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déclaration d'amour

On peut donner bien des choses à ceux que l'on aime. Des paroles, un repos, du plaisir. Tu m'as donné le plus précieux de tout: le manque. Il m'était impossible de me passer de toi, même quand je te voyais tu me manquais encore. Ma maison mentale, ma maison de coeur était fermée à double tour. Tu as cassé les vitres et depuis l'air s'y engouffre, le glacé, le brûlant, et toutes sortes de clartés.

Auteur: Bobin Christian

Info: La plus que vive

[ gratitude ]

 

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élocution

Les prophètes s'adressent aux hommes pour leur parler de Dieu, ce qui donne à leur voix ce timbre rauque, cette couleur fauve. Lui, il s'adresse à Dieu pour l'entretenir des hommes, pour faire tinter à l'oreille du Dieu lointain cette pure note que chacun délivre par sa vie, par le seul maintien de sa vie dans la durée. C'est une note légère, grêle. Il faut parler le plus bas possible pour ne pas la recouvrir.

Auteur: Bobin Christian

Info: In "Le Très-Bas", éd. Gallimard, p. 81

[ témoignage ] [ prière ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

ouverture

Je découvris ce que l'école avait commencé de me montrer : l'horreur absolue de toute société. Il n'y a que le ciel qui puisse nous lier les uns aux autres...pour tout ramener dans le grand air des paroles vraies, là où seulement il est possible de respirer. Il n'y a que le grave et l'inattendu qui peuvent offrir à nos âmes captives une ouverture sur la vie pure, et c'est ce que le monde, instinctivement, immédiatement, déteste.

Auteur: Bobin Christian

Info: Louise Amour

[ liberté ]

 

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femmes-par-homme

Si on regardait bien - mais on ne regarde jamais assez bien -, on remarquerait la jeune fille sur la gauche, celle qui tient un petit paquet. Parce qu'elle est belle, d'abord. D'une beauté simple qui éteint celle de ses deux compagnes, trop apprêtées. Parce que son rire cache mal son inquiétude, que son inquiétude cache à son tour bien mal son impatience. Et ainsi de suite. Tant de lumières superposées sur un visage, cela le rend obscur. Clairement obscur.

Auteur: Bobin Christian

Info: In "La femme à venir", éd. Folio-Gallimard, p. 54-55

[ émotions ] [ oxymore ] [ confusion ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

gamins

J'aime les enfants de trois ans. Je les vois comme des fous ou des aventuriers du bout du monde. il n'y a que l'enfance sur cette terre. Je la reconnais d'instinct, même chez ceux qui ont cru l'étouffer sous le poids de leur vie morte. Même chez ceux là je devine l'enfant de trois ans et c'est à lui que je parle quand je leur parle et c'est lui seul qui est là pour toujours dans le coeur comme dans une salle de vide.

Auteur: Bobin Christian

Info:

[ explorateurs ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

conférence

Cinq cents adultes, beaucoup de femmes, beaucoup qui écrivent pliées en deux sur leur pupitre, qui prennent des notes qu'elles ne reliront pas, et tellement de sérieux sur les visages, le sérieux de qui s'applique à bien entendre comme on s'efforce de bien manger, sans rien renverser à côté de l'assiette, le sérieux de l'enfance obéissante, préoccuppée de bien apprendre afin d'avoir une bonne note et de gagner l'amour du maître. Cinq cents enfants de trente à cinquante ans, dans l'infirmité de celui qui ne sait rien, à qui on va tout révéler.

Auteur: Bobin Christian

Info: In "L'inespérée", éd. Gallimard, p. 47

[ retour à l'école ] [ expectative ] [ écoute ] [ régression ] [ auditoire studieux ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

paradoxe

Vous voulez savoir ce qu'est la joie, vous voulez vraiment savoir ce que c'est ? Alors écoutez : c'est la nuit, il pleut, j'ai faim, je suis dehors, je frappe à la porte de ma maison, je m'annonce et on ne m'ouvre pas, je passe la nuit à la porte de chez moi, sous la pluie, affamé. Voilà ce qu'est la joie. Comprenne qui pourra. Entende qui voudra entendre. La joie c'est de n'être plus jamais chez soi, toujours dehors, affaibli de tout, affamé de tout, partout dans le dehors du monde comme au ventre de Dieu.

Auteur: Bobin Christian

Info: Le Très-Bas, pp 120-121

[ libération ] [ contraste éveil ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

naître

Au début on ne lit pas. Au lever de la vie, à l'aurore des yeux. On avale la vie par la bouche, par les mains, mais on ne tache pas encore ses yeux avec de l'encre. Aux principes de la vie, aux sources premières, aux ruisselets de l'enfance, on ne lit pas, on n'a pas l'idée de lire, de claquer derrière soi la page d'un livre, la porte d'une phrase. Non c'est plus simple au début. Plus fou peut-être. On est séparé de rien, par rien. On est dans un continent sans vraies limites - et ce continent c'est vous, soi-même.

Auteur: Bobin Christian

Info: Une petite robe de fête, incipit

[ sens ] [ immersion ]

 
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rapports humains

La solitude est une maladie dont on ne guérit qu’à condition de la laisser prendre ses aises et de ne surtout pas en chercher le remède, nulle part. J’ai toujours craint ceux qui ne supportent pas d’être seuls et demandent au couple, au travail, à l’amitié voire, même au diable ce que ni le couple, ni le travail, ni l’amitié ni le diable ne peuvent donner : une protection contre soi-même, une assurance de ne jamais avoir affaire à la vérité solitaire de sa propre vie. Ces gens-là sont infréquentables. Leur incapacité d’être seuls fait d’eux les personnes les plus seules au monde.

Auteur: Bobin Christian

Info: L'Epuisement

[ isolement ] [ irrémédiable ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dualité

Aimer et mourir procèdent de la même connaissance, vont du même pas. Ce sont deux lueurs qui ne font qu'un seul feu, et sans doute est-ce pour cela que nous aimons si peu, si mal : il nous faudrait consentir à notre propre défaite. Il nous faudrait perdre et renoncer à tout, même aux gains de cette perte. Ce n'est que dans l'amour — dans la délicatesse d'une main, la lenteur d'une voix ou le tourment d'un regard — que chaque chose retrouve sa place, toute sa place, au centre périssable d'elle-même : l'éternité est la part la plus friable du corps. 

Auteur: Bobin Christian

Info: Le Huitième jour de la semaine

[ amour ] [ mort ]

 

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Ajouté à la BD par miguel