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dopage

Oui, tu peux rester toute ta vie au conditionnel, c'est très pratique, vous comprenez ? Tu peux dire, ah ! si j'avais pris de l'EPO comme les autres, et continuer à te raconter ton histoire, à n'avoir aucun résultat et te prendre pour un champion en puissance. C'est comme rester sur le bord du terrain et critiquer le jeu, c'est trop facile, non ?

Auteur: Haralambon Olivier

Info: Le versant féroce de la joie

[ justification ] [ sport ]

 

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dépassement

Il psalmodia son effort, s'efforça à ne rient voir, à ne pas ralentir, à écarter la peur de l'agonie et, oui, à s'approcher du gouffre. De longues minutes il ouvrit la bouche, cherchant à aspirer la ligne d'arrivée promise, qui finirait par surgir à la vue s'il voyait encore ; de longues minutes il vécu sous vide. En sortit joyeux : qu'est-ce que je me suis fait mal ! Les copains, vous n'imaginez pas. En sortit vainqueur, une nouvelle fois : son cœur avait reculé d'un pas vers l'intérieur de ses propres frontières, ses muscles s'étaient courbés au passage de son courage inflexible. Pas mort. Mais passé si près. Il passerait plus près encore la fois suivante. VdB savait à quoi il jouait.

Auteur: Haralambon Olivier

Info: Le versant féroce de la joie

[ sport ] [ effort ]

 

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cyclisme

Au dernier jour des longues courses, une petite goutte de tristesse venait parfois se diluer dans le soulagement d'en avoir fini. La fatigue n'est jamais pure, elle comporte ce soupçon de bile qui teinte la joie des aboutissements, la peur du silence qui suit les activités intenses. Les lundis matin sont souvent difficiles pour les coureurs. On a passé plusieurs semaines dans l'agitation et le bruit, on s'est jeté à l'assaut des pentes dans la foule fournaise, on traversé avec les autres d'interminables paysages striés par la pluie silencieuse, on s'est engouffré à pleine vitesse dans l'ombre menaçante des tunnels de montagne et des sous-bois, entre les barrières métalliques de la dernière ligne droite, et puis plus rien. Lundi, à la maison, la solitude et ses acouphènes. Chez les parents lorsqu'on est jeune, puis chez soi. Une épouse qui a manqué, mais dont ni la voix ni l'étreinte ne comble l'incomblable.

Auteur: Haralambon Olivier

Info: Le versant féroce de la joie

[ après-coup ] [ vacuité ] [ contraste ]

 

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sport

Courir le rendait heureux, à tout le moins le soulageait, et épargnait aux autres son agitation infernale et son despotisme. Courir, dans la merveilleuse odeur des feuilles, dans les exhalaisons d’écorce. Briser les petites branches sur le sentier, sentir glisser son pied sur la boue quand la pente se fait plus forte. Le plaisir des premiers essoufflements qui font trembler la voix dans le martèlement irréversible de la foulée. Le danger joyeux du rire qui risque de ralentir la course. Se sentir emporté en avant, aspiré par le vide qu’on crée devant soi. Sentir la chaleur de son visage épouser la fraîcheur des brumes, et ses cheveux coller aux tempes. Les nuances des labours, l’immensité de la Flandre. Apercevoir de fines haleines à sang chaud monter du sol, d’entre les taillis morts. Bombés, les chemins pavés. Le revers des maisons, et leurs petites cours qu’on ne voit autrement que du train. Trébucher, le regard perdu dans les glèbes molles ou les ornières gelées, sur toutes les surprises et les brusqueries malicieuses du paysage, qui désagrégèrent les petites meutes de coureurs et en dissipent la chaleur organique. Les bifurcations qu’il ne faut pas manquer, où le chemin s’engouffre sous les arbres et oblige à courir l’un derrière l’autre. L’allure qui se tend, le pouls qui s’étrangle et se fait bruyant. Ne pas céder sa place, s’imposer du coude, en riant puis sans rire. N’accorder de larmes qu’à la vitesse et à l’air froid.

À la bouche, le gout ferreux du sang.

Toute mélancolie bue, le versant féroce de la joie.

Le sentiment époumoné de sa supériorité.

Auteur: Haralambon Olivier

Info: Le versant féroce de la joie

[ dépense physique ]

 

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