spiritualité
Dans l'Inde, on enjoint aux hommes d'être pleinement conscients, dans leur corps et dans leur âme, de leur étroite parenté avec tout ce qui les entoure ; on leur apprend à saluer le soleil levant, l'eau des ruisseaux, la terre fertile, comme des manifestations de cette même vérité vivante qui embrasse aussi l'homme. Le texte sur lequel nous méditons chaque jour est la gâyatri, un verset qui pour nous résume l'essence de tous les Védas. Grâce à lui, nous nous efforçons de sentir l'unité fondamentale du monde avec l'âme consciente de l'homme ; nous apprenons à percevoir l'unité maintenue par l'Esprit éternel et unique, dont le pouvoir crée la terre, le ciel et les étoiles, et embrase en même temps notre pensée de la lumière d'une conscience qui se meut et existe en continuité ininterrompue avec le monde extérieur.
Auteur:
Tagore Rabindranath
Années: 1861 - 1941
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: poète et philosophe
Continent – Pays: Asie - Inde
Info:
Sadhana, p.16, éditions Albin Michel
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unicité
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plénitude
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hindouisme
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wu-wei
[…]
Les gens sont tous hilares
Comme s’ils festoyaient au sacrifice du bœuf
Comme s’ils montaient aux belvédères du printemps
Et moi je me tiens là l’esprit vacant
Comme le nouveau-né encore sans expression
Laissé dans mon coin, n’ayant où aller
Les gens ont tout le superflu
Et moi je suis de tout démuni
J’ai tous les traits de l’idiot
Je suis l’abruti le parfait abruti
Les autres sont resplendissants
Et moi je suis crépusculaire
Les autres s’affairent fébrilement
Et moi je traîne mon oisiveté
Abandonné au mouvement de la mer
Tourbillonnant au gré du vent
Les gens savent ce qu’ils veulent
Je préfère être un imbécile heureux
Moi qui ne suis pas comme eux
Moi qui ai choisi de téter ma Mère
Auteur:
Lao Tseu Lao Tzi
Années: -0550 env av. J.-C.
Epoque – Courant religieux: Chine ancienne-Tao
Sexe: H
Profession et précisions: penseur - fondateur du taoïsme
Continent – Pays: Asie - Chine
Info:
Dans le "Livre de la voie et de la vertu", chap. 20, trad. Claude Larre, Editions Desclée de Brouwer, Paris, 2015, pages 49-50
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plénitude du vide
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détachement
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retour à la source
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abandon
Heureux celui qui ne demande pas plus à la vie qu'elle ne lui offre spontanément, et qui suit l'instinct des chats, qui recherchent le soleil quand il fait soleil et, en son absence, la chaleur, où qu'elle se trouve. Heureux celui qui renonce à sa personnalité pour son imagination, et qui fait ses délices du spectacle de la vie des autres, en vivant, non pas toutes les impressions, mais la représentation, tout extérieure, des impressions des autres; Heureux, enfin, celui qui renonce à tout, et auquel, puisqu'il a renoncé à tout, on ne peut plus rien enlever ni retrancher.
Le paysan, le lecteur de romans, le pur ascète -ces trois-là connaissent le bonheur, car ils renoncent tous trois à leur personnalité: l'un parce qu'il vit selon l'instinct, qui est impersonnel, le deuxième parce qu'il vit par l'imagination, qui est oubli, le dernier parce qu'il ne vit pas et que, sans être mort, il dort.
Rien ne me satisfait, rien ne me réconforte, et je suis saturé de tout -que cela ait existé ou non. Je ne veux pas avoir d'âme, et je ne veux pas y renoncer. Je désire ce que je ne désire pas, et renonce à ce que je ne possède pas. Je ne peux être ni rien, ni tout: je suis la passerelle jetée entre ce que je ne peux ni avoir ni vouloir.
Auteur:
Pessoa Fernando (Alv. de Campos)
Années: 1888 - 1935
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - Portugal
Info:
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désêtre
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plénitude
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