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enfer

L'abbé de Randan, un monastère d'Auvergne, fit un rêve dont ses religieux eurent à s'applaudir moins que lui. Sunniulphe (c'est cet abbé) fut, dans son rêve, conduit auprès d'un fleuve de feu, dans lequel venaient tomber une foule de gens, qui couraient sur les bords comme un essaim d'abeilles: les uns y étaient jusqu'à la ceinture, les autres jusqu'aux aisselles, plusieurs jusqu'au menton, et ils criaient avec beaucoup de gémissements à cause de la violence de la brûlure. Sur le fleuve était placé un pont si étroit, qu'à peine pouvait-il contenir la largeur du pied d'un homme. Sur l'autre rivage paraissait une grande maison toute blanche par dehors; et lorsqu'il demanda à ceux qui étaient avec lui ce que cela voulait dire, ils lui répondirent: "Celui qui sera trouvé lâche et mou à contenir le troupeau confié à ses soins, sera précipité du haut de ce pont. Celui qui s'y appliquera avec exactitude, passera sans danger, et arrivera plein de joie dans la maison que tu vois sur l'autre bord." En entendant ces paroles, il se réveilla et se montra depuis plus sévère envers les moines.

Auteur: Grégoire de Tours

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[ songe ]

 

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cruauté

Rauching était un homme rempli de toutes les vanités, bouffi d'orgueil, insolent de ses titres, traitant ses subalternes comme s'il ignorait qu'il fût homme lui-même, dépassant toutes les bornes de la méchanceté et de la folie humaines dans ses cruautés envers les siens, et commettant des maux horribles. Si un esclave tenait devant lui, pendant son repas, comme c'était l'usage, un cierge allumé, il lui faisait mettre les jambes nues, et le forçait à y tenir le cierge serré, jusqu'à ce que la lumière s'éteignît.
Quand on l'avait rallumé, il faisait recommencer jusqu'à ce que les jambes du serviteur fussent toutes brûlées. Si celui ci voulait pousser un cri, ou quitter cette place et aller ailleurs, une épée nue le menaçait à l'instant; et quand il arrivait qu'il se mît à pleurer, son maître était dans dés transports de joie. Quelques personnes ont raconté que deux de ses serviteurs, un homme et une jeune fille, se prirent d'amour l'un pour l'autre.
Cette inclination s'étant prolongée pendant deux années ou davantage, ils s'unirent, et se réfugièrent ensemble dans l'église. Rauching l'ayant appris, va trouver le prêtre du lieu, et le prie de lui rendre sur-le-champ ses deux serviteurs, auxquels il pardonne. Alors le prêtre lui dit : " Tu sais quel respect on doit avoir pour les églises de. Dieu; tu ne pourras les ravoir que si tu jures de maintenir leur union, et que si tu t'obliges aussi à les exempter de toute peine corporelle. " Rauching, après avoir longtemps réfléchi, incertain et silencieux, se tourna enfin vers le prêtre , plaça ses mains sur l'autel, et dit en prononçant un serment : " Jamais ils ne seront séparés par moi ; au contraire, je ferai en sorte qu'ils restent toujours unis. " Le prêtre crut sans défiance à la promessede cet homme rusé, et lui rendit les serviteurs ainsi pardonnes. Il les reçut en remerciant, et retourna chez lui. Aussitôt il fait arracher un arbre, et, après en avoir séparé le tronc des racines et de la tête à coups de coin, il le fait creuser; puis ayant fait ouvrir la terre à la profondeur de trois ou quatre pieds, il ordonne qu'on dépose cette caisse dans la fosse. Il y fit arranger la jeune fille comme une morte, puis jeter l'esclave sur elle, et ayant mis un couvercle par-dessus, il remplit la fosse de terre et les ensevelit tout vifs en disant : " Je n'ai pas violé mon serment qu'ils ne seraient jamais séparés. " Quand le prêtre apprit cela, il accourut en hâte, et par ses reproches obtint, non sans peine, qu'on les déterrât. Il retira le jeune homme encore vivant, mais il trouva la jeune fille étouffée.

Auteur: Grégoire de Tours

Info: Histoire ecclésiastique de France

[ barbarie ]

 

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