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linguistique

Les énigmes étymologiques sont innombrables. En anglais par exemple : comment sommes-nous passés de "man" à "woman ? Ou de "gate" signifiant "porte" à "gate", qui veut dire "scandale" ? La réponse est que pour tout signifiant nous ne partons PAS de quelque part. Aucun terme n'a d'autre sens que celui que nous lui donnons. Si nous convenons que "tourner" signifie "manger du fromage au petit déjeuner", ou que "précarité" veut dire "chat orange", c'est vraiment ce que ces mots signifient, sans autre raison que "c'est parce que nous le disons ainsi". C'est un consensus temporaire. Pour revenir au mot émergence, souvent perçu vu comme un processus lent (l'émergence des mammifères, ou celle d'un escargot qui sorte de sa coquille)... Voilà ti pas qu'on le retrouve sous forme d'"emergency", grande urgence, en anglais. Rien de ce genre en français - mais on s'en fiche. Ici l'idée d'urgence, de vitesse, qui différencie les deux interprétations ci-dessus, se retrouve dans les conjugaisons latines : "emergency" est issu du participe présent d'"emergo", "emergens", qui en latin, signifie action contemporaine ou en cours. Ainsi, "urgence" est l'idée liée à ce qu'il est en train de se produire. C'est donc l'inflexion grammaticale, et non pas le sens de base de "se produire", qui apporte le sentiment d'urgence. Alors qu'"emerge" (en anglais toujours) est un emprunt plus direct, qui conserve plus ou moins intacte la sémantique de base du verbe latin, ce qui en fait un terme plus neutre qui se réfère à "se produire", physiquement ou métaphoriquement. Sans notion de rapidité.

Auteur: Mg

Info: 18 fév. 2010

[ translangues ] [ relativité ] [ contextualisation nécessaire ]

 
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langages en parallèle

– Mais de tel ou tel article, il doit bien exister les esquisses, les brouillons, les versions successives, non ? Ce serait une mine pour nous !

A. C. – Dans certains cas c’est évident. Par exemple, j’ai travaillé sur puisquePuisque est extrêmement intéressant dans la mesure où il n’existe pas dans toutes les langues. En allemand, il n’existe pas. À la rigueur da, peut-être, mais la différence avec weil est moins nette que celle entre puisque et parce que. Et en suédois, ça existe, mais sans trop exister ; j’ai fait toute une étude là-dessus. Et puis, au fur et à mesure j’en découvre d’autres, dans d’autres langues. Par exemple, il est intéressant de voir que, en islandais, il n’y avait pas de puisque. L’islandais en a fabriqué un assez tôt, en employant le mot fyrst, avec un y, qui veut dire premièrement. Et en fait, ce n’est pas premièrement. Ça veut dire : "ceci étant posé, et étant stable, il s’en suit que". Puis vous avez since en anglais, en italien c’est gia che, c’est gia, c’est-à-dire iam du latin, déjà ; si vous dites déjà, ça veut dire qu’il y a un désormais. Si déjà est acquis, ça veut dire que désormais l’acquis fait partie de ce qui se déroule et qui va se transformer, etc. Oui, vous voyez, il y a un gros dossier sur puisque. Mais pour revenir à fyrst, je ne savais pas comment l’utiliser. Alors, j’ai téléphoné à l’ambassade d’Islande, pour le leur demander. Et après j’ai lu Mireille de Mistral, et je me suis aperçu qu’en provençal, pour dire puisque, on dit d’abord. "D’abord je vous ai vu", ça veut dire "dès que je vous ai vu, dès lors que je vous ai vu, du moment que je vous ai vu, dans la mesure où je vous ai vu, puisque je vous ai vu". Et voyez, une fois de plus, vous vous apercevez que cette opération dont je viens de vous parler, je ne dirai sûrement jamais qu’elle est universelle, ça alors je laisse ça à d’autres…

Auteur: Culioli Antoine

Info: https://journals.openedition.org, 35, 2012, "Toute théorie doit être modeste et inquiète" Entretien avec Almuth Grésillon et Jean-Louis Lebrave

[ translangue ] [ traduction ] [ transposition ] [ quasi poésie ] [ conteur linguistique ]

 

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langages en parallèle

Petite réflexion linguistique : quand nous autres francophones et anglophones faisons de la musique, nous jouons / play, les italiens sonnent (suonare), les hispanisants touchent (tocar)... ces différentes approches m'enchantent assez, je dois dire, et je me demandais comment ça se passe dans d'autres langues, s'il y a un mot strictement réservé à la musique ou alors à quelle partie du geste musical on se réfère. Y a t'il des traducteurs dans la salle ?

- Didier Castell-Jacomin en Neerlandais "Spelen", qui veut dire jouer de la musique mais aussi jouer tout court

- Hu Man "Azéf" العزف qui veut dire jouer et qui est un verbe particulier qui est si je ne me trompe pas, aussi utilisé pour dire lâcher, céder.

- Sébastien Iep Arruti. En basque, c’est "jo", qui signifie "jouer"...

- Michel Gaillard. En roumain "să cânt", qui signifie aussi "chanter"...

- Ekaterina Nesterenko. En russe c'est включить, qui veut aussi dire "allumer". Sinon pour jouer de la musique on utilisera aussi "играть" qui signifie aussi "briller" ou "faire du théâtre".

- Sébastien Adnot. En khmer Leng Pleng, jouer la musique,

- Alexis Avakian. En arménien le mot "nvagel" semble ne s'appliquer qu'à la musique, dédié au fait de jouer un instrument

- Eric Adankpeto, du Bénin. En langue fongbe nous disons "nan dji han"... Je ne lui connais pas d'autre utilisation.

- Myglaren. En suédois c'est "Spela", comme pour les jeux. (Remarque de Floater. Oui mais pas "jouer" comme des enfants dans la rue, en tout cas pas de nos jours. Dans les temps médiévaux on utilisait aussi "leka". On use aussi de "musicera", qui est un verbe en lui-même.

- Panurge. En danois "spille", jouer, pareil.

- Anonyme. En allemand nous avons musizieren, verbe meilleur que "Music machen".

- cckerberos. En japonais cela dépend de l'instrument. En général c'est hiku, qui a plein de synonymes comme dessiner, pincer, arracher, plumer... et qui est utilisé pour les instruments à cordes, sinon fuku (souffler) pour les instruments à vent, et tataku (frapper) pour la percussion. Le piano est vu comme un instrument à cordes.

- AFAIK (langue maternelle Mandarin, né et élevé aux Etats-Unis). Il n'y a pas verbe unique pour "jouer de la musique" à moins que vous ne vouliez passer de la musique enregistrée, auquel cas c'est le même mot pour "mettre". Comme pour le japonais, les verbes correspondent aux instruments spécifiques et se rapportent à l'acte physique : on souffle dans une flûte, frappe sur des tambours, etc. Il y a aussi un verbe spécifique pour chanter.

- Dina Rakotomanga : En Malgache c'est : mitendry, et c' est exclusivement faire de la musique

(Vous pouvez ajouter vos "inputs" dans les commentaires, nous les utiliserons afin de compléter et préciser cette rubrique. MERCI ! )

Auteur: Internet

Info: Sur une idée initiale de Myriam Bouk Moun

[ action ] [ verbe ] [ terme translangues ] [ comparaison ] [ métachronie ]

 

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socio-psychologie

Le matérialisme nord-américain - logé au cœur de la pensée collective - s'explique peut-être par une curieuse connexion de la langue anglaise, où le mot free signifie à la fois "libre" et "gratuit". Pour le français, la liberté est plutôt intérieure, car fonction de la conscience - ou politique. Tout le monde sait que le pouvoir de l'argent augmente le pouvoir sur les choses. Néanmoins, la liberté est séparée de l'économie par une différence de dignité. Sauf dans les cas de famine, on ne meurt pas pour le pouvoir d'achat : on y voit une commodité, non un idéal.

L'âme anglo-saxonne peut-elle échapper à cette nuance de dictionnaire et lutter contre la confusion qu'induit un seul mot pour deux horizons ? Une publicité pour une compagnie aérienne nous propose - grâce à un plan de fidélité - de "voler libres pour toujours", c'est à dire gratuitement de temps à autres. Soudain le fait de dépenser moins d'argent augmente la sensation de liberté. L'économie du moindre dollar est victoire, jubilation : réalisation. D'où le fait, chez les Canadiens, de marchander sans vergogne et de se battre pied à pied pour s'ouvrir le coin de ciel bleu d'une jouissance inversement proportionnelle au prix. La réduction est demandée comme un droit - mais sans baisse de générosité chez le vendeur ! La joie est chiffrée. Le désir de liberté - cette grande libido qui voudrait capturer la vie - est reporté sur l'argent. l'Éden est dans la gratuité. Le seul amour véritable est associé aux billets, le génie ou la justesse d'esprit sont des capitaux à réaliser. Le fait de payer incline à une certaine férocité des rapports, comme si dans l'échange il y avait, clandestinement, un gagnant et un perdant, une recherche de domination et la volupté de réduire en esclavage.

La qualité d'une œuvre finit par tenir à ces recettes. La liberté est d'autant moins comprise comme la direction même de la pensée, la recherche du savoir, la jubilation de comprendre. L'accent est rarement mis sur le plaisir volatil de l'analyse, bien séparé des questions d'intendance, dont d'autres cultures ne méconnaissent pas, pour autant, l'importance.

Ne noircissons pas cependant : s'il est peu d'accent mis sur le spirituel, il ne manque pas d'esprit impressionnants dans la vie courante. Le fait d'être peu encouragé à penser engendre une révolte qui porte loin. Et, si tant est que l'on valorise la gratuité, rien n'empêche d'arriver un jour à la poésie et à la subtile fraîcheur du rêve : sans valeur comptable, elles relèvent du miracle. Enfin, même si la relation à la richesse est omniprésente, elle ne détourne pas forcément de la tolérance et de l'harmonie : on est aimable avec le client potentiel, on le reste dès lorsqu'il n'achète pas car on l'aperçoit comme libre de l'emploi de son argent. Le matérialisme se transcende en sainteté ordinaire, l'amour et l'intelligence prévalent. Il n'en va pas toujours de même dans les pays où l'individualisme de la pensée incline au mépris.

Auteur: Gloaguen Alexis

Info: Digues de Ciel

[ linguistique ] [ capitalisme ] [ mot carrefour ] [ polysémie ] [ comparaison ] [ occident ] [ célébrité modèle ] [ marchandisation ] [ translangue ]

 

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