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déclaration d'amour

- J'ai un truc à te dire, me chuchote-t-il.
Je fais courir les doigts sur les tendons de sa main et je le regarde.
- Je suis peut-être bien amoureux de toi.(il a un petit sourire.) Mais bon, j'attends d'être sûr pour te l'annoncer...
- Ça me paraît raisonnable, approuvé-je en souriant à mon tour. Il te faudrait un papier pour lister les pour et les contre, un truc comme ça.
Je sens le rire secouer sa cage thoracique. Son nez glisse le long de ma mâchoire, ses lèvres se pressent derrière mon oreille.
- Peut-être bien que je suis déjà sûr et que je veux juste éviter de te faire peur.
J'ai un petit rire.
- C'est que tu me connais mal.
- Très bien. Alors, je t'aime.

Auteur: Roth Veronica

Info: Divergent, tome 1

[ adolescent ]

 

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regrets

Depuis que je sais que vais mourir, je l'aime encore plus, j'ai découvert l'amour en tombant malade, c'est comme si j'avais cent vint ans, et tu veux que je dise. Je ne mérite pas cet amour, parce qu'avant de savoir que j'allais mourir je n'ai pas su le ressentir, parfois je me dis que la maladie est une punition, et plus ta mère prend soin de moi, plus je me sens une dette, une dette que je ne pourrai pas rembourser, elle me dit que non, quelle horreur, que ces choses-là, on les fait par amour, mais les dettes d'amour existent aussi, celui qui affirme le contraire se ment à lui-même, et ces ardoises-là ne s'effacent jamais, au mieux elle se camouflent comme je suis en train de le faire aujourd'hui.

Auteur: Neuman Andres

Info: Parler seul

[ conscience ] [ remords ] [ égoïsme ] [ repentir ]

 

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océanique

Nous sommes qui nous ne sommes pas, la vie est brève et triste. Le bruit des vagues, la nuit, est celui de la nuit même; et combien l'ont entendu retentir au fond de leur âme, tel l'espoir qui se brise perpétuellement dans l'obscurité, avec un bruit sourd d'écume résonnant dans les profondeurs!
Combien de larmes pleurées par ceux qui obtenaient, combien de larmes perdues par ceux qui réussissaient ! Et tout cela, durant ma promenade au bord de la mer, est devenu pour moi le secret de la nuit et la confidence de l'abîme.
Que nous sommes nombreux à vivre, nombreux à nous leurrer! Quelles mers résonnent au fond de nous, dans cette nuit d'exister, sur ces plages que nous nous sentons être, et où déferle l'émotion en marées hautes !

Auteur: Pessoa Fernando

Info: Le livre de l'intranquillité

[ mystère ] [ littérature ]

 

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tâtonnement

Combien d'ébauches manquées dans l'histoire humaine, d'essais interrompus, de séries coupées, auprès de celles qui ont réussi ! Combien d'ébauches dans le monde animal, de types arrêtés, d'espèces qui ont reculé ou se sont éteintes ! Il m'a toujours paru impossible de ne pas accorder au hasard, à la rencontre de conditions infiniment diverses et mêlées, une part considérable dans l'avènement et le succès des formes vivantes. S'il n'est point de plan tracé d'avance dans la nature, et si l'évolution progressive n'est qu'un jeu des organismes vivants, encore serait-il loisible au métaphysicien impénitent d'accepter que l'Être se donne à soi-même le spectacle de ce jeu, et, pour singulière que soit une pareille conception, elle s'apparente à celles qui nous montrent la Vie s'élançant à la conquête de l'Intelligence et de l'Instinct.

Auteur: Arréat Lucien

Info: Réflexions et maximes, p.124, Alcan, 1911

[ évolution ] [ à l'aveuglette ]

 

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vacherie

Qu'incarne Jean d'Ormesson ? Tout compte fait, presque rien. Ce qu'il a produit n'est qu'un incessant bavardage dénué du moindre style mais glaviotant avec gourmandise une érudition de surface, n'ayant d'autre effet que de se donner un air philosophe et charmant à l'heure du thé, entouré de trois vieilles filles du centre-droit, sans s'apercevoir, ravi de gloussements divers, qu'à l'extérieur le monde s'écroule. Surtout cette littérature tapisserie, dont les motifs se trouvent si mal à propos, se tisse à partir des pelotes les plus tièdes. Dès qu'il est question de gouffre ou de points fondamentaux, Jean d'O s'éclipse, sceptique, avec un sourire poli et va prendre le thé ailleurs. S'il s'agissait d'insouciance… mais dans les circonstances qui sont les nôtres, ça confinerait presque à la lâcheté. Et nous crevons de cette lâcheté.

Auteur: Sangars Romaric

Info: Suffirait-il d'aller gifler Jean d'Ormesson pour arranger un peu la gueule de la littérature française ? : Suivi de Pneuma

[ extrémités ]

 

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femmes-hommes

Ce jour-là, cette femme s’est précipitée sur cet homme dont elle a extirpé la queue de but en blanc et droit au but pour s’en servir comme d’un fil conducteur jusqu’à son intérieur. Mais une fois dedans -la béance du vide. Où un être humain peut-il donc, quand il manque de personnalité, aller en chercher pour remplir son existence ? Ce sont souvent des inconnus qui doivent la remplir en payant le prix fort. Et quand ces inconnus ne veulent pas payer, on est perdant sur toute la ligne et on le paie très cher. Il y a de quoi en mourir ! Tel est le principe de la pornographie, que l’on sache lire ou non : on entre, on sort, et au bout de quelques centimètres c’est la fin des haricots.

Auteur: Jelinek Elfriede

Info: Avidité

[ sexualité ] [ malentendu ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

symbole

Deux de mes patients chez qui l’observation d’une infidélité de la mère joue un rôle dans le complexe nucléaire (l’une historique, l’autre peut-être seulement fantasmatique) introduisent le même jour ce récit par un rêve où il est question de bois. Chez l’un, c’est un bâtiment sur piliers de bois qui s’écroule, chez l’autre la femme est directement représentée par du vieux bois, des meubles anciens. Or je sais que les planches signifient une femme, les armoires naturellement aussi, mais je n’ai pas connaissance d’une relation plus étroite du bois au complexe maternel. Il me vient alors à l’esprit que bois en espagnol se dit madera = matière, substance (le nom portugais de l’île de Madère vient de là), et dans la matière il y a bien sûr indubitablement la mater

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans la "Correspondance Jung-Freud, tome 2 : 1910-1914", trad. de l'allemand et de l'anglais par Ruth Fivaz-Silbermann, éd. Gallimard, 1975, lettre du 2 mai 1910

[ étymologie ] [ inconscient ] [ langage ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

stratégie

Je sais ce que tu as planifié, ce que tu as eu l'intention de faire, m'enseignant

à aimer le monde, rendant impossible

de s'en détourner complètement, de l'oblitérer complètement et à jamais -

il est partout ; quand je ferme les yeux,

chant des oiseaux, parfum des lilas au début du printemps, parfum des roses d'été :

tu veux les reprendre, chaque fleur, chaque connexion à la terre -

pourquoi voudrais-tu me blesser, pourquoi me voudrais-tu

finalement affligée, à moins que tu ne m'aies voulue affamée d'espoir,

au point de refuser de voir que finalement,

il ne me restait plus rien, et de croire au contraire

que finalement, tu étais ce qui me restait.


Auteur: Glück Louise

Info: "Vêpres", dans le recueil "L'iris sauvage" - ma traduction

[ attachement ] [ Dieu ] [ conversion ] [ voie négative ] [ divine réalité ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

dictature

Le cogneur et le cracheur, c’étaient des brutes primitives (bien qu’ils eussent le grade d’officier), tant qu’on ne peut pas les assommer, il faut supporter ce genre d’homme. Mais ce n’est pas la peine de se casser la tête dessus. Alors qu’un homme qui a fait des études comme cet historien de la littérature ! Et, derrière lui, je vois surgir la foule des hommes de lettres, des poètes, des journalistes, la foule des universitaires. Trahison, où que se porte le regard.

Il y a Ulitz, qui écrit l’histoire d’un bachelier juif tourmenté et la dédie à son ami Stefan Zweig, et puis au moment de la plus grande détresse juive, voilà qu’il dresse le portrait caricatural d’un usurier juif, afin de prouver son zèle pour la tendance dominante.

Auteur: Klemperer Victor

Info: L.T.I., la langue du IIIème Reich

[ compromission ] [ antisémitisme ] [ lâcheté ] [ accommodement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

grand autre

Disons que le religieux laisse à Dieu la charge de la cause, mais qu’il coupe là son propre accès à la vérité. Aussi est-il amené à remettre à Dieu la cause de son désir, ce qui est proprement l’objet du sacrifice. Sa demande est soumise au désir supposé d’un Dieu qu’il faut dès lors séduire. Le jeu de l’amour entre par là. Le religieux installe ainsi la vérité en un statut de culpabilité. Il en résulte une méfiance à l’endroit du savoir, d’autant plus sensible dans les Pères de l’Eglise, qu’ils se démontrent plus dominants en matière de raison. La vérité y est renvoyée à des fins qu’on appelle eschatologiques, c’est-à-dire qu’elle n’apparaît que comme cause finale, au sens où elle est reportée à un jugement de fin du monde. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans "Ecrits", pages 872-873

[ relégation ] [ transfert ] [ psychanalyse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson