devienne une ouverture réelle sur le monde. En fait les "maisons de verre" ne sont pas ouvertes que sur l'extérieur : c'est le monde extérieur, la nature, le paysage qui viennent au contraire, grâce au verre et à l'abstraction du verre, transparaître dans l'intimité, dans le domaine privé, et y "jouer librement" à titre d'élément d'ambiance. Le monde entier réintégré dans l'univers domestique comme spectacle.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Le système des objets (1968, Gallimard, 288 p.)

[ emplacement ] [ aménagement ] [ esthétique ] [ glacis décoratif ] [ environnement ]

 
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assimilation

Et la psychanalyse n’échappe pas à ce destin de mode au cœur même de sa pratique théorique et clinique. Elle aussi passe au stade de la reproduction institutionnelle, développant ce qu’il y avait de modèles de simulation dans les concepts fondamentaux. S’il y a eu jadis un travail de l’inconscient, et donc une détermination de la psychanalyse par son objet, aujourd’hui cette détermination est devenue tout doucement celle de l’inconscient par la psychanalyse elle-même. C’est elle désormais qui reproduit l’inconscient en même temps qu’elle se prend pour référence (se signifie comme la mode). L’inconscient rentre alors dans les mœurs, la demande en est grande, et la puissance sociale vient à la psychanalyse comme elle vient au code – elle s’accompagne d’une extraordinaire sophistication des théories sur l’inconscient, toutes commutables et indifférentes au fond.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, page 148

[ critique ] [ perte de radicalité ] [ stade esthétique ] [ vogue ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

rapidité

La vitesse tue la forme. D'un paysage vu à cinq cents à l'heure, que reste t-il ? Rien ; les premiers et les seconds plans sont supprimés ; au delà du 300éme de seconde, les appareils photographiques eux-mêmes défaillent. Notre oeil ne prend pas plaisir à la trajectoire d'un obus puisqu'il ne la voit plus. Le mouvement ne "déplace pas les lignes", il les anéantit. La terre perd sa variété ; en avion, il n'y a plus, sous nos pieds, de peupliers ou de châtaigniers ; il y a l'arbre... La vitesse pour les Orientaux, équivaut à la démocratie. La très grande vitesse ressemble au communisme en ce qu'elle tue l'individuel. Elle appelle et exige l'anonymat. Nous parvenons au règne du symbole. La vitesse habitue l'esprit, par la succession infinie des images, à des nouvelles synthèses. Le sociologue s'en réjouira peut-être, mais non l'artiste. L'artiste est un aristocrate , (même quand il croit faire de l'art pour le peuple) il travaille lentement. La vitesse tue la couleur : le gyroscope, quand il tourne au plus vite, fait du gris ! Regardons la peinture moderne : gris, vert-de-gris, gris-noir, Barque, Picasso, Juan Gris, Derain, Vlaminck : couleurs de torpilleur, de trains de blindé, de châssis.

Auteur: Morand Paul

Info: éloge du repos (1937, 125 p., éditions Arléa) p.118, 119

[ vélocité néfaste ] [ progrès ] [ modernité ] [ esthétique ] [ transition nocive ]

 
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archétypique

[…] dans la jeunesse, l’expression est souvent belle grâce à la beauté cosmique inhérente au jeune âge ; c’est alors la jeunesse comme telle, et non telle créature accidentellement jeune, qui manifeste la beauté. Les passions se revêtent volontiers de la beauté impersonnelle et innocente des puissances de la nature, mais elles sont limitatives et privatives puisque nous sommes des créatures intellectuelles et non des oiseaux ni des plantes ; notre personnalité ne saurait se limiter à la beauté du corps, ni à la jeunesse, elle n’est pas faite pour ce bas monde, bien qu’elle soit condamnée à le traverser. C’est pour cela que la beauté et la jeunesse finissent par déserter l’homme ; il ne lui reste alors, s’il s’est identifié avec sa chair, que la déchéance physique avec la laideur morale de l’avidité et avec le durcissement du cœur, puis la vanité des regrets et aussi le vide d’une vie perdue ; mais dans tout cela, la beauté comme telle n’est pas en cause, - celle que l’homme a possédée et qui était réelle, - pas plus que le Créateur dont elle reflétait la Béatitude. Il faut réagir contre les tentatives de moraliser la beauté et la laideur, quelle que puisse être l’opportunité de semblables confusions à tel ou tel point de vue intéressé.

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Dans "Logique et transcendance", éditions Sulliver, 2007, pages 236-237

[ vieillir ] [ jugement ] [ spiritualité ] [ esthétique ] [ naïveté source ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

hiérarchie

Certains théoriciens d’art - soit dit en passant - sont arrivés à la conclusion, digne de Zénon d’Élée, que la beauté d’un scarabée n’est pas inférieure à celle de l’homme, ni celle d’une baraque à celle d’une cathédrale, et cela sous prétexte que toute chose parfaite en soi et à son niveau — ou toute œuvre parfaitement "bien faite" — possède toute la beauté dont elle est susceptible ; bref, que la beauté ne comporte des gradations qu’à l’intérieur d’un même genre et non en vertu de la noblesse ou de la bassesse du genre où elle se manifeste, nécessairement du reste puisque, paraît-il, la beauté est là où est la plénitude d’une possibilité, si inférieure soit-elle. C’est oublier - par excès de zèle sans doute - la nature ou la notion même de la beauté : celle-ci est affaire, non seulement de rectitude formelle, mais aussi de contenu, nous l’avons dit, et le contenu de la beauté est la richesse des possibilités et la générosité cosmique, si bien qu’il y a une beauté qui possède ou enveloppe et une autre qui donne ou qui déborde. L’harmonie formelle n’est pas seulement la rectitude d’un carré ou d’un triangle comme le voudraient certaines théories expéditives et frigides, elle est aussi, et essentiellement, la manifestation d’une infinitude interne ; elle l’est dans la mesure même où elle est tout ce qu’elle peut être.

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Dans "Logique et transcendance", éditions Sulliver, 2007, page 229

[ mode de la vérité ] [ esthétique ] [ harmonie ] [ équilibre ] [ instant ] [ relativité ] [ points de vue ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

décoratif aliénant

Pensez à la cocaïne. Sous sa forme naturelle, comme les feuilles de coca, elle est sympathique, mais pas au point de devenir un problème plus général. Mais affinez-la, purifiez-la et vous obtenez un composé qui frappe vos récepteurs de plaisir avec une intensité non naturelle. C'est là qu'advient une dépendance.

La beauté a subi un processus similaire, à cause des publicitaires. L'évolution nous a donné un circuit qui réagit à la beauté - appelez-le récepteur de plaisir de notre cortex visuel - et dans notre environnement naturel, il était utile d'en avoir un. Mais prenez une personne avec telle qualité de peau et de structure osseuse comme on en voit une sur un million, ajoutez un maquillage professionnel et des retouches, et vous ne regardez plus la beauté sous sa forme naturelle. Vous voilà avec une beauté de qualité pharmaceutique, la coke de la beauté.

Les biologistes nomment ceci "stimulus surnormal" [...] Nos récepteurs de beauté reçoivent plus de stimuli que ce pourquoi ils ont été conçus, il y a surcharge ; nous voyons plus de beauté en un jour que nos ancêtres n'en voyaient en une vie. Résultat : la beauté ruine lentement nos vies.

Comment ? De la même manière que toute drogue devient un problème : en interférant dans nos relations avec les autres. Nous devenons insatisfaits de l'apparence des gens ordinaires parce qu'ils ne supportent pas la comparaisons avec les mannequins.  

Auteur: Chiang Ted

Info: Stories of Your Life and Others

[ infobésité esthétique ] [ monde photoshop ] [ standards irréalistes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

corporalité

La nudité sacrée - qui joue un rôle important non seulement chez les Hindous mais aussi chez les Indiens d'Amérique - est fondée sur la correspondance analogique entre l' "extérieur" et l' "intérieur" : le corps est alors vu comme "cœur extériorisé" et le cœur pour sa part "absorbe" en quelque sorte la projection corporelle ; "les extrêmes se touchent". On dit en Inde que la nudité favorise l'irradiation des influences spirituelles mais aussi que la nudité féminine en particulier manifeste Lakshmi et par conséquent a un effet bénéfique sur l'environnement. D'une manière tout à fait générale, la nudité exprime et actualise virtuellement un retour à l'essence, à l'origine, à l'archétype, donc à l'état céleste. "Et c'est pour cela que nue, je danse" comme disait, après avoir découvert le divin Soi en son cœur, la grande sainte Kashmiri, Lalla Yogishvari. Assurément. il y a dans la nudité une ambiguïté de facto à cause de la nature passionnelle de l'humanité; mais il y a aussi le don de la contemplativité qui peut la neutraliser, comme c'est précisément le cas pour la"nudité sacrée". C'est ainsi qu'il n'y a pas seulement la séduction des apparences mais aussi la transparence métaphysique des phénomènes qui permet de percevoir l'essence archétypale à travers l'expérience sensorielle. Saint Nonnos, quand il vit Sainte Pélagie entrer nue dans la fontaine baptismale, rendit grâce à Dieu de n'avoir pas seulement mis dans la beauté humaine une occasion de chute mais aussi une occasion d'élévation vers Dieu.

Auteur: Schuon Frithjof

Info:

[ simultanéité ] [ analogie ] [ sublimation ] [ plaisir esthétique ]

 

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