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femmes-hommes

Car vous savez désormais que si le porno masculin est d’une bêtise presque ineffable, d’autant plus qu’à être un mec on est soumis au processus et à l’automaton érotique qu’il révèle, la presse féminine est la pornographie des corps adjectivés de même… Le désir féminin, réfléchi dans sa "presse" comme le masculin se réfléchit dans la sienne, le cliché est connu, enveloppe tout, traverse tout. Il a une saisie globale de lui-même, tandis que le masculin, c’est le moins que l’on puisse dire, se localise, se focalise. L’homme est suspendu à sa jouissance, c’est l’essence de son désir, la femme atomisée dans la schize omnivore de son désir, où elle trouve l’essence de sa jouissance. Ou pas : on a baptisé ça l’hystérie.

Auteur: Belhaj Kacem Mehdi

Info: L'essence n de l'amour

[ convoiteux ] [ sexuels ] [ femmes-par-hommes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

après-guerre

Ici, comme à Belgrade, je vois dans les rues un nombre considérable de jeunes femmes dont les cheveux sont en train de devenir ou sont déjà complètement gris. Leur visage est tourmenté, mais encore jeune, alors que la forme de leur corps trahit leur jeunesse bien plus clairement. Il me semble voir comment la main de cette dernière guerre est passée sur la tête de ces êtres fragiles.

Cette vision ne peut pas être conservée pour l'avenir ; ces têtes deviendront bientôt encore plus grises et disparaitront. C'est pitié. Rien ne pourrait parler plus clairement de notre époque aux futures générations que ces juvéniles têtes grises auxquelles a été dérobée la nonchalance de la jeunesse.

Qu'elles trouvent au moins un mémorial dans cette petite note. 


Auteur: Andric Ivo Andritch

Info: Sarajevo, 1946

[ femmes-par-homme ] [ vieillies prématurément ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

poème

Je vous ai si souvent regardée au visage
Que j’en ai désiré votre corps tout entier.
Et maintenant mes yeux conservent une image
Que mon cœur désormais ne peut plus oublier.

Que m’importe à présent si vos mains trop rapides
Couvrent votre beauté de longs voiles jaloux !
C’est en vain qu’à vos pieds tombent leurs plis rigides
Puisqu’ils ne sont plus là lorsque je pense à vous.

Le jour peut s’achever, et la nuit ténébreuse
Peut nous confondre toute à son obscurité,
N’êtes vous pas debout dans son ombre amoureuse
En un rêve pareil a votre nudité !

Et si vous détournez du mien votre visage,
Si, loin de moi, s’en va votre pas orgueilleux,
Est il rien qui pourra dénouer l’esclavage
Que vous fait ma captive et vous lie à mes yeux.

Auteur: Régnier Henri de

Info: La captive

[ femmes-par-hommes ] [ beauté ] [ éloge ]

 

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servitude

Sans grand risque de me tromper, je puis affirmer que la directrice des ressources humaines — DRH — est, avant même le prêtre et le policier, l’être le plus méprisable. La raison pour laquelle elle suscite pareille répugnance tient au fait qu’elle incarne LA bonne femme par excellence, soit une femme rongée par la frustration, ayant borné sa vie amoureuse à la procréation, sa vie sentimentale à la famille et qui se revanche de son déficit érotique dans le travail. Rien n’est plus terrifiant que la bonne femme au travail. Car la bonne femme ne travaille pas: elle s’investit dans son travail persuadée que le devenir de l’humanité en dépend. Comme elle représente une forme parfaite de soumission désirée, l’objectif du capitalisme moderne est de faire en sorte que tous les salariés soient mentalement des bonnes femmes.

Auteur: Schiffter Frédéric

Info: http://lephilosophesansqualits.blogspot.com/

[ vacherie ] [ ambition ] [ petit chef ] [ femmes-par-hommes ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

Les femmes aiment les aventures, les rencontres, les hasards, parce qu'elles aiment à se donner et non pas qu'on les donne. Pour ce sexe, faire un doux usage de son corps, c'est en disposer librement. Quand une fois elles ont fait cet acte de liberté, il ne tient qu'aux hommes qu'elles soient constantes. Hors de là, elles ne le sont par le coeur que dans un seul cas, celui où elles ont été prises par force ; j'entends par la force physique et non par la force sociale. Cette violence leur fait espérer un grand empire sur l'homme qu'elles ont dominé au point de le mettre hors de lui-même ; comme elles espèrent une grande condescendance de l'homme à qui elles ont tout sacrifié. Nota. Il faut que cette violence soit celle de l'homme amoureux et non celle de l'homme brutal.

Auteur: Joubert Joseph

Info: Carnets t.1, p.93, nrf/Gallimard, 1994

[ femmes-par-homme ] [ Indépendante ] [ maso ]

 

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couple

Quand elle traversait, nue, le sol carrelé de la salle de bain et me bousculait au passage d’un air distrait et nerveux à la fois ; quand elle se masturbait au lit le matin, cuisses symétriquement écartées, malaxant son pubis comme si elle roulait à n’en plus finir entre ses doigts quelque bouton vénérien ; quand elle se pulvérisait du déodorant sous les bras, au creux de ces tendres cavités qui restaient des univers mystérieux ; quand elle m’accompagnait à la voiture en faisant jouer plaisamment ses doigts sur mon épaule gauche –en de tels instants, tous ses gestes, toutes ses émotions constituaient un message chiffré dont le sens se trouvait quelque part dans le dur décor chromé de nos esprits. Seul un accident au cours duquel elle trouverait la mort pourrait libérer tout ce langage codé en réserve dans son corps.

Auteur: Ballard James Graham

Info: Crash !

[ femmes-par-hommes ] [ intimité ]

 

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deuil

Vers la mi-décembre, la fille d'un des voisins s'empoisonna par amour. Elle aimait un musulman et tout était vraiment trop compliqué. Elle avait avalé du shiré et le garçon s'était pendu de son côté, Capulets et Montaigus. Longs cris de femmes au-dessus du quartier. Des affiches vertes et noires placardées sur toutes les portes annonçant l'heure du culte mortuaire... A la chapelle arménienne, la fille reposait mains jointes dans son cercueil ouvert. Elle portait une robe de velours presque neuve et des anneaux d'or aux oreilles. Au fond de l'église les vieilles formaient un groupe d'une extraordinaire noblesse : une phalange de Parques drapées dans leurs châles noirs, silencieuses, dures, féminines, les yeux comme des soleils. Jamais, sauf chez quelques vieilles Tziganes, je n'avais vu cette dignité de Sphinx, poignante et puissante. C'étaient vraiment les gardiennes de la race, cent fois plus belles que les filles à marier.

Auteur: Bouvier Nicolas

Info: L'usage du monde, p 147

[ femmes-par-hommes ]

 

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humour

Le paradoxe du bouffon : C'est un fait, les rois détestent la vérité. Pourtant, il se passe quelque chose d'étonnant avec mes sots : les rois les entendent avec plaisir dire non seulement la vérité, mais encore ouvertement des critiques, au point que les mêmes paroles qui dans la bouche d'un sage, vaudraient la mort, causent un plaisir incroyable proférées par un bouffon. C'est qu'il y a dans la vérité un plaisir inné de plaire si l'on n'y ajoute rien d'offensant ; mais ce don, les dieux l'ont réservé aux fous. C'est à peu près pour les mêmes raisons que ce genre d'homme plaît tellement aux femmes, car elles sont naturellement portées aux plaisirs et aux frivolités. Aussi quoi qu'ils tentent avec elles, même si c'est quelquefois très sérieux, elles le prennent pour un jeu et une plaisanterie, tant ce sexe est ingénieux, surtout pour voiler ses fautes.

Auteur: Érasme

Info: Éloge de la Folie, Robert Laffont, Bouquins 1992 <p.43>

[ folie ] [ séduction ] [ femmes-par-hommes ]

 

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femmes-hommes

Tout en n'aimant pas les femmes, car il n'en aime aucune, Maupassant les aime cependant par-dessus tout. Il les traite de "rosses inconscientes" de "merveilles de chair ronde et douce qu'habite l'infamie" ; il confond la "femellerie" avec la féminité, mais il écrit au même instant : "Il suffit d'une jolie femme, voyez-vous, pour électriser les Français." "Si une jolie femme m'ordonnait de passer par le trou d'une aiguille, je crois que j'y sauterais comme un clown dans un cerceau. Je mourrai ainsi, c'est dans le sang. Je suis un vieux galantin, moi, un vieux de la vieille école ! La vue d'une jolie femme me remue jusque dans mes bottes" (Les idées du Colonel). (Et ne doutons pas que ce soient les idées de Maupassant.) Il se donne infiniment de peine pour l'Eternel Féminin. Il croit au sourire de la Joconde.
"La vraie femme que j'aime c'est l'Inconnue, l'Espérée, la Désirée ..."

Auteur: Morand Paul

Info: Vie de guy de Maupassant

[ femmes-par-hommes ] [ littérature ] [ obsédé ]

 

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déformation mémorielle

Les citations et autres emprunts de nos vies deviennent souvent approximatifs avec le temps, c'est à dire "modifiés" par celui qui les reprend. Par exemple Karl Lagerfeld, lors d'une interview à la TV, nous fait part de celles qu'il aime à ressasser. De Johann Gottlieb Fichte : "Avec les horreurs qui se passent dans le monde, qui peut croire en Dieu ?..." Un temps, un regard vers la caméra... puis Lagerfgeld enchaîne, un peu perdu "Mais alors, qui fait les choses bien ?".

D'Emily Dickinson, sa poétesse favorite : "Nous avons perdu parce que nous avons gagné". De Spinoza : "Chaque décision est un refus." Et pour finir celle-ci de Bossuet, début d'une de ses oraisons parait-il :"Elle était jeune, elle a vu le monde, le monde l'a vu. Elle sentait qu'elle plaisait. Il faut lui pardonner."

Le jeu étant ici d'aller chercher les sources pour apprécier les différences. Vour verrez qu'on est assez loin du compte.

Auteur: Vu à la TV

Info: Février 2019, après la mort de KL, remodelé par Mg

[ femmes-par-hommes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel