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Grèce antique

On ne s'imagine Platon et Aristote qu'avec de grandes robes de pédants. C'était des gens honnêtes et, comme les autres, riant avec leurs amis ; et, quand ils se sont divertis à faire leurs lois et leurs politiques, ils l'ont fait en se jouant ; c'était la partie la moins philosophique et la moins sérieuse de leur vie... S'ils ont écrit de la politique, c'était comme pour régler un hôpital de fous ; et s'ils ont fait semblant d'en parler comme d'une grande chose, c'est qu'ils savaient que les fous à qui ils parlaient pensaient être rois et empereurs. Ils entrent dans leurs principes, pour modeler leur folie au moins mal qu'il se peut.

Auteur: Arendt Hannah

Info: La vie de l'esprit

[ pensée ] [ historique ]

 

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postérité

Qu'est-ce que la célébrité qu'on peut accueillir ? Qu'est-ce que la gloire que tu peux obtenir ? Tu le vois, la terre est habitée en de rares endroits... quelle gloire attendre d'une population aussi éparse ?... Ceux-là mêmes qui parlent de nous, combien de temps en parleront-ils ? Quand bien même la postérité... voudrait transmettre (aux générations) qui viendront après elle le nom de chacun de nous, les révolutions du globe, déluges, embrasements qui reviennent périodiquement... ne permettent pas que nous puissions obtenir, je ne dis même pas une gloire éternelle, mais une gloire de longue durée. Si tu lèves les yeux, tu verras comme tout ceci est futile ; la gloire n'a jamais été éternelle et l'oubli anéantit.

Auteur: Arendt Hannah

Info: La vie de l'esprit

[ dérisoire ] [ vanité ] [ éphémère ]

 

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analogies

Certaines réalités ont leurs ressemblances naturelles, faciles à découvrir, en des objets qui parlent aux sens, et il n’est pas du tout malaisé de les faire voir à ceux qui demandent une explication, quand on veut la leur donner sans trop s’embarrasser de raisons, en toute facilité. Mais les réalités les plus grandes et les plus précieuses n’ont pas d’image créée pour en donner aux hommes l’intuition claire... images qu’on exhiberait quand on voudrait repaître l’âme qui vous interroge... Aussi faut-il s’exercer à savoir rendre raison de chaque chose ; car les réalités incorporelles, qui sont les plus belles et les plus grandes ne se peuvent montrer exactement que dans le discours (logos) et rien d’autre.

Auteur: Arendt Hannah

Info: La vie de l’esprit, *immatérielles

[ idées ] [ concepts ] [ méta-moteurs ]

 

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voyeurimse

C'est à Voltaire qu'il revient de tirer les conclusions de ce qu'avançait Lucrèce. Pour lui, le désir de voir n'est que curiosité vulgaire : c'est lui qui attire la foule au spectacle d'un bateau sur le point de faire naufrage, pousse les gens à monter au haut des arbres contempler le spectacle des batailles, ou assister aux exécutions capitales. L'homme, selon Voltaire, partage cette passion avec les singes et les jeunes chiens. En d'autres termes, si Lucrèce a raison et que la passion du spectacle n'est due, chez l'homme, qu'au goût de la sécurité, alors l'appétit de voir ne peut être attribué qu'à un instinct irrationnel, dépourvu de maturité qui met en danger la vie même de l'individu. Le philosophe, dont Lucrèce se fait le porte-parole, n'aura nul besoin d'assister au naufrage pour être prévenu de ne pas se risquer sur une mer déchaînée.

Auteur: Arendt Hannah

Info: La vie de l'esprit

[ curiosité malsaine ]

 

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théorie-pratique

Il qualifie la faculté de penser en elle-même de stérile ; à ses yeux, l'objet de la philosophie est la vie personnelle de chaque individu, et c'est un art de vivre qu'elle enseigne à chacun, comment s'y prendre dans la vie, tout comme l'art du charpentier enseigne à l'apprenti comment se servir du bois. Ce qui compte, ce n'est pas la théorie prise dans l'abstrait, mais l'usage et l'application qu'on en fait ; penser et comprendre constituent une simple préparation à l'action : "quand j'ai trouvé un bon interprète, il ne me reste plus qu'à me servir des préceptes qu'il m'a expliqués et qu'à les mettre en pratique ; et voilà la seule chose qui mérite de l'estime ; car si je me contente d'expliquer ce philosophe et que je n'admire que cela -le logos, l'argumentation raisonnée, l'enchaînement de la pensée - je ne suis qu'un pur grammairien, au lieu d'être un philosophe."

Auteur: Arendt Hannah

Info: La vie de l'esprit

[ formation désincarnée ]

 

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extraits littéraires

Pour autant que le passé est transmis comme tradition, il fait autorité. Pour autant que l'autorité se présente historiquement, elle devient tradition. Walter Benjamin savait que la rupture de la tradition et la perte de l'autorité survenues à son époque étaient irréparables, et il concluait qu'il lui fallait découvrir un style nouveau de rapport au passé. En cela, il devint maître le jour où il découvrit qu'à la transmissibilité du passé, s'était substituée sa "citabilité", à son autorité cette force inquiétante de s'installer par bribes dans le présent et de l'arracher à cette 'fausse paix' qu'il devait à une complaisance béate. "Les citations, dans mon travail, sont comme des voleurs de grands chemins qui surgissent en armes et dépouillent le promeneur de ses convictions" (Schriften, I, 571). Cette découverte de la fonction moderne de la citation selon Benjamin ... était née ... d'un désespoir relatif au présent et d'un désir de détruire le présent. Par conséquent, la force de la citation "n'est pas de conserver, mais de purifier, d'arracher du contexte, de détruire" (Schriften, II, 192).

Auteur: Arendt Hannah

Info: Walter Benjamin 1892-1940, pp. 82-83. Force de la citation quand toute tradition et autorité sont perdues

[ idées ] [ réflexion transgénérationnelle ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ philosophie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

camp de concentration

Les régimes totalitaires des temps modernes ont ouvert sur la connaissance de l'homme nombre de perspectives nouvelles. Poussant l'épreuve de force jusqu'à ses extrêmes limites, ils ont mis en lumière non seulement tout ce dont l'homme est capable, mais encore tout ce que l'on peut faire de lui. L'institution des camps avait deux objectifs : d'une part la lutte contre les adversaires du régime, leur mise hors combat et leur anéantissement, et d'autre part l'éducation d'une "élite" soigneusement sélectionnée et entraînée à la dureté. Dans l'un comme dans l'autre cas, il s'agissait de la destruction systématique de toute substance humaine. A Chelmno, Treblinka ou Auschwitz ont disparu les derniers vestiges d'une image confiante et optimiste de l'homme, ainsi que les catégories de jugement et les systèmes de référence d'une psychologie fondée sur une argumentation "causale". Les camps ont démontré que "le Mal absolu existe réellement, un Mal que l'on ne peut ni comprendre ni expliquer en fonction de mobiles pernicieux tels que l'égoïsme, la cupidité, l'envie, la soif de puissance, le ressentiment, la lâcheté ou quelque autre raison, et en face duquel, par conséquent, toutes les réactions humaines se trouvent réduites à l'impuissance."

Auteur: Arendt Hannah

Info: Les origines du totalitarisme

[ diable ]

 

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rythmes de travail

On calcule qu'au moyen âge les gens ne travaillaient guère plus de la moitié de l'année. Il y avait cent quarante et une fêtes chômées (cf. Levasseur, op. cit., p.239, et Liesse, le Travail, 1889, p. 253, sur le nombre de jours ouvrables en France avant la Révolution). L'extension monstrueuse de la journée de travail caractérise le début de la révolution industrielle, les travailleurs étant obligés de concurrencer les premières machines. Auparavant, en Angleterre, la journée de travail allait de onze ou douze heures au XVe à dix heures au XVIIe (cf. H. Herkner, "Arbeitszeit", in Handwörterbuch für die Staatswissenschaft, 1923, I, 889 sq.). En bref "les travailleurs ont connu pendant la première moitié du XIXe des conditions d'existence pires que celles subies auparavant par les plus infortunés" (Edouard Dolléans, Histoires du travail en France, 1953). Le progrès accompli à notre époque est généralement surestimé puisque nous le mesurons à un véritable "âge des ténèbres". Il est possible, par exemple, que l'espérance de vie telle qu'elle est aujourd'hui dans les pays les plus civilisés corresponde seulement à ce qu'elle était dans certains siècles de l'antiquité. Nous n'en savons évidement rien, mais la longévité de nombreux personnages célèbres invite à poser la question.

Auteur: Arendt Hannah

Info: Condition de l'homme moderne

[ historique ] [ labeur ]

 
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Ajouté à la BD par miguel