Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 639
Temps de recherche: 0.0406s

couple

Bordeaux, le 2 juillet 1933

Le mariage, mon cher ami, est un étrange état. On avait des amis : on les oublie ; des habitudes : on les abandonne. On avait avec la vie, avec les êtres, mille confrontations : on n'a plus pour se mirer que ce miroir sentimental qu'est l'épouse. Et ce n'est pas assez encore : il faut qu'on se plaise à cet agréable servage. On rencontre une femme ; on découvre qu'on l'aime ; qu'on est aimé. On juge la vie désormais, sans elle, bien médiocre. On se promet de lui consacrer tous ses jours. On se gorge d'égoïsmes. On croit avoir découvert le secret du bonheur. On s'en vante. On n'a plus de relations qu'avec l'absolu, de rapports qu'avec les rêves. Et cela dure des années... Puis un jour, sans avertissement, sans présage, soudainement on sent une résistance. Le destin jusqu'ici complice, se met à trahir. La maladie dissocie le couple. Et le malheur avec son aigre visage apparaissant, chasse un trop fragile bonheur. On voudrait alors avoir auprès de soi quelqu'un qui sût vous porter aide. Mais on a fait le vide. Rien de plus seul qu'un homme marié si sa femme vient à lui manquer. Que la solitude soit si décevante, certes, on ne le supposait pas. On ne se doutait pas à quel point préserve la vie à deux. Ma femme si du moins son état n'inspire plus aujourd'hui trop d'inquiétude, a été, sachez-le, très gravement malade.

Auteur: Guérin Raymond

Info: Zobain

[ pensée-d'homme ] [ isolement ] [ dépendance ]

 

Commentaires: 0

femmes-par-homme

C’est vraiment rare, maintenant, les femmes qui éprouvent du plaisir, et qui ont envie d’en donner. Séduire une femme qu’on ne connaît pas, baiser avec elle, c’est surtout devenu une source de vexations et de problèmes. Quand on considère les conversations fastidieuses qu’il faut subir pour amener une nana dans son lit, et que la fille s’avérera dans la plupart des cas une amante décevante, qui vous fera chier avec ses problèmes, vous parlera de ses anciens mecs – en vous donnant, au passage, l’impression de ne pas être tout à fait à la hauteur – et qu’il faudra impérativement passer avec elle au moins le reste de la nuit, on conçoit que les hommes puissent préférer s’éviter beaucoup de soucis en payant une petite somme. Dès qu’ils ont un peu d’âge et d’expérience, ils préfèrent éviter l’amour ; ils trouvent plus simple d’aller voir les putes. Enfin pas les putes en Occident, ça n’en vaut pas la peine, ce sont de vrais débris humains, et de toute façon pendant l’année ils n’ont pas le temps, ils travaillent trop. Donc, la plupart ne font rien ; et certains, de temps en temps, se paient un petit peu de tourisme sexuel. Et encore, ça, c’est dans le meilleur des cas : aller voir une pute, c’est encore maintenir un petit contact humain. Il y a aussi tous ceux qui trouvent plus simple de se branler sur Internet, ou en regardant des pornos. Une fois que la bite a craché son petit jet, on est bien tranquille.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Plateforme, p. 153

[ pensée-d'homme ] [ libido ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Bandini

pornographie

Serena Joy serre mes mains comme si c'était elle et non pas moi, qui se faisait baiser, comme si elle trouvait la chose agréable, ou douloureuse, et le Commandant baise, à un rythme régulier de pas cadencé une, deux, sans relâche, comme un robinet qui goutte. Il est absorbé, comme un homme qui fredonne sous la douche sans se rendre compte qu'il fredonne; comme un homme qui a d'autres choses en tête. C'est comme s'il était ailleurs à attendre de jouir, tout en tambourinant des doigts sur une table. Il y a une impatience dans sa cadence à présent. Mais n'est-ce pas le rêve érotique de tout homme ? Deux femmes à la fois ? C'est ce que l'on disait. Excitait, disait-on. Ce qui se passe dans cette chambre sous le baldaquin argenté de Serena n'a rien d'excitant. Cela n'a aucun rapport avec la passion, ni l'amour, ni le romantisme, ni avec aucune des autres idées qui nous servaient à nous émoustiller. Cela n'a rien à voir avec le désir sexuel, du moins pour moi, et certainement pas pour Serena. Le désir et l'orgasme ne sont plus considérés nécessaires ; ils ne seraient qu'un symptôme de frivolité, comme des jarretelles tape-à-l'oeil, ou des grains de beauté : distractions superflues pour des écervelés. Démodées. Cela paraît étrange que les femmes aient jadis consacré tant de temps et d'énergie à s'informer de ces choses, à y penser, à s'en inquiéter, à écrire à leur propos. Il est tellement évident que ce sont des divertissements.

Auteur: Atwood Margaret

Info: la Servante Ecarlate

[ pensée-de-femme ] [ femme objet ] [ spectatrice ]

 

Commentaires: 0

résistance populaire

La classe managériale (dont ce serait une grave erreur de penser qu’elle est l’héritière, même dégénérée, des anciens seigneurs : ceux-ci faisaient piétiner cyniquement par leurs chevaux les récoltes des manants, ils imposaient le droit de cuissage et défendaient les frontières contre les envahisseurs ; les élitocrates ouvrent les frontières aux envahisseurs, ils imposent le devoir de cuissage, et c’est toute la vie des manants qu’ils piétinent) ne restaura la honte que pour fustiger le manque d’hygiène des basses couches de la nouvelle société avancée qui tergiversaient encore bêtement et ralentissaient l’instauration d’un monde.com sans tabac et sans alcool. On vit la France d’ "en haut" […] pilonner sans répit la France des ploucs, dite aussi parfois "moisie" dans le vocabulaire répulsif des élitocrates ; et, sur ce ton bienveillant qui cache toujours la haine la plus venimeuse, lui répéter qu’à l’aube du troisième millénaire, il fallait qu’elle apprenne enfin, elle aussi, à évoluer, à s’assouplir, à se différencier, à se pluraliser, à se flexibiliser par tous les bouts au lieu de se cramponner à son vieux pantalon jacobin, passé de mode.

On vit les nouvelles élites, si joliment nomades, si gracieusement mobiles, terroriser les "gens ordinaires", c’est-à-dire le peuple, et entreprendre de guérir celui-ci de son "populisme". Comme l’écrit encore Michéa : "On sait à quel point, depuis quelques années, les médias officiels travaillent méthodiquement à effacer le sens originel du mot [populisme] à seule fin de dénoncer comme "fascistes" ou "moralisateurs" (à notre époque, le crime de pensée suprême) tous les efforts des simples gens pour maintenir une civilité démocratique minimale et s’opposer à l’emprise croissante des "experts" sur l’organisation de leur vie."

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, pages 189-190

[ à deux vitesses ] [ formatage de la pensée ] [ adaptation forcée ] [ mondialosation ] [ nomades vs sédentaires ] [ argent ] [ fric sans frontières ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

scène de séparation

Devant la paisible résistance d’Ulrich, son premier sentiment fut d’avoir vieilli. Elle eut honte de sa situation piteuse et obscène, à demi nue sur ce divan, en butte à tous les outrages. Sans plus hésiter, elle se redressa et saisit ses vêtements. Mais le bruissement froufroutant des calices dans lesquels elle se glissait n’induisit pas Ulrich au repentir. Bonadea sentit sur ses yeux le picotement douloureux de l’impuissance. "C’est un rustre, il m’a offensée exprès !" se redisait-elle. Puis, comme une constatation : "Il ne fait pas un pas !" Et à chaque cordon qu’elle nouait, à chaque crochet qu’elle fermait, elle s’enfonçait plus avant dans le profond puits noir d’une souffrance depuis longtemps oubliée, celle de l’enfant qui se sent abandonné. L’obscurité paraissait alentour. Le visage d’Ulrich s’offrait comme dans une lumière définitive, il se détachait avec rudesse et dureté sur l’ombre du chagrin. "Comment ai-je bien pu aimer ce visage ?" se demanda Bonadea ; mais au même instant, elle sentit toute sa poitrine se crisper sur ces mots : "Perdu pour toujours !" 

Ulrich, qui devinait confusément la résolution qu’elle avait prise de ne plus revenir, ne fit rien pour l’en empêcher. Alors Bonadea, plantée evant le miroir, lissa ses cheveux d’un geste violent, mit son chapeau et attacha sa voilette. Maintenant que la voilette lui cachait le visage, tout était consommé ; le moment était solennel comme une condamnation à mort, ou comme quand la serrure d’une malle se ferme bruyamment. Il ne l’embrasserait plus, il ne devinerait pas qu’il perdait ainsi la dernière occasion de le faire !

Aussi, prise de pitié, était-elle tout près de lui sauter au cou, et d’y pleurer toutes ses larmes.

Auteur: Musil Robert

Info: Dans "L'homme sans qualités", tome 1, trad. Philippe Jaccottet, éditions du Seuil, 1957, page 199

[ pensées contradictoires ] [ humiliation ] [ couple ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

indistinctibilité

D'un point de vue philosophique, l'argument le plus intéressant de Leibniz était que l'espace absolu entrait en conflit avec ce qu'il appelait le principe d'identité des indiscernables (PII). Le PII stipule que si deux objets sont indiscernables, ils sont alors identiques, c'est-à-dire qu'ils sont réellement un seul et même objet. Que signifie l'indiscernabilité de deux objets ? Ça signifie qu'aucune différence ne peut être trouvée entre eux - ils ont exactement les mêmes attributs. Ainsi, si PII est vrai, deux objets véritablement distincts doivent différer par au moins un de leurs attributs, sinon ils ne seraient qu'un et non deux. PII est intuitivement très convaincant. Il n'est certainement pas facile de trouver un exemple de deux objets distincts qui partagent tous leurs attributs. Même deux produits manufacturés fabriqués en série présentent normalement d'innombrables différences, même si celles-ci ne peuvent être détectées à l'œil nu.

Leibniz nous demande d'imaginer deux univers différents, contenant tous deux exactement les mêmes objets. Dans l'univers 1, chaque objet occupe un emplacement particulier dans l'espace absolu. Dans l'univers 2, chaque objet a été déplacé vers un autre emplacement dans l'espace absolu, à trois kilomètres à l'est (par exemple). Il n'y aurait aucun moyen de distinguer ces deux univers. Nous ne pouvons en effet pas observer la position d'un objet dans l'espace absolu, comme l'a admis Newton lui-même. Tout ce que nous pourrions observer, ce sont les positions des objets les uns par rapport aux autres, et ces positions resteraient inchangées, car tous les objets sont décalés de la même manière. Aucune observation ou expérience ne pourra jamais révéler si nous vivons dans l'univers 1 ou 2.




Auteur: Okasha Samir

Info: Philosophie des sciences : Une très courte introduction

[ expériences de pensée ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

papa

Mon fils, quel magnifique mystère que mon fils, si attentif à mes moindres faits et gestes, si prompt à s'enflammer pour ma moindre action un peu spectaculaire mais, à l'instar de ses soeurs, tellement plus secret, caché, abritant, je crois, une spatialité intérieure plus ample, plus sérieuse, plus libre, déjà conscient par instinct de son avenir de combattant destiné - je n'ose écrire franchement, condamné - à séduire, exister. Faire sa place. Ses soeurs, petites boules d'amour chatoyantes, déjà tellement dans leur espace propre de petites dames, confiantes dans l'amour du monde, dans la transmission de la vie, prêtes à se livrer pour leur descendance... appliquées... inquiètes dans leurs certitudes, préparant depuis la nuit des temps le nid à venir... l'oeil aux aguets dans l'attente du prince charmeur car, quand à leur naïveté je suis d'un optimisme convaincu, elles devineront beaucoup et se tromperont rarement.
Elles défensives, lui au contraire, balançant franchement ses petits bras contre la réalité tangible, mettant en place ses capacités de mesure. Comme l'a si bien écrit Gibran, nous ne sommes que les arcs qui projettent les enfants, avec pour simple mission d'envoyer ces flèches d'un relâchement assuré et attentif de la main. Une main inquiète, tu le sais, qui a l'expérience de ces cibles mouvantes aux carreaux indécis, traits fragilisés par une impulsion trop ceci ou trop cela dans un parcours ou entrent en compte de redoutables charmes.
Mon fils, mes filles, quelques-unes parmi je ne sais combien de centaines d'autres millions de graines jetées aux vents. Brises, tourbillons, ouragans, souffles que l'on espère magnanimes mais dispensateurs de sursauts, rafales, tornades, cyclones pédagogiques habilement distribués par le destin. Avec une préférence pour le Zéphyr.

Auteur: Mg

Info: 2002

[ pensée-d'homme ]

 

Commentaires: 0

sémantique automatique

Les sceptiques n’en peuvent mais.

L’intelligence artificielle des textes, dont la réalisation la plus connue est chat GPT, a envahi avec succès nos vies et nos laboratoires.

Cependant, la machine n’a ni intelligence ni éthique. Les avatextes qu’elle produit ne sont pas fondés sur un prédicat de vérité et ne sauraient se revendiquer ni du bien, ni du beau, ni du mal. De plus, en l’absence d’intention de la machine, autre que la stochastique, le lecteur ne saurait engager un parcours interprétatif classique sur les contrefaçons textuelles générées ; et non créés. 

Nos questionnements portent sur la compréhension du mode de fonctionnement des IA, condition pour évaluer les plus-values heuristiques que les traitement deep learning peuvent avoir dans l’analyse des corpus textuels : l’interprétabilité/explicabilité des modèles est la question essentielle et préalable à tout usage scientifique (vs. commercial) de l'IA. En d’autres termes, l’IA, plus que tout autre traitement automatique, " suppose une herméneutique des sorties logicielles " (F. Rastier, La mesure et le grain, Champion, 2011 : 43).  

Nous plaiderons que les modèles convolutionnels (CNN) ont le pouvoir de rendre compte de l'axe syntagmatique, c'est-à-dire qu'ils exhibent les combinaisons saillantes sur la chaine des textes. Tandis que les modèles transformers ont le pouvoir de rendre compte de l’axe paradigmatique, c’est-à-dire qu’ils identifient les sélections ou les " rapports associatifs " (Le Cours, Chapitre V, pp. 170-175 de l'éd 1972) des textes en corpus. Dans les deux cas, et de manière fermement complémentaire, c’est à un effort de co(n)textualisation que nous appelons – le mot en relation syntagmatique avec son co-texte immédiat, le mot en association avec ses coreligionnaires du paradigme en mémoire ou en corpus – pour une sémantique non pas formelle mais une sémantique de corpus.

Auteur: Mayaffre Damon

Info: Descriptions idiolectales et Intelligence artificielle. Que nous dit le deep learning sur les textes ? Résumé introductif de son intervention

[ homme-machine ] [ onomasiologie mécanique ] [ signifiants vectorisés ] [ pensée hors-sol ] [ ouverture ] [ méta-contextualisation ] [ interrogation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

allaiter

Bois, mon petit, à ma poitrine qui coule,
Je suis ta source – Bois ! – ta tiède fontaine,
Bois ce doux lait qui coule en ta gorge pleine
Avec un bruit de colombe qui roucoule.

Pose ta joue à la place la plus tendre
De ma chair. Mords-moi de ta petite bouche.
Du bout de mon sein mol je tente, je touche
Ta lèvre qui se trompe autour… Viens le prendre !

Bois, mon petit avide, emplis ta faiblesse
De moi qui me penche et qui te suis versée.
Capte ce lait chaud de m’avoir traversée
Au bourgeon de la mamelle… Ah ! tu me blesses !

Le savais-je la douceur d’être blessée,
Ouverte et saignant comme une orange vive
Qui fond en miel et n’est plus sous la gencive,
Plus rien qu’une joie à la gorge laissée ?

Adam ! Adam ! la douceur d’être mangée,
Qui la savait ? Qui savait le cher supplice
D’être la gorgée émouvante qui glisse
Et m’entraîne toute en mon petit changée ?

La douceur de mourir, la tendre aventure
De me perdre sans yeux ni route, en allée
Dans le noir de toi qui m’attendais, mêlée
Aux chemins naissants de ta force future !

Mourir… m’évader de cette solitude,
De ce moi qui tient ma richesse captive
Pour te rejoindre, ô soif qui cherche, l’eau vive,
Et calmer à ton besoin ma plénitude…

Bois. Jusqu’à tes os je ruisselle et j’écoute
Quand le lait heureux chemine en toi, cher être,
Un peu de moi dans tes veines disparaître,
Un peu de moi qui devient toi goutte à goutte.

J’écoute. J’entends dans ma gorge profonde
Que la clarté du lait qui sourd illumine,
Ne parle pas, Adam ! Adam ! je devine
Où passait la joie en s’en venant au monde.

Auteur: Noël Marie Rouget

Info: ÈVE

[ pensée-de-femme ] [ poème ]

 

Commentaires: 0

femmes-hommes

Et si après quelques dix années de vie de femme adulte-indépendance-célibataire-activiste, j'ai désiré partager ma vie avec un enfant ( et aussi avec un homme, mais cela, c'est une autre histoire), ce fut, entre autres raisons, pour changer ce rapport-là au temps. Pour me forcer à accepter une certaine "perte" du temps. Pour apprendre la paresse, la répétition et les temps "morts". Parce qu'un enfant, peut-être plus qu'aucune expérience de vie humaine, vous confronte et à la nécessité et à la contingence. Quand vous lui mouchez le nez, ce n'est pas parce que c'est la chose qui vous tient le plus à coeur à ce moment-là, c'est parce que c'est cela qu'il faut faire. De même pour acheter ces couches. Faire sa bouillie. Se lever la nuit. Marcher plus lentement dans la rue. Ce sont des "pertes de temps " auxquelles il est impossible de remédier: des moments de vie "insauvables", irracontables, irrécupérables. C'est comme ça. Et encore comme ça. Et encore la même chose. La vie pure. Le rapport à l'autre sans récit possible. On le fait vivre et c'est tout, il n'y a rien à en dire. Du coup, la vie ne peut plus coïncider avec l'oeuvre: ça déborde de partout, et ça vous déborde. Effectivement vous n'avez pas le choix: ce ne sont pas des "rapports choisis avec des êtres choisis". L'enfant est là, celui là et pas un autre, il et faut que vous subveniez à ses besoins. C'est nécessaire. Mais le plaisir qu'il vous apporte est lui parfaitement gratuit. Il n'est pas le résultat d'un "bon choix" : bon choix de vin ou de promenade ou de livre ou d'ami. Il vous tombe dessus sans que vous le "méritiez". Un sourire, un câlin, une confidence chuchotée - ces choses-là sont non seulement "gratuites", elles sont inestimables.

Auteur: Huston Nancy

Info: Les enfants de Simone de Beauvoir, Actes Sud. 1995

[ pensée-de-femme ] [ Mère ] [ pensée-sans-sexe ] [ responsabilité ] [ paternité ]

 

Commentaires: 0