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humour

C'est la plaisanterie qui doit faire justice de tous les travers des hommes et de la société. C'est par elle qu'on évite de se compromettre. C'est par elle qu'on met tout en place sans sortir de la sienne. C'est elle qui atteste notre supériorité sur les choses et sur les personnes dont nous nous moquons, sans que les personnes puissent s'en offenser, à moins qu'elles ne manquent de gaieté ou de moeurs. La réputation de savoir bien manier cette arme donne à l'homme d'un rang inférieur, dans le monde et dans la meilleure compagnie, cette sorte de considération que les militaires ont pour ceux qui manient supérieurement l'épée. J'ai entendu dire à un homme d'esprit : "Otez à la plaisanterie son empire, et je quitte demain la société." C'est une sorte de duel où il n'y a pas de sang versé, et qui, comme l'autre, rend les hommes plus mesurés et polis.

Auteur: Chamfort Nicolas de

Info: Maximes et Pensées, Caractères et Anecdotes, Garnier-Flammarion 1968 246 p.103

[ compétition ] [ langage ]

 

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homme-animal

Les animaux qui ont les visages les plus expressifs sont ceux qui ont 4 sabots : les chevaux, les ânes et les zèbres. Faut-il s'en étonner, quant on sait que ce sont des animaux sociables et très visuels ? Le test intitulé "EQUINE FACS" ne distingue pas moins de 17 mouvements musculaires produits par les chevaux suivant un nombre infini de combinaisons. Les chevaux se souhaitent la bienvenue en tirant verts l'arrière les commissures de leurs lèvres, ils retroussent la lèvre supérieure en cas de flehmen (quand ils remarquent une odeur inhabituelle), ou encore révèlent une sclérotique entièrement blanche quand ils ouvrent grand les yeux parcqu'ils on peur ; par ailleurs, ils possèdent une large gamme de positions des oreilles. Quiconque a chez lui un chien ou un chat le sait : leur oreilles sont des panneaux de signalisation ultra efficaces, à tel point, selon moi, que l'immobilité de nos oreilles est un grave handicap.

Auteur: Waal Frans de

Info: La dernière étreinte, p 79

[ physionomies ] [ comparaison ] [ langage corporel ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

experts

Une formule a fait tilt dans l’opinion : qualité de la vie, protection de l’environnement. Mais bien sûr ! on s’en empare, on couvre avec ces formules n’importe quelle entreprise de déménagement du territoire, de destruction de l’humain et de son paysage, de dénaturation de l’environnement. Et pourquoi pas ? Ces mots ne sont que des mots, donc rien. Simplement des formules à la mode. Laissez-nous pratiquer les choses sérieuses, la croissance, l’équipement. Et lorsque vous montrez que ces "formules" ont un contenu très vaste, une valeur, et impliquent des choix de base, alors il y a rejet, on ne peut pas être conduit, dirigé par des mots et des évocations de valeur. La pratique c’est autre chose que votre discours. Et le mépris pour le philosophe et l’humaniste apparaît aussitôt sous la politesse glacée de l’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées. Jouez avec les mots, nous en prendrons quelques-uns à titre décoratif, et laissez-nous les choses.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, page 256

[ langage asservi ] [ dualisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

postérité

Tu sais bien que les humains, en éloignant les basiques problèmes de survie, ont développé quantité de disciplines vues comme inutiles ou même parasites, ce qui est une erreur puisqu'elles trouvent toutes leur justification. Pense à l'assassin destructeur de masse qui permet de reconstruire après sa chute - tout en améliorant une morale. Ou au glandeur jouissif, artiste ou pas, qui développe des techniques pour occuper le temps. Tous deux apportent de la matière à l'écrivain penseur, qui lui tente, génération après génération, d'affiner la description du monde et de ses interactions, pendant que de son côté le mathématicien mesure le cosmos donné à ses sens à l'aide de nombres abstraits, réputés immuables dans leurs attributs d'ordonnateurs des proportions.
Je crois pouvoir dire que ces deux spécialistes de l'abstraction et de l'imagination, en affinant les manières de nommer et décrire ce que nous appelons le réel, s'inscrivent, un peu plus que d'autres, dans une continuité évolutive.

Auteur: Mg

Info: 4 mai 2017

[ durabilité ] [ mathématiques ] [ langage ]

 

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analogie

Il y a un creuset commun à la physique et à la littérature, dit-il. L’une et l’autre n’ont de sens que si l’objet premier de l’effort est la recherche de la vérité. Puis, une fois que la vérité est mise à jour, sa remise en cause. Le physicien qui trouve l’explication d’un phénomène scientifique par le biais d’un modèle mathématique, se doit – et c’est sa première tâche – de le remettre en cause et d’en chercher un autre. Pour écrire, le parcours est le même. J’écris une page, parfois trente ou quarante fois, et chaque fois, je trouve que la version nouvelle est dépassée: comme si le fait de la mettre au jour la grillait. Ecrire, c’est aller sans relâche un peu plus au fond des choses. Il y a là une dimension kabbalistique: c’est la recherche du sens caché. Mais lorsque vous découvrez le sens caché des choses, il ne l’est plus. C’est sans fin.

Auteur: Arditi Metin

Info: https://www.letemps.ch/, 2 sept. 2011

[ logique formelle ] [ langage ] [ codages humains ] [ quête infinie ] [ approfondissement ]

 
Mis dans la chaine

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Ajouté à la BD par miguel

diction

[...] on vous apprend rarement à écouter la langue dans ses textes et ses poèmes. [...] Il est très important d'entendre et de lire les textes à voix haute. Les fables de La Fontaine ont ceci d'extraordinaire que nous sommes obligés de les lire avec le ton. Or le ton est ce qui vient des sons. Par exemple, Le chat, la belette et le petit lapin : "La dame au nez pointu répondit que la terre était au premier occupant. C'était un beau sujet de guerre qu'un logis où lui-même il n'entrait qu'en rampant". Ta ta ta ta, articulé martelé et en hauteur : péremptoire et pointue, voilà la belette. Et voici le chat : "C'était un chat vivant comme un dévot ermite. Un chat faisant la chattemite, un saint homme de chat, bien fourré, gros et gras, arbitre expert sur tous les cas". Vous l'entendez, gros et gras, plein de o et de a.

Auteur: Cassin Barbara

Info: Plus d'une langue

[ organique ] [ langage ] [ musique ] [ prosodie ]

 

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xénolinguistique

Leur langue est complexe. Elle ne ressemble à aucune de celles que je connais. On ne peut parler de parties de discours étant donné qu'il n'y a pas de discours. Chaque mot monosyllabique correspond à une idée générale qui se définit pas le contexte ou par les mimiques. Le mot nrz, par exemple, suggère l'idée de dispersion ou de taches ; il peut signifier le ciel étoilé, un léopard, un vol d'oiseaux, la variole, l'éclaboussure, l'éparpillement ou la fuite qui suit une défaite. Hrl, en revanche, indique ce qui est serré ou dense ; il peut signifier une tribu, un tronc d'arbre, une pierre, un tas de pierres, le fait de les empiler, la réunion des quatres sorciers, l'union charnelle et un bois. Prononcé d'une autre façon ou avec une autre expression, chaque mot peut avoit un sens contraire. Ne soyons pas surpris outre mesure : dans notre langue le verbe to cleave veut bien dire fendre et adhérer.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: Le rapport Brodie, p 138. Trad Françoise Rosset. Folio

[ langage corporel ] [ polysémie ] [ généralismes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sciences

Il a compris une chose essentielle ; il n'y a finalement que deux grandes possibilités de contact avec la réalité matérielle : le contact brut, direct, qui bute sur les choses, les soupèse et en infère leurs diverses propriétés ; et le contact "en miroir", qui, par un jeu de correspondance entre le visible et l'invisible, remplace la présence des choses par leur mise en concepts. C'est cette seconde sorte de contact, consistant à doubler la réalité matérielle par autre chose que son apparence première, à la sublimer en un jeu d'équations incompréhensibles pour le commun des mortels, qui donne toute sa puissance opératoire à la physique. Celle-ci vise à proposer de la matière concrète une représentation abstraite qui permettra, en retour, à l'issue d'une sorte de galipette, de la saisir en ce qu'elle est vraiment. En définitive, nos sens ne nous apprennent rien sur ce qui se trame en profondeur dans la matière, à l'abri de nos grossiers percepts.

Auteur: Klein Étienne

Info: En cherchant Majorana. Le physicien absolu

[ chair-esprit ] [ mathématiques ] [ langage ] [ abstraction dépassement ] [ codage du réel ] [ transcodage priméité - tiercité ]

 

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Gaule

L’esprit français, c’est prendre ses distances avec le réel. Parce que le réel n’est pas ce qui compte vraiment. Prenez Versailles: c’est un palais, c’est une réalité, c’est un roi, c’est le symbole de la monarchie absolue. Mais Versailles, à l’époque de Molière, c’est la cour, c’est aussi une société artificielle, cachée derrière des masques et des paravents. L’esprit français est la clé pour comprendre à la fois la grandeur de la France, son charme fou, et ses difficultés reflétées aujourd’hui d’une certaine façon par la crise des "gilets jaunes". Les "grandes écoles" qui forment l’élite du pays distillent une formation qui dénigre l’apprentissage, le goût de la réalité, les choses simples dans lesquelles se retrouvent les artisans, les paysans, les commerçants. Mon dictionnaire est amoureux. Mon affection et ma tendresse pour le brillantissime esprit français sont infinies. Sauf que le coût de ce dernier est énorme. La société française paie un prix colossal, insupportable, à cette obsession du panache.

Auteur: Arditi Metin

Info: https://www.letemps.ch/, 2 sept. 2011

[ langage ] [ esbroufe ] [ prestige ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

image-son

- Un livre ne dure-t-il pas tout autant ?

- Autant que durent les mots, oui. Mais il y a dans une photographie quelque chose qui dépasse les mots, qui dépasse même les bouches qui les prononcent. Une photographie mettra le feu aux sens d'un Anglais, d'un Français, d'un Hottentot. Elle nous survivra à tous pour allumer le même feu chez nos petits-fils. Elle est un objet transcendant à l'histoire.

- Un objet englué dans l'histoire ! proteste mon oncle. Perverti par l'histoire qui l'offusque comme un écran de fumée ! Cela se voit à la façon dont une mule épouse le pied, à la coupe d'une robe, au style d'une coiffure. Donnez des photographies à votre petit-fils: il y verra une curiosité pittoresque. Votre moustache cirée le fera rire ! Mais les mots, Hawtrey, les mots - hein ? Ils nous séduisent dans le noir, et l'esprit de chacun les revêt de chair et d'habits à sa guise.

Auteur: Waters Sarah

Info: Du bout des doigts

[ langage ] [ durabilité ] [ modes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel