Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 24
Temps de recherche: 0.0372s

grammaire

1° Ce qui définit un homme aujourd’hui, c’est littéralement la disparition de sa définition, qui était d’ailleurs une anti-définition puisque, comme les termes non marqués en linguistique (qui n’ont pas d’opposition, ou plutôt englobent celle-ci), le genre masculin avait en propre de désigner à lui seul les hommes et les femmes. Dépouillé de ce pouvoir indifférenciateur, tous ses autres prestiges s’effondrent. Le piédestal d’où il tombe est précisément celui du non-sexuel où il trônait par son nom générique, et d’où s’ordonnait l’humanité sexuée. Simultanément, celle-ci l’est de moins en moins ; et elle va faire payer cher à l’homme de n’être plus, après sa chute, qu’un mâle sans qualités.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, page 1590

[ neutre ] [ genre des mots ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

vacuité

Nagarjuna : - Ce qui comporte allée et venue est conditionné et relatif. C'est cela même qui inconditionné, non relatif, est appelé nirvana. Tel est l'enseignement. Glose de Candrakirti : - Allées et venues, mouvement et processus, forment ici-bas la continuité des naissances et des morts. Tout cela apparaît comme soumis aux causes et conditions - la lumière dépendant de la lampe - ou comme relatif - le long par rapport au court. Mais, dans les deux cas, dès que s'interrompt la continuité de la naissance et de la mort, on a le nirvana. On ne doit concevoir ce simple arrêt de toute opération ni comme être ni comme non-être. Le nirvana n'est donc ni être ni non-être.

Auteur: Nagarjuna

Info: Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.189-190. Vers 200?

[ neutre ] [ spiritualité ] [ espace indiscriminé ]

 

Commentaires: 0

savoir

Les adversaires de Pasteur, au lieu de le réfuter par des expériences de laboratoire, insinuaient que sa première pensée avait été de faire confesser par la science ses croyances personnelles. À ce moment-là, il était dans la plénitude de cette joie dont je parlais tout à l'heure, et je me rappelle comment se peignaient sur son visage le sentiment de la possession de la vérité et le tranquille dédain de ses contradicteurs. Nous en parlions souvent.
- Sans doute, me disait-il, si mes découvertes doivent venir en aide à la croyance en Dieu, je m'en féliciterai ! Mais je n'ai pas pensé un seul moment à leur donner cette croyance pour principe, ni pour fin. Mon opinion sur les infiniment petits est une conception purement scientifique. Aucune considération religieuse n'a dirigé mon oeil et ma main, et si mes expériences m'avaient démontré l'existence de générations spontanées, sans hésité j'en aurais convenu. Les recherches sur la cause première ne sont pas du domaine de la science. Elle ne connaît que ce qu'elle peut démontrer, des faits, des causes secondes, des phénomènes.

Auteur: Nisard Désiré

Info: Ægri somnia, Pensées et caractères/Calmann Lévy 1889 <p.242>

[ neutre ] [ laïcité ]

 

Commentaires: 0

impassible gaïa

Il y a de grandes flaques de sang sur le monde

où s'en va-t-il tout ce sang répandu

est-ce la terre qui le boit et qui se saoule

drôle de soûlographie alors

si sage... si monotone...

Non la terre ne se saoule pas

la terre ne tourne pas de travers

elle pousse régulièrement sa petite voiture ses quatre saisons

la pluie... la neige...

la grêle... le beau temps...

jamais elle n'est ivre

c'est à peine si elle se permet de temps en temps

un malheureux petit volcan

Elle tourne la terre

elle tourne avec ses arbres... ses jardins... ses maisons...

elle tourne avec ses grandes flaques de sang

et toutes les choses vivantes tournent avec elle et saignent...

Elle elle s'en fout

la terre

elle tourne et toutes les choses vivantes se mettent à hurler



elle s'en fout

elle tourne

elle n'arrête pas de tourner

et le sang n'arrête pas de couler...

Où s'en va-t-il tout ce sang répandu

le sang des meurtres... le sang des guerres...

le sang de la misère...

et le sang des hommes torturés dans les prisons...

le sang des enfants torturés tranquillement par leur papa et leur maman...

Et le sang des hommes qui saignent de la tête

dans les cabanons...

et le sang du couvreur

quand le couvreur glisse et tombe du toit

Et le sang qui arrive et qui coule à grands flots

avec le nouveau-né... avec l'enfant nouveau...

la mère qui crie... l'enfant pleure...

le sang coule... la terre tourne

la terre n'arrête pas de tourner

le sang n'arrête pas de couler

Où s'en va-t-il tout ce sang répandu

le sang des matraqués... des humiliés...

des suicidés... des fusillés... des condamnés...

et le sang de ceux qui meurent comme ça... par accident

Dans la rue passe un vivant

avec tout son sang dedans

soudain le voilà mort

et tout son sang est dehors

et les autres vivants font disparaître le sang

ils emportent le corps

mais ils est têtu le sang

et là où était le mort

beaucoup plus tard tout noir

un peu de sang s'étale encore...

sang coagulé



rouille de la vie rouille des corps

sang caillé comme le lait

comme le lait quand il tourne

quand il tourne comme la terre

comme la terre qui tourne

avec son lait... avec ses vaches...

avec ses vivants... avec ses morts...

la terre qui tourne avec ses arbres... ses vivants... ses

maisons... la terre qui tourne avec les mariages... les enterrements... les coquillages... les régiments...



la terre qui tourne et qui tourne avec ses grands ruisseaux de sang.

Auteur: Prévert Jacques

Info: Chanson dans le sang

[ impersonnelle ] [ neutre ] [ humaine barbarie ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel