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droits de l'homme

La démocratie signifie beaucoup moins liberté qu’égalité, la démocratie est infiniment plus égalitaire que libertaire. Chaque victoire de l’égalité paraissait à l’homme de 1900 une victoire de la liberté. Il ne se rendait pas compte qu’elle était d’abord et avant tout une victoire pour l’État. De chaque victoire de l’égalité, chaque citoyen pouvait tirer quelques avantages et une satisfaction d’amour-propre, mais le profit réel n’allait qu’à l’État. Ramener tout à un dénominateur commun facilite énormément le problème des dictatures. Les régimes totalitaires sont les plus égalitaires de tous. La totale égalité dans la servitude totale.

Auteur: Bernanos Georges

Info: Dans "La liberté, pour quoi faire ?", éditions Gallimard, 1995, page 88

[ nivellement ] [ prodromes ] [ société de contrôle ] [ massification ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

loi du grand nombre

La civilisation de la quantité opposée à celle de la qualité. Les imbéciles y dominent donc par le nombre, ils sont le nombre […]. Un monde dominé par la force est un monde abominable, mais le nombre dominé par le nombre est ignoble. La force fait tôt ou tard surgir des révoltés, elle engendre l’esprit de révolte, elle fait des héros et des martyrs. La tyrannie abjecte du nombre est une infection lente qui n’a jamais provoqué de fièvre. Le nombre crée une société à son image, une société d’êtres non pas égaux mais pareils, seulement reconnaissables à leurs empreintes digitales. 

Auteur: Bernanos Georges

Info: La France contre les robots, éditions Robert Laffont, 1947

[ uniformisation ] [ baisse des coûts de production ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

monde profane

La justice qui n’est pas selon le Christ, la justice sans amour, devient vite une bête enragée. Il serait fou de penser que la justice, même débaptisée, déchristianisée, vidée de tout son contenu spirituel, est tout de même quelque chose qui ressemble à la justice et qui peut encore servir... C’est comme si vous me disiez qu’un chien devenu enragé reste tout de même un compagnon qu’on peut garder près de soi. On a lâché la justice sans Dieu dans un monde sans Dieu, et elle ne s’arrêtera plus [...] qu’elle n’ait ravagé la terre.

Auteur: Bernanos Georges

Info: Dans "La liberté, pour quoi faire ?", éditions Gallimard, 1995, page 141

[ vertu ] [ autoritarisme ] [ en roue libre ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

abdiquation

La résignation chrétienne est une vertu virile, qui suppose un choix raisonné entre le refus et l’acceptation de l’injustice. Elle me semble donc bien loin d’être à la portée de tout le monde. On rencontre le plus souvent à sa place une espèce d’indifférence hébétée à ce malheur des autres. La résignation chrétienne, il y a des siècles, allait partout la tête haute, les yeux ardents, les mains sagement croisées sur son cœur, vers les échafauds et les bûchers. Elle est assise aujourd’hui les mains pendantes, les yeux vagues au coin d’un feu qui ne la réchauffe pas.

Auteur: Bernanos Georges

Info: Dans "La liberté, pour quoi faire ?", éditions Gallimard, 1995, page 114

[ différences ] [ amollissement moderne ] [ confort ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

démagogie

Non ! je ne suis pas dupe de cette sollicitude des nouvelles élites démissionnaires pour les masses... Tous ces gens-là proclament aujourd’hui l’avènement des masses, mais c’est pour ne pas avouer qu’ils renoncent envers elles à des devoirs trop lourds. Ils proclament l’avènement des masses, faute de se sentir la force et le courage d’en faire autre chose que des masses. Ils proclament l’avènement des masses dans le même esprit qu’ils se déchargeront bientôt de l’Empire, sous prétexte de réparer ainsi les fautes ou les crimes du "colonialisme", mais en réalité parce qu’ils ne savent plus que faire de l’Empire, que l’Empire est trop grand pour eux.

Auteur: Bernanos Georges

Info: Dans "La liberté, pour quoi faire ?", éditions Gallimard, 1995, page 200

[ gouvernants incapables ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

état dévorant

La menace qui pèse sur le monde est celle d'une organisation totalitaire et concentrationnaire universelle qui ferait, tôt ou tard, sous un nom ou sous un autre, qu'importe ! de l'homme libre une espèce de monstre réputé dangereux pour la collectivité tout entière, et dont l'existence dans la société future serait aussi insolite que la présence actuelle d'un mammouth sur les bords du Lac Léman. Ne croyez pas qu'en parlant ainsi je fasse seulement allusion au communisme. Le communisme disparaîtrait demain, comme a disparu l'hitlérisme, que le monde moderne n'en poursuivrait pas moins son évolution vers ce régime de dirigisme universel auquel semblent aspirer les démocraties elles-mêmes.

Auteur: Bernanos Georges

Info: ''La Liberté pour quoi faire ?'', 1947

[ absolu immanent ] [ soumission politique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

indépendants

L’Etat ne craint qu’un rival, l’homme. Je dis l’homme seul, l’homme libre. Non pas le réfractaire brutal et sommaire, non pas l’anarchiste intellectuel qui est de tous les intellectuels le plus ridicule… Je dis l’homme libre, non le raisonneur ou la brute, l’homme capable de s’imposer à lui-même sa propre discipline, mais qui n’en reçoit aveuglément de personnes. L’homme pour qui le suprême "confort" est de faire, autant que possible, ce qu’il veut, à l’heure qu’il a choisie, dût-il payer de la solitude et de la pauvreté ce témoignage intérieur auquel il attache tant de prix, l’homme qui se donne ou se refuse, mais qui ne se prête jamais.

Auteur: Bernanos Georges

Info: Où allons-nous? P. 85. Le Seuil

[ individualistes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

conformisme

Je pense depuis longtemps déjà que si un jour les méthodes de destruction de plus en plus efficaces finissent par rayer notre espèce de la planète, ce ne sera pas la cruauté qui sera la cause de notre extinction, et moins encore, bien entendu, l'indignation qu'éveille la cruauté, ni même les représailles et la vengeance qu'elle s'attire... mais la docilité, l'absence de responsabilité de l'homme moderne, son acceptation vile et servile du moindre décret public. Les horreurs auxquelles nous avons assisté, les horreurs encore plus abominables auxquelles nous allons maintenant assister ne signalement pas que les rebelles, les insubordonnés, les réfractaires sont de plus en plus nombreux dans le monde, mais plutôt qu'il y a de plus en plus d'hommes obéissants et dociles.

Auteur: Bernanos Georges

Info: "La France contre les Robots", 1947, édition de 2019, page 127

[ résignation ]

 
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inversion

Les machines n'ont, jusqu'ici du moins, probablement rien changé à la méchanceté foncière des hommes, mais elles ont exercé cette méchanceté, elles leur en ont révélé la puissance et que l'exercice de cette puissance n'avait, pour ainsi dire, pas de bornes. C'est le dégoût qui nous préserve souvent d'aller au-delà d'une certaine cruauté - la lassitude, le dégoût, la honte, le fléchissement du système nerveux - et il nous arrive plus souvent que nous le pensons de donner à ce dégoût le nom de la pitié. L'entrainement permet de surmonter ce dégoût. Les nerfs de l'homme ont leurs contradictions, leurs faiblesses, mais la logique du mal est stricte comme l'Enfer; le diable est le plus grand des Logiciens - ou peut-être, qui sait? - la Logique même.

Auteur: Bernanos Georges

Info:

[ monosatanique ] [ pessimisme ] [ Angra Mainyu ] [ Ahra Manyu ] [ lucifer ] [ Ahriman ] [ pouvoir ] [ responsabilité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

soumission

Ce monde étrange paraît loin de vous. Vous vous dites que vous aurez le temps de le voir venir. Il est venu. Il est en vous. Il se forme en vous. Comme vous êtes déjà différents de ceux qui vous précédèrent au cours des âges ! Comme la liberté vous paraît déjà moins précieuse ! Comme vous supportez aisément, comme vous subissez bien ! Mais hélas, vos fils seront capables de supporter plus, de subir plus. Car vous avez déjà perdu votre liberté la plus précieuse, ou du moins vous ne conservez d’elle qu’une part chaque jour plus restreinte. Votre pensée n’est plus libre. Jour et nuit, presque à votre insu, la propagande, sous toutes ses formes, la traite comme un modeleur le bloc de cire qu’il pétrit entre ses doigts.

Auteur: Bernanos Georges

Info: Dans "La liberté, pour quoi faire ?", éditions Gallimard, 1995, page 123

[ transformation lente ] [ invisible ] [ renoncement ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson