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rapports humains

Je ne sais pas pour vous mais, au début de ma vie, il n'y avait que deux sortes de personnes dans mon univers : celle que j'adorais et celles que je détestais. Mes meilleurs amis et mes pires ennemis. Ceux pour qui je suis prête à tout donner et ceux qui peuvent aller crever. Ensuite on grandit. Entre le noir et le blanc, on découvre le gris. On rencontre ceux qui ne sont pas vraiment des amis mais que l'on aime quand même un peu et ceux que l'on prend pour des proches et qui n'arrêtent pas de vous planter des couteaux dans le dos.

Auteur: Legardinier Gilles

Info: Demain j'arrête

[ grandir ] [ perdu ]

 

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désespoir

Peu d'êtres auront été à ce point imprégnés, transpercés jusqu'aux os par le néant absolu de toute aspiration humaine. L'univers n'est qu'un furtif arrangement de particules élémentaires. Une figure de transition vers le chaos. Qui finira par l'emporter. La race humaine disparaîtra. D'autres races apparaîtront, et disparaîtront à leur tour. Les cieux seront glaciaux et vides, traversés par la faible lumière d'étoiles à demi mortes. Qui, elles aussi, disparaîtront. Tout disparaîtra. Et les actions humaines sont aussi libres et dénuées de sens que les libres mouvements des particules élémentaires. Le bien, le mal, la morale, les sentiments ? Pures "fictions victoriennes". Seul l'égoïsme existe. Froid, inentamé et rayonnant.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: H. P. Lovecraft : Contre le monde, contre la vie, p 18

[ existence ] [ perdu ]

 

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heimatlos

Allé voir au dehors la vie d'un dimanche d'hiver. Il faisait froid et beau, et tout était calme, serein. La ville entière semblait s'étirer langoureusement sur un canapé confortable et cotonneux. J'ai décidé de prendre le bus pour aller jusqu'au port, voir la mer. La mer et son absence d'obstacle. J'ai longtemps marché le long des jetées. Bruits de filins s'entrechoquant et rires d'enfants. Cris des mouettes et souffle du vent. Molesse du sable, caresse du soleil. Mais rien de tout ça ne voulait m'envelopper. Je restais désespérément extérieur à tout ce qui m'entourait. Comme blindé au mal de vivre, clôturé de solitude, carapace d'une vie sans horizons.

Auteur: Kris Goret Christophe

Info: Les ensembles contraires : Première partie

[ perdu ] [ océan ] [ solitude ]

 

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séparation

Il y a un An – que noter ?
Dieu – écrive le mot ! Je – ne puis –
Grâce ? Non, pas cela –
Gloire ? Va – pour Gloire –
Écris plus lentement – Gloire –

Pareil Anniversaire aura lieu –
Parfois – rarement – dans l’Eternité –
Quand des Séparés, plus que par le Malheur Banal –
Se verront – se repaîtront l’un l’autre de leur visage –
En un repas douteux, s’il peut se faire
Que leur Festin soit réel –

Je goûtai – insouciante – en ce temps-là –
Je ne savais pas que le Vin
Ne venait qu’une fois par Monde – Et toi ?

Auteur: Dickinson Emily

Info: Cahier 12, 296, traduction Claire Malroux

[ événement personnel ] [ totalité perdue ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vingt-et-unième siècle

Il voit, en effet. On ne publie plus, on donne à lire. On n’expose plus, on donne à voir. On ne joue plus, on donne à entendre. Il imagine des textes courts qui déconstruisent à tout va, écrits la nuit par des types qui se coiffent comme Artaud ou Steve Jobs, qui s’inscrivent en surplomb d’une époque en naufrage et lâchent des voilà fatigués en milieu et en fin de phrase, qui bassinent le lecteur avec des personnages improbables, de la science à deux balles ou des précisions inutiles depuis qu’ils ont découvert Wikipédia, qui ne peuvent pas décrire une mouche sur un camembert sans faire un cours sur les diptères.

Auteur: Gancel Charles

Info: L'Inaccessible

[ perdu ] [ dépassé ]

 

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nature

Le sentier n’est plus entretenu depuis des années. Au bout de cinquante mètres, les ronces et les fougères y ont repris leurs droits. Mais Laurent continue sa route, griffe le cuir neuf de ses chaussures de cérémonie, nage à pleine brasse dans les vagues végétales, fonce tout droit, tête vide, souffle sonore. Rien d’autre à penser que les feuilles, les branches et les épines. S’enfoncer là-dedans comme en soi-même, loin du cirque pitoyable des hommes.
(...)
Ralentis, Laurent. Au milieu de cette forêt qui n'en finit pas, les virages ont pris des formes de sourire narquois. Regarde-les se courber comme des lames de ressort pour te propulser dans le décor.

Auteur: Salmon François

Info: Rien n'arrête les oiseaux, p. 40, SUR LE CHAMPIGNON

[ refuge ] [ fuite ] [ perdu ]

 

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être humain

Je sais que les hommes sont des enfants qui chassent leur désespoir par la colère, leur peur dans l'amour; au vide, ils répondent en construisant des châteaux et de temples. Ils s'accrochent à des récits, ils les poussent devant eux comme des étendards; chacun fait sienne une histoire pour se rattacher à la foule qui la partage. On les conquiert en leur parlant de batailles, de rois, d'éléphants et d'êtres merveilleux; en leur racontant le bonheur qu'il y aura au-delà de la mort, la lumière vive qui a présidé à leur naissance, les anges qui leur tournent autour, les démons qui les menacent, et l'amour, l'amour, cette promesse d'oubli et de satiété.

Auteur: Enard Mathias

Info: Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants

[ perdu ]

 

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maturité

Je mesure mes actes et mes goûts à leur juste valeur, je ne me livre plus guère à ces burlesques incartades, mais tout se passe exactement comme si les constructions fallacieuses sur lesquelles je vivais avaient été sapées à la base sans que rien m’eût été donné qui puisse les remplacer. Il en résulte que j’agis, certes avec plus de sagacité, mais que le vide dans lequel je me meus en est d’autant plus accusé. Avec une amertume que je ne soupçonnais pas autrefois, j’en viens à m’apercevoir qu’il n’y aurait pour me sauver qu’une certaine ferveur mais que, décidément, ce monde manque d’une chose POUR QUOI JE SERAIS CAPABLE DE MOURIR.

Auteur: Leiris Michel

Info: L'âge d'homme, p 200

[ paradigme ] [ détresse ] [ perdu ] [ démotivation ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

dualité

[...] personne ne remarque plus comment n'importe quel choix intellectuel, politique ou moral est aujourd'hui contrebalancé par son antidote. Il semble même devenu naturel que le moralisme réponde au laxisme, l'intégrisme au multiculturalisme, le muséisme au modernisme, la dévotion au cynisme, le sectarisme au centrisme, le fétichisme à l'indifférence, la recherche du hard à la sensation cool, le souci de sécurité au goût du risque... Avec pour nouveauté que ces antagonismes en arrivent à coexister non seulement dans un même groupe mais chez un même individu, au gré de cette rationalité de l'incohérence que nous sommes en train de faire nôtre, sans que quiconque y reconnaisse la raison même du monde "connexionniste".

Auteur: Le Brun Annie

Info: Du trop de réalité, p.149, Gallimard,Folio Essais n°444, 2004

[ perdu ] [ prison ]

 

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désespoir

Je n'appartiens tout simplement pas à ce monde. J'habite la Lune avec frénésie. Je n'ai pas peur de mourir, j'ai peur de cette terre étrangère, agressive. Je n'arrive pas à penser aux choses concrètes, elles ne m'intéressent pas. Je ne sais pas parler comme tout le monde. Mes mots sont bizarres et viennent de loin, d'un endroit où personne ne se rencontre. Que ferais-je une fois plongée dans mes mondes fantastiques et incapable de remonter à la surface ? Parce que c'est bien ce qui risque de m'arriver. Je partirai et ne saurai pas revenir. Je ne saurai d'ailleurs pas qu'il existe un "savoir revenir". Et je n'en aurai peut-être tout simplement pas envie.

Auteur: Pizarnik Alejandra

Info: Correspondance avec Léon Ostrov, p 49

[ perdue ]

 

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