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finitude corporelle

Cet enfant est en train de vivre ce qui s’appelle, dans notre jargon de psychanalystes, la "castration primaire du garçon", c’est-à-dire que, s’il est avantagé à ses yeux du point de vue de la forme sexuée de son corps parce qu’il a une verge, il n’est pas du tout content de n’avoir que cela, parce qu’il voudrait à la fois être mâle dans ses génitoires et avoir la prérogative de mettre des bébés au monde comme les femmes : il voudrait tous les signes de puissance à la fois. Ce qu’il y a de terrible chez nous, humains, c’est que nous ne pouvons être que d’un seul sexe et que nous ne pouvons que fabuler les plaisirs et les désirs de l’autre sexe. C’est pour cela que les hommes et les femmes ne se comprennent jamais. C’est déjà bien quand ils peuvent s’entendre !

Auteur: Dolto Françoise

Info: Dans "Lorsque l'enfant paraît", tome 2, éditions du Seuil, 1978, pages 128-129

[ hommes-femmes ] [ malentendu ] [ totalité impossible ] [ filles-garçons ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

discours scientifique

Il y a une chose dont Freud n’avait pas parlé, parce qu’elle était taboue pour lui, à savoir la position du savant. C’est également une position impossible, seulement la science n’en a pas encore la moindre espèce d’idée, et c’est sa chance. C’est seulement maintenant que les savants commencent à faire des crises d’angoisse. [...]

Quel soulagement sublime ce serait pourtant si tout d’un coup on avait affaire à un véritable fléau, un fléau sorti des mains des biologistes. Ce serait vraiment un triomphe. Cela voudrait dire que l’humanité serait vraiment arrivée à quelque chose – sa propre destruction. Ce serait vraiment là le signe de la supériorité d’un être sur tous les autres. Non seulement sa propre destruction, mais la destruction de tout le monde vivant. Ce serait vraiment le signe que l’homme est capable de quelque chose. Mais cela fout tout de même un peu l’angoisse. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans "Le triomphe de la religion", éd. du Seuil, Paris, 2005, pages 73-75

[ contournement de l'impossible ] [ jouissance inconsciente ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

rapports humains

Et pourtant nos cœurs n’étaient toujours pas vides. C’était comme si nous avions mal calculé tout ce que nous pouvions nous dire et qu’il nous restait encore assez de rancœur pour protéger ce qui se trouvait au plus profond, ce qui ne pouvait s’exprimer que par des paroles de réconciliation et de pardon – des paroles pour reconnaître que nous étions liés par le sang et la famille, et même malgré notre volonté qu’il en soit autrement, par l’amour. Des paroles si effrayantes que nous fermions hermétiquement la bouche, n’osions pas une seule syllabe de ce langage-là. Parce que nous comprenions tous deux que, une fois que l’on ouvre la bouche pour prononcer ces mots-là, on ouvre aussi son cœur. On l’ouvre aussi grand qu’une porte de grange, on démonte les gonds, et du coup n’importe quoi peut en sortir ou y entrer. Y-a-t-il quoi que ce soit de plus effrayant ?

Auteur: Rash Ron

Info: Le chant de la Tamassee

[ sincérité impossible ] [ intimité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

états limites

Il arrive que nous prenions des pré-psychotiques en analyse, et nous savons ce que cela donne - cela donne des psychotiques. […]

Ne touchons-nous pas là dans notre expérience même, et sans avoir à le chercher plus loin, à ce qui est au cœur des motifs d’entrée dans la psychose ? C’est ce qui peut se proposer de plus ardu à un home, et à quoi son être dans le monde ne l’affronte pas si souvent – c’est ce qu’on appelle prendre la parole, j’entends la sienne, tout le contraire dire oui, oui à celle du voisin. Cela ne s’exprime pas forcément en mots. La clinique montre que c’est justement à ce moment-là, si on sait le repérer à des niveaux très divers, que la psychose se déclare.

Quelque fois il s'agit d'une très petite tâche de prise de parole, alors que le sujet vivait jusque-là dans son cocon, comme une mite.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre III", "Les psychoses", éditions du Seuil, 1981, page 397

[ psychanalyse ] [ conter-indication ] [ élément déclencheur ] [ symbolisation impossible ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

discours analytique

Qui est Socrate ? C’est celui qui inaugure dans la subjectivité humaine ce style d’où est sortie la notion d’un savoir lié à certaines exigences de cohérence, savoir préalable à tout progrès ultérieur de la science comme expérimentale [...]. Eh bien, au moment même où Socrate inaugure ce nouvel être-dans-le-monde que j’appelle ici une subjectivité, il s’aperçoit que le plus précieux, l’arétè, l’excellence de l’être humain, ce n’est pas la science qui pourra transmettre les voies pour y parvenir. Il se produit déjà là un décentrement – c’est à partir de cette vertu qu’un champ est ouvert au savoir, mais cette vertu même, quant à sa transmission, sa tradition, sa formation, reste hors du champ. C’est là quelque chose qui mérite qu’on s’y arrête, plutôt que de se précipiter à penser qu’à la fin tout doit s’arranger, que c’est l’ironie de Socrate, qu’un jour ou l’autre la science arrivera à rattraper ça par une action rétroactive.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre II", "Le moi dans la théorie de Freud", pages 13-14

[ discours scientifique ] [ philosophie antique ] [ enseignement impossible ] [ secondéités singulières ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

confusion catégorielle

Et ce qui achève notre impuissance à connaître les choses, est qu’elles sont simples en elles-mêmes, et que nous sommes composés de deux natures opposées et de divers genre, d’âme et de corps. [...]

De là vient que presque tous les philosophes confondent les idées des choses, et parlent des choses corporelles spirituellement et des spirituelles corporellement. Car ils disent hardiment que les corps tendent en bas, qu’ils aspirent à leur centre, qu’ils fuient leur destruction, qu’ils craignent le vide, qu’elle a des inclinations, des sympathies, des antipathies, qui sont toutes choses qui n’appartiennent qu’aux esprits. Et en parlant des esprits, ils le considèrent comme en un lieu, et leur attribuent le mouvement d’une place à une autre, qui sont choses qui n’appartiennent qu’aux corps.

Au lieu de recevoir les idées de ces choses pures, nous les teignons de nos qualités, et empreignons [de] notre être composé toutes les choses simples que nous contemplons.

Auteur: Pascal Blaise

Info: Pensées, 72-199

[ projection anthropomorphique ] [ objectivité impossible ]

 

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ineffable

Le diable est donc le dévoreur car comprendre = compredenhere […] c’est aussi engloutir. La compréhension avale […]. Le désir de comprendre qui paraît si moral et si universellement humain, dissimule une volonté diabolique. […] Au cœur de tout individu est un mystère de vie qui s’éteint lorsqu’il est "saisi". C’est pourquoi les symboles aussi demandent à garder leur mystère ; s’ils sont mystérieux, ce n’est pas seulement parce que la réalité qui les sous-tend ne peut être clairement comprise, c’est parce que le symbole est là pour prévenir les interprétations freudiennes qui sont en effet si mensongères qu’elles ne manquent jamais leur effet. […] C’est pourquoi nous devons, au dernier stade de l’analyse, […] qu’il ne doit vraiment pas y avoir compréhension […]. C’est là que réside le caractère menaçant et dangereux de l’analyse, dans le fait même qu’apparemment l’homme est compris : le diable dévore son âme qui est nue et découverte […].
La véritable compréhension cependant paraît être ce que l’on ne comprend pas, et qui pourtant existe et agit.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Le divin dans l'homme, page 423

[ conclure ] [ impossible ] [ curiosité prédatrice ] [ rapports humains ]

 

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triangle amoureux

- Gizella ? … J’ai dit à Elma que je ne pouvais vivre sans sa mère. Elle a tout ce dont j’ai besoin, et je suis comblé. Sauf la jeunesse, c’est Elma qui l’a. Gizella est formidable, je te le dis : aimante, tendre, distinguée, compréhensive, loyale. C’est elle qui dit – et elle a raison – que je ne puis me passer de la seule chose dont elle manque, la jeunesse. […]

- Si tu as des sentiments si forts pour Gizella, le problème n’est-il pas résolu ? "

Quelle naïveté ! Mais qui pourrait bien le savoir ? Même Freud était incapable de comprendre. "Je suis leur esclave. Quand ce n’est pas l’une, c’est l’autre. Gizella est la mère de mon âme, la compagne de mon esprit, ma muse. Elma est ma sœur, ma camarade de jeu, le contact physique dont j’ai un besoin maladif, la seule réalité que je connaisse. Le haut ou le bas. L’esprit ou le corps. J’arrête mon choix mais, avant que je n’aie pris acte de ma décision, j’ai déjà changé d’avis. -Ton yin et ton yang", suggéra-t-il.

Auteur: Keve Tom

Info: Dans "Trois explications du monde", pages 125-126, dialogue fictif où Sandor Ferenczi s'adresse à Lajos Lévy

[ choix impossible ] [ complémentarité ]

 

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extinction symbolique

L’obéissance à la Loi n’est pas "naturelle", spontanée, mais toujours-déjà médiatisée par le (refoulement du) désir de la transgresser. Obéir à la Loi ? Nous n’y obéissons que dans une stratégie désespérée visant à combattre le désir de la transgresser. Par conséquent, plus nous obéissons à la Loi avec zèle, plus nous témoignons du fait que, au fond de nos cœurs, nous ressentons la pression du désir de nous livrer au péché. Le sentiment de culpabilité, émanant du surmoi, est donc justifié : plus nous obéissons à la Loi, plus nous sommes coupables ; parce que cette obéissance, dans les faits, est une formation de défense contre le désir de pécher. Dans le Christianisme, le désir (l’intention) de pécher équivaut [...] à l’acte même : convoitez simplement la femme du prochain et vous voilà déjà en train de commettre l’adultère. [...] Cette dialectique surmoïque du désir transgressif engendrant la culpabilité n’est toutefois pas l’horizon dernier du Christianisme : comme saint Paul le dit clairement, la position chrétienne, dans toute sa radicalité, implique précisément la suspension du cercle vicieux de la Loi et du désir transgressif qui lui est attaché.

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Dans "Fragile absolu", éditions Flammarion, 2010, pages 205-206

[ tiers exclu ] [ oscillation impossible ] [ non jouissance ] [ faute structurellement abolie ]

 
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deuil amoureux

Ça me plaît que vous n’ayez pas le mal de moi
Et ça me plaît que je n’aie pas le mal de vous,
Que la lourde boule terrestre n’aille pas
S’enfuir sous nos pieds tout à coup.
Ça me plaît de pouvoir être amusante –
Dévergondée – sans jeux de mots ni leurre –
Et de ne pas rougir sous la vague étouffante
Quand nos manches soudainement s’effleurent.

Ça me plaît aussi que vous enlaciez
Calmement devant moi une autre femme,
Et que, pour l’absence de mes baisers ;
Vous ne me vouiez pas à l’enfer et aux flammes.
Que jamais sur vos lèvres, mon très doux,
Jour et nuit mon doux nom – en vain – ne retentisse…
Que jamais l’on n’aille entonner pour nous :
Alléluia ! dans le silence d’une église.

Merci, de tout mon cœur et de ma main,
Pour m’aimer tellement – sans le savoir vous-même ! - ,
Pour mon repos nocturne et pour, de loin en loin,
Nos rencontres qu’un crépuscule enchaîne,
Pour nos non-promenades sous la lune parfois,
Pour le soleil qui luit – pas au-dessus de nous.
Merci de n’avoir pas – hélas – le mal de moi,
Merci de n’avoir pas – hélas – le mal de vous.

Auteur: Tsvetaeva Marina

Info: 3 mai 1915

[ tristes consolations ] [ amour impossible ]

 

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