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capitalisme

Qu’une entité politique se forme, puis s’agrandisse par des moyens entièrement pacifiques, c’est dans l’histoire une nouveauté inouïe dont il faut se féliciter. Mais ne soyons pas naïfs et sachons percevoir, derrière l’“Hymne à la Joie”, les froids calculs des décideurs : l’élargissement de la Communauté a quelque chose d’une prédation. Les économies avancées espèrent exploiter des réserve de main‑d’œuvre qualifiée à bon marché. 

Auteur: Brague Rémi

Info: Modérément moderne, éditions Flammarion, 2014

[ logique de profit ] [ soft power ]

 

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voir

Circulez, il n'y a rien à voir', pourrait être la devise de l'homme moderne, en ce sens que la contemplation est devenue pour nous une activité purement esthétique. La contemplation ne débouche pas pour nous sur une action qui vaudrait mieux qu'une autre. Nous sommes indifférents par rapport à ce que nous regardons: "ce que nous regardons ne nous regarde pas."

Auteur: Brague Rémi

Info: sur France Culture, Répliques

[ superficialité ] [ Occident ]

 

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sens-de-la-vie

Même si l’on admet, pour le plaisir d’argumenter, que la vie n’a pas de “sens” en tant que signification, la question se poserait encore de savoir si nous pouvons nous passer d’un “sens” en tant que direction. Un tel sens, nous ne le comprenons pas en nous élançant plus haut que les réalités concrètes, mais au contraire en nous insérant nous-mêmes dans leur courant ou, pour emprunter une image à Plotin, en dansant à leur rythme. 

Auteur: Brague Rémi

Info: Modérément moderne, éditions Flammarion, 2014

[ adaptation ] [ pondération ]

 

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linguistique

Quant aux langues anciennes, elles présentent un cas particulièrement intéressant. D’une part, en tant que langues, elles constituent l’exemple clé de ce qui, à l’accoutumée, se transmet par simple tradition. D’autre part, leur transmission est uniquement active, elles sont l’objet d’un enseignement. C’est ce phénomène que l’on désigne par l’expression étrange de "langues mortes". Elles peuvent devenir aussi vivantes que les autres, mais elles reçoivent leur vie de l’extérieur. Une langue morte peut d’ailleurs redevenir vivante, le cas de l’hébreu moderne le montre à l’évidence.  

Auteur: Brague Rémi

Info: Modérément moderne, éditions Flammarion, 2014

[ régénérations sémantiques ] [ historique ]

 

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exactitude

La vérité est la lumière que nous braquons sur les choses que nous désirons connaître, et qui nous en assure la maîtrise ; mais elle est aussi ce qui fait retour sur nous et tire au clair tous les sales petits secrets que nous préférerions laisser dans l'ombre. Alors que nous convoitons la première, nous fuyons la seconde. Or si nous aimions vraiment la vérité en tant que telle, nous devrions vouloir aussi qu'elle fasse toute la lumière sur nous.

Auteur: Brague Rémi

Info: Les ancres dans le ciel : L'infrastructure métaphysique de la vie humaine

[ dualité ] [ observateur miroir ]

 

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monothéismes

On a pris l’habitude en Occident de parler des "religions d’Abraham", au pluriel. C’est là un usage surtout chrétien. Car pour l’islam, il n’y a qu’une seule "religion d’Abraham", et c’est justement l’islam. Pour le chrétien, parler de la "religion d’Abraham", c’est inclure le judaïsme et l’islam et les associer au christianisme au sein d’une vague fraternité. Pour l’islam, c’est au contraire exclure le judaïsme et le christianisme : "Abraham n’était ni juif ni chrétien, mais vrai croyant (hanîf) et musulman (muslim), et il n’était pas au nombre des polythéistes (mushrik). (Coran, III, 67).

Auteur: Brague Rémi

Info: Du Dieu des chrétiens et d'un ou deux autres

[ intolérance ] [ conflictuels ]

 

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temporalité

Notre expérience du temps et de notre existence dans le temps est centrée sur le présent. En quoi est-ce nouveau ? Que le présent soit le centre et les deux autres dimensions, passé et avenir, la périphérie, c’est une image qui n’est pas d’aujourd’hui. Lorsqu’il veut opposer le "maintenant" à ces deux autres dimensions, Aristote les appelle "le temps qui entoure" (perix). Par ailleurs, que le présent soit le temps de l’action, le seul dont nous disposions, c’est aussi une constatation qui remonte à l’Antiquité. Un célèbre fragment d’Aristippe de Cyrène le rappelait déjà : "Seul le présent est à nous, et non pas ce qui nous devance, ni non plus ce qui est attendu : l’un a disparu, et de l’autre, il est incertain s’il sera". Des stoïciens comme Sénèque et Marc-Aurèle nous ont laissé des observations analogues. Cependant, il s’agissait pour les Anciens de museler l’intérêt excessif pour le passé et l’avenir, objets de nostalgie ou d’anticipation, pour ramener à l’exigence d’agir. Notre problème à nous est au contraire un désintérêt pour le passé comme pour l’avenir.

Auteur: Brague Rémi

Info: Modérément moderne, éditions Flammarion, 2014

[ inconséquence ] [ attitudes ] [ historique ]

 

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Occident

Il est bon aussi de rappeler d'où l'Europe a tiré les sucs nourriciers dont elle s'est engraissée. La réponse est simple : elle les a pris en dehors d'elle. Elle les a empruntés au monde gréco-romain qui l'a précédée, puis au monde de culture arabe qui s'est développé en parallèle avec elle, enfin au monde
byzantin. C'est du monde arabe, en particulier, que sont venus les textes arabes d'Aristote, de Galien, et de bien d'autres, qui, traduits en latin, ont nourri la Renaissance du XIIe siècle. C'est du monde byzantin que vinrent les originaux de ces mêmes textes, qui en permirent une étude plus précise et alimentèrent la floraison scholastique du XIIIe siècle. Que serait Thomas d'Aquin s'il n'avait trouvé en Averroès un adversaire à sa mesure ? Que serait Duns Scott s'il n'avait trouvé en Avicenne, pour reprendre la formule de Gilson, un "point de départ" ? Et bien des textes dont l'Europe s'est nourrie lui sont venues par l'intermédiaire des traducteurs juifs. L'Europe doit ainsi prendre conscience de l'immensité de la dette culturelle qu'elle a envers ces truchements (c'est d'ailleurs un mot arabe...) : envers les Juifs, en dehors d'elle comme en son intérieur, ainsi qu'envers le monde de culture arabe, chrétiens comme musulmans.

Auteur: Brague Rémi

Info: Au moyen du Moyen Age : Philosophies médiévales en chrétienté, judaïsme et islam

[ Orient ] [ interactions ] [ coopétition ]

 

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occident

Nous avons l'habitude de dire que l'Europe doit à Athènes pour la philosophie grecque et à Jérusalem pour le christianisme et rien à ces frustes romains qui n'ont fait que transmettre : le christanisme, la cultue hellénique, mais encore l'architecture (étrusque), le droit (moyen-Orient), etc. Faux répond Rémi Brague, les romains ont transmis deux choses essentielles qui ont excité l'esprit européen sans lesquelles ils ne serait pas ce qu'il est : le sentiment d'infériorité (ils avaient conscience de la supériorité de la culture et de la langue grecque) et celui de devoir apporter ces connaissances aux autres populations. Comme les romains, les européens ont hérité d'un savoir qu'ils n'ont pas produit et qui les a rendus humbles, mais désireux de s'élever à la hateur du prestige grec. En somme, de devenir des grecs. Cette impulsion les a incités à conserver les textes anciens, pour les admirer, mais surtout pour les redécouvrir. De là les nombreuses Renaissances (carolingiennes, XII-XIIIème siècle, humaniste, des Lumières, etc). Le drame, c'est que les européens ont fini par devenir des grecs... En créant leur propre science et leur propre culture, mais surtout en la tenant pour supérieure et comme leur appartenant en propre, ils ont éliminé à la fois le sentiment d'infériorité et la volonté de communiquer le savoir qu'ils jugeaient prestigieux... Comme pour les grecs, et au contraire des romains, les européens considèrent que leur civilisation leur appartient et la défendent bec et ongles, pour eux-mêmes... Le risque ? Le repli, l'atrophie. On sait ce qui est arrivé aux grecs. La raison de ce changement ? Peut-être l'abandon des humanités qui ne permet plus la prise de distance par rapport au monde quotidien. Les méthodes pour changer ? Un peu d'humilité, un peu plus d'humanité dans l'instruction, un peu plus d'universalisme...

Auteur: Brague Rémi

Info: Europe, la voie romaine

[ continuité historique ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste