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plaisirs

Les livres ont une fin, les rencontres sexuelles aussi, mais le désir de lire et de baiser reste infini ; il surpasse nos propres morts, nos peurs, nos espoirs de paix.

Auteur: Bolaño Roberto

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[ lecture ] [ libido ] [ envie ] [ moteurs ] [ intarissables ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

imagination

Les Latino-Américaines, que je sache, nous ne faisons qu'une bise. Une bise sur une joue. Les Espagnoles en donnent deux, les Françaises, trois. Quand j'étais petite, je pensais que les trois bises que donnaient les Françaises voulaient dire : liberté, égalité, fraternité. Maintenant je sais que çe n'es pas le cas, mais j'aime continuer à le penser.

Auteur: Bolaño Roberto

Info: Amuleto

[ interprétation ] [ Gaule ]

 

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quête

Alors que nous cherchons l'antidote, ou la médecine pour nous guérir, c'est-à-dire "le nouveau", qui ne peut être trouvé qu'en plongeant profondément dans l'inconnu, nous devons continuer à explorer le sexe, les livres et les voyages, même si nous savons qu'ils nous conduisent à l'abîme, qui, en l'occurrence, est le seul endroit où l'antidote peut être trouvé.

Auteur: Bolaño Roberto

Info:

[ vivre ] [ issue ]

 

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rencontre

Une personne te caresse, plaisante avec toi, est douce avec toi, et ensuite ne te parle plus jamais. A quoi fais-tu allusion, à la troisième Guerre ? L'inconnue t'aime et ensuite reconnaît la situation abattoir. Elle t'embrasse puis te dit que la vie consiste justement à continuer à aller de l'avant, à assimiler les aliments et à en rechercher d'autres.

Auteur: Bolaño Roberto

Info: Trois

[ éphémère ] [ femmes-hommes ] [ solitude ]

 

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vieillesse

Quand ils se retournèrent, Pelletier et Espinoza se trouvèrent face à une femme âgée qui avait la même silhouette, si l'on croyait ce qu'avouerait longtemps plus tard Pelletier, que Marlène Dietrich, une femme qui, malgré les années, conservait intacte sa détermination, qui ne s'agrippait pas aux bords de l'abîme mais y sombrait avec curiosité et élégance. Une femme qui tombait dans l'abîme assise.

Auteur: Bolaño Roberto

Info: 2666

[ dignité ] [ noblesse ]

 

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absurde

Il rencontre un musicien de jazz qui lui parle de poulets parlants et probablement pensants.
- Le pire de tout, lui dit le musicien, c'est que les gouvernements de la planète le savent et c'est pourquoi il y a tant d'élevages de poulets.
Le jeune garçon objecte que les poulets sont élevés pour qu'eux-mêmes les mangent. Le musicien répond que c'est cela que veulent les poulets. Et il finit en disant :
- Putain de poulets masochistes, ils tiennent nos dirigeants par les couilles.

Auteur: Bolaño Roberto

Info: 2666

[ logique ]

 

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retrouvailles

La première conversation téléphonique, celle que lança Pelletier, démarra laborieusement, même si Espinoza attendait cet appel, comme si tous deux avaient eu du mal à se dire ce que tôt ou tard ils devaient se dire. Les premières vingt minutes eurent un ton tragique, le terme de destin fut employé dix fois et celui d'amitié vingt-quatre fois. Le nom de Liz Norton fut prononcé cinquante-neuf fois, dont neuf fois pour rien. Le nom de Paris fut avancé en sept occasions. Madrid en huit. Le mot amour fut prononcé deux fois, une fois par chacun d'eux. Horreur fut prononcé en six occasions et bonheur une fois (c'est Espinoza qui l'employa). Résolution fut dit en douze occasions. Solipsisme, sept. Euphémisme, dix. Catégorie, au singulier et au pluriel, neuf. Structuralisme, une (par Pelletier). Les termes de littérature nord-américaine, trois. Les mots dîner, nous dînons, petit déjeuner et sandwich, dix-neuf. Yeux, mains et cheveux, quatorze. Puis la conversation devint plus fluide.

Auteur: Bolaño Roberto

Info: 2666

[ dissection ] [ dialogue ]

 

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postérité

Pendant un certain temps, la Critique voyage aux côtés de l'Oeuvre, puis la Critique disparaît et ce sont les Lecteurs qui suivent le rythme. Le voyage peut être long ou court. Puis les Lecteurs meurent un par un et l'Oeuvre continue seule, bien qu'une nouvelle Critique et de nouveaux Lecteurs se mettent progressivement en phase avec elle le long de son chemin. Puis la Critique meurt à nouveau et les Lecteurs meurent à nouveau et l'Oeuvre passe sur une traînée d'os sur son chemin vers la solitude. S'approcher de l'œuvre, naviguer dans son sillage, est signe de mort certaine, mais de nouvelles critiques et de nouveaux lecteurs l'approchent inlassablement et sans relâche et sont dévorés par le temps et la vitesse. Enfin l'Oeuvre voyage irrémédiablement seule dans le Grande Vacuité. Et un jour l'Œuvre meurt, car toutes choses doivent mourir et finir : le Soleil et la Terre et le Système Solaire et la Galaxie et les limites les plus lointaines de la mémoire de l'homme. Tout ce qui débute en comédie se termine en tragédie.

Auteur: Bolaño Roberto

Info: Les Détectives Sauvages

[ dérisoire ] [ pessimisme ]

 

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lecture

Le lecteur désespéré (et plus encore le lecteur de poésie désespérée, celui-là est insupportable, croyez-moi) finit par se désintéresser des livres, finit inéluctablement par se transformer en un désespéré tout court. Ou alors il se soigne! Et alors, cela fait partie de son processus de régénération, il revient lentement, comme dans du coton, comme sous une averse de pilules tranquillisantes fondues, il revient, je dis, vers une littérature écrite pour des lecteurs sereins, paisibles, avec l'esprit bien centré. C'est ça qu'on appelle (ou si on ne l'appelle pas comme ça, moi je l'appelle comme ça) le passage de l'adolescence à l'âge adulte. Par là je ne veux pas dire qu'une fois transformé en un lecteur paisible on ne lira plus de livres écrits pour les désespérés. Évidemment qu'on les lit! Surtout s'ils sont bons ou passables ou qu'un ami nous les a recommandés. Mais dans le fond ils nous ennuient! Dans le fond cette littérature acrimonieuse, pleine d'armes blanches et de Messies pendus, ne réussit pas à nous pénétrer jusqu'au cœur comme y réussit une page sereine, une page méditée, une page techniquement parfaite!

Auteur: Bolaño Roberto

Info: Les détectives sauvages

[ maturité ]

 

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écrivains

(...) je me suis souvenu que la nuit précédente, quand nous n'étions plus que quelques uns, Ernesto San Epiphanio a dit qu'il existait une littérature hétérosexuelle, une homosexuelle et une bisexuelle. Les romans, en général, étaient, hétérosexuels, la poésie, par contre, était absolument homosexuelle et les nouvelles, j'en déduis qu'elles étaient bisexuelles, même s'il n'en a rien dit.
A l'intérieur de l'immense océan de la poésie il distinguait plusieurs courants : des pédérastes, des pédales, des pédoques, des folles, des sodomites, des papillons, des narcisses et des efféminés. Les deux courants majeurs, cependant, étaient celui des pédérastes et celui des pédales. Walt Withman, par exemple, était un poète pédéraste. Pablo Neruda un poète pédale. William Blake était un pédéraste, sans l'ombre d'un doute, et Octavio Paz une pédale. Borges était effeminé, c'est à dire qu'il pouvait soudain être pédéraste et, tout aussi soudainement, simplement asexuel. Ruben Dario était une folle, de fait la reine et le paradigme des folles.
- Dans notre langue, bien sûr, a-t'il précisé ; dans le divers et vaste monde, le paradigme est toujours Verlaine le généreux.
Une folle, selon San Epiphanio, était plus proche de l'asile d'aliéné de premier choix et des hallucinations dans la chair vive alors que les pédérastes et les pédales vaquaient de manière syncopée de l'éthique à l'esthétique et vice versa. Cernuda, le chef Cernuda, était un narcisse et en des occasions de grande amertume, un poète pédéraste, alors que Guillén, Aleixandre et Alberti pouvaient être respectivement considérés comme pédoque, sodomite et pédale.
Les poète du genre Carlos Pellicer étaient, en règle générale, des sodomites, alors que les poètes comme Tablada, Novo, Renato Leduc étaient des pédoques. De fait la poésie mexicaine manquait de pédérastes (...).

Auteur: Bolaño Roberto

Info: Les détectives sauvages, pp 122 et 123

[ comparaisons ] [ latinos ]

 

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Ajouté à la BD par miguel