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secondéités - priméité

Les partisans d'un matérialisme émergeant fort soulignent les différences fondamentales entre réalité psychologique subjective et  réalité physique (ou neuronale) objective. La première comprend des expériences qualitatives qui sont ressenties/perçues comme formant un tout qui n'existe que du point de vue de la première personne ; la seconde consiste en des entités physiques et des mécanismes de causalité qui n'impliquent rien de subjectif ou de qualitatif et qui existent du point de vue de la troisième personne ou objectivement. Rien de ce que nous pouvons penser ou imaginer ne sera capable de faire qu'un processus réel objectif se transforme en, ou "génère", des "sensations" subjectives et/ou qualitatives. C'est comme essayer d'extraire du vin à partir de l'eau pure : ça n'existe simplement pas, et aucun mécanisme naturel (à part la magie) ne pourra transformer le premier à partir du second.

Auteur: Revonsuo Antti

Info: Consciousness: The Science of Subjectivity. Hove: Psychology Press, 2010, p. 30 In Phenomenal Consciousness and Emergence: Eliminating the Explanatory Gap de Todd E. Feinberg and Jon Mallatt

[ tiercités limitées ] [ langage seconde main ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

esthétique

Je pense qu'il y a une morale à cette histoire, à savoir qu'il est plus important d'avoir de la beauté dans ses équations plutôt que les expériences s'y adaptent totalement. Si Schrödinger avait été plus confiant dans son travail il aurait pu le faire sortir quelques mois plus tôt et il aurait ainsi édité une équation plus précise. Il semble que si on fonctionne à obtenir aussi de la beauté dans les équations, avec une vraie perspicacité saine, on se trouve alors sur une ligne sûre de progrès. Si on ne trouve pas l'accord complet entre les résultats de son travail et l'expérience, on ne devrait pas se permettre d'être trop découragé, parce que l'anomalie pourrait bien venir de détails mineurs qui ne sont pas correctement pris en considération et qui seront éclaircis par les développements ultérieurs de la théorie.

Auteur: Dirac Paul Adrien-Maurice

Info: Scientific American, May, 1963

[ mathématiques ] [ langage ] [ méta-moteur ]

 

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colonialisme

[...] Tout comme à l'apogée de la colonisation, l'absolutisme de la langue française était un humus empoisonné sur lequel poussaient nécessairement des plantes malsaines : l'apprentissage jamais achevé de ses raffinements retenait dans l'infantilisme ; l'exclusion inévitable ou calculée hors de ce paradis de l'immense majorité des populations produisait l'obscurantisme, la stagnation sociale et politique, ainsi que la frustration des masses. La rareté infinitésimale des élites, ces élus qui, surmontant tous les handicaps, parvenaient à la conquête d'un diplôme, en faisant un arbuste malingre qu'on enfermait dans la serre chaude des quartiers séparés où elles se laissaient déposséder d'elles-mêmes. L'assujettissement sans espoir faisait lever des moissons de révolte. Décidément, se persuadait le frère de Perpétue, l'Afrique est ravagée par trois grands fléaux, la dictature, l'alcoolisme et la langue française, à moins que ce ne soient trois visages d'un même malheur. [...]

Auteur: Mongo Béti Alexandre Biyidi Awala

Info: Perpétue et l'habitude du malheur, pages 134-135

[ langage ] [ oppression ] [ Gaule ] [ Triade ]

 

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femmes-par-homme

Je m’étais abstenu, durant le banquet, de me mêler à la discussion politique — (toujours si animée en ces occasions), — qui avait éclaté, naturellement, aux entremets.

Ce genre de discussions ne me paraît intéressant qu’avec les dames.

Hé ! qui serait, alors, insensible à leurs fins sourires, à leurs exclamations intempestives et gracieuses, à leur air entendu, aux louables efforts de leurs prunelles pour paraître pénétrantes, inquiètes, surprises, etc. !… Je le répète : la discussion politique avec les dames est une chose captivante et qui donne à songer.

Afin de mériter leur estime et leur confiance, ma physionomie devient alors plus bienveillante, plus paternelle, plus tendre que de coutume ! et je leur débite gravement, en baissant les yeux, les absurdités les plus révoltantes, que mes cheveux blancs font vénérer. De sorte que mes moindres paroles font foi près du sexe enchanteur.

Auteur: Villiers de l'Isle-Adam Auguste de

Info: Dans "Tribulat Bonhomet", Tresse et stock, Paris, 1887, pages 65-66

[ conversation ] [ séduction ] [ langage implicite ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

oreille bienveillante

Les choses les plus importantes sont les plus difficiles à formuler. Ce sont celles qui amènent une certaine honte, parce que les mots les diminuent - les mots rétrécissent des choses qui paraissaient illimitées dans notre tête et qui n'ont plus qu'une taille humaine une fois exprimés. Mais c'est plus que ça, n'est-ce pas ? Les choses les plus importantes se situent bien trop près de l'endroit où est enfoui notre cœur secret, comme les indices d'un trésor que vos ennemis voudraient vous dérober. Et il se peut que certaines révélations vous coûtent cher, que les gens vous regardent d'une drôle de façon, sans comprendre ce que vous avez dit, ou pourquoi c'était si important vu que vous avez presque pleuré en le disant. C'est le pire, je pense. Quand le secret reste enfermé à l'intérieur, non par faute d'un diseur, mais par faute d'une écoute compréhensive.

Auteur: King Stephen

Info:

[ thérapie ] [ langage ] [ limitation ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

singularité verbale

Alors moi, je suis pour Saint Jean et son "Au commencement était le verbe", mais c'est un commencement qui en effet est complètement énigmatique. Ça veut dire ceci : les choses ne commencent, pour cet être charnel, ce personnage répugnant qu'est tout de même ce qu'il faut bien appeler un homme moyen, les choses ne commencent pour lui, je veux dire le drame ne commence pour lui que quand il y a le Verbe dans le coup, quand le Verbe , comme dit la religion - la vraie - quand le Verbe s'incarne. C'est quand le Verbe s'incarne que ça commence à aller vachement mal.
Il n'est plus du tout heureux, il ne ressemble plus du tout à un petit chien qui remue la queue ni non plus à un brave singe qui se masturbe. Il ne ressemble plus à rien du tout.
Il est ravagé par le Verbe

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans "La troisième"

[ fardeau ] [ point de bascule ] [ langage ] [ homme parlant ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

enfumage

Pour être précis, le mot "abus" désigne une ou plusieurs des caractéristiques suivants. 1) Parler abondamment des théories scientifiques dont on n'a, au mieux, qu'une très vague idée. Dans la plupart des cas, ces auteurs ne font qu'utiliser une terminologie scientifique (ou apparemment scientifique) sans trop se soucier de ce qu'elle signifie. 2) Importer des notions de sciences exactes dans les sciences humaines sans donner la moindre justification empirique ou conceptuelle à cette démarche. [...] 3) Exhiber une érudition superficielle en jetant sans vergogne des mots savants à la tête du lecteur, dans un contexte où ils n'ont aucune pertinence. Le but est sans doute d'impressionner et surtout d'intimider le lecteur non scientifique. [...] 4) Manipuler des phrases dénuées de sens et se livrer à des jeux de langage. Il s'agit là d'une véritable intoxication par les mots, combinée à une superbe indifférence pour leur signification.

Auteur: Sokal Alan D.

Info: Impostures intellectuelles

[ langage ] [ désinformation ] [ méthode ]

 

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propagande

A l’heure où 50% de la population mondiale vit en ville, l’idéologie métropolitaine n’est plus uniquement et trivialement économique, elle nous sauve du dérèglement climatique. Au milieu des transports collectifs en "site propre" - empruntant une voie qui leur est "propre" -, des couloirs de bus, des pistes cyclables et des logements "passifs", une nature écologiquement domestiquée rend des "services gratuits" au citadin. Les hectares d’ "espaces verts" à "gestion différenciée" - anciennement parcs et jardins – garantissent une bonne "qualité de l’air" - de l’air frais, quoi. Les "trames" verts, bleues ou noires (pour les animaux nocturnes) comme les "corridors écologiques", les poétiques "coulées vertes", les "connexions biologiques» et les "ceintures vertes" assurent une grande "diversité végétale", font paraître de très beaux "potentiels de nature", comme autant de "niches de biodiversité". Tout est pensé, planifié, contrôlé jusqu’à notre "qualité de vie" et celle des "générations futures". C’est merveilleux.

Auteur: Tomjo

Info: Dans "L'enfer vert", page 36

[ artificiel ] [ manipulation du langage ] [ novlangue ] [ ironie ]

 
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quête

Comme le souligne Jon Kalman Stefansson la plupart des traductions semblent toujours vieillir plus vite que les textes originaux, parce que chacune apporte son époque avec elle.
Quels sont alors les termes ou les formules susceptibles de conserver la pureté de leur sens au-delà des époques ? Existe-t-il un mot, un langage... un message non mathématique... immuable ?
Quel socle terminologique pour les infinies variations que la vie présente sans discontinuer via une plasticité folle, adaptative, situationnelle ?
Quel est l'idiome de cet esprit éternel, qui démontre sans cesse une ouverture incroyable par ses incarnations infinies, aptes à se laisser conditionner par presque toutes les situations ? Est-ce le fameux Verbe-moteur de la tradition judéo-chrétienne ?
Et quoi derrière tout ça ? Une éprouvette extra-terrestre qui se contente de produire des variations et des déclinaisons de robots adaptatifs, dotés d'une forte peur de la mort, ensuite transformée, par fierté peut-être, en ce "Vouloir" de Schopenhauer ?...

Auteur: Mg

Info: 18 oct. 2015

[ limitation ] [ langage ] [ questions ] [ motivation ] [ mathématiques ] [ atemporalité linguistique ]

 

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verbe

On dit que Pythagore n’a rien écrit parce qu'il se fiait davantage à la vertu de l'instruction orale. Plus probant encore que la simple abstention de Pythagore est le témoignage non équivoque de Platon, qui a affirmé dans le Timée : "C’est une rude tâche que de découvrir l’auteur et le père de cet univers, et une fois qu’on l’a découvert, il est impossible de la faire connaître à tous les hommes" ; et dans le Phèdre il rapporte une fable égyptienne contre l’écriture -  dont l’usage déshabitue les gens d’exercer leur mémoire et les oblige à dépendre des signes – et dit que les livres ressemblent aux portraits "qui paraissent vivants mais sont incapables de répondre un mot aux questions qu’on leur pose". Pour atténuer ou faire disparaître cet inconvénient, il imagina le dialogue philosophique. Le maître choisit le disciple, mais le livre ne choisit pas ses lecteurs, qui peuvent être pervers ou stupides.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: Du culte des livres. Où est évoquée la comparaison entre le livre de Dieu, (l'univers monde) et celui (linguistique-littéraire) des hommes

[ historique ] [ langage figé ] [ bascule ] [ interprétation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel