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méthode

Le but du jeu de la mise en scène est d'atteindre le centre de la pièce, d'atteindre son noeud. Je me souviens d'un cours de philosophie sur Kant. Tous les professeurs, traditionnellement, donnaient une bibliographie sur Kant, excepté un. A une élève surprise par sa méthode, ce professeur répondit : "Lisez Kant !" Pourquoi ne pas aller plus souvent au centre de l'objet plutôt que de tourner autour ? Plutôt que le commenter ? Plutôt que d'en parler ? L'air du temps veut qu'au lieu d'aller vers le centre de l'objet, on aille à la périphérie. C'est la mode. On fait des films sur le tournage d'un film, des spectacles sur la façon de faire des spectacles, au lieu de faire des films et des spectacles. Je suis de ceux qui pensent que tout a déjà été dit. Il n'y a pas de thèmes nouveaux. Les médias, la presse pensent qu'il en existe. Mais le poète se désintéresse des thèmes, il se préoccupe de la forme. Il va au centre. Et le centre, c'est la langue. Le poète se demande comment une pièce est construite. Plus la pièce a de force, plus il est difficile d'en atteindre le centre. Et lorsqu'on croit l'avoir atteint, alors on peut reconstruire, redéplier, redéployer une idée, des images, du sens.

Auteur: Lagarce Jean-Luc

Info: Extrait d'un entretien avec Jean-Michel Potiron, dans la revue Europe janvier-février 2010.

[ analyse ] [ scénographie ] [ fond-forme ]

 
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Ajouté à la BD par Bandini

priméité

Un jour des années 1950, à la sortie d’un cours de Roland Barthes, j’ai noté ceci : “Mon matériau, le seul possible, c’est mon présent. Le présent, c’est ce qui colle à moi. Le nez sur le miroir”. Mais il faut s’entendre sur ce qu’on entend par “présent” ou “actualité”. A la source de mon travail, il y a aussi cette photographie qui montre deux objets préhistoriques trouvés en région souabe, près du Danube, et qui seraient vieux de 30 000 ans. Ce sont de petits objets, une tête de cheval, un oiseau, et je me dis qu’on n’a jamais fait mieux dans le rapport à l’actualité que ces artistes-là : ils donnaient une figuration à ce qui les entourait dans l’immédiat de leur vie.

En même temps, ce ne sont pas un cheval et un oiseau : ce sont des objets d’art, c’est-à-dire des formes. Il y a là une concentration de ce qui est à la fois le mystère et le défi de la représentation. C’est le passage de l’informe à la forme qui m’intéresse. Quelle est la relation de l’événement actuel, immédiat, avec la forme que doit prendre un écrit et notamment un écrit de théâtre ? Je n’ai pas la réponse, mais c’est ce après quoi je cours depuis toujours.

Auteur: Vinaver Michel Grinberg

Info:

[ sculptures ] [ fond-forme ] [ question ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

xeno-sémiotique

Si la philosophie moderne dépend d'un paradigme épistémologique qui ne connaît pas de voie au-delà des contenus représentatifs de la conscience, alors que l'épistémologie ne constitue pour la sémiotique "qu'une cible moyenne" (Sebeok, 1991, p. 2), la raison en est que l'étude de l'action des signes permet précisément de trouver un chemin au-delà des contenus représentatifs de la conscience. Ces contenus ne sont pas des auto-représentations (objets) mais, précisément, des signes (autres-représentations) qui ont leurs fondements dans les relations qui transcendent la division entre nature et culture, l'intérieur et l'extérieur, et ne peuvent donc pas être confinés d'un côté ou de l'autre d'une telle division : réel ou imaginaire.. La "préoccupation centrale" de la sémiotique peut être, à la manière de la modernité, "un ensemble illimité d'illusions concordantes", rapporta Sebeok à la Semiotic Society of America dans son discours présidentiel de 1984, mais "sa mission principale" est "de servir de médiateur entre réalité et illusion" (Sebeok, 1984, pp. 77-78). Petrilli et Ponzio, dans leur récente étude de l'œuvre de Sebeok (ils eurent son aval), saisissent l'essence postmoderne de la voie des signes telle que Sebeok l'envisageait précisément : "Il n'y a aucun doute que le monde humain intérieur, avec un grand effort et une étude sérieuse, peut atteindre une compréhension des mondes non-humains et de sa connexion avec eux". (Petrilli & Ponzio, 2001, p. 20).

Auteur: Deely John

Info: The Quasi-Error of the External World an essay for Thomas A. Sebeok, in memoriam. Trad Mg.

[ fond-forme ] [ zoösémiotique ] [ citation ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

limitations sémantiques

L’erreur des modernes sur eux-mêmes est assez facile à comprendre une fois que l’on a rétabli la symétrie et que l’on prend en compte à la fois le travail de purification et le travail de traduction. Ils ont confondu les produits et les procédés. Ils ont cru que la production de rationalisation bureaucratique supposait des bureaucrates rationnels ; que la production de science universelle dépendait de savants universalistes ; que la production de techniques efficaces entraînait l’efficacité des ingénieurs ; que la production d’abstraction était elle-même abstraite, que celle de formalisme était elle-même formelle. Autant dire qu’une raffinerie produit du pétrole de façon raffinée, ou qu’une laiterie produit du beurre de façon laitière ! Les mots science, technique, organisation, économie, abstraction, formalisme, universalité désignent bien des effets réels que nous devons en effet respecter et dont nous devons rendre compte. Mais ils ne désignent en aucun cas les causes de ces mêmes effets. Ce sont de bons substantifs mais de mauvais adjectifs et d’exécrables adverbes. La science ne se produit pas de façon plus scientifique que la technique de manière technique, que l’organisation de manière organisée ou l’économie de manière économique. Les scientifiques de paillasse, descendants de Boyle, le savent bien, mais dès qu’ils se mettent à réfléchir à ce qu’ils font, ils prononcent les mots que les sociologues et les épistémologues, descendants de Hobbes, placent dans leur bouche.

Auteur: Latour Bruno

Info: Nous n'avons jamais été modernes : Essai d'anthropologie symétrique, p. 156

[ triade ] [ vocabulaire cul-de-sac ] [ terminologie prison ] [ fond-forme ] [ termes prison ] [ langage trompeur ]

 
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Ajouté à la BD par miguel